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Anonymous
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Dim 15 Avr - 20:15

Skye & Apple-Blue ♥



Je posai violemment mon verre sur la table, ce qui fit un bruit qui se répercuta dans toute la pièce. Comme d'habitude, j'avais la flemme de ranger, alors je m'empressai de me lever et de quitter la pièce sans faire de bruit, pour ne pas attirer l'attention de mes parents. Mes chers parents ... Je les avais toujours aimés, dans mon enfance. Vraiment. Les bras de maman qui venaient me trouver après un cauchemar, les après-midi passées avec mon père sur la plage ... Tout cela resterait des bons souvenirs. Evidemment, depuis le lycée, c'était pas vraiment la forme entre nous. Déjà il y avait la crise d'adolescence, blablabla, et évidemment la mort de Jay'. Et puis les soirées. En fait je pensais qu'ils allaient me cloîtrer à la maison, m'empêcher de sortir, de voir mes amis, de ne boire rien qu'un verre, tout ça pour être sûre que je ne les quitterai pas comme ma petite soeur. Mais non. Au contraire, ils se sont éloignés, me lâchant, seule, comme si seule ma soeur avait compté et que je n'étais rien à leurs yeux. Comme si je ne valais pas la peine d'être protégée. Depuis que j'ai compris ça, ou du moins que je l'ai déduis, l'ambiance à la maison s'est sérieusement dégradée.

Je posai ma main sur la poignée de la porte de la cuisine, quand je vis ma mère à ma gauche. Je sursautai légèrement, ne l'ayant pas vue ni entendue arriver. D'un regard, elle me désigna les reste de mon repas - si on pouvait appeler ça un repas -, et croisa les bras sur sa poitrine. Je connaissais bien ce regard. J'avais l'impression de l'avoir toujours vu, elle l'employait quand elle attendait quelque chose de nous, et généralement elle l'obtenait. Serrant les dents pour ne pas lancer la réplique qui menaçait de sortir, je fis demi-tour vivement et revins sur mes pas. Afin de bien montrer mon mécontentement comme j'avais l'habitude de faire, je pris le verre, que je fourrai rapidement dans le lave-vaisselle sans faire attention vraiment où je le mettais ; j'attrapai l'assiette, jetai tout ce qui restait dedans et la jetai presque dans le lave-vaisselle avec les couverts. Hop, fini en un tour de main. Je me redressai, jetai un regard noir, presque de défi à ma mère, puis me dirigeai vers ma chambre.

Je claquai la porte, vérifiai qu'elle était bien fermée puis me laissai tomber sur mon lit en poussant un soupire exaspéré. Les mains derrière la nuque, je regardais le plafond. Je le connaissais depuis ma naissance, et j'allais le quitter. Je connaissais tout par cœur – la peinture un peu délavée, la fissure qui traversait la pièce en largeur, les étoiles fluorescentes collées au-dessus du lit, que ma sœur avait placée là, cent mille ans auparavant. Une boule se forma dans ma gorge, je déglutis difficilement. Penser à Jay me faisait toujours cet effet là, mais ça avait été pire. Afin de ne pas me laisser aller, je roulai sur le côté et attrapai mon portable. A peine avais-je touché l'écran que le texto d'Apple apparut, comme le soleil de ma journée – comparaison très poétique vous aurez remarqué. Automatiquement, cela me fit sourire. En fait, chaque texto d'Apple me faisait sourire. Elle m'aurait dit que ses parents étaient morts, j'aurais souris. Parce que tout me faisait sourire avec elle. C'était Apple …

J'avais rencontré AB par hasard, à la salle de danse. Je passai pour m'inscrire sur la liste des locataires, ayant pour habitude de la prendre le mercredi soir pendant deux heures. J'avais oublié de m'inscrire la dernière fois, et je profitais de terminer les cours une heure plus tôt pour y passer. Evidemment, il y avait quelqu'un comme je m'y attendais. Quand je m'introduis dans la salle, c'était une fille, grande, brune, un peu comme moi physiquement qui l'occupait. Gênée, je lui avais dit que je venais m'inscrire sur le planning, et elle m'avait sourit, me disant qu'il n'y avait aucun problème. Et puis on avait parlé. On avait rit. On s'était revues, et un lien assez fort s'était créé entre nous. Alors je lui avais dit de passer à la maison aujourd'hui.

Je me soulevai du lit, afin de ranger un peu avant l'arrivée d'AB. Déjà que ma chambre avait une nette tendance à être en bazar, mais en plus je déménageais ! J'avais trouvé un appartement il y a quelques mois de là, mais je n'avais pas voulu y emménager avant d'avoir trouvé un ou une colocataire. Maintenant c'était fait, et je voulais quitter cet endroit le plus rapidement possible ! Du pied, je repoussai le carton qui contenait des bricoles – des cadres photos, des dessins de ma sœur, des piles, des bijoux, bref pleins de trucs aussi inutiles les uns que les autres – et l'envoyai sous le bureau. Puis je m'attelai aux autres, essayant de dégager un espace correct, et pour que ça ne fasse pas trop bordel. Une fois ça fini, je regardai ma montre. Il me restai une petite demi-heure avant l'arrivée d'Apple. Je décidai de prendre une douche rapide, parce que j'avais passé toute la matinée et le début d'après midi dans ma chambre à faire des cartons et à traîner de vieilles affaires, alors je ne me sentais pas vraiment comme … disons rafraîchie.

Vingt minutes plus tard, je traînais dans ma chambre en attendant Apple. J'avais branché mon iPod sur mon enceinte et balançai la tête en rythme des chansons. La fenêtre ouverte me faisait parvenir un air doux, qui laissait penser que l'été n'allait pas tarder à se pointer. Soudain la sonette retentit. Je me levai brusquement, impatiente de la voir. Arrivée devant la porte, je vis que ma mère m'avait précédée et je levai les yeux au ciel, tout en passant la main dans mes cheveux humides. Je détestais quand ma mère essayait de jouer la maman super cool, amie avec mes amis et tout. Et elle le faisait tout le temps. Je lui adressai un sourire forcé, puis reportai mon attention sur AB. Elegante mais pas trop, égale à elle-même, elle m'adressa un sourire rayonnant que je lui retournai. Jetant un coup d'oeil à ma mère pour voir si elle était partie, je m'aperçus qu'elle était toujours là, le visage figé. Levant un sourcil suspicieux, je m'aperçus qu'elle dévisageait AB de l'air le plus impoli au monde. Je m'appuyai alors sur la chambranle de la porte, avant de faire signe à Apple de rentrer. « Maman, tu veux bien nous laisser s'il te plaît? » lui demandai-je d'un ton aimable, avec un sourire, une fois de plus, forcé. Elle sursauta légèrement, ce qui me sembla bizarre car d'habitude elle était tout sauf nerveuse. Puis elle me fit un léger sourire, tourna les talons et se dirigea vers la cuisine. Je la suivis du regard, jusqu'à être sûre qu'elle était hors de portée de vue et de voix. Alors seulement je me tournai vers AB, un grand sourire plaqué aux lèvres. « Apple ! » m'exclamai-je. M'avançant vers elle, je lui claquai une bise sur la joue avant de la prendre par le bras et de l'entraîner vers ma chambre. Au diable la visite de la maison, je ferai ça plus tard. J'avais trop de choses à lui raconter ! Une fois rentrées dans ma chambre, je refermai la porte derrière elle avant de me laisser tomber sur mon lit. « Comment tu vas ? ».

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Anonymous
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Mer 18 Avr - 17:07

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Skye & Apple-Blue ♥

Les parents, finalement, son bien différents selon les foyers. On peut trouver les parents-poules, qui s'occupent de leurs enfants comme de la prunelle de leurs yeux, qui font tout pour eux mais qui les couvent des fois un peu trop. Il y a aussi ceux qui ne supportent pas leurs enfants, qui leur cirent dessus chaque seconde, qui sont beaucoup trop sévères et qui leur gâchent la vie. Après, on peut aussi tomber sur le juste milieu, des parents qui peuvent être vos meilleurs amis, mais qui d'un autre côté ne vont pas tout vous laisser passer. Et puis dans une catégorie à part, il y a les miens. Trop occupés par leur travail, je ne les vois jamais. C'est limite si je les entends rentrer. A moins qu'ils ne rentrent pas... Finalement, c'est un peu comme si la maison n'était rien qu'à moi. Et à Bianca aussi, d'ailleurs. Quand j'étais plus petite, je n'avais cas pleurnicher un peu, ou avoir un problème et ils accouraient pour me combler de cadeaux. Je crois qu'en fait, s'ils faisaient ça, c'était seulement pour que je passe à autre chose et qu'ils puissent retourner à leur boulot. Et c'est justement parce que j'ai toujours eu l'impression de les sortir trop brusquement de leur travail et, par là même, les froisser un peu, que j'ai arrêté de me plaindre. Là, j'ai commencé à être invisible à leurs yeux, même s'ils continuaient de m'acheter des milliers de cadeaux. Ils étaient mariés depuis, je crois, à peu près 25 ans. Pourtant, ça faisait 15 ans qu'ils ne se parlaient plus. Voir un peu plus. Ils avaient bien trop de travail chacun de leur côté, alors à quoi bon se préoccuper non seulement de ses filles, mais aussi de son conjoint. Quelle idée quand même! Sauf que depuis deux jours, ils se sont réveillés. Oui, ils ont enfin découvert qu'ils étaient toujours bel et bien mariés. Et je ne vous raconte pas le choc. Ils n'arrêtent pas de se crier dessus pour un oui ou pour un non. Je les entends de ma chambre, alors que je suis au dernier étage et qu'ils sont en bas, toute la journée. Ou presque. Ils sont plus souvent à la maison et se hurlent dessus d'un bureau à l'autre, de la cuisine au salon et seule même dans une même pièce. Je n'ai jamais su ce qu'ils faisaient comme travail et je ne saurais sans doute jamais pourquoi ils sont autant à la maison en ce moment alors qu'avant, c'est limite s'ils y mettaient un pied une fois dans la journée. Et comme je n'en peux plus, j'ai accepté avec joie l'invitation de Skye.
Skye, c'est une super fille. On est vraiment très proche, alors même que nous ne nous connaissons pas depuis longtemps. En fait, je l'ai rencontrée à la salle de danse. Je dansais lorsqu'elle est arrivée. Et on s'est tout de suite entendue comme deux soeurs. C'était comme si le destin nous avait poussé l'une vers l'autre, comme si nous étions destinées à devenir amies. Nous avons les mêmes passions, les mêmes goûts et à chaque fois qu'on se voit, il est impossible de ne pas passer un super bon moment. Et cet après-midi allait encore une fois être l'un d'eux.
J'avais avalé un cornet de pâtes en sortant du Zuni Café où je travaille. J'avais décidé de laisser mes mercredi matin à mon petit boulot, ainsi que les samedi et les jeudis soirs. Le reste du temps, c'était université et travail personnel (glandage, en fait). Je démarrais ma petite voiture bleue électrique en direction de l'habitation de Skye. La musique à fond, je traversais la ville assez rapidement, ayant vraiment hâte de retrouver mon amie. Cinq minutes plus tard, j'étais arrivée. Saisissant mon sac à main qui contenait toute ma vie (dont un appareil photo afin d'immortaliser certain moment), j'ouvris la portière et me dirigeait vers l'entrée.
Je n'ai jamais vécu de situations étranges, surnaturelles ou paranormales. Je n'ai jamais été confrontée à des phénomènes bizarres qui n'existent que dans les livres et les films. Cela explique donc le choc qui me submergea lorsqu'une jeune femme, la mère de Skye apparemment, m'ouvris la porte d'entrée. Le sang cessa un instant de circuler dans mon corps et je crois même que ma respiration s'arrêta elle aussi. Ma bouche devint sèche et je ne pus donc même pas prononcer un « bonjour ». Et pour cause; trait pour trait, elle ressemblait à ma mère. Sa posture de ballerine, droite, un peu sèche, ses joues creusées, mais une peau parfaite, des yeux perçants, mais quelque peu éteints par moments. Ses cheveux étaient également semblables à ceux de ma mère, retenus en une queue de cheval haute et tirée, ainsi que sa façon de s'habiller. La dame qui se tenait devant moi semblait elle aussi un peu désarçonnée. Son regard fixe vrillait sous l'intensité du mien, que je ne pouvais détacher de ses pupilles. C'est malpolie, je sais, mais je n'arrivais pas à faire autrement. C'est Skye qui arriva pour mettre fin à cette situation inconfortable. Dès que le son de sa voix résonna, je ne pus empêcher un sourire de se dessiner sur mes lèvres et mes yeux se décollèrent de sa mère.

-Skye!


Elle m'entraîna dans les escaliers par le bras, m'invita à entrer dans sa chambre et s'affala sur son lit. Pleine de bonne humeur; une Skye tout crachée.

« Comment tu vas ? »

-Magnifiquement bien!

Je m'assis en tailleur sur la moquette douillette, un grand sourire aux lèvres. Je jetais mon sac un peu plus loin, près de sa porte d'entrée et reportais mon regard vers elle. Élégante, comme toujours, la jolie Skye était une fille à qui je pouvais tout dire sans me retenir, sans craindre qu'elle se moque de moi ou qu'elle répète quoi que ce soit autour d'elle. Une véritable amie pour laquelle je pourrais absolument tout faire.

-Dis, tu vas me prendre pour une folle, mais ta mère c'est le portrait craché de la mienne! lançais-je en ouvrant de grands yeux avant d'éclater de rire.

Tout lui dire, oui, mais lui avouer quelle a été ma frayeur en le constatant, pas forcement.
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Anonymous
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Ven 20 Avr - 16:13

Skye & Apple-Blue ♥



J'attrapai la télécommande de ma chaîne stéréo et augmentai le volume d'un cran. Cela, pour deux raisons. La première, j'aimais beaucoup la chanson qui passait - Fight for you de Jason Derulo -, et la deuxième c'est que je faisais souvent ça pour être sûre que ma mère n'entendait pas nos conversations. Elle avait pris la mauvaise habitude de faire ça, d'espionner tout ce que je disais avec mes amies. Et elle le faisait depuis que j'étais petite, et parfois même sans chercher à se cacher ! Une fois je me rappelle, j'étais dehors avec Riley et elle était venue traîner autour de nous, prétextant surveiller les fleurs. Mais je la connaissais. Elle avait le mensonge facile et n'était pas jardinière pour trois sous. Je lui avais jeté un regard méfiant, puis avais changé de sujet avec Riley. Juste pour être sûre. Elle avait rôdé quelques minutes, pour finir par s'en aller. Mais elle n'était jamais bien loin. Une fois je l'avais même surprise en train d'espionner à la porte de ma chambre ... Cela m'avait très énervé. Depuis je mets toujours un peu de bruit sonore pour essayer de cacher au maximum. Non que j'ai vraiment quelque chose à cacher, c'est juste pour lui tenir tête.

Je reposai la télécommande directement sur ma couette. J'avais toujours la flemme de ranger, ne serait-ce qu'un petit objet ! Puis je dévisageai Apple, sans perdre mon sourire. Elle paraissait aller bien, elle avait un visage reposé - enfin, aussi reposé que puisse être le visage d'une étudiante -, et un léger maquillage faisait ressortir ses yeux, comme à son habitude. « Magnifiquement bien ! » me répondit-elle avec un sourire, alors qu'elle s'asseyait sur un coin de moquette, en face de moi. Elle regarda un peu autour d'elle, puis elle reporta son regard sur moi. « Dis, tu vas me prendre pour une folle, mais ta mère c'est le portrait craché de la mienne ! » me lança-t-elle alors, avec un regard étonné. Après une seconde de surprise, je lui souris gaiement. Même si, dit comme ça cela paraissait un peu idiot, j'aimais le fait d'avoir encore un point commun avec elle, même si c'était juste la ressemblance physique de nos mères. Malgré tout la curiosité me titillait, et je m'allongeai sur mon lit de façon à être plus proche d'elle et lui parler plus facilement. « Sérieux ? T'aurais pas une photo d'elle par hasard ? » lui demandai-je en me mordillant la lèvre. Un tic que j'avais depuis toujours, je le faisais quand je réfléchissais, ou quand j'étais pensive.

Alors que je comprenais le sens de notre conversation, je me redressai et marchai à pas de loup jusqu'à la porte de ma chambre, que j’entrebâillai. Puis je vérifiai que ma mère n'était pas dans la zone, car on parlait d'elle après tout. Je refermai doucement le battant, avant de rejoindre Apple et m'accroupir à côté d'elle. Je m'adossais au lit, pendant qu'elle me jetai un regard étonné. « Elle a la mauvaise habitude de venir espionner mes conversations ... » lui expliquai-je en soupirant. Je ramenai mes genoux vers moi, et posai mon menton dessus pendant qu'AB fouillai dans son sac.
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Anonymous
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Dim 22 Avr - 17:34

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Skye & Apple ♥

S'il y a bien une chose que j'aime en Californie, c'est le temps. Il ne fait jamais moche, il y a toujours au moins quelques rayons de soleil. Il y a une ambiance de vacance continuelle. Malgré ça, le climat varie quand même en fonction des villes et de leur position. Comparé à Santa Barbara qui est plus au sud, ma ville d'enfance, San Francisco n'est pas aussi étouffant. On y respire facilement, même s'il y a toujours des jours plus chauds que d'autres. Une petite brise veille toujours sur la ville, soufflant plus fort certains jours. Mais ce n'est jamais bien dérangeant.
Aujourd'hui, le soleil était haut dans le ciel, qui lui était d'un bleu éclatant comme jamais. Sans aucun nuage, il paraissait presque irréel. Le vent ne soufflait pratiquement pas, juste assez pour caresser la peau afin qu'elle ne brûle pas. Mais même sans ça, l'atmosphère aurait était agréable. En effet, même si la boule jaune électrique était accrochée bien haut dans le ciel, ses rayons qui venaient embrasser la Terre et ses habitants n'étaient pas insupportablement chaud. De plus, l'air n'était pas lourd, contrairement aux plages ensablée en plein été. Voilà pourquoi j'étais vêtue d'un simple mini-short en jeans déchiré avec quelques pièces de dentelles et d'un long débardeur en mailles blanc. J'avais emporté une petite veste en sequins dorés si jamais le vent se levait. Aux pieds, j'avais favorisé des compensées rouges et blanches plutôt que mes baskets montantes dorées. Trop de doré, tue le doré.
Assise sur la moquette, en face de Skye, j'avais quasiment oublié cette étrange rencontre avec sa mère. En même temps, je me faisais peut-être des idées. Comment serait-ce possible que la mère d'une de mes meilleures amies, soit la copie conforme de la mienne!? Je m'étais sans doute imaginé tout ça. Oui, c'est ça, ce n'était peut-être que le fruit de mon imagination. Voilà pourquoi je fouillais avec soin dans mon sac pour essayer d'y trouver une photo de ma mère et de la montrer à Skye pour être sûre que je ne suis pas folle. Enfin, « avec soin », c'est une façon de parler. En fait, j'étais entourée de toutes mes affaires. La seconde guerre mondiale à côté, ça ne ressemblait pas à grand-chose.
Soudain, Skye sauta de son lit et se précipita à pas de loup vers la porte, comme si nous étions surveillées. Je cessais mes recherches et la regardais avec des yeux ronds. Elle se retourna alors vers moi, un air mystérieux sur le visage.


« Elle a la mauvaise habitude de venir espionner mes conversations ... »


Lorsqu'elle vint s'accroupir à côté de moi, je repris mes fouilles archéologiques. Au rythme de la musique qui emplissait la chambre, je dodelinais la tête et chantonnais des petits bouts de phrases qui, soit appartenaient à la chanson, soit venait tout droit de mes pensées:

-Où est-ce que je pourrais avoir une photo de ma mamaaan, où est-ce, où est-ce, où eeest-ce? Petite photo, petiiiite photo!

Comme je n'étais pas très proche de ma mère, je n'étais vraiment pas sûre d'avoir gardé la photo qu'elle m'avait donné lorsque j'étais plus jeune et que j'avais laissé pendant longtemps dans mon porte-feuille. Elle datait un peu, évidemment, mais ma mère fait partie des femmes qui changent très peu, voir pas du tout. Aussi loin que s'en vont mes souvenirs, maman a toujours été comme aujourd'hui, avec certes les traits un peu moins tirés et un sourire plaqué sur ses lèvres à chaque fois qu'elle me voyait ou m'entendais arriver dans son bureau. Mais elle est toujours aussi brune que dans mon enfance, a toujours le même regard sérieux et profond, même si un peu endurcit par les années, ainsi que les dents étincelantes. Elle a gardé sa taille de guêpe et sa démarche assurée, ses sourcils fins et ses ongles toujours impeccables. Cela faisait un moment que je n'avais pu l'observer attentivement et en détails, mais les rares fois où je l'avais croisée dans les couloirs de la maison, ou bien aperçue par l'entrebâillement de la porte de son bureau, j'avais pu constater que ma mère, quoi que je puisse en dire, est restée une femme belle et attirante digne de toutes les grandes dames du monde. Après, il est bien sûr évident que sa façon d'être, son acharnement au travail et l'envie d'aller toujours plus haut et plus loin a dégradé notre relation. A-t-on d'ailleurs eu un jour, une véritable relation mère-fille? Quoi qu'il en soit, ma mère n'est pas un modèle pour moi, loin de là. Mais même si elle a bâclé sa vie familiale, elle a réussi dans sa carrière. Elle a réussi dans sa carrière tout en restant une femme des plus respectables physiquement, ainsi qu'extrêmement polie et respectueuse en société. Je sais, par des ragots ou des chuchotements pris à la va-vite, que ma mère inspire un sentiment d'admiration pour la plupart de ses collègues et de son entourage extérieur à la famille. Et pour ça, pour avoir réussi dans sa vie sociale en faisant face à la difficulté qu'on encore les femmes à atteindre la reconnaissance d'autrui dans le monde du travail, pour cela uniquement, je la respecte. Mais pour tout le reste, pour l'abandon de son poste de mère et d'épouse, pour son hypocrisie lors des galas où nous étions tous conviés et pour beaucoup de choses encore, je la déteste.
Avec un petit cri de victoire, je levais le petit bout de papier vers le plafond. Au fond, tout au fond de mon porte-feuille, j'avais retrouvé la photo, la seule et unique. C'était un portrait un peu ancien, pas en très bon état à vrai dire. Le papier était plié aux coins et au milieu et le tout le côté droit avait été déchiré. Ma mère apparaissait justement vers ce côté-là de la photo, juste à côté de la ligne blanche indiquant que quelqu'un avait découpé l'autre partie. Je n'avais jamais fait attention à ce détail-là auparavant. En même temps, j'avais rarement observé ce portrait. Elle souriait. Un sourire que je ne lui connaissais pas. Un grand sourire, à pleines dents. Ses yeux riaient aussi, tombants en croissants de lune. Pour le reste, c'était la même. Les mêmes cheveux, le même chignon, la même tenue classe et soignée.
Avec un clin d'œil, je tendis le cliché à Skye, assise à mes côtés. Alors qu'elle saisit la photo entre ses dix doigts, j'allongeais mes jambes sur le côté et posais ma tête sur son épaule, attendant une réaction, attendant son jugement.


-Flagrant, non? Dis moi tout de suite si je suis folle, ça m'évitera de flipper à l'idée d'être envoyée en hôpital psychiatrique.
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Anonymous
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Ven 27 Avr - 19:46

Skye & Apple-Blue ♥



Alors qu'Apple fouillait dans son sac à main à la recherche d'une photo, sans doute, de sa mère, je la vis qui vidait son sac au fur et à mesure. Maintenant presque tout le contenu de son sac était éparpillé autour de nous : un miroir par ici, un papier, une carte, un portefeuille ... Elle avait énormément de choses dans son sac, comme toute fille qui se respecte ! Et parfois, songeais-je en la regardant, elle était aussi sinon plus bordélique que moi ! Quoique plus que moi c'était assez dur à faire. Dans ma chambre, à part aujourd'hui évidemment puisque j'avais fait mes cartons, c'était tout le temps en désordre. Je revois encore ma mère, quand j'étais petite, ouvrant la porte et criant d'un ton scandalisé qu'il fallait que je range ma chambre immédiatement, sans quoi Riley ne viendrait pas à la maison cet après-midi. Utile, certes, car cela marchait tout le temps. Et puis ce n'est pas que je n'aime pas le rangement. C'est que j'ai la flemme de le faire ... Et puis finalement, le bordel, c'est une forme de rangement ! Après toutes ces années, je m'en étais finalement persuadée.

J'attendais qu'elle ait trouvé, en écoutant la musique et en me perdant dans mes pensées. Quand soudain j'entendis un cri, je reportai mon attention sur elle. Elle tenait dans sa main un petit bout de papier de rien du tout, sur lequel était sans doute imprimé le portrait de sa mère. Son cri semblait un cri de soulagement, et on lisait sur ses traits une expression victorieuse. Je lui souris, curieuse à présent d'en savoir plus sur cette pseudo-ressemblance. Je me penchai légèrement pour voir par-dessus son épaule, mais elle me devança et me tendit la photographie avec un léger clin d'oeil. J'inspirai une bouffée d'air, et l'attrapai rapidement. La photo n'était pas en très bon état à vrai dire. Le papier était froissé et déchiré par endroits, mais si il était resté plusieurs moi au fond de son sac cela pouvait se comprendre ... Puis j'observai la photo et ma gorge se serra, j'en restai éberluée.

J'avais devant moi une photo de ma mère ... presque. Enfin c'était imperceptible, mais peut-être qu'elle avait les yeux moins tirés ; ou peut-être que son nez n'avait pas exactement cette forme ; ou bien sa bouche pas ces petites fossettes quand elle souriait. Finalement, je reposai brutalement la photo, respirai profondément. En fait je crois que j'essayais de trouver pleins de différences pour ne pas voir ce qui sautait pourtant aux yeux : elle était la copie conforme de ma mère, comme l'avait dit Apple quelques secondes auparavant.

Je me tournai alors vers elle, mais ne pus aller bien loin car entre temps elle s'était étendue et avait posé sa tête sur mon épaule, et regardait la photo avec des yeux brillants, avec un petit air de nostalgie. Je la regardai, bouche bée, puis la photo de nouveau. « C'est ... c'est dingue ! » réussi-je à balbutier encore sous le coup de la surprise. « Elles sont exactement semblables !! » . Je regardai de nouveau la photo, avec un curieux pressentiment. Les yeux de la mère d'Apple semblaient me fixer au-delà du papier, un peu comme ces personnages de tableau qui semblent vous suivre du regard quand vous passez devant eux ...
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Anonymous
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Invité
Sam 5 Mai - 22:01

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Skye & Apple ♥

« C'est ... c'est dingue ! Elles sont exactement semblables !! »

Je me redressais, en sursaut, surprise et étonnée, et faisais aller mon regard de la photo à Skye, aussi ébahie que moi. Elle blaguait, c'était obligée. Sinon, comment cela serait-il possible? Elle avait à peine regardé la photo... Non, c'était forcement une mauvaise blague. Elle voulait simplement me faire peur. Dans quelques secondes elle éclaterait de rire, me traitant de parano, de folle, et nous changerons de sujet. Oui, c'était surement ça. Pourtant, quand je m'attardais sur son visage, je réalisais que son expression, aussi surprise que perplexe, semblait bien réelle. Elle non plus n'en revenait pas de cette similitude frappante. Je n'étais donc pas la seule. Et cela signifiait que je n'étais pas folle. Cela signifiait que la ressemblance était réelle. Que nos mères étaient comme deux jumelles. Et nous aurions beau chercher un point de discordance, une différence, nos mères sont belle et bien identiques.
Il fallait réfléchir. Mais d'abord, je devais me calmer. Les questions affluaient dans ma tête et je devais faire le tri afin de mieux me concentrer sur la situation, et peut-être, avec un petit peu de chance, trouver la solution, la clef de ce mystère. Comment deux personnes qui ne se connaissent pas peuvent à se point se ressembler? Comment est-ce possible que deux personnes se ressemblent à ce point? Certes, il existe bien des sosies, mais jamais à ce point là. Et puis il y a les jumeaux et jumelles, mais ça, ce n'est même pas envisageable. Ma mère n'a pas de frère et soeur. Je n'ai d'ailleurs plus vu mes grands-parents maternelles depuis mes 6 ans. Il devait y avoir une réponse. Ce n'était tout simplement pas possible, sinon.

- ça va me prendre la tête ça! T'y comprend quelque chose toi?!

C'était plus une affirmation qu'une question. Je pris délicatement la photographie des mains de Skye. Afin de la regarder de plus près. Et si ce n'était pas une photo de ma mère, mais de celle de Skye? Si ça ce trouve, c'était ça. Et puis nos deux mères ne se ressemblent donc qu'un tout petit peu, et j'aurais donc exagéré. Oui, voilà, c'est ça. Mais alors... comment serais-je en possession d'une photo de la mère de mon amie, alors que je ne la connaissais que depuis cette année et que j'avais cette photo depuis longtemps déjà? Je grognais en m'allongeant au sol, prenant mon menton dans mes mains, posant mes coudes par terre. Moi, la logique et les énigmes à la « James Bond » ou « Indiana Jones », c'était pas mon truc. Bien sûr, j'adore ça, enfin, je trouve ça super génial, super drôle, et c'est super marrant de voir comment Harrisson Ford résout un mystère en deux-deux. Sauf que moi, personnellement, je suis incapable de faire de telles choses. Trouver l'endroit où se cache les nouvelles tablettes de chocolats qu'Imène vient d'acheter sous les ordres de ma mère, c'est déjà bien assez pour moi. Alors trouver comment, qui et pourquoi je-ne-sais-qui est mort, c'est même pas la peine.
Je passais alors un doigt sur le côté de la photo. Elle avait toujours été comme ça. Je veux dire, elle avait toujours été déchirée, comme séparée en deux, comme s'il manquait la moitié. Pourquoi, je ne l'ai jamais su. Je levais les yeux vers Skye. C'était la seule façon d'éliminer l'une des options. La moins probable, mais la plus logique il faut l'avouer. Lèvres pincées, j'hésitais à ouvrir la bouche. La peur de la vérité, surement. Il fallait pourtant que je lui demande, après tout, nous étions dans le même bateau et je n'allais pas réussir à dormir si je n'éclaircissais pas au moins ce point là.

-Et toi, tu n'aurais pas une photo de ta mère, déchirée sur le côté?
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Anonymous
Invité
Invité
Jeu 10 Mai - 18:35

Skye & Apple-Blue ♥



La photo entre mes doigts je la détaillais encore et encore, pour être sûre de ne pas me tromper. Cette photo me disait vaguement quelque chose. Mais pourquoi ? Je sentis à peine qu'Apple me reprenait la photo des mains, tant je réfléchissais à ce qui se passait. Comment cela était-il possible ?! Je ne connaissais pas du tout la mère d'Apple, je ne l'avais jamais vue à part sur cette étrange photo, pourtant c'était comme si je la connaissais à cause de cette foutue ressemblance. Quand AB me demanda si j'y comprenais quelque chose, je remuais frénétiquement la tête de gauche à droite pour lui signifier que, moi non plus, je n'y comprenais rien. Je l'entendis bouger, et un moment de silence où chacun réfléchissait fut interrompu par AB. « Et toi, tu n'aurais pas une photo de ta mère, déchirée sur le côté ? » Alors que j'allais ouvrir la bouche pour dire Non, une fois de plus, et que je commençais à me dire que nos pseudos recherches pour trouver leur espèce de secret était peine perdue, quand soudain j'eu comme une illumination - ne vous moquez pas de moi, ça m'arrive vraiment parfois ! Je me figeai, sentant qu'Apple me regardait et allait bientôt me prendre pour une folle, mais bon elle me connaissait. Bien sûr que j'avais l'impression d'avoir déjà vu cette photo ! Soudain j'eu comme un flash back qui me ramena très loin en arrière.

C'était la veille de Noël, je devais avoir 10 ans. Blottie dans le coin du canapé, près du feu qui ronronnait dans la cheminée, j'attrapai de mes petites mains le gros album photo qui était sortit sur la table. On faisait souvent ça, vers Noël, on sortait les albums photos et on les feuilletait. Sois tous ensembles, ou alors juste moi et maman si Papa n'était pas là. Mais là, maman s'occupait de mettre la table, alors je n'avais pas envie de l'attendre. Je le posai sur les genoux, sentant son poids. Le poids des souvenirs en quelque sorte ! Je soulevai doucement la couverture, qui, une fois ouverte tombait à l'extérieur de mes jambes repliées.
Je feuilletais les pages les unes après les autres, m'arrêtant sur l'une, riant sur l'autre. Ma mère passait parfois derrière moi quand j'avais une de ces réactions pour voir ce qui me faisait rire. Parfois, elle riait avec moi, m'expliquait ce qui c'était passé au moment de la photo. J'aimais bien quand elle me racontait des histoires comme ça. A cette époque, elle était encore proche de moi. Soudain, je tournais la page, une des dernières, où une seule petite photo était scotchée. Elle était un peu en mauvais état, ma mère devait y tenir pour la garder ainsi. Elle était en noir et blanc, froissée sur les côtés. Je la pris, et décollai délicatement le scotch qui la faisait tenir au plastique. Dessus, on voyait ma mère avec un énorme sourire, le plus beau que j'ai jamais vu sans doute. Elle paraissait beaucoup plus jeune qu'aujourd'hui. Soudain, une main m'arracha la photo des mains. Ma mère était derrière moi et me l'avait prise. Je me retournai et me tordis le coup pour continuer d'observer la photo si jolie. Mais ma mère la mis dans sa poche, et me regarda tendrement. Elle souriait, mais juste avec ses lèvres, on voyait que ses yeux étaient ternes. « Elle me rappelle de mauvais souvenirs ma chérie. » dit-elle en me caressant les cheveux. Je hochai la tête, ne voulant pas la contrarier. Je ne l'avais plus jamais revue.


Non, je ne l'avais plus jamais revue. Mais avec un peu de chance, je savais où la trouver .. « SI ! » répondis-je enfin à AB. Je me levai brusquement, en proie à une soudaine frénésie. « Je ne suis pas sûre de savoir où elle est, mais j'ai peut-être une idée ... » D'une main, je fis signe à Apple de me suivre. En deux trois mots, je lui racontai à voix basse l'épisode de l'album de photo la veille de Noël. Ma mère l'avait forcément gardé, elle détestait jeter des photos même si elle ne les aimait pas ! Je vérifiai qu'elle n'était pas dans les parages, mais elle était toujours dans la cuisine avec la radio allumée - Radio Classique, pff. Je me dirigeai alors à pas de loup, suivie d'Apple, vers sa chambre. Elle était de la même taille que la mienne, voire un peu plus grande. Le lit occupait beaucoup de place, mais un placard bordait le mur gauche et une meuble à tiroirs qui contenait plein de petites choses personnelles - comme des photos - trônait en face de nous dès qu'on rentrait dans la pièce. Je me dirigeai sans hésiter vers lui, après avoir dit à Apple de faire le guet à la porte si jamais ma mère venait voir par là. Je farfouillais dans les tiroirs, en essayant de remettre tout à sa place. Quand enfin j'arrivai au troisième, je soulevai un livre et c'est alors que je la vis. La photo. Déchirée sur le côté, froissée, en noir et blanc, exactement comme dans mon souvenir. Je la contemplai une seconde, puis l'attrapai pour ne pas perdre de temps. Bouleversée, j'appelai Apple pour qu'elle vienne me rejoindre. Elle se pencha par dessus mon épaule et on vit la photo. On avait l'impression que c'était exactement la même, sauf que c'était l'autre moitié.
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Anonymous
Invité
Invité
Dim 27 Mai - 18:13

What if i told you who i really am ϟ AB ♥ Tumblr_m3yf6rLJ8P1r70tuq

Au fond, c'est vrai que j’espérais que Skye ne reconnaisse pas la photo, qu'elle ne lui rappelle rien et surtout qu'elle n'en avait pas de semblable. C'est vrai aussi que toute cette histoire m'effrayait un peu, que j'avais légèrement peur de découvrir ce qu'il s'y cachait derrière. Les choses trop étranges, trop bizarres et illogiques me mettent toujours dans un état pas possible. Je suis du genre à m'emballer super vite et à me monter la tête pour pas grand chose, ou justement, à faire tout un plat pour une histoire grosse comme une montagne. Je suis plutôt du style à me faire des films mélo-dramatiques comme il en existe peu, des scénarios rocambolesques à en perdre le fil ou à cauchemarder nuits et jours. Me poser trop de questions sans trouver de réponses, c'est le genre de truc que j'ai du mal à supporter bien longtemps. ça me rend complétement folle en fait. Pourtant, même si je n'aime pas ces situations incompréhensibles, j'accepte encore moins de ne pas connaitre le fin mot de l'histoire.
C'est d'ailleurs pour ça, et uniquement pour ça, que j'ai accepté de la suivre. Ma soif de réponse, ma curiosité indomptable me forçait à suivre Skye. Après tout, il fallait que je connaisse la vérité. Il fallait que je sache une bonne fois pour toute ce qui unissait nos mères, pour le meilleur et pour le pire. Il se trouve que son histoire de Noël m'avait ouvert l'appétit. Maintenant que je connaissais tout ça et que je savais qu'une photo similaire à la mienne se trouvait en la possession de mon amie, ou plutôt de sa mère en l’occurrence, il fallait à tout prix que je la vois de mes propres yeux. Que je puisses moi-même constater la ressemblance.
Et ce fut effrayant. Mais quand je dis effrayant, je le pense vraiment. Tellement bizarre, tellement étrange... Lorsque Skye me tendit la photo, lorsque j'ai constaté que les deux portraits étaient exactement les même et que j'ai pu placer ma photo de l'autre côté, là où la déchirure s'emboitait, c'est un peu comme si le temps s'arrêtait. Invraisemblable. Les deux même, exactement.

EN COURS
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