Who I am ?
La souffrance t’envahit.
Tes poumons te brûlent, ils te font souffrir le martyr.
C’est normal, ce n’est rien, ce n’est qu’une habitude à prendre, ce n’est pas la dernière que tu devras adopter.
C’est la première fois que tu respires. Heureusement, tu ne te souviendras pas de cette douleur.
Doucement, tu te calmes, les larmes cessent de couler, tu te sens bien ainsi, on te berce, cela t’apaise. Tes yeux se ferment, tu es fatiguée.
Nous sommes le 14 juillet 1990 et tes parents sont formels sur le prénom à te donner : tu t’appelleras Abby Jane Petterson. C’est plutôt joli, ça te va plutôt bien et dans le futur, tu ne t’en plaindras pas.
On te souhaite la bienvenue, tu ne comprends pas mais qu’importe, tu sais que toutes ces personnes penchées au-dessus de toi vont jouer un rôle important dans ta vie. Tu es, à ce qu’on dit, la petite fille la plus jolie qu’on ait jamais vu. On te prédit un grand avenir et une beauté sans égal.
L’avenir te réserve tellement de choses.
Childhood
L’enfance, période d’insouciance. Tu regrettes tant le temps où tu pouvais courir après les papillons et danser devant ton miroir.
Tu y repenses, lorsque tes paupières se font lourdes. Oui, tu aimes rêver de ce temps passé où tout semblait si parfait. Ce n’était qu’un leurre. Le bonheur n’a duré qu’un temps, le bonheur n’a duré que onze ans.
Tu venais juste d’entamer ta onzième année, cela ne faisait que quelques mois. Un évènement dramatique bouleversa ta vie à jamais. Au début, tu n’as pas compris lorsque ta mère est rentrée, tremblante, pleurant, implorant le Seigneur de lui rendre ce qui lui avait été volé. Pendant cinq minutes, tu n’as cessé de l’observer du haut des escaliers. Elle t’a vu et a plongé son regard dans le tient. C’est à ce moment là qu’elle a prononcé la phrase qui a mit fin à cette période d’insouciance que tu regrettes tant :
« Il est mort, ton père… Abby… » C’était le 11 Septembre 2001.
Ce jour fait l’objet de nombreux cauchemars, de nombreux rendez-vous chez le psychologue. Tu ne t’en es jamais vraiment remis, préférant simplement l’enfouir à jamais. Tu y repenses, une fois par an quand les fleurs que tu tenais fermement se posent sur la tombe de celui qui un jour t’as tenu dans ses bras la première fois, les larmes aux yeux et qui t’as simplement dit :
« C’est moi, Abby, ton papa. »Teenage Dream
L’adolescence. Tu n’en es pas vraiment sortie. Non, tu es toujours aussi extravertie, toujours aussi excentrique qu’au premier jour. Tu as toujours ce grain de folie qui fait de toi une personne si exceptionnelle.
L’adolescence est une période où l’on se découvre, on l’on se remet en question un bon nombre de fois. Il est rare que la réponse définitive nous vienne la première fois. Lorsque tu as eu quinze ans, tu t’es rapidement rendue compte que tu n’étais pas aussi rose qu’on voulait te le faire croire. Tu as très vite remarqué que l’attirance pour les hommes n’était pas aussi forte que tu le pensais. Un autre sexe t’attirait tout particulièrement : le féminin. Au début, ce fut étrange. Tu n’as pas voulu y croire, tu as préféré le nier, tu voulais être « normale ». Rapidement, tu t’es rendue que la normalité n’existait pas et que chaque être était différent. Tu es tombée amoureuse d’une amie à toi mais jamais tu ne lui as dis, préférant garder tes fantasmes pour toi. Il t’arrive d’y repenser, cela te fait sourire, tu n’as jamais regretté d’avoir gardé le silence. C’était bien mieux comme ça.
Ta première fois avec un homme ? C’était à 17 ans, à une soirée plutôt réussie. Tu l’as très vite regretté, pour deux raisons : 1) c’était un mauvais coup et tu n’étais pas amoureuse de lui ; 2) tu n’es pas réellement intéressée par les hommes.
Tu te dis bisexuelle mais tu ne l’es pas vraiment. Certes, les hommes t’attirent mais tu sais parfaitement que tu prendras plus de plaisir avec une femme. Tu ne sais pas pourquoi mais c’est ainsi.
Lorsque tu as dix-huit ans, ton adolescence s’est envolée comme les feuilles d’un arbre en plein mois d’Automne. Tu aurais voulu rester une adolescente mais, la vie t’as forcé à grandir et à devenir ce que tu es maintenant : une adulte.
Now
Tu es une jolie femme, pleine de talent. A l’obtention de ton diplôme, tu as déménagé seule à San Francisco pour étudier le droit. Ne voulant embêter ta mère avec les frais de scolarité à payer, tu as voulu te débrouiller seule en te faisant engager comme mannequin à temps partiel. Tu es jolie, grande, rousse, tu es donc l’incarnation de la bonnatitude.
Malgré ta folie et ton mauvais caractère, tu n’en restes pas moins sociable et ouverte au monde qui t’entoure. Comme toutes les femmes, tu es d’une jalousie maladive mais tu sais cacher ton jeu. Tu aimes avoir ce que tu veux et tu n’hésites pas à utiliser la manipulation pour arriver à tes fins. Tu es une battante, tu es forte et c’est grâce à cela que les fantômes de ton passé ne viennent pas te hanter. Tu ne pleurs pas facilement mais il est très facile de t’énerver, tu réagis souvent sur un coup de tête.
Tu n’es peut-être pas parfaite mais, tu es une amie fidèle sur qui l’on peut compter et ça, c’est une chose rare de nos jours.
Qui, maintenant, peut vivre sans amitié et sans amour ?
Personne.
Surtout pas toi.