APPEL ENTRANT

Spoiler:

Mon telephone sonne. Je regarde le numero qui s'y affiche. Le sien. Je savais de toute facon qu'il allait appeler. Il me l'avait dit il n'y a que quelques minutes sur facebook. J'attend le faisant languir. Me faisant languir. Je ne voulais pas affronter cette verite. Cependant, je savais qu'un jour, je devrais. Ce qui c'etait passé ce soir-la, ne pouvait pas rester comme cela. Il y avait des consequences, et peut-etre qu'il etait temps que je les affronte. Je ne sais pas. Je ne veux pas. Je ne veux pas faire face a cette verité. Je soupire longuement avant de prendre le combiné et d'appuyer sur le petit bouton vert. Je ne dis d'abord rien. Je ne sais pas quoi dire. J'ai peur de ce qu'il va se passer. « Allo? »

Il commence à parler. Sa voix. Je veux raccrocher directement. Je suis pas encore prête à affronter tout ça. Je peux pas le faire. C'est pas moi. J'aime ma vie. Je ne veux pas arrêter tout ça. Je ne veux pas m'engager dans quelques choses. J'ai Loisia. Je dois m'occuper d'elle. Je ne peux pas juste faire comme si j'avais toute une vie devant moi à faire ce que je voulais. Depuis qu'elle était née, j'avais plus de responsabilité. Je ne pouvais pas juste tout changer pour un mec...même si cet homme, c'était pas juste n'importe qui. Je devais beaucoup à Cameron. Il m'a accueillit. Il s'occupe de ma fille lorsque je travaille. Il essaye de m'aider, même si vraiment je ne veux pas, mais il le fait. « Merci, je sais que c'est toi. Ton nom s'est affiché sur l'écran. lui crachai-je à lui figure. » Je ne l'avais pas fait exprès. Seulement toute cette attention, toute cette discussion, je ne la voulais pas. Cependant, je savais qu'un jour je devais l'affronter et peut-être que c'était le moment. Je me calmais doucement, respirant lentement. « Oui oui, on va bien. Ne t'en fais pas. lui demandai-je déjà plus doucement. Et toi, tout se passe bien à Londres?. »

j'en ai absolument rien à faire de ce qu'il fout à Londres. Il aurait pu aller voir les prostituées des quartiers chauds et ça ne m'aurait absolument rien fait. Ou... en fait, je crois que si ça m'aurait fait quelque chose. Je commence à tenir à lui. Je le remarque. Je ne veux juste pas me donner cette vérité. Je veux à tout pris éviter ce genre de situation. Je respire. Je me lève du canapé et me dirige sur le balcon où j'allume une cigarette. Loisia est entrain de dormir dans sa chambre. Elle ne saura jamais rien de cette conversation que j'ai avec Cameron. Je tire plusieurs sur la clope regardant dehors. Il fait beau et chaud. La fine brise me caresse le visage et la peau. Vêtue d'un simple short en jeans et d'un top Eleven Paris gris, je me laisse submerger par mes pensées. La voix de Cameron au bout du combinée semble lointaine. Cependant, j'intégre chaque mot qu'il dit. je sais très bien qu'on doit parler. Qui couche bien avec son colocataire sans penser aux conséquences et aux répercussions. « Je peux très bien déménager si ça te dérange tant. » Mais qu'est-ce que je fous? Est-ce que j'ai vraiment envie de déménager? De me barrer de cet appartement?

Je savais tellement qu'elle allait venir cette question. Je la sentais venir. J'essaye de me garder au calme. Je veux m'énerver. Je ne veux pas continuer cette discussion avec lui. Il ne comprend pas, qu'il n'y a rien de pire pour moi que cette putain de conversation à la con que nous sommes sur le point d'avoir. Je soupire. Est-ce qu'il ne peut pas se taire? Je pense que ça serait mieux pour tout le monde si je me barrais, que je le laisse tout seul, que je vive ma vie en tant que prostituée et que nous faisions comme si rien ne s'était jamais arrivé. Je prends une nouvelle taffe de ma cigarette. Je tremble. Il va me falloir quelque chose de plus fort après. Ou peut-être même pendant cet appel. Je prend une grande inspiration. «C'était juste une simple partie de jambes en l'air, comme toutes les autres que j'ai chaque soirs. lui répondis-je sèchement. » Bonne menteuse? Oui, pour ça, je suis plus que bon.

Ta gueule. J'ai envie de lui gueuler ça à la figure. Qu'il se la ferme une fois pour toute et qu'il me laisse toute seule. C'est mieux ainsi. Pour moi et pour lui. Pour tout le monde. Je grince des dents. Ses paroles m'irritent, encore plus qu'avant. Je veux qu'il arrête de le dire ses choses. Il ne sait rien sur moi, sur ma manière d'être, d'agir, de vivre. Je dis ça, mais il a absolument raison. Je me suis barrée parce que je ne savais pas du tout quoi penser de cela. Je ne voulais pas affronter les conséquences de mes actes. Je ne veux toujours pas les affronter d'ailleurs. Je préfère vivre comme si de rien n'était. « Tu ne sais absolument rien. lui crachai-je à la figure. » Ma bonne humeur et ma patience commençaient lentement à se dissiper.

Je l'écoute attentivement. Plus que je ne le veux en fait. Tout ce qu'il dit là, je sais exactement ce que ça veut dire. Ce n'était pas juste une partie de baise. C'était pas juste avec un client. Je secouais la tête essayant de chasser les souvenirs de cette nuit. Je voudrais tellement que cela soit plus simple que ça ne l'est là. Pourquoi est-ce que la vie n'est jamais simple? Je soupire. « Cameron...je.. » Blackout. je ne comprend plus rien. C'est pas possible que je m'écroule de fatigue là. Mon corps corps prend contact avec le sol faisant résonner un son brusque dans le combiné.

Je reprend doucement connaissance. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je ne comprend pas. Je ne peux pas m etre ecroulé comme cela sans raison. Ce n'est absolument pas mon genre. De plus, je suis parfaitement en bonne santé, ni fatiguée, ni stressée. Rien. Je me releve lentement, m'assayant par terre avec le dos contre la rempart du balcon. Je passe ma main dans mes cheveux blonds, respirant calmement. « Ouais...euh... Ca va... J'ai juste eu un petit blackout. Je vais aller me coucher je crois. » Je n'etais pas du genre a tomber malade ou faire un malaise. La derniere fois que c'etait arrivé, j'avais ete enceinte de Loisia. Seulement, la ce n'etait absolument pas possible que cela soit le cas.

et voilà, il recommence avec toute cette attention. Ca m'enerve. Seulement, la je n'ai absolument pas la force de le contrer ne serait-ce même qu'un peu. Je ne sais vraiment pas ce qui se passe. Je me releve doucement rentrant dans l'appartement et fermant la porte derrière moi. Je me couche sur le canapé. « T'inquiete, j'irais chez le medecin demain matin. Je vais te laisser. Je m'en dors. Bonne nuit. Profite de Londres.»