| Sam 18 Fév - 0:53 | |
| Les jours de défilé sont les pires de toute une vie. Tout le monde est sur les nerfs. Que cela soit les mannequins qui se prennent pour des divas, les stylistes qui perdent leurs cheveux parce qu'ils ont peur que leurs collections ne soient pas appréciés ou encore les assistants qui sont les petits chiens de tout le monde... Je suis une assistante. Je suis donc un souffre-douleur potentiel et tout le monde ne cessait de me hurler dessus que je n'étais pas assez compétente. Aïe, aïe, aïe. Ca faisait une heure que je courais dans tous les sens pour essayer d'avoir des cafés, des vêtements ou autres. Les requêtes étaient toutes plus farfelues les unes que les autres. J'attendais qu'on me demande d'aller décrocher la lune. Du coup, je me retrouvais à courir, toujours courir. Au moins, je ne risquais pas de devenir grosse. Je soupirai avant de m'arrêter dans un coin pour boire un verre d'eau avant de reprendre ma course. Il n'y a qu'un moment où je serai à peu près tranquille, c'est après le défilé, pendant l'after. Je comptais bien rentrer chez moi pour une bonne nuit de sommeil.
Le sommeil. Un rêve qui deviendrait bientôt réalité. Je souriais en pensant à mon lit, à ma couette. J'en oubliais mon appartement qui tombait en ruine, mes créations qui s'amassaient dans un coin faute de moyen, le fait que je n'avais plus de voitures... J'étais royalement dans la merde. Je soupirai une nouvelle fois avant de reprendre mes esprits, de poser mon verre et reprendre mon rythme de vie. J'ai travaillé très dur pendant tout ce temps pour aller en faculté, obtenir une bourse parce que je suis soit disant « prometteuse » et je me retrouve complètement sur la paille. Je mets du temps pour payer mon loyer, je ne m'en sors pas. J'aimerai tellement que mon chien est autre chose que du premier prix pour manger, que je ne sois plus obligée de faire mes vêtements pour sortir. Je voulais moi aussi me payer de belles choses mais non, c'était impossible. Je passais et repassais devant des gens qui me posaient des questions, allais dans la salle voir si tout était bon, si tout le monde était à sa place, je vérifiais les coiffures des mannequins, faisais quelques retouches. Miss doigt de fées comme on m'appelait. Je souriais à chaque fois que j'entendais ce surnom et ce n'est qu'après une énième demande que je le percutais. Il était dans mon passage aussi. Zut. Il tomba à la renverse le pauvre garçon et je me rattrapais de justesse pour ne pas le suivre dans sa chute.
« Je suis désolée, monsieur, dis-je paniquée avant de l'aider à se relever et épousseter ses vêtements, je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ? »
Je jouais avec mes mains, anxieuse de sa réponse. Il était beaucoup plus grand que moi et il suffisait d'une remarque pour que je mette à pleurer comme une madeleine. J'étais réellement à fleur de peau. Fatiguée, surmenée, je pense que ce road trip avec Duke me ferait le plus grand bien... |
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