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 « Stay in the fucking past. » ϟ Samuel & Constance
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Anonymous
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Dim 8 Jan - 17:58


please, stay in the fucking past

La vie en colocation avec Ariadna, c’est le pied, je ne vais pas vous mentir. Seulement, mes connaissances se limitaient désormais aux bandes dessinées de la collection MARVEL. Les seules questions existentielles que je me posais depuis que je vivais avec eux étaient : « Que vont faire Batman et Robin contre le Joker ? » ou bien encore « Que vont devenir les Green Lanterns? ». Tout comme dans un jeu de simulation, ma jauge de culture était descendue dans le rouge, encore une semaine et je sombrerai dans une profonde dépression avant de mourir de solitude.

Ce jour-là je m’étais enfin décidée à traverser la ville sous une météo digne du San Francisco hivernal que la Terre entière connait : temps nuageux et humide, pour aller me trouver de bons vieux classiques à revisiter à la bibliothèque du Centre. Etre à l’abri dans cette grande bâtisse chargée d’histoire et d’archives me procurais une sensation de sécurité qui ne m’étais pas désagréable, bien au contraire. Je me rappelais à quel point j’avais pu être stupide de détester cet endroit autrefois. Le calme et la plénitude y régnait, loin du champ de bataille qu’était devenu mon salon entre les nombreuses parties répétées de Call of Duty qui opposaient Ariadna à moi. Je déambulais entre différents rayons de la grande bibliothèque tout en récupérant quelques classiques que m’avaient conseillés ma meilleure amie telle une abeille s’apprêtant à choisir la fleur qu’elle allait butiner parmi tout un champs. « Les hauts de hurlevent », « Sherlock Holmes », « Roméo et Juliette », « Le portait de Dorian Gray »…, les œuvres de génies commençaient s’entasser sur mes bras. Je me mis à chercher la table vide la plus proche avant d’éviter une quelconque maladresse qui conduirait à mon expulsion de la bibliothèque. D’un pas mal assuré, je m’avançais vers la table tout en priant de ne pas renverser la pile de bouquins qui venait de s’élever sur mes bras. Tout en lâchant un soupir de soulagement à peine audible, je posa l’intégralité des ouvrages sur la table que j’avais repéré un peu plus tôt. Après m’être débarrassée de ma veste, je pus enfin commencer à potasser.

Je lisais le résumé des Hauts de hurlevent sur la quatrième de couverture du roman quand des chuchotements me sortirent de ma « transe ». Je me mis à observer curieusement la table d’adolescentes qui se trouvait face à moi, leur agitation attirait désormais l’attention de l’intégralité de la bibliothèque. Leurs yeux étaient rivés sur le même point, la curiosité me dévorant de l’intérieur, je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil au centre de leur attention. Un jeune homme venait de faire éruption dans la bibliothèque, ça aurait pu s’arrêter là évidemment, mais ce jeune homme ayant 24-25 ans tout au plus était comment vous dire « plutôt canon », comme ne cessaient de le répéter ces gamines en rute. Sa démarche trahissais un surplus de confiance en soi, il venait d’attirer les regards de toute la gente féminine présente dans la bibliothèque, la bibliothécaire pouvant être sa mère y compris, et il semblait en avoir conscience. Un sourire niais sur le visage, il se pavanait comme un mannequin masculin de chez Louis Vuitton. Mon cerveau ne put s’empêcher de repasser cette scène au ralentis. On se serait cru dans le remake de « Twilight » avec Robert machin-truc, l’idole de la nouvelle génération d’adolescentes. Son nom rimait avec « ovary explosion ». C’était tellement ridicule que je me mis à rire inconsciemment avant de me rendre compte que désormais, j’étais le centre de toutes les attentions, y compris celle du nouvel arrivant. Instantanément, mon rire cessa de raisonner dans tout l’édifice. Gênée, je me raclais la gorge tout en reprenant mon sérieux. Wow, ils avaient du me prendre pour une schizophrène finie. Je replongeais le nez sur la couverture de mon ouvrage, essayant coute que coute de me faire oublier.

En y repensant bien, à l’âge de ces filles, je n’étais pas du tout comme elles. Si arrogantes et sures d’elles au point d’être persuadées de plaire à un homme de 25 ans. Au lycée j’étais de celles qui préféraient les mecs qui jouaient d’un instrument plutôt que les quater back de l’équipe de football, de celles qui n’allaient pas aux bals de promos, de celles qui adoraient les jeux vidéos, de celles qui avaient un cerveau et qui savaient s’en servir. J’étais ce qu’on peu appeler plus communément : une looseuse. Je n’avais pas trouvé mon bonheur au milieu des rouges à lèvres CHANEL et des dressings remplis de fringues de grands noms de la mode. Un baume à lèvre à la cerise bon marché et ma paire de vans préférée me suffisaient amplement. Quand on y pense, je suis toujours une looseuse. Je ne suis pas l’ex petite amie du Prince Harry et je ne suis pas sur le point de ma marier avec Monsieur Le Duc de je-ne-sais-quoi. Mais je suis mieux dans mes baskets que dans une paire de Louboutin.

Une sensation bizarre parcouru mon corps. Celle de se sentir observée, épiée. Quand je relevais la tête pour savoir de qui il s’agissait, je tomba nez à nez avec Monsieur Don Juan. Il se tenait là, face à ma table sans dire un mot, son sourire niais toujours en place et scrutait mes mouvements avec attention. Dans un premier temps, mon côté sauvage prit le dessus, j’eu envie de lui dire de dégager mais me je me contentais de lui sourire tout en soulevant un sourcil, signe que je commençais à me poser des questions.... Wait! Quelque chose clochait. Ce visage, ces traits et ce sourire, ce n'était pas la première fois que je les voyais. Je baissais les yeux sur la table en fronçant les sourcils, cherchant tant bien que mal où avais-je pu le croiser. Sachant que j'avais passé mon adolescence et plus à fuir à travers le globe, j'en aurais pour un petit moment. Hum... pas si sur. Sam? Samuel, je crois.

Le Caire, printemps 2010. Ce soir là je m'étais laissée entraîner par mes amis à usage unique dans une boîte de la capitale égyptienne. Comme à mon habitude, j'avais squatté le bar un bon moment de la soirée en laissant les inconnus de la boîte m'offrir des verres. C'était peut-être le principal avantage que je pouvais retirer de mon physique. Ne pas avoir à mettre d'argent de côté pour l'alcool quand je sortais. Tous des idiots. Revenons à nos moutons. La soirée battait son plein quand un énième inconnu pris place à mes côtés au bar. Je ne daignais même pas retourner la tête et attendais patiemment ma nouvelle tournée. Qu'est-ce que ça allait être cette fois? Tequila? Vodka? Whisky? A ma grande surprise, Sam c'était borné à me répéter ce que les précédents m'avaient tous déjà dit : « Vous êtes sublime. ». Je me pus m'empêcher de sourire avant de tourner mon tabouret en sa direction et de sèchement lui répondre. « Je suis tueuse à gages. Attention, je pourrais t'avoir dans ton sommeil si je le voulais. ». Visiblement, ça ne l'avait pas arrêté et j'avais succombé à sa bravoure. Ce fut une nuit comme qui dirait... mémorable.

Je secouais la tête afin de chassé tous ces souvenirs de mon esprit. A mon arrivée aux Etats-Unis j'avais trouvé un rythme de vie assez normal. Je bossais comme photographe pour un grand magasine de mode, j'avais un petit ami, enfin ex, des amis... Pourquoi les personnes du passé ne peuvent pas tout simplement rester dans le passé? C'était trop demandé? Bon, du calme. jouons le jeu. Faisons comme si on l'avait jamais vu et puis, avec un peu de chance, l'alcool que nous avions engloutis ce soir là avait eu un effet amnésique. Je l'espérais. Je relevais alors la tête vers Sam, que je connaissais sous tous les angles -c'était le cas de le dire-, tout sourire. Jamais je n'aurais cru que mes cours de comédies puissent servir un jour.

- Si tu veux m’aider à porter mes livres, c’est gentil mais c'est inutile. Je me débrouillerai, je suis une grande fille.

J’avais parlé plus fort que je l’aurais souhaité mais personne ne semblait le remarquer et temps mieux. Je tourna ensuite la tête vers la table d’adolescentes avant de découvrir avec surprise que cinq paires d‘yeux me lançaient des regards assassins. Ah, c’est beau la jeunesse. Je reposa les yeux sur mon interlocuteur avant de reprendre sur le même ton que le précédent.

- Tu vas m’apporter des ennuis en restant planté là. Je ne tiens pas vraiment à finir tuée à coups de magasine people.



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Anonymous
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Dim 8 Jan - 20:43


En face de moi, Constance secouait la tête, l’air presque hébétée. Avant de sembler reprendre ses esprits, et de marmonner à voix basse, sans aucune raison.
« Tu dois faire erreur sur la personne. »
Soit elle ne se rappelait vraiment pas de lui, ce qui restait tout à fait probable, soit elle faisait exprès de prétendre qu’elle ne savait pas qui il était, ce qu’il ne comprenait pas vraiment. Au pire, elle aurait pu dire « oui, je me rappelle, mais non, je ne suis pas intéressée », il l’aurait laissée tranquille et serait allé prendre un verre dans un bar, ce qu’il pensait faire avant de tomber sur ce livre à rendre. Mais curieusement, il avait l’impression qu’elle jouait avec lui, et encore plus bizarrement, il avait envie de se laisser prendre à ce jeu. Constance avait reposé ses yeux sur son livre, comme si elle continuait à lire, sauf que Samuel voyait bien que ce n’était qu’une apparence, ses pupilles ne bougeaient pas.
« Il y en a pas trente-six comme toi je pense. »
Samuel ne sut jamais si c’était sa phrase qui fit mouche ou les rires pas vraiment discrets des étudiantes assises derrière mais Constance finit par abandonner son livre et le posa bruyamment sur la table. Et fixa Samuel de ses yeux noisette.
« Il y a tellement de gens dans cette ville.... Et, admettons qu'on ce soit déjà croisé quelque part autour du globe, pourquoi persistes-tu autant? »
« Parce que je me rappellerai toujours de la fille qui déclarait être une tueuse à gages en espérant me faire lâcher l’affaire. »

La réponse était sortie d’un coup, comme un réflexe. Deux ans en arrière, alors qu’elle venait de lâcher cette bombe, le jeune homme avait eu quelques secondes d’hésitation. Celle qui abordait une chevelure noire de jais à l’époque avait le regard noir et dur juste après sa réplique, celui d’une fille sûre d’elle et qui ne mentait pas. Mais après un coup d’œil sur le bar, et vu le nombre de verres vides posés devant la jeune femme, Samuel en avait conclu qu’elle avait du se faire offert un certain nombre de verre et qu’elle avait été draguée plusieurs fois de façon plus ou moins raffinée pendant cette soirée, et qu’il était donc juste le gars qui tombait au bon moment. Il avait choisi de mettre sa réplique « assassine » dans la case des phrases à sortir pour se débarrasser d’un mec et ne l’avait pas quittée de la soirée, ni de la nuit. Comment aurait-il pu oublier cette fille ? Constance sembla d’ailleurs s’assagir, et son regard s’adoucir, comme si d’un coup, elle se rappelait elle aussi de cette fameuse nuit. Un sourire effleura même ses lèvres charnues. C’est pour ça qu’il ne s’attendit pas du tout à la suite …
« Peu-importe. Tu es vraiment venu à ma table pour me demander si on se connais, alors que de toute évidence ce n'est pas le cas? Tu comptes pas me faire avaler ça tout de même? J'ai vraiment l'air idiote à ce point? Allez quoi, qu’est-ce que tu attends vraiment? Boire un verre ou une connerie du genre? Oh, ou tu cherches encore probablement l'approche la plus subtile pour pouvoir m'atteindre, non? Ce serait donc pour ça que tu prétends me connaître ou je ne sais quoi... »
Elle avait progressivement haussé la voix jusqu’à s’attirer les foudres de la bibliothécaire revêche dont le « chut » parvient jusqu’aux oreilles de Samuel. Qui ne put s’empêcher de sourire, et de passer de la position debout qu’il avait depuis qu’il s’était approché de la jeune femme, à la position assise, choisissant la seule chaise disponible à sa table.
« Tu n’as pas réussi à m’effrayer la première fois, je ne vais surement pas me laisser prendre à ton jeu a deuxième … Je ne suis pas naïf. »

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Anonymous
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Dim 8 Jan - 21:58


please, stay in the fucking past

Me replonger dans ma lecture était inutile, j’étais désormais officiellement déconcentrée et mon besoin pressant de me retrouver tête à tête avec un bouquin venait de s’évaporer comme par magie. Mon interlocuteur c’était enfin décidé à me répondre. Réponse qui me surpris quelque peu et me glaça le sang au passage d’ailleurs mais je m’écorçais de ne pas lui montrer, continuant à jouer parfaitement le rôle de la fille qui ne semblait pas comprendre un traître mots que Sam pouvait bien m'avancer.

- Si je te dis le Caire, printemps 2010, ça ne te dit toujours rien ?

En plein dans le mille. Je continuais de le fixer, totalement hébétée et secouant légèrement la tête, cherchant quoi lui répondre mais bien évidemment, rien ne venait. J'étais piégée et en totale panique. Il fallait que je trouve quelque chose, et vite. Il fallait que quelque chose sorte de ma bouche ou sinon il saurait qu'il avait définitivement raison, même si s'était probablement déjà le cas.

- Tu dois faire erreur sur la personne.

Avais-je marmonné tout en reposant les yeux sur le roman que je m’apprêtais à lire. J'aurai pu trouver mieux, certes. J’ignorais si il avait entendu, et pour dire vrai, je m’en contrefichais. Je fixais les mots sans même les comprendre, découragée, je renonçais définitivement à reprendre ma lecture. Je posa bruyamment l’ouvrage sur la table avant de fixer à mon tour mon interlocuteur. C'était désormais certain qu'il se souvenait. Malgré tout, je tentais de positiver, de me rassurer sur le fait que si ça se trouve, il ne se souvenait uniquement de la nuit que nous avions passé et de rien d'autre. Il y avait certes, 5% de chances que ce soit le cas mais je m'y accrocherais à ces 5%.

- C’est pas vraiment agressif des magazines tu sais. Allez, fais un effort…

- Il y a tellement de gens dans cette ville.... Et, admettons qu'on ce soit déjà croisé quelque part autour du globe, pourquoi persiste-tu autant?

Je n’avais pas pris le peine de chuchoter n’en voyant plus l’utilité. Le fait de me faire jeter de la bibliothèque m’était totalement égal désormais et serait plutôt bénéfique à cet instant précis. Je ne tenais vraiment pas à faire semblant bien longtemps, j'espérais en finir au plus vite sans donner satisfaction à ce bel inconnu pas si inconnu que ça finalement.
C'est vrai quoi, toute personne normale n'aurait, d'une, pas eu envie de s'envoyer en l'air avec moi après que je lui ai claqué le fait que je sois une tueuse à gages susceptible de l'envoyer à la morgue et de deux, m'éviterai comme la peste si on venait à se croiser de nouveau. Mais que voulez-vous, l'être humain a soif de frissons et d'adrénaline, il adore le danger et repousser ses limites. Peut-être que c'est ce que recherchait Sam, qui sait? Oh et puis, peu-importe ce qu'il recherchait, je ne comptais pas lui dire que moi aussi je me souvenais, encore moins lui avouer ma véritable identité. J'avais fais cette erreur une fois, pas deux.

Les filles de la table d'à côté n'avait toujours pas baissés leurs regards massacreurs et semblait prêter une attention plus que nécessaire à notre conversation, quelque seconde après, c'était la bibliothèque qui s'y mettais. Je reportait mon attention sur Sam avant de la gratifier d'un de mes plus beaux sourires.

- Peu-importe. Tu es vraiment venu à ma table pour me demander si on se connais, alors que de toute évidence ce n'est pas le cas? Tu comptes pas me faire avaler ça tout de même? J'ai vraiment l'air idiote à ce point? Allez quoi, qu’est-ce que tu attends vraiment? Boire un verre ou une connerie du genre? Oh, ou tu cherches encore probablement l'approche la plus subtile pour pouvoir m'atteindre, non? Ce serait donc pour ça que tu prétends me connaître ou je ne sais quoi...

Sur ce coup là, je n'avais pas mâché mes mots au point même d'y aller un peu vite en besogne. J’avais définitivement attiré l’attention sur nous et de nombreux « shhht », se mirent à retentir. Sans prêter attention à l'endroit dont ils provenaient, je fixais toujours Samuel dans les yeux, un sourire sournois dessiné sur les lèvres. J’avais décidé de jouer le jeu à fond. Ça pouvait s’avérer être amusant au final. J'avais devant moi un adversaire de taille mais il en fallait beaucoup plus pour que je dépose les armes.


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Anonymous
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Invité
Lun 9 Jan - 20:22


En face de moi, Constance secouait la tête, l’air presque hébétée. Avant de sembler reprendre ses esprits, et de marmonner à voix basse, sans aucune raison.
« Tu dois faire erreur sur la personne. »
Soit elle ne se rappelait vraiment pas de lui, ce qui restait tout à fait probable, soit elle faisait exprès de prétendre qu’elle ne savait pas qui il était, ce qu’il ne comprenait pas vraiment. Au pire, elle aurait pu dire « oui, je me rappelle, mais non, je ne suis pas intéressée », il l’aurait laissée tranquille et serait allé prendre un verre dans un bar, ce qu’il pensait faire avant de tomber sur ce livre à rendre. Mais curieusement, il avait l’impression qu’elle jouait avec lui, et encore plus bizarrement, il avait envie de se laisser prendre à ce jeu. Constance avait reposé ses yeux sur son livre, comme si elle continuait à lire, sauf que Samuel voyait bien que ce n’était qu’une apparence, ses pupilles ne bougeaient pas.
« Il y en a pas trente-six comme toi je pense. »
Samuel ne sut jamais si c’était sa phrase qui fit mouche ou les rires pas vraiment discrets des étudiantes assises derrière mais Constance finit par abandonner son livre et le posa bruyamment sur la table. Et fixa Samuel de ses yeux noisette.
« Il y a tellement de gens dans cette ville.... Et, admettons qu'on ce soit déjà croisé quelque part autour du globe, pourquoi persistes-tu autant? »
« Parce que je me rappellerai toujours de la fille qui déclarait être une tueuse à gages en espérant me faire lâcher l’affaire. »

La réponse était sortie d’un coup, comme un réflexe. Deux ans en arrière, alors qu’elle venait de lâcher cette bombe, le jeune homme avait eu quelques secondes d’hésitation. Celle qui abordait une chevelure noire de jais à l’époque avait le regard noir et dur juste après sa réplique, celui d’une fille sûre d’elle et qui ne mentait pas. Mais après un coup d’œil sur le bar, et vu le nombre de verres vides posés devant la jeune femme, Samuel en avait conclu qu’elle avait du se faire offert un certain nombre de verre et qu’elle avait été draguée plusieurs fois de façon plus ou moins raffinée pendant cette soirée, et qu’il était donc juste le gars qui tombait au bon moment. Il avait choisi de mettre sa réplique « assassine » dans la case des phrases à sortir pour se débarrasser d’un mec et ne l’avait pas quittée de la soirée, ni de la nuit. Comment aurait-il pu oublier cette fille ? Constance sembla d’ailleurs s’assagir, et son regard s’adoucir, comme si d’un coup, elle se rappelait elle aussi de cette fameuse nuit. Un sourire effleura même ses lèvres charnues. C’est pour ça qu’il ne s’attendit pas du tout à la suite …
« Peu-importe. Tu es vraiment venu à ma table pour me demander si on se connais, alors que de toute évidence ce n'est pas le cas? Tu comptes pas me faire avaler ça tout de même? J'ai vraiment l'air idiote à ce point? Allez quoi, qu’est-ce que tu attends vraiment? Boire un verre ou une connerie du genre? Oh, ou tu cherches encore probablement l'approche la plus subtile pour pouvoir m'atteindre, non? Ce serait donc pour ça que tu prétends me connaître ou je ne sais quoi... »
Elle avait progressivement haussé la voix jusqu’à s’attirer les foudres de la bibliothécaire revêche dont le « chut » parvient jusqu’aux oreilles de Samuel. Qui ne put s’empêcher de sourire, et de passer de la position debout qu’il avait depuis qu’il s’était approché de la jeune femme, à la position assise, choisissant la seule chaise disponible à sa table.
« Tu n’as pas réussi à m’effrayer la première fois, je ne vais surement pas me laisser prendre à ton jeu a deuxième … Je ne suis pas naïf. »

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Anonymous
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Mar 10 Jan - 23:07

Mon ton était froid, glacial même, et inhabituel. Il est vrai que dans la vie de tout les jours, je ne répondais pas aux individus avec temps de réticence, sauf peut-être à une catégorie précise de personnes. Les coureurs de jupons. Les clones parfaits de mon enfoiré d'ex petit ami. Ils étaient pour la plupart en couple, mariés ou encore célibataires et comptaient te faire décamper au plus vite le lendemain matin tout en promettant de te rappeler. Chose qu’ils ne feront bien évidemment jamais. Par chance, je n’avais été confrontée à ce genre de personnes qu’une seule fois et m’étais promis à moi-même que ça ne se reproduirait jamais. Après avoir guetté les cinq adolescentes qui désormais étaient prêtes à pousser des cris hystériques ayant remarqué que le beau garçon s’était retourné vers elles, il s’adressa de nouveau à moi d’un ton un peu plus sérieux et déterminé cette fois, de plus, il avait sortit le mot qui fit mouche. "Tueuse à gage". Je jetais un regard paniqué autour de moi afin de vérifié si quiconque avait noté le terme qui venait de sortir de sa bouche. Par chance, ce ne fut pas le cas. Je n'avais plus aucune raison de mentir désormais, j'étais démasquée. Démasquée, certes mais la curiosité de mon interlocuteur avait piqué la mienne. Pourquoi tant d'obstination?

Il avait surement du remarquer mon hostilité et le fait qu’il avançait en terrain miné. Malgré ça, il prit l’incitative de s’installer face à moi sans même prendre le temps de me demander si la chaise d'en face était libre. Je le toisais une lueur d’exaspération dans les yeux.

- Je t'en pris, assieds-toi.

Je me redressais sur ma chaise, plongeant mon regard dans celui de mon interlocuteur. Je n'étais désormais plus décidée à mentir ou encore user de mes super cours de comédie pour repousser le nouvel arrivant. Découragée, je poussais un léger soupir avant de recommencer.

- Sérieusement Samuel, je me suis permise une fois de faire la conne. De jouer à ça parce qu'on était sur un continent différent, dans un pays continent et surtout parce qu'il y avait 1% de chance pour qu'on se recroise. Désormais, je saurais qu'il ne faut pas faire confiance aux statistiques. Enfin... bref. Pourquoi tu ne te contente pas de faire comme si on ne s'était jamais rencontré? Crois moi, c'est dans ton intérêt.

Et dans le mien, surtout. Premièrement, après toute ces années de fuite et de cache-cache avec interpole et le F.B.I, je n'avais pas comme projet de me faire attraper aussi bêtement.Deuxièmement, il valait mieux pour lui qu'il décampe. J'étais un vrai chat noir. Une malédiction ambulante. Tous ceux qui avaient eu le malheur de connaître mon secret jusqu'à aujourd'hui étaient à leur actuelle bouffés par des vers. Je ne pouvais pas le sortir ainsi à Sam mais je savais pertinemment qu'il devait s'en douter quelque part, car visiblement, c'était loin d'être un idiot.




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Anonymous
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Jeu 12 Jan - 13:18


Plus Samuel y réfléchissait, plus il avait l’impression qu’il avait une toute autre personne en face de lui, plus froide, plus dangereuse même. Même s’il ne voyait pas ce qu’une jeune femme de 22 ans pouvait avoir de dangereux en elle. A moins que cette historie de tueuse à gages ne sont pas un mensonge. Impossible. Ce type ne personnage n’existait que dans les livres de Ian Flemming et toutes ces adaptations cinématographies. En face de lui, Constance n’avait pas forcément l’air très heureuse qu’il ait pris place en face d’elle. Elle avait même carrément l’air exaspérée. Il fallait avouer qu’en temps normal, il ne se comptait jamais de la sorte, forçant les yeux à « supporter » sa présence. Mais quelque chose chez elle lui donnait envie de dépasser ses limites, il ne savait décidemment pas quoi.
« Je t'en pris, assieds-toi. »
Oh oui, il aurait fait fait de s’abstenir et de rester debout. Mais maintenant que le mal était fait, autant rester assis. Et essayer de faire descendre cette tension qui s’était installée entre eux. Sauf que sa voisine de table choisis cet instant pour reprendre la parole, après un long soupir.
« Sérieusement Samuel, je me suis permise une fois de faire la conne. De jouer à ça parce qu'on était sur un continent différent, dans un pays continent et surtout parce qu'il y avait 1% de chance pour qu'on se recroise. Désormais, je saurais qu'il ne faut pas faire confiance aux statistiques. Enfin... bref. Pourquoi tu ne te contente pas de faire comme si on ne s'était jamais rencontré? Crois moi, c'est dans ton intérêt. »
« La seule raison pour laquelle je suis venu vers toi, c’est parce que tu es la première personne rencontré pendant mon tour du monde que je retrouve. Et te voir m’a juste rappelé de bons souvenirs. Non, je ne compte pas te draguer et te mettre dans mon lit, je ne suis pas ce genre de garçons merde. Je voulais peut-être te demander d’aller boire un verre, comme de vieilles connaissances, mais tu compliques tout ! »
C’était exactement sa pensée du moment, elle venait de rendre de simples retrouvailles en moment hautement chargé en électricité où il avait l’impression de marcher sur des œufs au moindre mot et moindre geste. Et ce n’était pas quelque chose qu’il appréciait. Si cette réaction correspondait à l Constance « normale », non, il n’était pas plus intéressé que ça de la revoir, et effectivement, là laisser ici serait la meilleur solution. Mais en grand curieux qu’il était, Samuel ne pouvait partir sans lui poser une toute dernière question.
« Et cette histoire de danger, de confiance, de tueuse à gages, tu sors ça d’où ? Parce que franchement, je ne sais plus quoi croire là ! »
Il avait prononcé ces deux dernières phrases à voix basse, pour que seule elle puisse les entendre et il s’était avancé, réduisant la distance entre eux, pour rendre cet échange encore plus confidentiel. Il s’attendait à ce qu’elle refuse de répondre, voire qu’elle se lève de la table sans un mot. Mais au moins, il aura essayé. Et n’aura pas de regrets.


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Anonymous
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Dim 15 Jan - 0:27

Evidemment qu’au fond ça me faisait plaisir de revoir Sam mais disons que lé côté méfiant de ma personnalité avait pris le dessus me faisant complètement oublier mes bonnes manières. Peut-importe, il se souvenait désormais de ce que j’avais bien pu lui dire à l’époque et semblait agacé par mon attitude quelque peu déconcertante. Sacré euphémisme. J'avais agit en vraie garce. Le contraire de l'habituelle "moi". J'étais ce genre de personne qui ne repoussais jamais personne et qui allait vers les gens, le genre de personne qui déballe sa vie à un inconnu et qui prêtais de son temps à écouter celle des autres des heures durant.

- Très bien, alors si c’est-ce que tu souhaites, allons boire un verre. Je ne voulais pas que tu le prennes ainsi et je ne penses pas vraiment que tu sois ce genre de garçons… Désolée mais comprends moi après ce que j’ai pu te dire en Egypte, le fait de te recroiser est quelque peu embarrassant et... inattendu.

C'était le cas de la dire. Je savais que partager mes petits secrets avec de presque parfaits inconnus pouvait paraître risqué mais au point où j’en étais… Quand Samuel prit l’initiative de réduire la distance entre nous, je fis de même. Le fuir était désormais inutile et avec du recul avait été idiot. A l’entente de sa question, je ne pus m’empêcher d’écarquiller quelque peu les yeux en restant bouche bée dans un premier temps. C’était la première personne que je croisais qui ne croyait pas à ce que je lui avais avancé à l’époque. Je ne pouvais pas lui en vouloir et c’était totalement compréhensible. Si les rôles avaient été inversés, je l’aurais probablement pris pour un frappadingue. J’esquissais un léger sourire en baissant les yeux sur la table avant de les reposer sur mon interlocuteur.

- Cette histoire de tueuse à gages, je la sors de nulle part. C’est-ce que je suis, enfin ce que j’étais quand tu m’a rencontré au Caire. Je sais que ça peut paraître dingue voir carrément improbable mais ce n’était pas qu’une excuse pour me débarrasser de toi. Crois-moi qu'avec du recul, j'aurai préféré que ça le soit.

Je lui avais répondu aussi discrètement que possible guettant toujours un moindre regard ou comportement suspect autour de nous mai bien heureusement, la table d’adolescente en chaleur semblait s’être remise à étudier et les autres étaient de nouveau captivés par leur lecture.

- Alors, tu veux toujours qu’on ailles boire un verre comme de bonnes vieilles connaissance?

Je m’attendais pertinemment à une réponse du genre « finalement, non » mais tout était possible, il avait déjà eu le cran d’aller jusqu’au bout la première fois, qu’est-ce qui disait qu’il n’en serait pas capable de nouveau? Dans le cas contraire, je ne lui en voudrait pas, à sa place, j'aurais pris mes jambes à mon cou.

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Anonymous
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Mer 18 Jan - 20:30


Quelques secondes passèrent sans que Constance ne prononce un mot. Allait-elle simplement se lever sans un mot, quitter la bibliothèque en laissant Samuel en plan ? Répondre de façon encore plus sarcastique et lui faire regretter d’être venu vers elle ? Ou juste l’ignorer, et continuer son livre ? Il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Mais surement pas aux mots qui franchirent ses lèvres quelques secondes plus tard.
« Très bien, alors si c’est-ce que tu souhaites, allons boire un verre. Je ne voulais pas que tu le prennes ainsi et je ne penses pas vraiment que tu sois ce genre de garçons… Désolée mais comprends moi après ce que j’ai pu te dire en Egypte, le fait de te recroiser est quelque peu embarrassant et... inattendu. »
Venait-elle vraiment de dire que finalement elle était partante pour ce verre ? Le jeune homme n’en crut pas ses oreilles. Il se demanda bien ce qui l’avait faite changer d’avis ? Son assurance et son côté je-m’en-foutiste quand il était venue s’asseoir sans demander la permission. Il n’aurait jamais imaginé arrivé à un tel résultat. Un grand sourire apparut sur les lèvres de Sam. Il avait complètement oublié cette histoire ne tueuse à gages, et ne pensait plus qu’au bon moment qu’ils allaient pouvoir passer maintenant que les barrières de la jeune femme à la chevelure incendiaire étaient tombées.
« Cette histoire de tueuse à gages, je la sors de nulle part. C’est-ce que je suis, enfin ce que j’étais quand tu m’as rencontré au Caire. Je sais que ça peut paraître dingue voir carrément improbable mais ce n’était pas qu’une excuse pour me débarrasser de toi. Crois-moi qu'avec du recul, j'aurai préféré que ça le soit. »
Stop. Pause. Vraiment ?
« Tu étais vraiment une tueuse à gages ? A peine majeure ? »
Il baissa un peu la voix, ayant comme l’impression d’être observé et écouté.
« Désolé si je suis trop curieux, ou indiscret, mais qu’est-ce qui pousse une jeune fille comme toi à faire ça ? »
Décidemment, elle l’intriguait de plus en plus. Tueuse à gages pour de vrai. Décidemment, il ne s’attendait pas à ça quand il l’avait aperçue. Regrettait-il d’être allée vers elle ? Pas vraiment, mais la situation était bizarre, limite inconfortable en fait.
« Alors, tu veux toujours qu’on ailles boire un verre comme de bonnes vieilles connaissances ? »
Ce n’était pas qu’il hésitait à dire oui d’un coup, mais il avait envie d’en savoir encore plus sur elle, maintenant qu’elle était moins braquée qu’il y a quelques minutes. D’un autre côté, s’asseoir dans un alcôve d’un bar ou d’un café pouvait aussi favoriser les conversations et les confidences. Ce genre d’endroit avait un côté rassurant.
«Va pour ce verre alors. »



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Sam 21 Jan - 19:37

Je m’adossais contre le dossier de ma chaise en soulevant un sourcil interrogateur. Sam semblait vraiment hésitant d’un coup et visiblement, voulait en savoir plus sur « l’ancienne moi ». Le fait qu’il soit aussi intrigué était tout à fait normal, je ne pouvais pas le blâmer pour ça, mais en même temps, ça me faisais sourire. Il n’avait pas changé. Toujours aussi déterminé. Et c’était loin de me déplaire.

« J’ai commencé bien avant ma majorité. J’avais déjà un passé assez… chargé quand tu m’as connu. »

Quand il m’avait demandé ce qui m’avait poussé à faire ça, mon sourire s’effaça pour laisser place à une certaines tension. Je baissais les yeux en respirant un bon coup. J’avais eu une enfance chaotique. Des parents partis beaucoup trop tôt. Un frère qui ignorait ma présence. Je serrais les mâchoires dans l’espoir de ne pas me laisser submerger par tous ces souvenirs que j’avais soigneusement essayé d’effacer de ma mémoire, mais évidemment, ce fut un échec cuisant. Je ne pouvais cesser d’y penser malgré tout. Ça me hantait. Je secouais légèrement la tête afin chasser tout ces mauvais souvenirs de celle-ci avant de relever le regard sur Sam. Lui, n’avait pas pas baissé le sien. Il me fixait, attendant une réponse. J’esquissait un léger sourire afin de le rassurer.

« T’excuses pas. Je comprend tout à fait. Si tu veux savoir, c’est la haine et la vengeance qui m’ont poussé avec ça. Je me suis laissée aveugler par la colère et quand on la laisser prendre le contrôle de soi… On perd les pédales. Ça nous rend dingue... »

Ça aussi c’était un euphémisme. J’avais été aveuglée par la rage pendant tellement longtemps avant d’atterrir aux Etats-Unis. J’en voulais à la Terre entière de m‘avoir enlevé, pièce par pièce, tous ceux à qui j‘avais pu tenir. J’avais vu rouge pendant des années, je me croyais maudite. Je m’étais arrêtée de parler, je ne tenais pas à rentrer dans les détails, Samuel me prendrait pour une psychopathe folle furieuse, ou c’était déjà le cas. Je m’étais calmée arrivée ici. J’avais rencontré une personne pour qui j’aurai fait n’importe quoi. Avec tout son amour, il avait réussi à me guérir de cette folie qui me tuait peu à peu et puis, je l’avais perdu quand il a finit par découvrir ce que j’avais été. Voilà pourquoi je ne parlais jamais de mon passé. Il détruisait mon présent et je m’attendais à ce que Sam lui aussi décampe au plus vite. Ce qu’il ne fit pas. Il continuait de m’observer, ce qui m’amusait de plus en plus. J'adorais littéralement son côté "je n'ai pas froid aux yeux". Avoir à faire à quelqu'un qui ne vous fuyais pas était plutôt agréable. Je finis même par me dire que j’avais bien fait de venir ici ce jour là. Je n’allais jamais à la bibliothèque.

« T’es incroyable! Partons d’ici au plus vite, je déteste cet endroit en fait. »

Rectification. Je détestais cet endroit.
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Mar 24 Jan - 17:40

Aux questions quelques peu indiscrètes du jeune homme, Constance répondit d’abord par un silence. Elle l’observa sans un mot pendant quelques minutes avant de prendre à nouveau la parole.
« J’ai commencé bien avant ma majorité. J’avais déjà un passé assez… chargé quand tu m’as connue. »
Il avait du mal à croire que malgré son jeune âge, elle pouvait avoir tant d’histoires derrière elle. La grande majorité des gens qu’il connaissaient avaient eu une vie bien plate, limite monotone. Parents toujours mariés. Bonne entente avec frères et sœurs. Une vie de tout quasiment idéal. Pas de drames familiaux. Lui-même faisait figure d’exception avec sa coupure du monde moderne qui avait duré un an et demi, et peu osaient d’ailleurs évoquer la mort de Peneloppe devant lui, de peur qu’il ne « s’enfuit » à nouveau. Et là devant lui était assisse une jeune femme avec un passé encore plus lourd que le sien. Le hasard ne peut pas être responsable de leurs deux rencontres. C’était à croire que quelqu’un en haut tirait les ficelles, ou donnait un sacré coup de pouce au destin.
« T’excuses pas. Je comprend tout à fait. Si tu veux savoir, c’est la haine et la vengeance qui m’ont poussé avec ça. Je me suis laissée aveugler par la colère et quand on la laisser prendre le contrôle de soi… On perd les pédales. Ça nous rend dingue... »
Haine, vengeance, colère, des mots durs qu’on ne s’attendait pas vraiment à entendre d’une fille comme elle. Elle avait l’air si sereine à présent. Difficile à croire que même quelques minutes plus tôt, elle essayait de faire déguerpir Samuel. Elle s’était ouverte à lui, il avait envie de s’ouvrir à elle.
« Perdre le contrôle je connais. Perdre les pédales aussi. C’est pour reprendre pied que j’étais parti loin des Eats-Unis. »
Ils se ressemblaient un peu au fond. A ses yeux. Deux âmes perdues qui s’étaient rencontrées au milieu de nulle part, et qui une fois apaisées, se rencontrent à nouveau, comme pour faire une sorte de bilan.
« T’es incroyable! Partons d’ici au plus vite, je déteste cet endroit en fait. »
Il ne put s’empêcher de sourire, comme à chaque compliment. Il était même un peu gêné, il ne s’attendait pas vraiment à ça de sa part. La preuve qu’il ne fallait pas toujours se fier aux premières impressions.
« Je ne dirais pas que je hais cette bibliothèque, mais j’approuve le vite. On sera plus tranquilles ailleurs. Ces adolescentes, quelle plaie ! »
La table de filles derrière devint tout d’un coup beaucoup plus silencieuse, et en se retournant, il les retrouva toutes les quatre sagement plongées dans leurs livres respectif. Il en fallait peu pour être tranquille finalement.



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Anonymous
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Mar 31 Jan - 15:16

Pourquoi je me confiais à Sam? Aucune idée. Tout ce que je savais c’est que je n’en pouvais plus de porter ce fardeau toute seule. Sans personne à qui en parler, ça me détruisais de l’intérieur. Pouvoir en parler à quelqu’un qui ne porterait aucun jugement sur moi était totalement inespéré jusqu’à aujourd’hui. Dans le fond, je n’étais pas une mauvaise personne, enfin, je l’espérais du moins. C’était certain que si mes parents n’avaient pas été si sauvagement assassinés, je ne serai pas passer par la case "tueuse à gages". Je n’aurais pas connu ces personnes extraordinaires plus communément appelés "amis", je n’aurais pas fait photographe pour un grand magasine, je n’aurais pas connu ce qu’on appelle "l’amour", je ne serais certainement pas assise sur cette chaise, face à Samuel. Je ne regrettais rien. Si c’était à refaire, je le referai, je tuerai de nouveau toutes ces pourritures.

« Confidences pour confidences, qu’est-ce qu’il t’es arrivé à toi? »

Vu comme ça, Samuel avait l’air du stéréotype même du parfait petit américain qui n’a jamais manqué de rien. Qui a toujours eu ce dont il avait besoin. Vous savez, celui qui a grandit dans une famille aimante, quarterback de son lycée avec toutes les semaines un nouveau joli minois accroché à son bras. C’est ce genre de garçon là que j’avais l’impression d’avoir en face de moi. Seulement, il semblait que ce n’était pas le cas. Qu’est-ce qui avait bien pu lui tomber dessus pour que lui aussi perde les pédales aussi sévèrement que moi?

« Je veux dire, si tu étais dans ce bar égyptien ce soir là, c’est qu’il y avait une raison, non…? »

Je me tus, ne voulant pas passer pour la fille trop indiscrète avant de suivre son regard qui c’était tourné vers, oh, nos chères petites ados. Elles semblaient finalement avoir lâché l’affaire et s’étaient replongées toutes les quatre dans leurs bouquins. Je ne pus m’empêcher de sourire en reposant mon regard sur Samuel.

« Faut reconnaître que tu ne laisse pas indifférentes certaines filles. »

C’est vrai que dans son genre, Sam était assez mignon. Non franchement, ne mâchons pas nos mots. Il était vraiment canon. Une musculature parfaite, un sourire qui en ferait fondre plus d’une et… Bon, ça suffit. Mes lèvres s’étiraient en un large sourire aussi bête que gêné avant de récupérer ma veste qui était posée sur le dossier de ma chaise avant d’enfiler rapidement cette dernière. Autant décamper d’ici au plus vite avant que la situation ne devienne encore plus embarrassante. Tout en me relevant, je balayais du regard la bibliothèque. L’ensemble des personnes qui y étaient présentes étaient visiblement toutes captivées par leurs lectures respectives. Mon regard s’arrêta sur celui de la bibliothécaire qui, de derrière son bureau, nous observait d’un air sournois par-dessus les verres de ses lunettes. Aussitôt, je compris. Je baissais alors les yeux sur la pile immense de livre que j’avais pris. Eh merde. C’était repartit. Je poussais alors un léger soupire agacée. La bibliothécaire comptait bien nous faire tout ranger avant de nous laisser mettre un pied en dehors du bâtiment.
Deux options se présentaient alors à moi. La première, ranger tranquillement mes livres, ce qui me prendrai au minimum une demi-heure dans un si grand édifice que cette bibliothèque. Ou la deuxième, taper un sprint jusqu’à la deuxième avant de m’enfuir comme une voleuse. Je fis alors le tour de la table avant de me placer discrètement aux côtés de Sam tout en soutenant le regard de la bibliothécaire, un air de défit sur le visage. Je souris alors légèrement en coin avant de soulever un sourcil interrogateur vers Sam.

« J'espère que tu n'as rien contre une petite course? »

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Anonymous
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Lun 6 Fév - 14:26


« Confidences pour confidences, qu’est-ce qu’il t’es arrivé à toi? »
Il n’avait pas pour habitude de parler de Peneloppe, car pour lui, l’évoquer ne ferait qu’ouvrir les blessures du passé. Il avait mis du temps à faire son deuil, avait du s’exiler, être seul au monde pour mieux revenir les pieds sur terre, et parfois, il avait peur de repenser à elle, et de replonger. Mais ces derniers temps , avec Haley, impossible de ne pas penser à son ex petite amie.
« Ma petite amie a été renversée par une voiture folle il y a trois ans, elle est décédée un mois plus tard, j’allais la demander en fiançailles. Faire ce tour du monde a été le meilleur moyen que j’ai trouvé pour faire mon deuil et arrêter de penser sans arrêt à elle … »
Tout le monde l’avait pris pour un fou à l’époque, il avait un stage assuré dans une maison d’édition, une famille, des amis, énormément de personnes là pour lui, et pourtant, il s’était senti terriblement seul et étouffé à la fois. Quand il était revenu, il avait changé, et certains amis lui avaient tourné le dos. Mais il se sentait serein et en paix avec lui-même, ce qui était le plus important à ses yeux.
« Je veux dire, si tu étais dans ce bar égyptien ce soir là, c’est qu’il y avait une raison, non…? »
Il sourit. Aussi dur que ça puisse être, ce n’était rien de plus que le hasard qui avait guidé ses pas pendant son voyage. Il changeait de ville parce qu’on lui conseiller un monument, un musée, quelque chose à voir. Il restait sur place ou semaine ou deux, le temps de faire le tour des environs, puis il partait ailleurs. Lui l’organisé et le routinier vivait au jour le jour sans se poser de questions.
« On m’avait conseillé ce bar. Bonne ambiance apparemment. Je suis assez d’accord. »
Il sourit. Il avait passé une bonne soirée ce jour-là, en partie grâce à la jeune femme assise en face de lui, il fallait bien l’avouer. Constance s’était d’ailleurs aperçue qu’il fixait le groupe de lycéennes assises non loin de nous, qui heureusement venaient de se calmer suite à sa remarque.
« Faut reconnaître que tu ne laisse pas indifférentes certaines filles. »
Sameul n’était pas gêné de cette réflexion. En grandissant, il avait forcément remarqué qu’il plaisait. Mais il n’était pas non plus le genre d’homme à s’en servir à mauvais escient. Puisque lui-même pouvait tourner le dos à une jolie fille si elle n’avait rien dans la tête.
« Et pourtant, je suis plutôt du genre à m’attacher pour un certain temps, je n’ai jamais eu d’aventures d’une nuit, dans ma vraie vie je veux dire. Quand je voyais, je ne réfléchissais pas, je me laissais aller … c’était différent. »
Ces sourires et rougeurs sur nos joues respectives furent le signal du départ. Constance attrapa son blouson et l’enfila, Sam n’avait même pas retiré ma propre veste en s’asseyant. Elle allait sortir, le jeune homme sur ses talons , quand elle s’arrêta dans la lancée, avisant le tas de livres qu’elle avait accumulé sur la table. Et il comprit tout de suite qu’ils allaient devoir tout ranger s’ils voulaient mettre un pied dehors, la sécheresse de la bibliothécaire à son arrivée, puis à l’annonce de son livre rendu en retard l’avait bien refroidi. Mais c’était sans compter la malice de la rouquine.
« J'espère que tu n'as rien contre une petite course? »
En moins d’une seconde, Samuel avait tout saisit : elle n’avait pas vraiment envie de tout reclasser, et il fallait dire qu’il la comprenait, ils en auraient pour une bonne demi-heure, et il ferait nuit quand ils sortiraient du bâtiment. Sortir comme des voleurs le tentait, même si la gardienne avait son nom. Il ne reviendrait plus ici avant longtemps, tant pis. Il lui prit la main, signe d’accord, dernier petit clin d’œil avant de s’élancer vers la sortie, l’entrainant avec elle. Ils avaient atteint les portes avant que la vieille chouette ait eu le temps de dire un mot. Ce n’est qu’après avoir traversé les couloirs et franchit la grande porte d’entrée en bois massif qu’ils s’arrêtèrent, à bout de souffle.
« Tu m’épateras toujours je crois. »



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Anonymous
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Mer 8 Fév - 19:15

C’était assez facile de me mettre à la place de Sam, il n’y avait rien de pire que de devoir faire face à la perte d’un être aimé. J’avais aussi du faire face au deuil, celui de mes parents cela dit, j’avais moi aussi connu l’exil et la solitude. En parler avec Samuel était comme si je m’avais en face de moi. Entendre le ton sur lequel m’avais répondu Sam me fit instantanément regretter le fait d’avoir poser la question. Je pouvais comprendre qu’à ce moment là, ressasser le passer n’était pas vraiment la meilleure des idées que j’avais pu avoir. Je me sentis mal d’avoir remis tous ces mauvais souvenirs sur le tapis.

« Oh… Eh bien, tu as du entendre ça des millions de fois mais, je suis désolée, sincèrement. »

On pouvait le voir dans son regard et l’entendre à sa façon de parler. Il l’avait vraiment aimé cette fille. Malgré son physique qui avait tendance à attirer un bon nombre de filles, il gardait les pieds sur terre et semblait les traiter avec respect. Je suis loin d’être une féministe engagée carrément sexiste mais c’était assez agréable d’avoir à faire à un "gentleman", parce que pour dire vrai, ça ne courrait pas vraiment les rues en ce moment.

« Je peux comprendre. Mais l’important reste que tu sois quelqu’un de droit et correct dans ta ‘vraie vie’. »

Je lui adressais un léger sourire avant qu’il me saisisse par la main et qu’il me réponde d’un petit clin d’œil. Visiblement, il avait opté pour un petit sprint. Je souris de nouveau tout en serrant légèrement sa main, et à peine avais-je eu le temps de jeter un dernier coup d’œil à la bibliothèque, qu’il m’entraina avec lui à une vitesse folle. Le bruit de nos pas résonnaient dans les couloirs vides pour la plupart du gigantesque édifice et en un claquement de doigt, nous nous retrouvions dans la grande rue de San Francisco. Le calme plat de l’intérieur avait laissé place aux klaxons du trafic. Malgré le fait que je sois à bout de souffle suite à cette course folle, l’adrénaline qui avait coulé à pleine puissance dans mes veines à ce moment là, déclencha chez moi une incontrôlable crise de rire.

« J’aurais jamais pensé que tu accepterai un truc pareil! C'était... c'était géant. »

J’avais difficilement articulé cette phrase mais le principal était qu’il avait compris. Quand on y pensait, c’est vrai que je ne rangeais que très rarement -pour ne pas dire jamais- les livres que je choisissais mais une course pareille, j’y avait jamais pensé au paravent. Je me penchais légèrement en avant en posant mes mains sur mes genoux, tentant tant bien que mal de reprendre une respiration à peu près normale. Une fois calmée, je me redressais toujours en souriant avant de tendre ma main en direction de Samuel.

« J’en oublierai presque les bonnes manières. Constance, tueuse à gages à la retraite reconvertie en fugitive de la bibliothèque de San Francisco. »

Ça faisait un bail que je n’avais pas aunant ris. Visiblement, malgré son attitude méga sérieuse, Sam savait comment s’amuser. Je ne saurais pourquoi mais à ce moment là, j’ai su qu’on allait bien s’entendre.
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« Stay in the fucking past. » ϟ Samuel & Constance

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