« La naissance est le miroir de la mort. »
Certains disent que lorsqu’un bébé vient au monde, une personne meurt. Cette pensée t’a hanté pendant toute ton enfance : tu étais persuadé, à l’époque, que ta naissance avait provoqué la mort, que tu étais un assassin. Douce époque de l’insouciance et de la naïveté.
Tu es né la nuit du 28 juin pendant le tournoi de Wimbledon. Malgré le divorce de tes parents, quelques mois après ta conception, ton père a été là pour assister à ta première respiration, pour te tenir dans ses bras.
Trois ans avant ta naissance, il avait mit fin à sa carrière de joueur professionnel de Tennis, alors classé 34ème mondiale. Fatigué, éreinté, l’envie et l’amusement n’étaient plus au rendez-vous. Il souhaitait consacrer du temps à sa femme pour fonder une famille. Ce souhait fut exhaussé après ta naissance.
Ton père a toujours voulu faire de toi un grand joueur de Tennis et c’est pour cette raison qu’il emménagea à San Francisco, la ville où toi et ta mère avait déménagé pour raisons professionnelles, afin de t’entraîner.
« Enfance, période d’insouciance. »
Ton enfance ne s’est résumée qu’à une seule chose : le Tennis. A l’âge de cinq ans, ton père t’a emmené frapper dans tes premières balles. L’alchimie entre toi et ta raquette fut immédiate. Tu avais du talent, tu étais doué. Ton père était fier de toi et ta mère l’était encore plus. Tu ne souhaitais qu’une chose : les voir se réconcilier. Malheureusement, cela n’arriva pas et ta mère se remaria avec un homme que tu n’as jamais réellement apprécié. Il venait de briser tes rêves et tes espoirs.
Ton père te donna un entraînement sans faille : chaque coup, chaque service se devait d’être précis. Tu n’avais pas le droit à l’erreur. Ton père voyait et voit toujours en toi son rêve le plus cher : celui de devenir n°1 Mondiale.
Ton enfance fut plutôt heureuse. Pas une ombre au tableau, sauf peut-être ton beau père a qui tu fis toutes les blagues possibles et inimaginables, pensant le faire fuir. Ce n’est qu’au bout de quelques années que tu compris qu’il rendait ta mère heureuse et qu’il n’y avait que cela qui devait compter et rien d’autre.
« L’adolescence est une époque qu’on ne regrette jamais, ou presque. »
Tes jambes te font souffrir le martyr, tes bras sont endoloris. Tu n’es plus sûr de tenir longtemps. Ta respiration est saccadée, tous les regards sont braqués sur toi. Tu fermes les yeux, tu es effrayé. Tu n’as que quatorze et c’est ton premier tournoi, ton premier Grand Chelem : l’US Open. Tu es l’attraction, ton prénom est sur toutes les bouches. On n’a d’yeux que pour toi. Bien entendu, personne ne te voit gagnant. Tu es bien trop jeune, bien trop inexpérimenté malgré tes neuf ans de pratique. Tu es face à cet homme, cet Américain. Il n’est pas bien connu, tu n’es qu’au deuxième tour. Tu ne sais même pas comment tu as fait pour te qualifier. Le moral est au plus bas. Il a trente ans, tu en as quatorze, il a un set, tu en as un, il mène deux jeux à zéro dans le troisième set. Mais tout n’est pas joué. Un match n’est finit que lorsque les deux adversaires se serrent la main.
Ton regard se perd, c’est à lui de servir. La balle rebondit sur le cour, tu te concentres. On crie ton nom, cela te fait sourire. Cela te redonne la pêche. Il sert, tu cours. Son service est puissant mais tu arrives à la renvoyer. Il n’arrive pas à en faire de même. Tu gagnes le point, tu es fier, on t’applaudit.
Tu es plus jeune, tu es sans doute moins fatigué. Tu ne sais plus très bien comment tu as gagné ce match. Tout s’est passé très vite : 6-4, 4-6, 6-4, 6-3 Match très serré mais tu l’as gagné. Tu es arrivé en demi-finale avant de te faire battre. Ce fut ton ticket d’entrée dans le circuit professionnel.
Après cette performance, tu fus rapidement sponsorisé. Tes parents étaient et sont toujours fiers de toi. Tu as eu plusieurs petites-amies à l’époque mais aucune ne t’as vraiment marqué : tu préférais le Tennis. Ce sport est plus qu’une simple passion, c’est une vocation, c’est ton métier, c’est ce pourquoi tu es né.
Tu as continué multiplié les tournois et tu en as gagné plusieurs alors que tu n’avais que quinze ans. Rapidement, tu es rentré dans le classement de l’ATP, tu fus le plus jeune joueur à être classé dans les 100 premiers mondiaux.
Ton père fut nommé, le 1er janvier 2012, directeur de l’ATP. Cet évènement te marqua et te donna encore plus envie de rentrer dans le top 10 pour montrer tes valeurs, pour montrer ton talent.
Le 27 mai a commencé ton premier Roland Garros. Tu n’as pas eu besoin de passer par les qualifications, étant quinzième Mondiale. Tu n’as que dix-sept ans. Tu réitères l’exploit de Tracy Austin.
Tu espères arriver au moins en finale.
L’avenir te le dira.