✱ NOM/PSEUDO : Pauline & Amaryllis
✱ ÂGE : majeure et vaccinée
✱ J'HABITE : à Strasbourg (France)
✱ PERSONNAGE : Scénario de Domenico/Denver
✱ CODE : OK par Romy
✱ UN PTIT MOT? avatars (c) shiya, gif (c) tumblr

San Francisco, il y a quelques semaines …

« Vic ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? je ne savais pas que tu comptais me rendre visite. »
« C’était une surprise, et puis j’avais vraiment envie de rendre visite à ma grande sœur préférée … et t’annoncer une grande nouvelle ! »
« Euh … entre alors »
J’étais sur le pallier de l’appartement de Denver, ma grande sœur, dont j’étais séparée de seulement dix petits mois. Elle et moi, on avait toujours été très proches, le genre de sœurs fusionnelles qui se disent tout, et qui s’entraidaient toujours, surtout face à nos parents dont on avait toutes les deux un peu honte. Je sais que comme moi, elle aurait préféré qu’ils soient fleuristes, agent immobilier, mécanicien ou secrétaire. Mais il n’en était rien. Ils étaient originaux et excentriques, artistes vivant de leur art. L’avantage étaient qu’ils nous avaient toujours soutenus pour nos passions artistiques, Denver pour la photographie, et moi pour la danse classique. Parfois, je me disais que si mon stupide partenaire ne m’avait pas laissée tombée lors d’un porté, je ne serai pas tombé, me fracturant la cheville au point qu’elle soit fragile et que je ne puisse plus chausser de pointes. J’aurais pu être une danseuse professionnelle, j’avais le potentiel et la rage d’être la meilleure. Je m’étais imaginée pendant quelques mois sans avenir avant que ma sœur me suggère d’aller à l’université, ou un matière surement me plairait. J’avais choisi le journalisme et la communication, vraiment par hasard, et parce rien d’autre ne m’intéressait à l’université de Philadelphie, là où je suis née et où j’avais toujours vécu, jusqu’à aujourd’hui.
J’étais assise dans le salon de Denver, elle avait pris place sur un fauteuil, je m’étais affalée sur le canapé comme à mon habitude.
« Je suis curieuse, dis moi cette grande nouvelle. »
« Je viens d’être transférée à l’université de Berkeley, en cinéma audiovisuel. Ce qui veut dire qu’on va pouvoir se voir à nouveau aussi souvent qu’avant que tu ne quittes Phili.C’est pas génial ? »
« C’est une excellente nouvelle Victoria, en effet. »
Elle se leva pour me prendre dans ses bras. Pendant quelques secondes, j’ai éprouvé des remords de ne pas lui avoir dit toute la vérité, mais je comptais bien tout lui avouer plus tard, ça compensait le tout non ?

A quelques kilomètres de Philadelphie, un mois plus tôt …


Une soirée étudiante. Des saladiers de punch. Des tireuses de bière. Des bouteilles de vodka. Quelques petites pilules d’extasy qui circulent entre les gens présents. Et moi en plein milieu, ayant un peu touché à tout, dansant collé serré avec un homme que je ne connaissais pas dix minutes plus tôt. Quelques autres minutes plus tard, j’étais assisse à califourchon sur un canapé dans un coin de la salle, à l’embrasser passionnément. Il avait ses mains sur mes fesses et ça ne me posait aucun soucis. Je pensais de toute façon finir dans son lit. A quelques pas de nous, deux filles s’assirent et commencèrent à s’embrasser à pleine bouche. L’homosexualité était apparemment à la mode, tout le monde était pour. Sauf moi. Je ne pouvais pas voir deux femmes ou deux hommes ensemble, ça me donnait envie de vomir. J’étais incapable de continuer à chauffer ma conquête du moment correctement.
« Je me casse, plus envie de faire la fête … »
C’est avec ces quelques mots que je laissais l’homme en plan. En passant devant les deux filles, je ne pus m’empêcher une petite réflexion.
« Prenez vous une chose d’hôtel ou vous ferez partir tout le monde. »
Je n’étais pas vraiment capable de prendre la route dans mon état, mais il était encore plus hors de question que je reste ici. Je récupérais mon sac à main et ma veste au vestiaire et me dirigeais vers le parking.
Je ne fermais les yeux qu’un instant, j’en étais sure. Mais quand je les rouvris, il y avait quelqu’un en plein milieu de la route, illuminé par les phares de ma voiture. J’écrasais la pédale de frein aussi fort que le permettaient mes talons de dix centimètres, mais je ne pus éviter de heurter la personne sur la route. La voiture finit par s’arrêter, quelques mètres après l’impact. J’ouvris immédiatement la portière, et m’extirpait tant bien que mal de mon véhicule les jambes tremblantes.
« Vous allez bien ? »
Pas un bruit, pas un mouvement. Je m’approchais lentement. La personne était allongée sur le ventre et ne semblait plus respirer. Je me baissais et le secouait un peu. Pas de réaction. Je me relevais et je commençais à paniquer. Je venais peut-être de tuer quelqu’un, et vu que je m’étais droguée et but bien plus de verres que la loi autorisait, cette histoire pourrait très mal finir. Je passais la main dans mes cheveux, essayant de réfléchir, de trouver une solution à cet « accident ». Cinq minutes plus tard, la seule qui m’était venue à l’esprit était de cacher le corps, pour que personne ne le retrouve. Je mis une vieille pair de gants et cuir et commençait par tirer l’inconnu par les jambes, de toutes mes forces, jusqu’au fossé qui bordait le petit chemin de campagne. Et je recouvris le tout de branches mortes que je trouvais aux alentours. Une demi-heure plus tard, j’étais de retour dans ma voiture. Et j’avais trouvé un nouveau plan pour expliquer l’avant de mon véhicule tout cabossé. Je dis demi-tour, sans jeter un coup d’œil au fossé, et prit un autre chemin, une route plus fréquentée, pour rentrer chez moi. Quand le flux de voitures devint plus important, je tournais brutalement le volant vers la droite, pour heurter la barrière de sécurité. La voiture s’arrêta d’un coup et ma tête heurta le volant. Mais mon plan avait fonctionné car aperçu bientôt une voiture s’arrêta juste devant moi et demander si j’allais bien. Je prétextais m’être assoupie au volant. Je m’en tirais avec une grosse bosse et un genou un peu abimé. Et un alibi pour cette fameuse nuit. C’est quelques semaines plus tard, terrifiée à l’idée qu’on me retrouve, que j’ai demandé ma mutation dans une autre université, dans une nouvelle matière, et y demandant qu’on m’appelle par mon second prénom, Indiana, que je n'appréciais ni plus, ni moins que mon premier, pour encore plus brouiller les pistes. Ma sœur ? J’espérais pouvoir compter sur elle si jamais ils trouvaient de traces de ma présence sur la petite route de campagne. Oui, ma venue à San Francisco était quelque peu intéressée. Son ex-petit ami ? J'espère qu'elle va rester loin de lui, parce qu'elle serait bien mieux avec un médecin qu'un avec pauvre jardinier, latino de surcroit.