Aussi incroyable que cela puisse paraître, je suis née à Prague en République tchèque -le genre de pays que personne ne connaît plus que ça, le genre de pays qui n'a connu aucune guerre ou grande révolution- d'une mère tchèque et d'un père irlandais. J'ai un frère et une soeur aîné mais également un frère de deux ans mon cadet. Zéphyr, Meadow et Ezra, eux aussi nés à Prague. Ils sont passionnés de musique. Ils faisaient d'ailleurs partie d'un groupe en Tchéquie qu'ils avaient monté avec leurs amis. Ils avaient nommé le groupe " The Redskins ". Zéphyr était à la batterie, Meadow jouait de la guitare, tandis que Ezra, lui était sur le devant de la scène, jouant de la guitare électrique et chantant les morceaux. C'est en partie en les observant jouer et se donner à fond que mon amour pour la musique est né.
Mes parents avaient décidé de quitter leurs familles et leur petit quotidien Irlandais quand me mère était enceinte de Zéphyr afin de s'envoler vers une destination plus ensoleillée. Mon père étant un reporter fasciné par la nature qui nous à fait visiter la Terre entière et ma mère une hippie amusante et déjantée ils nous ont donné, à ma soeur, mes frères et à moi, une éducation plus ou moins religieuse et assez naturelle, ce qui explique probablement le fait qu'aujourd'hui je sois si ouverte d'esprit. Ils nous répètent encore sans cesse qu'ils ont fat leur jobs, faire de nous des gens biens. C'est vrai qu'ils ont du sacrifier énormément pour nous apporter tant d'amour et tant d'attention. Le fait de venir habiter en République tchèque était de nous faire grandir loin des grandes agglomérations occidentalisées et de toutes ses influences et de tout ses artifices. Ma mère s'entêtait à nous cuisiner des petits plats équilibrés et à nous apprendre le Tchèque tandis que mon père, lui nous enseignait des valeurs telles que le respect d'autrui et de sois-même, la tolérance et la famille. Valeurs que nous avons toujours conservées.
En grandissant à Prague, j'ai vu mes camarades de classe devenir de magnifiques créatures longilignes aux jambes interminables. Elles étaient toutes passionnées par la scène, plus précisément de danse, orientale ou occidentale et même du burlesque qui, à l'époque, était très mal vu par la société tchèque. Très vite, je me suis laissée entraîner dans cet engrenage. Je passais mon temps libre à danser, chanter et essayer toutes sorte de tenues de scènes aussi farfelues les une que les autres. Mon désir de monter sur scène, lui, ne faisait qu’accroître de jours en jours...
Quand le jour de ma majorité ( 18 ans en République tchèque ) fut arrivé, après de longs mois mois de réflexion, je pris la décision de faire part à ma famille mon désir d'étudier le milieu de la danse et de la musique à l'étranger. Par chance, j'ai des parents compréhensifs et encourageants, et comme je m'y attendais; ils furent tout à fait ravis de ma décision.
« Tu as la chance d'avoir l'occasion de faire ce que tu aimes faire. Nous serions des monstres de t'en priver. » m'avait dit m'a mère tout en me serrant fermement dans ses bras. A ma grande surprise, mes deux frères, ainsi que ma soeur, avaient quant à eux décidé de me suivre jusqu'au bout du monde si il le fallait. Il est vrai qu'à nous quatre nous formons un quatuor d'enfer et ce depuis notre plus tendre enfance. Nous sommes très fusionnels, c'est limites étrange. On vit ensemble, on dort ensemble. Le temps que nous pouvons passer à quatre, nous le passons ensemble. Ils sont très sur-protecteurs envers moi, et vise versa.
Aéroport international de Prague. Nous y voilà, mes frères, ma soeur et moi, raides comme des piquets devant les tableaux de départs. Nous allions embarquer dans une heure, et je ne vous le cache pas, j'étais anxieuse, limite stressée. Est-ce-que j'vais fait le bon choix ? Ça, nous le sauront une fois en Californie.
Après plus de dix-sept heures de vol, nous étions enfin arrivés à San-Francisco. Les " adieux " avec mes parents avaient été riches en émotions. Des larmes, des rires, des étreintes... Même si je leur ai fait la promesse de revenir tous les deux mois au pays, ils allaient terriblement me manquer. Grace à eux, nous avions pu emménager sur le champ dans un duplex dans le centre ville. Le fait d'emménager dans une si grande ville en compagnie des trois personnes à que je tiens le plus me rendait totalement euphorique et l'excitation des aventures à venir me rendait folle d'impatience.
Très vite, je me mettais à le recherche d'un job. Ne rien faire en dehors des cours m'était devenu intolérable. De bars à boites de nuit en passant par les clubs privés, rien. Épuisée et déçue à la fois, j'abandonnais les recherches quand, dans les couloirs de l'Université une affiche colorée avait attiré mon regard. " The Comedy Store ", l'un des plus grands cabarets huppé de la ville recrutait des artistes. C'était ma chance. Après les cours, sans même prendre le temps de réfléchir, la guitare sur le dos, je me rendis au cabaret afin d'auditionner également. J'étais stressée, certes, mais j'étais déterminée. Contrairement à ce que j'avais pu pensé, le patron se borna à me poser des questions d'une banalité affolante.
« Quelle est votre couleur préférée ? Avez-vous des tatouages ? D'où venez-vous ? Quelles sont vos origines ? Quelles sont les personnes qui vous inspirent ? », ça commençait à devenir douteux. Enfin, après cet ultimatum improvisé d'environ quarante-cinq minutes, il me demanda de jouer un de mes morceaux ce que je fis à la minute même. Certes, j'aurais pu mieux faire mais j'étais satisfaite de ma prestation, contrairement à mon interrogateur qui lui, semblait assez perplexe. Mais peut-importe, au moins, j'aurais essayé.
Trois jours plus tard, j'ai reçu un appel du directeur du Comedy Store, m'annonçant qu'il avait décidé de me donner ma chance.Il avait adoré mon " excentricité et mon âme d'enfant ". Le fait de me produire devant un publique était totalement inespéré en Tchéquie. Restait une ombre au tableau. Mes frères. Ils n'approuvaient pas le fait que je danse et que je chante dans des tenues " assez légères " devant de parfait inconnus. Mais que voulez-vous, être décallée, c'est dans ma nature. Ma soeur quand à elle, me poussait à fond, m'accompagnant à la plupart de mes shows.
Après quelque show au cabaret, j'avais gagné une certain " notoriété ". Souvent dans la rue , certaines personnes s'arrêtent l'air de dire :
« Je vous connais, non ? ». C'est ce que j'aime dans la magie de la scène, les gens ne viennent pas pour mes déhanchés ou encore pour les tenues que je portes, non. Ils viennent avant tout rire et s'amuser. Seul ou en famille. C'est bien loin du rêve hollywoodien mais c'est mon rêve, et je le caresse déjà du bout des doigts.