Luca Ҩ Amélia

« Les méchants te baisent, les gentils te baisent et les autres ne savent pas comment te baiser. »

L’Écosse était réellement un beau pays. J'aimais beaucoup ces étendues vertes et je pense que je pourrais aisément y vivre mais la dure réalité avait fini par me rappeler et j'étais donc de retour à San Francisco. Le boulot est le boulot. J'étais surmenée par le tas de fringues que j'avais à faire et je devais trouver des associées pour m'aider. Quelqu'un de douée avec les chiffres s'il vous plaît parce que encaisser de l'argent, je sais faire mais les comptes c'est une autre affaire. Et mes pensées riment. C'est ce que j'appelle de la blase attitude. Quoiqu'il en soit, j'avais eu une journée chargée puisque je devais faire visiter la ville au non combien très séduisant italien du nom de Luca. J'aime beaucoup ce prénom, cela se susurre bien. Et les italiens ont un accent que je trouve trop sexy. En même, nous autres Européens somment des raretés quand même. Enfin, ce n'est pas que je n'aime pas les Américains mais les derniers en date m'ont tellement déçu. Au diable, si je suis partie, ce n'est pas pour rien.

Après avoir beaucoup marché et lui avoir fait une bonne présentation de la ville, je me dirigeai comme prévu vers mon appartement en espérant que ma sublime colocataire ne soit pas présente parce que sinon aïe, aïe, aïe. C'est vrai Giuliana est sublime. Et avec sa montagne de mecs qu'elle avait à ses pieds, je passais pour un lampadaire à ses côtés. C'est la peau mâte qui doit faire ça ou les beaux cheveux bruns. Nous autres rousses, nous finissons seules avec des pots de Ben & Jerry's, des films romantiques à dégouliner d'amour ou encore des chansons débiles à chanter en faisant le ménage alors qu'on prend le balai pour un micro. Un jour, je serai une star. Bref, c'est rare. Je venais d'arriver devant mon immeuble avant de me tourner vers Luca.

- ça va, je n'ai pas été un guide trop pitoyable ? Tu veux monter cinq minutes comme promis ? J'dois bien avoir quelque chose à t'offrir à boire, bredouillais-je en me sentant rougir.

Je ne suis pas très douée avec les mecs. Voire un dégat des eaux, un tsunami, une tornade mais bon, à vingt trois ans et après avoir montée ma propre boite, je pourrais bien m'adonner au plaisir de la chair avec un inconnu non ? Enfin, inconnu, on a eu l'après-midi pour se parler. Bref, relaxe ma fille, relaxe.

Enfin j’avais fait la visite de San Francisco. Depuis que j’étais arrivé, je n’avais presque rien fait. J’étais resté cloitré dans ma chambre au Palace, à draguer des filles du haut de ma fenêtre tel Roméo. Non, je déconne. J’étais sorti quelque fois, mais c’était purement professionnel. J’avais rencontré mon nouveau patron et j’avais déjà posé pour quelques photos : les bonnes vieilles habitudes reprenaient. Je commençais à avoir l’habitude de parler anglais tous les jours, mais malheureusement mon vieil accent italien faisait encore des siennes. Apparemment, ça faisait kiffer les filles. Tant mieux alors! Tout ça pour dire, que je n’avais pas encore eu le temps de visiter la ville où j’allais sûrement m’installer. J’avais prévu de faire le guide par moi-même, mais j’eus une chance incroyable. Une belle créature, une jolie rouquine, accepta volontiers de servir en tant que guide. Comment refuser. Surtout que cette visite allait se montrer bien plus intéressante avec elle.

En effet, elle me montra tous les recoins de la ville américaine. J’observais attentivement et j’écoutais tout ce qu’elle me disait, même si je restais quelques fois à trop la regarder. C’est vrai qu’elle était belle c’te fille. Mais je ne disais rien de spécial, j’hochais la tête et j’engageais la conversation comme un mec bien poli. C’était sympa cette petite journée. Et comme nous l’avions prévu, à la fin de la visite, elle m’emmena devant son chez elle. Cette idée me fit sourire. Et mon sourire s’élargissait encore plus lorsqu’elle commença à bredouiller. J’étais en train de la gêner ou quoi? Je passais une main dans mes cheveux en hochant tranquillement la tête alors que j’étais en train de répondre :

« Ça serait avec plaisir mademoiselle. Et puis, comment refuser, t’as été géniale en tant que guide, je suis curieux de voir la suite. » lui dis-je en ajoutant un clin d’œil à la fin de ma phrase.

Luca Ҩ Amélia

« Les méchants te baisent, les gentils te baisent et les autres ne savent pas comment te baiser. »

J'avais mal aux pieds. Mes pompes pourraient aller à la poubelle après ça mais les converses, c'est de la merde. Debout devant l'immeuble, je semblais un peu nerveuse parce que je pense que je ne savais plus comment faire pour amadouer un homme. Avec des bonbons ? Avec une sucette ? Ça c'est certain. Tu leur promets une pipe, ils viennent tout de suite. Bande de salauds sans cœur. Pourquoi est-ce que j'avais donné rendez-vous à l'italien déjà ? Ah oui, je voulais changer ma vie. Marre d'être une petite fille gentille. Fuck, le monde. Les mecs aimaient les salopes alors ? J'allais devenir la plus grosse salope de tous les temps. Je souriais donc bien que bon, on ne devient pas la Bitch of Ze World du jour au lendemain et en claquant des doigts. Il avait l'air d'être gentil en plus. C'est presque dommage. Je me tournai vers lui avant de lui demander s'il voulait prendre un dernier verre chez moi. Enfin, monter. Bref. Je rougissais un peu trop, je crois. Pas douée la fille. Je suis un répulsif à mecs. Je devrais penser à devenir lesbienne.

- Génial ? Hmmm. Si tu le dis. Vois-tu, je ne suis pas originaire d'ici mais bon, j'ai appris à bien la connaître. Mon appartement est de loin la partie la plus intéressante de la ville bien entendu.

Je l'invitais à me suivre tandis qu'on entrait dans le hall, je sortis mon pass pour déverouiller la porte intérieure avant d'appeler l'ascenseur. Puis, je me collai contre la paroi l'attirant contre moi, effleurant ses lèvres avec les miennes doucement.

- Je n'ai pas l'habitude de faire ça. Je veux dire, ça fait longtemps que je n'ai pas...

Ta gueule, tu vas le faire fuir. Je plaquai donc mes lèvres sur les siennes avant de passer mes mains sous son tee-shirt tandis que le ding sonore de l'ascenseur retentit mais je n'étais pas pressée de sortir. Oh ça non.