La lueur du jour perce les volets de la chambre. Lentement elle envahie la pièce. On ne voit que ça, cette lumière qui se fraye un chemin pour pénétrer dans la pénombre de la chambre. Je refuse d’ouvrir les yeux. Je veux profiter encore de quelques instants dans le monde parallèle des rêves. Pourquoi devoir se plonger constamment dans un monde où la futilité des comportements est la chose la plus importante ? Pourquoi vouloir faire partit d’une société qui, elle, ne souhaite pas nous avoir ? Je sais que dans quelques minutes, Mère viendra me réveiller pour mon court d’équitation, mais ce n’est pas franchement la bonne journée pour monter à cheval. C’est toujours la même chose, tous les dimanches, je dois m’habiller, déjeuner et aller aux écuries où ma prof m’attend. Je la hais cette mégère. Une vraie garce. Elle se vante, tout le temps, des compétences qu’elle est censée avoir, elle se plaint de mon manque d’éducation alors que je ne bronche jamais. Elle ose d’autant plus nier que c’est une aguicheuse. Je les vois bien ses regards en coins pour Père. Je soupire longuement alors que j'entend les pas dans la couloir. Elle est toute proche, elle va arrivé, j'dois me lever. Je pousse lentement les draps et les couvertures à mes pieds. Je soupire longuement avant de me lever. Je suis debout mère, ne vous déplacez pas jusqu'à ma chambre. Toujours la même routine. Le dimanche matin, on se lève, je déjeune et finit par aller monter à cheval toute la matinée. Ce n'est qu'une interminable routine que j'ai pus prendre durant toute mon enfance jusqu'à mon adolescence. Bien sûr, toujours au meilleur, au plus cher. Père étant aristocrate, j'ai eu droit aux meilleures écoles anglaises. Oui, une british avec ses manières de dinde qui a un balais dans le derrière, c'est ce que je suis, c'est ce que mes parents m'ont fait devenir. Une éducation sans failles. Tout pour que je dois le mieux possible dans un monde aux allures terriblement cruelles. Mes parents sont dans le salon, discutent. Je ne fais pas attention et file déjeuner avant d'aller monter à cheval. Gants blancs, blazer et culotte d'équitation blanche. Vive l'éducation anglaise.


Un soir, alors que je rentrais, je me suis retrouvée subitement dans la pire des situations imaginables. J'étais à moitié débraillée, habillée à la va vite pour aller nourrir les chevaux. Je me retrouve face à un jeune homme, dont je ne connais pas l'identité. Il est en pleine discussion avec père. Je m'approche alors que d'une main peu sure d'elle, je replace une mèche derrière mes oreilles. Je ne sais pas qui est dans le salon, mais dans tous les cas, mon père le connait bien. Je m'approche. Tiens, Bailee, vient par là, je dois te présenter quelqu'un. Père saisit alors mon bras et me rapproche un peu plus du groupe. Ma soeur est déjà présente, assise sur le sofa, un immense sourire étire son visage. Je pose mes yeux sur l'inconnu désormais à mes côtés. J'esquisse un bref sourire. Il est plutôt mignon, mais rien n'explique sa présence dans notre salon. Oui Père? Je le vois, cet être inconnu, sourire légèrement à ma façon d'être. Je suis bien éduquée, oui et alors? D'où viens-t-il lui? Ne sait-il pas qu'il est dans une famille d'aristocrates? Je ne dis plus rien, ne le regarde pas. Je me contente d'attendre les explications. Tu sais Bailee, je vous ai déjà parler de cette femme que j'ai rencontré il y a longtemps... Et bien, c'est son fils. C'est notre fils. Il avait donc le sang de mon père dans les veines. Je me tourne vers lui et esquisse un sourire. Si il fait partit de la famille, autant le considérer comme tel. Je m'approche et passe mes bras autour de lui pour une première étreinte timide. Bienvenu parmi nous.

Il n'a suffit que de quelques temps pour que je m'attache à mon demi-frère. Devenu soudainement important pour moi, il était l'épaule que je n'avais jamais réellement eu. Lorsque vint le temps pour lui de partir à San Francisco, je n'ai pas hésité une seconde et je suis partie avec lui, après de longues discussions avec mes parents qui ne souhaitaient guère voir leur enfant s'en allait loin d'eux. Good morning, I'm here.