Khris & Frankie.

this is how i show my love.

Ça faisait une heure que je tournais en rond chez moi. J’allais péter un plomb… Kacee n’était pas là. tout le monde était occupé à vivre sa vie. Ce que j’aurais du faire moi aussi… mais non. J’attendais. Inlassablement. J’attendais un signe de Khris…
On était vendredi, je n’avais pas de nouvelles de lui depuis que j’étais sortie avec Constance. Depuis, c’était le néant. Je ne le supportais pas.
Etre sans Khris devenait de plus en plus dur. Et là, j’avais vraiment l’impression de suffoquer. Je n’arrivais pas à croire que quelqu’un ait pu faire ça de moi…
Comment j’avais pu en arriver là ? Je me le demandais tout le temps et puis je voyais le visage de Khris et ses yeux quand il me regardait ; et je comprenais. Tout s’éclairait. C’était lui, juste lui.
Aujourd’hui ça faisait presqu’une semaine que je n’avais pas de nouvelles de lui. Pas de nouvelles de mon mec, j’estimais mériter une réponse…
Il était presque deux heures du matin. Sans importance. J’enfilais ma robe noire qui s’arrêtait juste en dessous de mes fesses, avec une tête de mort dessus, un collant et des Doc Martens. Je cherchais pendant dix minutes ma veste. La seule que je trouvais c’était celle de Khris. Bon… Je l’enfilais et regardais mon reflet. Elle était trois fois trop grande et tombait quasiment par-dessus ma robe, merde. Et puis j’avais le visage de la fille qui ne dormait plus depuis des jours. Ca ne pouvait pas mieux tomber : je ne dormais plus depuis cinq jours, depuis qu’il ne m’avait pas parlé.
Avant de partir, je roulais un joint. Je l’allumais avant de quitter mon appartement. Dans la rue je marchais vite. Je n’avais plus l’habitude de trainer dans les rues à cette heure là…
En arrivant chez Khris, j’avais eu le temps de finir mon joint et je finissais ma –approximativement-millième cigarette de la journée. Je la jetais par terre et je l’écrasais avec le bout de ma chaussure.
Devant la porte, j’hésitais entre rentrer sans frapper ou pas. Et s’il n’était pas là ? Visiblement il avait mieux à faire que de trainer avec moi…
Et puis après tout, j’avais les clefs, c’était bien pour rentrer quand j’en avais envie.
La porte était ouverte, je la poussais doucement.
Je mis quelques minutes à m’habituer à la pénombre du salon. Avant de repérer Khris, avachi sur le canapé. Ok… J’allumais la lumière.
Je le regardais. Il avait les yeux explosés. Je le connaissais par cœur : il était défoncé. Est-ce que c’était pour se défoncer qu’il m’évitait depuis presqu’une semaine ? Quel intérêt ? Je ne l’avais jamais empêché de faire quoi que ce soit. Après tout, ça aurait été assez déplacé de ma part.
J’enlevais ma veste et la laissais tomber sur une chaise. Ma robe n’avait pas de manches j’eus un frisson en découvrant la fraicheur de l’appartement de Khris.
Qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Qu’est-ce qu’il se passait ?
Je m’approchais doucement de Khris qui était allongé sur le canapé. Je l’embrassais sur le front. « Je venais voir si t’étais toujours vivant. Tu sais je voulais te dire… quand on est avec quelqu’un ça se fait de donner des nouvelles… »
Je restais debout au niveau de sa tête.

This is how an angel cries.

Khris était enfermé chez lui, dans le noir, seul. D'un coté ça lui plaisait, ne parler à personne, ne pas avoir à faire semblant d'aller bien. D'un autre coté, il aurait aimé qu'elle soit là, qu'elle soit contre lui. Mais il avait décidé de ne plus la voir, de ne plus lui parler, de l'oublier. Pourquoi ça ? Il allait lui faire du mal, elle allait lui faire du mal. Il le savait, il en était sur. Tout finissait toujours comme ça avec lui, il détruisait tout ce qu'il touchait, tout ce qu'il aimait, pour ne pas souffrir. 5 jours. 5 jours sans dormir. 5 jours à fumer. 5 jours à boire. 5 jours sans elle. C'était l'enfer, il ne pensait pas que ce serait aussi dur, mais il tenait. Toute cette drogue et cet alcool l'aidait à tenir. Jouer aux jeux vidéos toute la nuit, ne presque rien manger. Il était fatigué, mais ne trouvait pas le sommeil. Son visage le hantait à chaque fois qu'il fermait les yeux, c'était horrible. Elle était une part de lui et il ne pouvait pas s'en séparer aussi facilement. Elle le rendait malade et c'était pire lorsqu'elle n'était pas là. Alors, pourquoi se torturait-il comme ça ? Il avait peur, à ce stade c'était même plus que ça. S'attacher à une personne aussi vite, la voir devenir un besoin vital... Il s'attendait à ce qu'elle lui parle, qu'elle vienne le voir. Mais finalement elle ne lui avait parlé qu'une fois en 5 jours, sur Facebook. 3 phrases et la conversation était terminée. Il préférait qu'elle l'oublie et en même temps, cette attitude lui faisait penser qu'elle ne l'aimait pas. Pas autant que lui l'aimait. Il essayait de ne pas y penser, mais c'était impossible.
Il s'endormit presque, il eut le temps de rêver pendant quelques secondes. Enfin, ce n'était pas vraiment un rêve, plus une image. Frankie, en face de lui, souriant, belle. Il essaya de chasser l'image de son esprit, mais elle restait là. Elle ne bougeait pas, même pas un battement de cils, telle une photo. Quelque chose lui fit ouvrir les yeux et sursauter, la lumière s'était allumée toute seule. Il cligna des yeux, éblouit. Des pas, un bruit de tissus, des pas encore. Il trembla presque à l'idée de la voir apparaître, il savait que c'était elle. Il ne savait pas s'il avait fermé la porte, mais s'il l'avait fermé, elle était la seule à avoir les clés. Il ne réagit pas tout de suite, il pensait qu'il était encore dans son rêve. Mais il se rendit compte de la triste vérité lorsqu'elle l'embrassa sur le front et, par réflexe, il détourna la tête. Même si sa respiration s'était accélérée à son contact et qu'il avait réprimé un frisson. Elle lui faisait toujours cet effet inexplicable. « Je venais voir si t’étais toujours vivant. Tu sais je voulais te dire… quand on est avec quelqu’un ça se fait de donner des nouvelles… », qu'est-ce qu'il devait répondre à ça ? Il s'assit dans le canapé, l'évitant du regard, il ne devait pas la regarder, sinon il était foutu.

- J'avais pas envie, il me semble pas que ça soit un crime.

Son corps montrait clairement qu'il mentait. La peau pale, les yeux rouges, des cernes extrêmement sombres. Il savait qu'elle le verrait et qu'elle saurait déchiffrer ses expressions, alors il fit bien attention à tout ce qu'il faisait. Après tout ça, il ne fallait pas qu'il se vende aussi facilement.

- Qu'est-ce que tu fous là ?

Il soupira, faussement exaspéré par sa présence, il avait prit son ton le plus froid. Il se faisait du mal en lui parlant comme ça, mais c'était pour le bien de Frankie, pour leur bien à tous les deux.

Khris & Frankie.

this is how i show my love.

Vous savez quand vous suivez une série et qu’un jour, vous avez un empêchement, alors vous loupez un voire deux épisodes. Et quand vous reprenez la suite, alors vous avez l’impression d’être complètement déconnecté. Il s’est passé quelque chose d’important, que vous avez loupé ; alors vous n’arrivez plus à comprendre ce qui se passe maintenant. Il y a des nouveaux personnages et surtout de nouvelles histoires…
C’était exactement le sentiment que j’avais ce soir. J’avais l’impression qu’il s’était passé un truc entre Khris et moi, qu’il y avait eu quelque chose d’important qui était arrivé mais qu’à ce moment là, je n’étais pas présente. J’avais clairement loupé un épisode…
Il était là, j’avais très bien vu qu’il s’était détourné quand j’avais posé mes lèvres sur son front. Ça m’avait pincé le cœur. Mais j’attendais la suite.
Avec Khris, il fallait toujours attendre la suite. Il y avait toujours un « après ». Je ne savais pas si j’étais prête à ça. Je savais que les choses allaient mal tourner. Un pressentiment, allez comprendre. Et je n’étais pas prête pour ça. Parce que je ne le voulais pas…
Il s’assit alors dans le canapé, évitant mon regard. Je savais très bien pourquoi, je savais ce qu’il essayait de faire. Ne pas me regarder, pour ne pas perdre le contrôle…
« J'avais pas envie, il me semble pas que ça soit un crime. » Je ne relevais pas et fit simplement une grimace. C’était un crime à partir du moment où de mon coté j’étais en train moisir en attendant qu’il se manifeste. J’eus le temps d’apercevoir son visage.
Les mêmes traits tirés que moi, le même teint livide, les mêmes cernes charbon. Exactement comme moi. Il avait ce visage qui disait « j’ai mal, tu me manques et j’en crève ; mais je ne te le dirai pas » je le savais parce que j’étais exactement dans le même état.
J’imaginais que lui non plus n’avait pas dormi beaucoup ces derniers jours. Mais alors pourquoi il me faisait souffrir comme ça ? Et moi, pourquoi j’attendais ? Parce que je l’aimais.
Khris était insomniaque et moi, de plus en plus ça devenait la même chose. En vérité, je ne dormais plus que si je dormais avec lui. Ca n’avait pas posé de problème jusqu’à ces cinq derniers jours.
« Qu'est-ce que tu fous là ? » Je relevais la tête. Sérieusement ? Il me demandait ce que je faisais là ? Il se foutait de ma gueule ? J’étais en train de mourir en attendant qu’il daigne me donner de ces nouvelles. Au point où j’en étais un texto aurait suffit. Mais même ça, je n’y avais pas eu droit…
« Qu’est-ce que je fous là ? Qu’est-ce que je fous là ? Vraiment ? Ben… je me demande, là en fait… T’as raison, je crois… Qu’est-ce que je fous là ? C’est vrai, c’est pas comme si on était supposé être ensemble. C’est pas comme si ça faisait cinq jours que j’attendais de tes nouvelles comme une conne. Y’a quoi ? Tu voulais te défoncer la gueule tout seul ? Franchement, Khris, c’est quoi ton problème, là ? »
C’était sorti tout seul. Je n’avais eu aucune envie d’entrer dans un conflit qu’il créait sans doute parce qu’il était défoncé. Mais vous connaissez Frankie, elle réfléchit rarement…

This is how an angel cries.

C'était dur de résister à quelqu'un qu'on aime, c'est encore plus dur de résister à la personne qu'on aime le plus dans tout l'univers. Il était amoureux d'elle et rien que de la regarder... Il voulait l'embrasser, la serrer contre lui, oublier ça. Mais il ne pouvait pas, il ne voulait pas. S'ils n'étaient pas ensemble, tout serait mieux. Pour elle, pour lui, pour le reste du monde surement. Mais on ne peut pas cacher des sentiments, surtout pas aussi forts que ceux qu'avait Khris pour Frankie. Enfin, il y arrivait, mais il se faisait violence. Fixer le sol, ne pas penser à ses yeux bleus, ses cheveux blonds, son sourire... Il s'enfonçait, il le savait, plus il essayait de ne pas penser à elle plus il y pensait. Comme quand on vous dit de ne pas regarder quelque chose, personne ne peut s'empêcher de tourner la tête. Et puis, il ne pensait qu'à elle depuis qu'il la connaissait et encore plus depuis qu'ils étaient ensemble. C'était devenu normal d'être devant la télé et de se demander ce qu'elle était en train de faire, d'avoir envie de l'appeler juste pour lui demander si elle allait bien. Il avait tenu, il avait fait tout ce qu'il pouvait. Mais elle était là, près de lui, trop près de lui. « Qu’est-ce que je fous là ? Qu’est-ce que je fous là ? Vraiment ? Ben… je me demande, là en fait… T’as raison, je crois… Qu’est-ce que je fous là ? C’est vrai, c’est pas comme si on était supposé être ensemble. C’est pas comme si ça faisait cinq jours que j’attendais de tes nouvelles comme une conne. Y’a quoi ? Tu voulais te défoncer la gueule tout seul ? Franchement, Khris, c’est quoi ton problème, là ? », il fallait qu'il lui dise. Mais comment ? Il y avait tant de façons, mais il ne savait pas comment s'y prendre, il n'avait jamais été doué niveau sentiments, surtout pas lorsqu'il s'agissait d'elle. Il ne dit d'abord rien, les yeux dans le vague, absent.

- Je pense... que c'est mieux si tu m'oublie. Ça sera plus facile pour toi comme pour moi.

Cette phrase avait réussi à lui nouer la gorge, il avait parlé sans aucune émotion. Il faisait du mieux qu'il pouvait pour avoir l'air d'un connard, il le fallait, elle devait le détester. Il leva la tête vers elle, et il vit : La fatigue, surtout, le stress, l'appréhension et... le manque, de lui. Elle était déjà beaucoup trop attachée à lui, elle ne l'aimait surement pas. Comment pouvait-on aimer un mec comme lui après tout ? Non, elle ne l'aimait surement pas, elle réstait avec lui parce qu'elle n'avait rien d'autre à faire et c'était surement pour cette raison qu'elle n'avait pas donné signe de vie pendant 5 jours. Une fille amoureuse l'aurait appelé chaque jour, chaque putain d'heure pour savoir où était le problème. Mais non, elle avait attendu une petite semaine avant de se ramener à l'improviste chez lui. Il se remit à fixer le sol.

- Comme ça, t'auras plus à me supporter, ni à faire semblant de m'aimer.

Khris & Frankie.

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Quand on n’a jamais aimé quelqu’un auparavant. La première fois, ce n’est pas très facile. J’étais comme embarquée dans un truc complètement inconnu. C’était comme si on m’avait fait monter dans une voiture, dans une grande ligne droite sans fin, sans rien autour et qu’on m’avait dit de rouler jusqu’à ce que je comprenne où j’allais. Et je roulais, sans m’arrêter. Sans savoir.
Et puis visiblement, ces derniers jours, Khris avait décidé de ne pas me faciliter la tâcher. Il avait décidé de compliquer les règles du jeu.
Il était assis, distant. Distant… ça me tuait de le voir comme ça. il était plus près de moi qu’il ne l’avait été depuis ces cinq derniers jours et pourtant, il était si loin. J’avais l’impression qu’un mur s’était dressé entre nous. Qu’il avait dressé entre nous.
« Je pense... que c'est mieux si tu m'oublie. Ça sera plus facile pour toi comme pour moi. » Je retenais ma respiration pendant quelques secondes. J’avais compris qu’il y avait un problème. Mais pas à ce point. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Que je l’oublie ? Comment pouvait-il penser que c’était possible. Il croyait vraiment que j’arriverai à faire ça ? C’était le truc le plus impossible qui m’était donné de faire. Je clignais des yeux. « Tu… tu me quittes là ? »
Khris leva la tête vers moi. Ses yeux tristes me fixaient et me transperçaient.
Il y avait tout ce que j’avais envie de dire pour me défendre. Pour qu’il arrête d’être comme ça. Pour qu’il me prenne dans ses bras et qu’il me dise qu’il m’aime… Il y avait tout ça et je savais très bien que je n’arriverai pas à le dire.
On s’était déjà engueulé. On passait notre temps à s’engueuler pour des trucs sans intérêt. Ça passait toujours au bout de dix minutes. Les choses se calmaient, s’arrangeaient. Il m’embrassait et on passait à autre chose. Mais cette fois, c’était différent, je le sentais. Et ça m’horrifiait.
Khris baissa la tête. « Comme ça, t'auras plus à me supporter, ni à faire semblant de m'aimer. » J’avais l’impression de rêver. Comment il pouvait dire une chose pareille ? Que je ne l’aimais pas ? Je ne savais pas exprimer mes sentiments. Je le savais. Mais lui aussi le savait et de toute façon il était pareil. Mais de là à croire que je ne l’aimais pas ? Alors que je n’avais jamais autant aimé que depuis que j’étais avec lui…
« Tu te méfies de moi ? T’as peur que je me foute de ta gueule ? Mais regarde-moi ! Je suis la seule pute de cette putain de ville qui a tout arrêté en deux secondes pour toi. Alors soit c’est je suis la reine des connes, soit je t’aime. Réfléchis. » Je passais une main sur mon visage et sorti une cigarette, j’en avais vraiment besoin. Et puis je me rapprochais, mais je restais tout de même à une certaine distance, si j’étais trop près de lui, je n’arriverai plus à me concentrer sur rien d’autre que lui, lui et encore lui…
« C’est parce que t’es défoncé que t’es con comme ça ? Regarde-toi ; t’as vu dans quel état t’es ? » Je me reculais d’un pas, j’étais trop près, trop près et pourtant trop loin. J’aurais voulu m’asseoir avec lui, l’embrasser et oublier tout ça. Mais il venait de me quitter et ça, c’était impossible à oublier.
Je connaissais Khris et je savais qu’il réagissait parfois avec violence, et je n’avais fait aucun effort pour prendre des gants, alors que j’aurais du. Je m’attendais vraiment à tout de sa part.

This is how an angel cries.

« Tu… tu me quittes là ? », rien que de l'entendre il avait mal. Il fit craquer ses doigts, comme quand il était stressé, comme d'habitude. Non, il ne la quittait pas, enfin pas vraiment. Il ne voulait pas y penser comme ça, il préférait voir le coté positif des choses. S'il commençait à penser aux mauvais cotés de cette décision, il serait capable de sauter par la fenêtre. Ne plus la voir, ne plus lui parler, ne plus la toucher, plus jamais. C'était pire que la mort, c'était une torture à vie pour lui. Oui, plutôt mourir que de vivre sans elle. Il savait qu'il ne se suiciderait pas, mais il resterait enfermé chez lui pour toujours. Eliott viendrait surement le voir une fois par mois par obligation, juste parce qu'ils étaient frères, mais personne ne voudrait le voir. Il savait qu'il deviendrait le mec le plus insupportable au monde. Sans sommeil, sans Frankie, bourré ou défonce tout le temps. Il n'aurait plus d'amis, plus de vie. Mais il n'en avait rien à foutre, la seule chose qui allait lui manquer ça serait cette petite blonde ont il était éperdument amoureux. C'était stupide, mais vrai. Il se sentait mal, la terre commençait à tourner autour de lui. Il se laissa tomber contre le dossier, les yeux rivés sur le plafond qui tanguait. Mémo ; Ne jamais être aussi défoncé pendant une engueulade avec Frankie. Il se sentait mal pour deux raisons ; A cause de son état et à cause de la conversation. Laquelle de ces deux raisons le rendaient le plus dans cet état ? Il ne le savait pas, mais il aurait parié que c'était la deuxième. « Tu te méfies de moi ? T’as peur que je me foute de ta gueule ? Mais regarde-moi ! Je suis la seule pute de cette putain de ville qui a tout arrêté en deux secondes pour toi. Alors soit c’est je suis la reine des connes, soit je t’aime. Réfléchis. », peur ? Comment est-ce qu'elle arrivait à lire si bien en lui ? Et, non, il ne la croyait pas, elle n'était pas amoureuse de lui, c'était purement impossible. Il faudrait être complètement dingue pour rester avec lui, pour ressentir quelque chose pour lui. Bien sur, elle devrait être attachée à lui, peut-être qu'elle le prenait en pitié. Qui sait ? « C’est parce que t’es défoncé que t’es con comme ça ? Regarde-toi ; t’as vu dans quel état t’es ? », elle s'était approché et les poings de Khris s'étaient serrés, par réflexe. Il était près à bondir si elle s'approchait trop, elle devait rester loin de lui, le plus loin possible. Il profita d'un moment où la terre se calma pour la regarder, elle avait reculé. Un sourire s'afficha sur le visage de Khris, il fallait qu'elle ait peur de lui et vite. Il se leva, s'approchant d'elle même s'il était juré de rester loin. Il la regarda dans les yeux, ses magnifiques yeux bleus.

- Non, je n'ai pas peur que tu te foute de ma gueule, non. Je sais juste que tu ne m'aime pas et que tu ne m'aimeras jamais. Parce que t'es comme tous les autres, tu finiras par te barrer après un problème ou juste parce que t'en auras marre de moi.

Il avança encore d'un pas, devant maintenant baisser la tête pour la regarder en face.

- Mais, apparemment, c'est toi qui a peur. Tu crois que je vais te frapper ?

Il faisait son possible pour qu'elle ne le reconnaisse plus, pour qu'il ne reste aucune trace du Khris qu'elle connaissait, de celui qui l'aimait tant et qui ferait n'importe quoi pour elle. Et pourtant, son cœur s'agitait dans son torse en la regardant. Et dans sa tête une phrase résonnait sans qu'il ne puisse la contrôler : « Je t'aime. »

Khris & Frankie.

this is how i show my love.

Je n’avais jamais voulu changer de vie. Pour qui ? Pour quoi ? Je n’avais jamais eu aucune raison de vouloir faire ça. Après tout, j’étais seule. Je veux dire… j’avais des amis, j’avais de la famille ; mais ceux qui savaient ce que je faisais n’arrivaient pas à me faire arrêter, et les autres ne savaient juste pas. Je ne changeais pas. Jamais.
Et puis Khris avait débarqué comme une tornade dans ma vie. Il avait tout balayé sur son passage. Mon boulot, ma solitude, mon insécurité… Il ne restait plus rien. Personne n’avait jamais autant changé ma vie que lui.
Je me souvenais de la première nuit. Celle où je l’avais rencontré. Il m’avait déjà plus, mais je ne savais pas qu’il allait chambouler les choses à ce point. Si j’avais su ce soir là ? Est-ce que j’aurais foncé tête baissée comme je l’avais fait ? Est-ce que j’aurais eu le courage de l’aimer si j’avais su qu’on en arriverait là ce soir ?
Je le regardais en face de moi. Je le voyais serrer les poings. Je le voyais emmagasiner toute sa rage. Celle qu’il avait contre moi ? Sans doute.
« Non, je n'ai pas peur que tu te foute de ma gueule, non. Je sais juste que tu ne m'aime pas et que tu ne m'aimeras jamais. Parce que t'es comme tous les autres, tu finiras par te barrer après un problème ou juste parce que t'en auras marre de moi. » J’avais envie de lâcher un rire ironique, mais même si je ne réfléchissais jamais, je savais que c’était la pire idée qui pouvait m’être passée à l’esprit à cet instant.
Il s’était levé et il avançait vers moi, doucement. Il était maintenant à quelques centimètres de moi, ces centimètres que j’avais envie de rompre pour l’embrasser. Pour arrêter toute cette histoire. Pour oublier tout ça. Pour lui prouver que je l’aimais plus que je n’avais jamais aimé personne. Pour lui prouver…
Il était tellement près de moi, tellement grand, tellement en colère et toujours aussi beau. Je me perdais dans ces yeux comme à chaque fois qu’il me regardait.
Pourtant, cette fois c’était différent, tout l’amour que j’avais pu y voir auparavant avait disparu. Son regard avait changé.
« Mais, apparemment, c'est toi qui a peur. Tu crois que je vais te frapper ? » La vérité c’est que je n’en savais rien. Je ne le voyais pas me frapper. Je refusais de nous voir en arriver là.
Je secouais la tête négativement. « J’ai pas peur. » De la façon la plus convaincante que je pouvais. Je ne savais même pas si je le pensais. Je ne savais plus rien, parce que comme à chaque fois que je me retrouvais proche de Khris, je n’étais plus capable de rien…
« En fait, tu disais que je me lasserai de toi… mais finalement, c’est toi qui t’es lassé de moi et tu veux me rejeter la faute dessus en disant que je vais me barrer. » Je le regardais dans les yeux, avant d’afficher un sourire ironique pour ajouter « Mais je comprends ; après tout je suis qu’une pute. Et maintenant que tu t’es bien amusé avec moi, que t’as tout foutu en l’air dans ma vie, tu veux que je me casse. » Je prenais ma veste. « Je m’attarde pas, le trottoir m’attends, je dois retourner bosser, maintenant. » Silence de deux secondes. « C’est ça que t’attendais en fait ? Que je retourne d’où je viens pour pouvoir rebaiser n’importe quelle gonzesse qui passe ? » Je me détestais de dire tout ça, alors que je l’aimais à en crever et que mon cœur était en train de se briser en mille morceaux.

This is how an angel cries.

Il l'aimait, il l'aimait tellement. Comment fait-on pour oublier des sentiments, pour les faire disparaître ? Impossible ? Khris aurait voulu ne plus se soucier d'elle, oublier tout ce qu'il aimait chez elle. Elle tout entière et les souvenirs attachés à elle. Oublier leur rencontre, quand elle l'avait sauvé d'une voiture, quand il avait frappé son client parce qu'il était déjà jaloux et possessif. Quand il y repensait, il était tombé amoureux d'elle en quelques secondes seulement. Pourquoi avait-il choisi de la suivre dans une ruelle ? Il ne le savait toujours pas, mais il avait été littéralement attiré par elle, sans même la connaître. Une prostituée qui se fait draguer par un dealeur. Puis le dealeur tombe amoureux, puis la prostituée. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Y'a pas un truc bizarre dans tout ça ? Si, et Khris le savait et Frankie le savait surement aussi. Ils ne devaient pas être ensemble, même s'ils en avaient envie. Bien qu'à cet instant, la blonde n'avait probablement plus envie d'entendre parler de lui. Si elle se barrait, il ne la retiendrait pas, il le fallait. Même s'il se mettait à pleurer – il ne l'avait pourtant pas fait depuis des années – il ne devait pas bouger et la laisser s'en aller. « J’ai pas peur. », vraiment ? Un mec d'un mètre quatre-vingt-dix environ se tenait devant elle, plus qu'énervé et elle n'avait pas peur ? Dans un sens, elle avait raison, il ne l'aurait jamais frappé. Comment peut-être frapper la personne qu'on aime le plus au monde ? Ça ne lui venait même pas à l'esprit. Mais si elle ne partait pas, si elle continuait de vouloir rester avec lui, alors il la pousserait peut-être. Mais jamais, JAMAIS, il ne lèverait la main sur elle. « En fait, tu disais que je me lasserai de toi… mais finalement, c’est toi qui t’es lassé de moi et tu veux me rejeter la faute dessus en disant que je vais me barrer. », son sourire, il lui fit plus mal qu'un milieu de lames. Il ne s'était pas lassé d'elle, mais tant mieux si elle le pensait, Khris préférait ça plutôt que d'avouer pourquoi il avait piqué cette « crise ».« Mais je comprends ; après tout je suis qu’une pute. Et maintenant que tu t’es bien amusé avec moi, que t’as tout foutu en l’air dans ma vie, tu veux que je me casse. », elle avait appuyé sur le mot « qu'une » mais c'est le mot « pute » qui lui avait fait mal, parce qu'il ne l'avait jamais vue comme tel. Il avait peut-être tout foutu en l'air, mais surement pas autant qu'elle. Frankie ne se rendait pas compte à quel point c'était difficile de rester avec quelqu'un pour lui, de l'aimer, sans avoir peur d'être délaissé. C'est pour ça qu'ils étaient là ce soir, en train de rompre, juste parce que ce con avait peur qu'elle ne l'abandonne. Elle attrapa sa veste : « Je m’attarde pas, le trottoir m’attends, je dois retourner bosser, maintenant. ». Il soupira intérieurement mais garda son air renfrogné. Elle allait coucher avec d'autres hommes, les mêmes qu'avant, les mêmes que dans ce qu'elle lui avait raconté. Cette pensée le fit presque changer d'avis, il se jeta presque sur elle pour l'embrasser mais ses muscles refusèrent, son cerveau contrôlait tout pendant que son cœur hurlait de ne pas la laisser partir. « C’est ça que t’attendais en fait ? Que je retourne d’où je viens pour pouvoir rebaiser n’importe quelle gonzesse qui passe ? ».

- Tu sais quoi, non. C'est pas pour baiser d'autres filles, je me rends juste compte que tu ne m'aime pas et que je ne veux pas rester avec quelqu'un qui n'en a rien à foutre de moi. La preuve, tu retourne déjà faire la pute. Fais-toi sauter par des vieux porcs, j'en ai rien à foutre. Qu'ils te fassent tourner dans des caves, tu peux crever maintenant.

Il regretta ses mots, il avait envie de se frapper la tête contre un mur pour les avoir dit. Parce qu'il ne pensait pas tout ça, mais ça marcherait. Elle allait souffrir et s'en aller, il aurait réussit. Il ne lui restait plus qu'à la regarder passer la porte pour la dernière fois et rester là, à essayer d'oublier la douleur que cette soirée avait déclenchée dans son cœur, dans sa tête, partout. Il ne lui restait plus qu'à sombrer.

Khris & Frankie.

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Khis était si près de moi que la seule chose que je voyais ; c'était ses lèvres, celles qui avaient été si souvent collées aux miennes. Ce que je voulais plus que tout à cet instant, c'était qu'elles retrouvent leur place, pour qu'on puisse oublier tout ça. Mais je savais que ça n'arriverait pas. Ses lèvres... et cette façon qu'il avait de me calmer en deux secondes... Je ne comptais plus les soirées où j'étais avec lui et où je commençais à paniquer. Où la peur s'emparait de moi et où la seule chose qui m'obsédait c'était lui et le moment où il arrêterait de m'aimer. J'y pensais et lui il plongeait son regard dans le mien en disant simplement « Je t'aime, calme-toi. » Et ça marchait... mon cœur reprenait un rythme normal.
Khris était le seul capable de ça. J'avais toujours été sur mes gardes, ne jamais faire confiance à personne. Mais lui, je ne lui avais pas seulement fait confiance ; non, je m'étais totalement livrée à lui. Tout mon corps le réclamait sans cesse et je lui appartenais complètement. Ça avait été difficile pour moi à accepter, mais je m'étais fait une raison, j'appartenais à Khris. Et jusqu'à ce soir, j'avais pensé qu'il m'appartenait aussi. Ce soir, c'était ma peur qui s'était matérialisée sous mes yeux, et je n'étais pas prête pour ça. Non, pas déjà. Ne me laisse pas déjà, je t'en supplie...
J'étais prête à partir, j'avais encore le vague espoir de penser que si je partais maintenant, le reste de la nuit se chargerait d'arranger les choses. Même si je savais au fond de moi que c'était peine perdue. J’avais quand même envie d’y croire. Parce que perdre Khris me paraissait la chose la plus insurmontable au monde. Et que je savais que dès demain, j’allais devoir vivre sans lui, et ce je n’étais plus certaine d’être capable de ça ; pas depuis qu’il était entré dans ma vie et qu’il avait pris sa place dans celle-ci.
« Tu sais quoi, non. C'est pas pour baiser d'autres filles, je me rends juste compte que tu ne m'aime pas et que je ne veux pas rester avec quelqu'un qui n'en a rien à foutre de moi. La preuve, tu retourne déjà faire la pute. Fais-toi sauter par des vieux porcs, j'en ai rien à foutre. Qu'ils te fassent tourner dans des caves, tu peux crever maintenant. » Sans réfléchir, ma main s'élança pour s'écraser contre sa joue, dans un grand claquement. Je restais moi-même stupéfaite par ce que je venais de faire. Je venais de gifler Khris, la personne qui comptait le plus pour moi à ce jour. Mais mon cœur venait de se briser en milliard de minuscules morceaux à l’entente de sa dernière phrase. J’avais réussi à me convaincre qu’il mentait, jusqu’à maintenant, mais cette dernière phrase m’avait détruite plus que n’importe quelle autre. S’il pensait vraiment ça ?...
Je regardais une seconde ma main, terrifiée par ce que je venais de faire. Comme si elle était étrangère à mon corps. Puis je reprenais mon masque de haine que je voulais qu'il voie. Celui que lui ferait penser que je me foutais de tout ce qui se passait ce soir, alors que c'était complètement faux. Je hurlais intérieurement. Je lui hurlais de m'aimer encore, encore juste un peu, même juste une seconde. De ne pas me laisser... Je ne me reconnaissais pas, je n'avais jamais été comme ça. Et lui qui ne m'entendait pas et je suffoquais.
Des larmes commençaient à se former au bord de mes yeux. J'avais tellement mal ; trop. J'essayais de les faire passer pour des larmes de rage face à ce qu'il venait de me dire. Je voulais qu'il pense que c'était la rage qui m'habitait et non pas la tristesse. Mais je savais que j'avais du mal à être crédible. Surtout face à Khris qui me connaissait par cœur.
Une larme s'échappa, il fallait que je dise quelque chose, vite. N'importe quoi. « Connard. » Aime-moi. Aime-moi, connard. Aime-moi comme je t'aime.

This is how an angel cries.

Khris avait peur de sa réaction, il avait peur de ce qu'elle pouvait faire et de ce que lui pourrait faire ensuite. Parce que lorsqu'il s'agissait de Frankie, il ne pouvait pas se contrôler, ou alors il y arrivait difficilement. Mais sa détermination pour la faire fuir semblait faire effet, il avait toujours envie de l'embrasser et de la serrer contre lui, mais il arrivait à se tenir à distance. Il y pensait, ses lèvres l'appelaient, ses yeux le suppliaient. Mais il ne cédait pas, il ne cèderait pas. Il s'était juré d'y arriver, quoi qu'elle puisse faire, il la repousserait. Elle aurait pu se déshabiller entièrement qu'il n'aurait pas bougé. Bon, peut-être pas, il n'aurait surement pas résisté à ça. Mais vu l'état dans lequel elle était, elle ne risquait surement pas d'essayer cette technique. Il repensa à tout ce qu'il avait vécu, tout ce qu'elle avait changé en lui depuis qu'ils étaient ensemble. Il était devenu fidèle, pour elle, ce qui était dur à obtenir chez lui. Levanah avait réussi, mais personne d'autre. Seulement ces deux blondes qui avaient ravagé sa vie. Il se demandait s'il devait sortir avec des brunes pour arrêter le massacres, peut-être qu'elles lui feraient moins de mal. Mais il savait qu'il ne sortirait plus avec personne, qu'il ne coucherait plus avec personne. Étonnant ? Il y a quelques semaines Khris n'aurait jamais pensé ça. Pour elle, il ferait tout et n'importe quoi. Parce qu'il ne voulait qu'elle, il le savait, elle était la seule fille qu'il aurait dans sa vie. Il finirait surement seul, ou avec une fille que ses parents auraient choisie, une sorte de mariage arrangé pour sauver l'honneur de la famille. Et il penserait à elle, toute sa vie, en se demandant si elle était heureusement sans lui. La réponse serait oui, elle trouverait quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus fiable et fort. Quelqu'un qui n'aurait pas peur d'être abandonné à chaque instant. Il se sentait ridicule, il n'était pas digne d'elle, il ne la méritait pas. Au fond, il se rendait compte qu'il ne méritait personne. Il devait être seul, depuis toujours il savait qu'il finirait seul ou avec une fille qu'il n'aimerait pas. Il s'imaginait déjà dans un lit, avec une fille dont il ne connaissait presque rien, prêt à passer sa vie avec elle. Il s'imaginait déjà s'endormir en pensant à Frankie, chaque soir. Il soupira, intérieurement et prit une longue respiration extérieurement. Il fallait qu'il se calme, sinon il ne réussirait jamais à garder son semblant de calme face à sa future réaction... qui ne tarda pas à arriver après la fin de sa phrase. Il ne la vit pas venir, la main pale de Frankie vint s'écraser sur sa joue. Il eut mal, intérieurement et un peu à la joue aussi. Elle avait frappé vraiment fort, sa tête était partie sur le coté et il pensait déjà avoir une marque à l'endroit où il s'était prit la claque de sa vie. Il resta choqué d'abord, incapable de penser quoi que se soit, comme si ce geste avait chassé toute pensée de son cerveau. Sa tête était vide et Frankie semblait elle aussi choquée par ce qu'elle venait de faire. Elle reprit une expression neutre, qu'il ne crut pas une seule seconde. La rage commença à monter en Khris, il l'aimait tellement, comment avait-elle put faire ça ? Il lui attrapa le poignet – celui relié à la main qui venait de le frapper – il le serra sans s'en rendre compte, peut-être trop fort, mais là n'était pas son intention. Il ne voulait pas lui faire de mal, il voulait juste qu'elle s'en aille. A un tel point qu'il n'avait même pas entendu le « Connard. » qu'elle lui avait lancé. Il la tira par le poignet, jusqu'à la porte, qu'il ouvrit. Il la poussa de l'autre coté de la porte, pas trop fort pour ne pas qu'elle tombe ou qu'elle se sente agressée. Mais assez pour qu'elle n'y voit pas un geste tendre. Khris la regarda une dernière fois et, lentement, il ferma la porte. C'était fini, cette fois, elle ne reviendrait plus. Il avait réussi, mais il ne se sentait pas mieux. Il colla son front sur la porte. Un murmure presque inaudible sortit d'entre ses lèvres.

- Je t'aime.

Khris & Frankie.

this is how i show my love.

Ma main avait claquée de toutes ses forces contre la joue de Khris. Je n’avais pas contrôlé mon geste, mais l’entendre dire ça et me rendre compte qu’il n’en avait rien à foutre de moi, maintenant ; ça me détruisait.
Sur le moment il y avait un blanc qui s’est installé après que je l’ai giflé. Tous les deux surpris par ce qui venait de se passer. J’avais l’impression que cet instant durait des heures. Et puis après coup, Khris attrapa mon poignet. Il serrait ses doigts autour de mon poignet minuscule, j’avais mal, mais je ne disais rien, parce que je savais au fond que c’était surement la dernière fois qu’il me touchait.
Je savais qu’il se retenait de réagir encore plus violemment après que je l’ai giflé. Il n’aurait laissé personne faire ça, sans réagir derrière. Mais là, il se contentait de me tirer jusqu’à la porte. La seule chose que me réconfortait c’était qu’il tenait peut-être assez à moi pour ne pas me frapper. C’était la seule consolation de cette soirée.
Il me poussa dehors et je me retournais face à lui. Je le regardais, les yeux suppliants. J’avais oublié tout le reste. J’avais abandonné mon masque de haine. Ne ferme pas la porte. Je ne veux pas que ça se finisse.
Khris me regardait et doucement, comme dans un rêve il ferma la porte. Je restais là sans rien faire, une seconde, deux, peut-être plus, je n’avais plus conscience du temps.
Et puis je me collais contre la porte et commençais à taper mon poing contre celle-ci.
« C’est Julie qui avait raison depuis le début. T’es incapable d’être bien avec quelqu’un. » Je tapais une nouvelle fois. « Mais moi, j’ai essayé ! J’ai essayé, tu vois. De t’aimer, j’ai essayé. J’ai fait tous les efforts que je pouvais. » Je respirais. « Mais c’est vraiment trop dur de faire des efforts avec toi, c’est trop dur de t’aimer. » Je tapais une dernière fois.
Je tentais de me concentrer sur ma respiration. Mais c’était trop dur. Quelqu’un était en train d’arracher mon cœur.
Je ne sentais plus mes jambes. J’étais à deux doigts de m’évanouir. Lentement, je me laissais glisser le long du mur. Je me demandais comment j’avais pu en arriver là ; me ruiner la santé à ce point pour quelqu’un.
Je regardais la porte. Celle qui je ne franchirai probablement plus jamais. Il n’était pas n’importe qui. Il était Khris. Il était le seul. Il était le seul à qui j’avais dit « je t’aime ». Il était celui avait qui j’avais passé des journées au lit à rien faire. Il était celui qui m’avait changé. Je savais que je lui avais menti, déjà jamais je n’allais retourner sur le trottoir. Je ne pourrais plus jamais. Et puis j’avais menti une seconde fois : c’était facile de l’aimer. Trop facile, de s’attacher à lui, de ne vouloir que lui. C’était tellement simple de lui dire que je l’aimais.
Je m’appuyais sur le mur pour m’aider à me relever. Une fois dehors, je passais une main sur mon visage pour essuyer les larmes qui avaient coulées sur mes joues. J’allumais une cigarette et me dirigeais chez moi.
Arrivée là-bas, je m’allongeais sur le canapé. C’était fini. C’est fini…

END.