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Anonymous
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Lun 13 Fév - 18:38

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On m’a toujours appris à prendre soin de ce qui me semblait avoir de la valeur. Bien évidemment, un enfant ne sait pas ce qui est bien ou pas, ce dont il faut prendre soin ou pas. Moi, comme à mon habitude, je fis tout le contraire de ce qu’il faisait faire. Je prenais soin de ce qui n’était pas bien. J’entretenais mon attitude, je pensais être mieux que tous ces crétins et pourtant, j’étais au même niveau qu’eux. J’étais aussi ridicule qu’eux à me sentir plus puissant que le monde, plus fort et plus grand que Dieu. Je faisais parti de ceux qui étaient imbus de leur personne. Fort heureusement, les autres gens avaient des amis qui pouvaient les aider, les aider à quitter le fond et les ramener vers le droit chemin. Moi, bien que je fusse capitaine de l’équipe de football, car oui, ça a ses privilèges d’être capitaine lorsqu’on est au lycée, les gens qui me côtoyaient, ils n’étaient là que par intérêt. Ils en voulaient à ma popularité, mon argent. Entre joueurs de l’équipe de foot, on se comprenait.

La solitude est un sentiment tellement présent dans la vie des gens. Nous sommes tous seuls à un moment ou à un autre, et pourtant, on ne le dit pas, alors qu’on pourrait être seul, à plusieurs. Personne ne savait que j’étais seul. Comment le savoir après tout ? Dès que j’arrivais au lycée, tous mes « amis » étaient là, à m’attendre pour rentrer dans le lycée. Les filles me désiraient, me regardaient envieusement. Moi, je jouais d’elle. J’aimais ce genre de relation, j’aimais oui, mais malheureusement, je ne tombais pas sur celle qui aurait pu me faire changer. Je n’étais tombé sur personne, tout au long de ma vie, qui m’avait fait vibrer. L’amour. Ah, quel mot. Il me fait plutôt rire. On rigole toujours de l’inconnu. Pourquoi en rire ? Parce que l’inconnu effraie, l’inconnu fait peur. J’ai peur de l’amour, et pourtant, je vois tout le monde s’en réjouir, l’attendre à nouveau une fois lorsque le précédent est fini. J’aimerais comprendre… Qu’est-ce que ça fait de ressentir quelque chose ? Est-ce humain, est-ce quelque chose de purifiant ? La seule chose que j’ai ressenti, dans toute ma vie, c’est de l’amitié. Une fois. Mon meilleur ami, il portait le même nom que moi. Coïncidence ? Je ne pense pas non. Le destin avait tout fait pour qu’on soit amis. Le destin, j’y crois. Tellement de choses se passent alors qu’elles paraissent improbables. Il habitait à l’autre bout du pays, à l’autre bout. Pourtant, il suffit d’un voyage, d’un timing parfait, et on s’est rencontré. Magique hein ? Notre amitié, on l’a entretenue pendant des années, à distance. Il était en orphelinat. J’étais triste pour lui. J’avais même demandé à mes parents de l’adopter, ridicule hein ? Le manque d’un frère m’avait toujours pesé, mais bon. S’il était devenu mon frère, ça n’aurait plus été pareil. Ce qui rendait notre relation magique, c’était le simple fait de se voir que très rarement. C’était une relation digne des plus grands films hollywoodiens.

Tout ceci me tracassa dès le réveil. J’étais nostalgique. Cela faisait déjà plusieurs années que je n’avais plus eu de nouvelles de Maël. Il avait quitté ma vie, d’un coup, sans me prévenir. J’avais été particulièrement blessé par cette brute séparation. J’avais souvent espéré un signe, appel, une visite. Je me surprenais même à imaginer qu’il était la personne qui toquait à ma porte, dès que des coups se faisaient sentir contre le bois de ma chambre d’hôtel. Oui, je vivais dans un hôtel. Je n’aimais pas la monotonie d’un appartement. Je trouvais qu’en vivant à l’hôtel, je n’avais rien, vraiment rien qui me retenait. Si je voulais voyager ? Je quittais ma chambre et je revenais quand je voulais. Alors qu’un appartement, c’était vraiment s’ancrer et attendre une femme, des enfants et un chien… Certainement pas pour moi. J’étais aussi libre que l’air, et je voulais rester libre. Je ne voulais pas m’emprisonner avec des choses futiles qui ne me faisaient pas envie. Je me réveillais alors doucement, avant de me préparer tout en musique. Le son au maximum, je dansais, seul dans ma grande et luxueuse chambre, entre deux vêtements enfilés. Je devais rencontrer mon nouveau garde du corps aujourd’hui. Pathétique n’est-ce pas ? Cependant, étant journaliste télévisé, je devais avoir un garde du corps, c’était dans mon contrat… Enfin bref, toujours est-il que ce nouveau garde du corps devait arriver, et que s’il ne me plaisait pas, j’étais malgré tout obligé de le garder, car il était le dernier que l’on ne m’avait pas proposé. Je n’avais aucune information à son sujet, je ne savais pas qui allait venir. Stressé ? Du tout, cependant je détestais le fait d’être au courant de rien. J’étais seulement prêt que la porte ressentit quelques frappes légères qui signalaient la présence de quelqu’un sur le pas de la porte. « Entrez ! » hurlais-je alors à travers la chambre, tout en me dirigeant vers la porte.
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Mar 14 Fév - 13:27

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    Il faisait froid lorsque Maël sortit sur son balcon pour se griller une cigarette. L'air glacial pénétra ses poumons et manqua de lui bloquer le souffle. Depuis des années maintenant, il était plus sensible au froid, notamment au niveau de son abdomen où deux cicatrices gâchait la musculature de son torse. Maussade, Maël porta la cigarette à ses lèvres et tira une longue bouffée avant de regarder la fumée s'envoler à l'air libre. Il savait que cette mauvaise manie était une vrai connerie, mais il n'avait pas peur que cela le tu. Depuis qu'il avait 15 ans, Maël avait une seule certitude : il n'attendrait pas la mort, elle viendrait à lui. Il ne mourrait pas vieux, s'endormant paisiblement dans son fauteuil préférée après avoir mené une vie belle et rangé entouré d'une flopée de petits enfants. Non, lui, il ne finirait pas comme ça, il le savait. Sa vie ne lui permettrait pas de partir en paix. Maël tira une seconde latte en observant le mégot se consumer. C'était épatant à quelle vitesse cette cochonnerie se consumait et à quel point ça le fascinait de savoir qu'une énorme quantité de personne était morte à cause de ça. Maël scruta l'horizon : la ville était presque endormi mais quelques voitures klaxonnaient, brisant le silence de la nuit. Peu de gens arpentaient encore les rues, l'hiver étant encore trop présent à San Francisco pour mettre le nez dehors avec un froid polaire telle que celui qui sévissait depuis quelques jours.

    Soudain, sa solitude fut troublé par un appel émanant du salon. Maël grogna. Il n'aimait pas être dérangé, surtout lorsqu'il ruminait sa vie passé et qu'il savourait une cigarette. Malgré tout, il balança le mégot à travers le balcon et rentra. Son mobile résonnait, vibrant en même temps contre le bois du bar. Maël regarda le numéro : il s'agissait de son patron. Soupirant, il porte l'appareil à son oreille. « Ouai ? », Maël n'était pas vraiment ce qu'il y avait de plus aimable avec son supérieur. En réalité, Diego, un immigré espagnol qui avait fait fortune dans les années 90, était un mec pourri que Maël adorait terrifié. « J'ai un contrat pour toi et celui-là, tu sera gentil de le garder ! Il demande à te rencontrer, demain matin et sois à l'heure », « Je me refuse le droit de travailler avec certaines personnes, tu le sais bien Diego. Alors évite ce genre de menace avec moi, ça ne marche pas. File moi l'adresse et fous moi la paix », Diego sembla hésiter entre l'envie de répliquer ou celle de s’exécuter. Finalement, il lui dicta l'adresse d'un hôtel en ville et raccrocha. Maël avait griffonné l'adresse sur le papier, ainsi que le nom de son client : Mr.Johnson. A l'énoncé de ce nom, Maël ressentit un élancement dans la poitrine. Dans le temps, il avait connut un homme portant ce nom, son meilleur ami en réalité, un homme a qui il avait tourné le dos pour le protéger... Mais Maël ne se faisait pas d'illusions, le nom Johnson était très réputé dans cette partie du pays.

    Il était 9h quand Maël quitta son appartement. Montant dans sa volvo, il monta le volume de la radio. Malgré l'heure matinale, Maël ne put s’empêcher de s'allumer une cigarette. Il n'aimait pas ces entretiens, il n'aimait devoir se présenter devant une célébrité ou quelque chose du genre. Son boulot, c'était d'assurer la sécurité de ses clients et pas d'être jugé apte à le faire. Vu son passé, Maël était le plus qualifié pour ce genre de boulot et il était le meilleur de tous les employés de Diego et cet abrutis le savait très bien. D'ordinaire, Maël faisait quelques recherches sur ses futurs clients, histoire de savoir à qui il avait affaire. Mais cet abrutis de Diego ne lui avait donné qu'un nom, ce qui compliquait quelque peu ses recherches. Tant pis, il fera ça plus tard, du moins si il acceptait de le protéger. Vers 9h30, il arriva devant l'adresse désigné. Maël jeta un œil aux environs. Le coin était plutôt calme mais bien en vue. Une fois sa voiture garé, il demanda la chambre de Mr.Johnson et le réceptionniste le lui indiqua, non sans lui jeter un regard de méfiance. Maël était habitué à présent. Enfin, il se trouva devant la porte de son futur client et frappa. « Entrez ! », Maël poussa la porte, entrant d'un pas assuré dans la pièce. Alors qu'il c'était attendu à tout, il avait même imaginé la tête de son nouveau client, il fut surprit de se retrouver face à...Maël ! « Je te jure que j'ignorais que ça serais toi », dit Maël en guise de bonjour, encore sous le choc de ces retrouvailles non programmées.
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Mer 15 Fév - 17:16

« Depuis longtemps et pour toujours » Cette phrase était culte pour Maël et moi. Nous avions toujours revendiqué la puissance de notre amitié. On crachait le bonheur que ça nous procurait à la gueule des gens. Ces derniers, ils étaient jaloux de cette complicité, notre complicité. Je les comprends, par que moi-même, j’avais toujours jalousé les gens qui vivaient des choses fortes comme celle que je vivais avec Maël. Mais, c’était bien sûr avant de le connaître. Avant, je n’avais ni amis, du moins véritables amis, ni travail, ni raison de vivre. Je veux dire par là que maintenant, à l’heure actuelle, les gens vivent pour diverses raisons… Quand bien même je trouve ça débile de vivre pour un travail ou quelque chose qui n’est que fictif, à vrai dire, je trouve que vivre pour une personne que l’on chéri et que l’on aime, c’est beau… ça doit être beau. Il y a donc les gens qui vivent pour leur femme ou leur mari, ceux qui n’ont que leur chien ou leur chat dans leur vie, ce qui entre nous, est d’après moi affreusement humiliant et ridicule. Moi ? Pour qui je vivais ? Maël ? Non, il est tellement lâche et con qu’il m’a abandonné à mon triste sort, dans ma solitude. Je voulais bien comprendre et je le savais, que j’étais plus un poids, un boulet qu’un ami, enfin que dis-je… qu’un meilleur ami. Je disais cela à cause de mon caractère, ma façon d’être. Je voulais bien admettre qu’il ne pouvait plus vivre avec ma présence tous les jours, mais il pouvait m’expliquer… J’étais digne de mériter quelques explications, du moins, c’est ce que je croyais. Je méritais des explications parce qu’il était parti pour toujours, il avait fui. Pauvre con. On aurait presque pu croire qu’il était mon âme-sœur, d’après ce que je dis, n’est-ce pas ? À vrai dire, c’était à peu près ça. Je sais que je ne suis pas fait pour aimer, loin de là, je le sais mais je m’efforce d’essayer. L’amour et moi sommes en guerre depuis toujours mais ma foi, l’amitié semble s’être laissé convaincre par ce connard de Cupidon.

Je ne pensais sincèrement pas que toute la famille Sanchez allait me tourner le dos… J’ai dit toute la famille ? Ah oui… Et bien, à vrai dire, je ne vais pas vous le cacher, j’ai connu d’autres Sanchez, une Sanchez. Micah. Elle était scolarisée avec moi et nous nous sommes consolés l’un et l’autre du manque de son abruti frère. Elle me connaît depuis l’enfance et je n’avais jamais pensé qu’elle me verrait aussi triste que je l’étais. J’étais misérable dans cet habit de tristesse. C’était un déguisement qui ne m’allait pas. Non, ce n’était pas un déguisement à vrai dire, c’était ma vraie peau, mon vrai moi. Cupidon s’est alors joué de moi. Il m’a infiltré un poison éphémère. Je crus pendant quelques temps que j’étais amoureux de Micah. J’avais alors scellé mes lèvres aux siennes. Nous avons, à partir de cet intense baiser rempli de mensonges et d’incompréhension, vécu une idylle qui dura le temps qu’il fallu à ce foutu poison de partir de mon organisme. J’étais persuadé d’être amoureux. Mais j’étais plutôt tomber facilement dans « l’amour » parce que je pensais que ça allait me ramener son frère. J’avais besoin de mon meilleur ami, pour toujours.

Des centaines de choses à raconter, des centaines de choses à lui raconter à lui et à personne d’autre. Après tout, c’est à ça que sert un meilleur ami, non ? Toutes ces choses que je devais enfuir en moi me tuaient peu à peu parce que je devais garder le silence, n’ayant personne à qui raconter mes malheurs. Maël avait toujours été là pour moi, avant de m’abandonner. La porte s’ouvrit. Surpris d’entendre les pas rapides de la personne, je me disais qu’elle n’était pas franchement polie et qu’elle aurait pu attendre une fois la porte franchie. Quand je vis Maël, je crus rêver. J’étais bouche-bée, face à lui, le regard insistant. Je le dévisageais comme s’il avait disparu depuis des années, de dizaines et des dizaines d’années. Il n’avait pas vraiment changé, il était toujours aussi classe et beau garçon. Lui faire des compliments était le cadet de mes soucis, ce que je voulais, c’était des explications, mais je ne savais pas encore si je voulais m’expliquer avec lui, avant ou après l’avoir rué de coups. Je n’eus pas à attendre qu’il parle, le jeune homme s’en sentit un peu obligé. « Je te jure que j'ignorais que ça serais toi » me dit-il. Je le regardais, impassible. J’étais déçu, une fois de plus… Je m’attendais à ce que cette fois, il ne se défile pas et qu’il s’explique, qu’il se justifie. « Pourquoi ? Tu encore fuis comme une putain de merde aussi si tu l’avais su ? » hurlais-je alors à travers la chambre d’hôtel.
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Jeu 16 Fév - 15:28

    Une chose était sur, en venant ici, Maël c'était attendu à tout, sauf à ça. En général, ses clients étaient issus d'une célébrité quelconque, des acteurs, chanteurs, quelques hommes politiques également. Dans son court parcours en tant que garde du corps, Maël avait vu défiler tout un tas de gens peu fréquentable, de quoi vous faire changer d'avis sur la notoriété de devenir célèbre. Maël travaillait peu avec des femmes, néanmoins. Le fait de se retrouver à protéger une femme, était plus dangereux qu'un homme, car l'enjeu n'était pas le même. Une fois, alors qu'il était censé protéger une jeunette qui avait fait un succès colossale avec son single, la chanteuse c'était fait attraper le pied par un forcené et ce gars l'avait attiré dans la fosse. Dans ces moments là, c'est l'adrénaline qui compte, c'est le seul stimulant capable de vous jeter de force dans une marrée humaine pour en ressortir une jeune diva effrayé. Maël avait compris à quel point les femmes sont plus fragiles, plus terrorisée à l'idée d'être adulé que les hommes. Ce soir là, il avait tellement frappé fort contre le type, que celui-ci avait était amené à l’hôpital sur une civière, la mâchoire fracturé et avec un douloureux traumatisme crânien. Une bête, un animal. Après ça, Maël avait souvent refusé de protéger des femmes, notamment parce qu'il se sentait plus touché par leur vie que celle des hommes. Et être touché, pour Maël, c'était devenu interdit.

    Quoi qu'il en soit, Maël ne c'était pas attendu à se retrouver face à face avec Maël, son meilleur ami, ou plutôt, son seul et unique ami. Il aurait dut suivre sa première impression, il aurait dut rappeler Diego et lui demandé plus d'informations sur son client, il aurait dut... Mais finalement, ces retrouvailles forcées été peut être un présage, une sorte de signe du destin pour les rapprocher, eux qui étaient devenus étranger l'un à l'autre. « Pourquoi ? Tu encore fuis comme une putain de merde aussi si tu l’avais su ? », la colère de Maël était normale, elle n'était pas exagéré. Il était fou de rage et Maël n'avait rien fait pour arranger ça. Devait-il lui répondre ? Devait-il essayer de se faire pardonner ses années d’errance à courir après un passé qui ne lui appartenait plus ? Maël fixa son meilleur ami, mettant les mains dans ses poches. Il avait imaginé ce moment tellement de fois...mais jamais, il n'avait voulu que cela se passe ainsi, peut être avait-il naïvement pensé que Maël l’accueillerait à bras ouvert, sans rancœur. Visiblement, il c'était trompé et ne pouvait que comprendre ce qu'il ressentait. « Okey, tu m'en veux, j'ai saisis. Mais on peut être en discuter calmement ? », c'était étrange d'entendre Maël parler ainsi. Il utilisait ce ton qu'en de rare occasions, en fait, il ne l'utilisait plus des mois... Douloureusement, le visage riant de Joyce lui apparut et Maël respira intérieurement afin de chasser cette image qui le rendait aussi fragile qu'un nouveau né.

    Devant Maël, il se sentait presque vulnérable, parce qu'il était peut être le seul à savoir qui il était vraiment, à avoir connut l'orphelin renfermé et timide, et non la brute sanguinaire et cruelle qu'il était devenu par la suite. Maël referma la porte, préférant que leur échange reste entre eux et ne soit dérangé sous aucuns prétexte. Maël... Une douleur dans la poitrine le frappa et cette émotion, ce sentiment en lui d'avoir perdu son meilleur ami, d'avoir agit de la sorte... Il prit alors conscience de quelque chose, si Maël ignorait qu'il allait venir, alors qui était il ? Un acteur ? Une rock-star ? Un rictus s'afficha sur la visage de Maël. Non, il le connaissait, il ne serait pas devenu ainsi, il était bien trop solitaire pour être propulsé au devant de la scène. Alors quoi ? Il prend violemment conscience de ce qu'il avait raté, de tout ce qu'il ignorait sur lui. Qui avait-il aimé ? Qu'était il devenu ? Comment allait ses parents ? Avait-il une femme ? Tant de questions brûlantes sur les lèvres et une attitude hostile en face de lui. Maël soupira, avançant dans la pièce et prenant place sur des fauteuils cosy de la chambre. Silencieusement, il se tourna vers Maël et lui indiqua une chaise. « Tu veux bien t'asseoir ? », malgré tout, il restait sur ses gardes. Maël n'avait pas l’habitude de s'abaisser de la sorte et il ne l'obligerait pas à l'écouter si jamais Maël préféré qu'il s'en aille.
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Sam 18 Fév - 18:20

Hors du circuit. J’avais été évincé de la course au bonheur. Cette façon ironique j’avais de prendre la chose, c’était de la comédie, c’était une image. Quand je me rendis compte que tout ce que je prenais pour mon bonheur, que tout ce qui me faisait sourire n’était que dérisoire, je souffris. Ouvrir les yeux est une chose importante dans la vie, mais une fois cette chose-ci faite, il ne reste plus grand-chose pour vous tenir la tête hors de l’eau. Plusieurs fois j’avais pensé que seule la mort pouvait me redonner le sourire, la joie de vivre… Plutôt drôle comme phrase non ? Par définition, la mort ne peut pas redonner la joie de vivre, mais j’aimais bien donner cette image apaisée et enjolivée de la mort. Ça me rendait plus sûr et moins effrayé quant au jour où je devrais aller lui toucher la main et brûler mes ailes. Nombreux sont les gens qui sont effrayés quant au jour où ils devront témoigner devant Dieu et Satan pour savoir lequel des deux l’accueillera chez lui. Je ne comprenais pas ces gens. Peut-être était-ce parce que je savais que j’allais être envoyé d’office dans les entrailles de la Terre et que je ne toucherais jamais au bonheur… Peut-être que je me trompais et que le bonheur viendrait à moi, une fois ma mort arrivée. J’avais besoin de savoir et j’avais donc par conséquent, déjà pensé à la mort. C’était peut-être débile à dire hein, mais je ressentais le besoin de savoir, si oui ou non, j’allais être heureux, un jour. Peut-être une heure, une journée, un mois. Toutes ces solutions m’iraient, je voulais juste prendre connaissance de la sensation ressentie, une fois que le bonheur entre en vous.

Maël face à Maël. Autrement dit, le choc des titans. Nous étions et demeurons toujours deux putains de caractère, deux gros cons qui veulent toujours avoir raison, qui veulent toujours tout diriger. Je le voyais, là, devant moi, et la seule chose, le seul sentiment qui m’avait envahi, c’était la colère. Pourquoi ? J’avais attendu ce moment-ci tellement longtemps. Des mois durant, j’avais été une épave, celui qu’on aurait pu qualifier de sans amis. Et c’était d’ailleurs vrai. Hormis Maël, je n’avais personne, parce que je n’avais besoin de personne, à vrai dire. « Pourquoi ? Tu aurais encore fuis comme une putain de merde aussi si tu l’avais su ? » J’estimais avoir le droit d’être en colère. Je pensais d’ailleurs qu’il comprenait ma révolte. C’était quelque chose de justifié. Il m’avait abandonné à mon triste sort. Il m’avait délaissé dans son monde qui n’accueille personne à bras ouverts, dans ce bas monde qui laisse les merdes à l’état de merde. Me concentrer dans les études fut la seule bonne chose que cette disparition avait provoquée en moi. La seule chose positive, quand bien même j’aurais préféré avoir mon meilleur ami à mes côtés. Il me regardait avec cet air impassible qu’il avait tant l’habitude de prendre, avant de rétorquer simplement. « Ok, tu m'en veux, j'ai saisis. Mais on peut être en discuter calmement ? » Bouche-bée. Je me demandais comment le jeune homme qui se trouvait face à moi pouvait se tenir aussi calme. Je ne voyais aucune émotion, aucun plaisir de me revoir, rien. J’étais déçu. Peut-être avait-il trop changé et n’était plus le Maël que j’avais tant apprécié. J’avais besoin de savoir.

J’étais ébahi devant toute cette simplicité qu’il dégageait, lorsqu’il me demandait juste de parler calmement. Il me connaissait, il savait pertinemment que je ne savais pas garder mon calme, que j’étais une bombe à retardement. Il ne suffisait que d’une étincelle pour que mon âme s’enflamme, que la bombe explose. Il le savait foutrement et il attisait la flamme avec son calme. Je détestais les gens calmes. Je préférais que la colère éclate une bonne fois pour toute, et que tout soit oublié, ou presque. S’asseyant sur un des fauteuils de mon appartement / chambre d’hôtel, il me regardait, m’invitant à m’asseoir, face à lui. « Tu veux bien t'asseoir ? » Regard impassible, je ne savais pas pourquoi il avait fui, et j’avais grandement besoin de savoir. Je n’avais pas envie de me soumettre à ses envies. J’allais me sentir faible si j’acceptais, c’était une question de fierté, mal placée, certes, mais fierté malgré tout, imbattable. Je le regardais alors. « Non, j’préfère rester debout. On sait jamais, au cas où tu tenterais de fuir encore, j’accompagnais alors cette parole d’un clin d’œil ironique avant de reprendre, si t’as des trucs à dire, je t’écoute, c’est toi qui dois te justifier, pas moi. »
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Anonymous
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Jeu 23 Fév - 17:49

    Etre calme. Le reste quoi qu'il arrive, ne jamais fléchir, ne jamais céder. C'était l'esprit bien rodé de Maël, c'était sa façon de vivre pour se protéger des fracas d'une vie qu'il voulait oublier. Visiblement, Maël, lui, ne savait pas garder son calme et il s'emportait. Maël ne s'énerverait pas, il ne voulait pas en rajouter, il ne voulait faire plus de mal qu'il en faisait déjà sans le vouloir vraiment. Malgré un sourire encourageant, Maël ne semblait pas enclin à vouloir se radoucir, mais plutôt à resté campé sur ses positions. Tout son corps était tendu, il émanait de lui une certaine tension, une rage peu qualifiable. Maël avait déjà vu ça, il avait l'impression d'avoir vu beaucoup de chose qu'il n'aurait voulu. Son ami semblait tellement mal face à sa vue, cela lui fit presque mal au cœur. Avait-il rendu beaucoup de gens malheureux ? Combien de personne l'avait prit en grippe après qu'il ait fait un quelconque acte ? Il pensa alors à Micah, sa soeur qui devait tant lui en vouloir d'avoir agit comme un lâche, même si son seul but avait été de la protéger. Il pense ensuite à Lexie, la femme de sa vie, une femme brisé par un chagrin inconsolable par son passé, par son manque de vigilance. Il pensa à sa petite fille, sa petite Joyce, qui reposait sous un dalle de marbre. Peut être méritait-il tout ça, mais peut être pas. Il n'était pas le juge pour ça, Maël le serait peut être plus.

    « Non, j’préfère rester debout. On sait jamais, au cas où tu tenterais de fuir encore. Si t’as des trucs à dire, je t’écoute, c’est toi qui dois te justifier, pas moi », Maël c'était assis, baissant la tête à ses paroles. Il comprenait, bien que cela lui fasse mal. « Je ne partirais pas, je te le promet », commença t'il, histoire de le mettre à l'aise. Non, il ne partirait plus, il resterait jusqu'as que Maël soit rassuré, jusqu'as ce qu'un sourire s'affiche sur son visage méfiant. Malgrè ces paroles rassurantes, Maël ne semblait pas décidé à s'asseoir et resta debout, le visage résolument fermé. Maël se tourna alors vers lui, s'enfonçant un maximum dans le fauteil. Il avait imaginé cette conversation des dizaines de fois, mais pour le moment, rien ne lui venait. Par quoi commencer ? Comment lui faire comprendre qu'il n'avait pas agit pour lui mais bien pour le protéger, lui ? Il était conscient que sa vie n'avait rien de facile, que l'expliquer était toujours délicat. Maël le croirait-il seulement ? Allait-il lui rire au nez en se foutant de lui ? Tous les scénarios étaient envisageable. Mais avant de parler, Maël jeta un coup d’œil au plafond et y découvrit, à son grand malheur, la présence d'un détecteur de fumée. Il avait terriblement envie de fumer, de s'en griller une, d'occuper ses doigts, de songer à autre chose que cette conversation qu'il allait mener. Ces foutus hôtels avec leur nouvelle législation !

    « Excuse moi 5 min », dit-il en se mettant debout sur le lit, devant l'oeil incrédule de son meilleur ami, visiblement entrain de se demander si tout tourné rond dans sa tête. Maël était assez grand pour atteindre le détecteur et en quelques secondes, il arracha la puce que contenait l'appareil, fier de lui. Il souria, satisfait mais Maël ne lui rendit pas son sourire alors Maël reposa sagement la pièce sur le côté et repartit s'asseoir, tirant une cigarette de son paquet. Le contact de la nicotine le revigora. Il souffla une première bouffée et se retourna vers Maël, enfin. « Écoute, je ne sais pas par quoi commencer. J'ai fais pas mal d'erreurs dans ma vie et je le paie chaque jours. Je ne veux pas que tu crois que je suis une victime dans tout ça mais je n'ai jamais rien fait contre toi, sois en sur. J'ai toujours agit pour ton bien, pour celui des autres en fait... », il n'était pas sur que c'était ça que voulais entendre Maël, mais au moins, il était franc et c'était l'essentiel.
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Dim 25 Mar - 13:02

Mon caractère n’avait pas toujours été un avantage dans la vie. Ma hargne et ma méchanceté m’avaient souvent fermé des portes et m’avaient aussi fait perdre des amis, mais je me fichais de l’amitié. Je me fichais de tout tant que ça n’atteignais pas mon cœur. Il est vrai que beaucoup de gens m’avaient tourné le dos, prétendant que je ne faisais pas attention aux gens, que je ne vivais que pour Maël et ma gloire personnelle. Je prenais plutôt cela comme un compliment quand on me le foutait dans la gueule, mais bon, les gens me le disaient comme un reproche. Je ne faisais plus attention aux gens, je n’avais jamais eu d’amis excepté Maël. Je ne voulais pas d’amis excepté Maël. C’était plutôt marrant… à vrai dire, en le rencontrant, je ne pensais pas vivre le coup de foudre amical dont mes parents parlaient souvent. Ils me savaient populaire et envié des filles, mais ils savaient aussi que je n’avais pas de véritables amis. Ils voulaient mon bien et savaient que je ne l’avais pas. C’est pourquoi nous étions souvent retournés à l’hôtel où j’avais pu rencontrer Maël, qui lui était dans l’orphelinat voisin. Toujours est-il que ce caractère bien trempé m’avait aussi ouvert plusieurs portes et non des moindres. En effet, ma place de capitaine de l’équipe de foot au lycée et à la fac, je la devais à mon caractère de leader. Je n’avais peur de personne et j’étais prêt à écraser tout le monde pour ma victoire personnelle. Tout le monde ? Bon d’accord, excepté Maël et ma famille, ainsi que Micah… Pour réussir, j’aurais donné la mort. C’est cruel, mais il faut se dire que les gens feraient pareil, voire pire.

« Non, j’préfère rester debout. On ne sait jamais, au cas où tu tenterais de fuir encore. Si t’as des trucs à dire, je t’écoute, c’est toi qui dois te justifier, pas moi », le jeune femme qui était en fan de moi s’était alors assis, me laissant seul debout, dans cette chambre d’hôtel luxueuse. « Je ne partirais pas, je te le promets. » Le jeune homme était calme, serein et il ne faisait pas de gestes brusques. Je le connaissais par cœur, je le connaissais parfaitement et je savais qu’il voulait me mettre à l’aise. Malin. Ouais, Maël avait toujours été le plus rusé de nous deux. Moi j’avais toujours été celui qui gueulait, s’énervait pour un pli existant sur mon jean. Lui, il était tellement malin, tellement… différent et pourtant tellement pareil. On était vraiment opposés, lui et moi, mais on se ressemblait foutrement dans nos différences. J’attendais impatiemment ses réponses. J’avais besoin de savoir. « Excuse-moi 5 min », me dit alors le jeune homme avant de se mettre debout sur une chaise de ma chambre/appartement d’hôtel. Perplexe, je le regardais œuvrer sans rien dire, ne sachant pas ce qu’il comptait faire. J’étais plutôt ébahi du culot qu’il avait eu de détraquer le matériel de mon logement, en étant carrément fier de lui, alors qu’il m’avait abandonné. L’idée était qu’en fait, au lieu de s’expliquer, le jeune homme prit d’abord le temps de détruire la puce de je ne sais quoi, afin de fumer, plutôt que de s’exprimer.

Il se retourna vers moi, tout en crachant son horrible fumée dans mon appartement. Plutôt écœuré, je ne dis rien, il savait que je détestais l’odeur de la clope. « Écoute, je ne sais pas par quoi commencer. J'ai fais pas mal d'erreurs dans ma vie et je le paie chaque jours. Je ne veux pas que tu crois que je suis une victime dans tout ça mais je n'ai jamais rien fait contre toi, sois en sur. J'ai toujours agit pour ton bien, pour celui des autres en fait... » Je le regardais. Affreusement… sceptique, colérique. « Dis-moi juste que c’est une blague, une affreuse blague pas drôle… je m’arrêtais alors, avant de m’éloigner puis de revenir vers lui, non mais putain, tu te fous vraiment de ma gueule ou quoi ? Tu te barres pendant des années et tu n’es même pas capable de me donner des explications claires et précises ? T’es vraiment plus le Maël qui était mon meilleur ami, t’es vraiment devenu un pauvre mec. » J’avais tout dit. J’étais affreusement déçu. Nostalgique de mon ancien ami, mais ma foi, j’allais pouvoir aller de l’avant. Je savais qu’il allait bien et qu’il n’était plus celui qui était mon meilleur ami.
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Jeu 29 Mar - 11:41

    Maël comprenait très bien que tout ce qu'il allait lui dire serait dur à avaler. Quand on est quelqu'un de rancunier, le fait de devoir pardonner une faute devient une vrai torture, surtout si notre rancœur est ancré en nous depuis des années. Pour Maël J., c'était exactement ce qui était entrain de se passer. Il lui en voulait, le haïssait d'avoir disparu de la surface de la terre sans laisser de mot et le détestait certainement encore plus de le voir se pointer ici comme une fleur.Les deux hommes se ressemblaient très bien sur ce point là. Maël aussi était rancunier, dans tout. Il en voulait à la terre entière de lui avoir enlevé sa petite fille, d'avoir fait de sa vie un tel enfer. Il en voulait à ce gars qu'avait fait de lui un animal en l'envoyant comme cobaye dans cette unité secrète, il en voulait à Jeff, son mentor, d'avoir fait de lui l'homme sans coeur et sans pitié qu'il était devenu. Il en voulait aussi terriblement à Lexie qui ne posait plus son regard sur lui, qui lui faisait comprend à chacun de ses soupirs qu'il était responsable de tout. Oui, Maël S. pouvait comprendre à quel point la rancœur bouffait les âmes et rendait les hommes si insociable, si rancunier. Comment ne pas comprendre lorsqu'on perd tout ce en quoi on a crus ? Tout ce qui faisait de nous un homme meilleur ? Maël avait perdu tout ça, comme tant d'homme sur cette terre.

    Assis dans le fauteuil de l'hôtel, Maël essayait de peser chacun de ses mots, histoire que son ami ne le croit pas fou ou pire, mythomane. Il se rappela alors, devant la tête attristé de son meilleur ami, que Maël n'avait jamais supporté l'odeur du tabac. Avec souvenir, il se rappela d'avoir essayait de lui enseigner comment tirer une cigarette et Maël avait craché durant deux heures après ça. Pourtant, il n’écrasa pas son mégot pour autant, bien décidé à terminer ce qu'il avait commencé. Si il c'était écouté, il aurait même appelé le room service pour se commander un verre mais il était certain que Maël verrait en ça un prétexte de plus pour échapper à la conversation. « Dis-moi juste que c’est une blague, une affreuse blague pas drôle… Non mais putain, tu te fous vraiment de ma gueule ou quoi ? Tu te barres pendant des années et tu n’es même pas capable de me donner des explications claires et précises ? T’es vraiment plus le Maël qui était mon meilleur ami, t’es vraiment devenu un pauvre mec. », lacha t'il soudainement, comme une bombe en plein ciel clair. Maël leva ses yeux cristallins vers son ami, cherchant en lui une vague de remords pour ces paroles. Comme il s'y attendait, il ne vit rien hormis une colère évidente et une envie de partir sur le champs. Un pauvre mec ? C'était possible. Autrefois, Maël aurait fait payer cher à quiconque osant le traiter de quoi que ce soit. Il se serait relevé en une seconde, aurait serré avidement la gorge du gars en question et lui aurait foutu la frousse de sa vie. Mais là, il s'agissait de Maël et jamais il n'oserait lever la main sur lui. De plus, Maël n'était plus vraiment le même que lorsque qu'il travaillait pour le gouvernement. Ces années passées avec Lexie l'avait rendu meilleur même si son divorce et la mort subite de Joyce commençait à refaire de lui un homme bouffé par la haine.

    « Si tu pense que me balancer tout ça vas soulager ta colère, alors vas-y, te gêne pas », commença Maël en réponse aux accusations de son ami. Il savait que ce n'était pas ce qu'il attendait. Se remettant debout, Maël s'approcha de son meilleur ami, cherchant à capter son attention. « Il y a 13 ans, j'ai été recruté par une société secrète chargé de former des jeunes à devenir ses agents pour le gouvernement américain. Je sais que ça peu paraître stupide, mais je te promet que c'est la vérité », bien sur, dit comme ça, n'importe qui pouvait croire que Maël était devenu fou ou qu'il cherchait simplement à se rendre intéressant. Mais pourquoi sortir une telle chose à un ami comme Maël ? Pourquoi inventer ça ? « C'est ce que j'ai essayais de te faire comprendre la dernière fois qu'on c'est vu », termina t'il, guettant une réaction qui mettait un moment à venir. De deux choses l'une, soit Maël le croyait et pouvait peut être mettre sa ranceur de côté le temps que Maël termine son histoire, soit il le ne croyait pas et la journée risquait d'être très très longue.
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Dim 1 Avr - 0:39

Je n’aimais pas vivre sous la lumière de quelqu’un. Je n’aimais pas que les lumières ne soient pas sur moi. J’avais toujours vécu dans la gloire, que ce soit au lycée ou bien à la fac. J’avais joué le rôle de celui qui fini toujours seul dans les séries ou films américains. Ce capitaine de football qui sort avec la capitaine des cheerleaders. C’était débile, ridicule et complètement cliché, mais on avait beaucoup aimé sortir ensemble. Du moins, c’était plutôt du flirt parce qu’elle n’avait jamais voulu que l’on se lance dans une relation proprement dit. Il faut dire que je n’étais pas réputé pour être l’homme le plus fidèle. J’assumais ce statut. J’étais con, je me donnais des apparences rebelles mais je ne connaissais encore rien de la vie. La seule personne qui me connaissait vraiment était Maël, ainsi que sa sœur. Ils savaient qui j’étais réellement et ils étaient les seuls. Je n’avais compris que très tard, que la popularité au lycée ou à la fac ne changeait pas le cours de l’avenir. Que je sois un looser ou le roi du lycée comme je l’étais, si je ne décrochais pas mon diplôme, je ne serais rien. Hormis le roi du lycée, une année de plus. C’était seulement quelques mois, voire quelques semaines, avant mon examen de journalisme, que j’avais compris ces choses. J’avais alors travaillé tous mes cours, tout rattrapé. J’avais eu cet examen.

Affalé dans le mobilier de mon appartement, qui n’était en fait qu’une grande chambre d’hôtel aménagée, je le regardais aspirer avec jouissance cette fumée qui lui détruisait l’intérieur. Je souriais. Je pensais au plaisir qu’il devait ressentir. Je me demandais ce que cette merde de quelques centimètres, allumable, pouvait bien avoir de meilleur, de bon, pour que les gens puissent en oublier le sport, le bien-être. J’avais eu cette chance de ne pas avoir été influencé par mes amis, si je puis qualifier ceux dont je parle ainsi, ni-même attiré, par cette noirceur sous forme de bâton plutôt attirant. Enfin, la n’était pas le problème, hormis le fait que je n’en supportais pas l’odeur. « Dis-moi juste que c’est une blague, une affreuse blague pas drôle… Non mais putain, tu te fous vraiment de ma gueule ou quoi ? Tu te barres pendant des années et tu n’es même pas capable de me donner des explications claires et précises ? T’es vraiment plus le Maël qui était mon meilleur ami, t’es vraiment devenu un pauvre mec. » Avais-je alors violemment lancé, sous l’influence et l’emprise de la colère. J’étais déçu de constater l’intensité du changement qu’il avait vécu. J’étais attristé par la nouvelle personne qu’il était. Après tout, il avait le seul ami que je n’avais jamais eu. J’étais déçu mais justement, la déception m’envahissait trop en ce moment. Je me demandais donc si je n’étais pas celui qui avait changé. Après tout, cela faisait des mois que je n’avais pas vu le jeune homme, ayant changé, muri, du moins je pense, j’avais peut-être été celui des deux qui n’était plus le même. Si c’était le cas, j’en étais désolé. Ma relation amicale avec Maël était particulièrement importante pour moi. C’était un sacré coup que je recevais lors de cette visite inattendue.

« Si tu pense que me balancer tout ça vas soulager ta colère, alors vas-y, te gêne pas » me répondit-il alors, se levant afin de s’approcher de moi. Il avait toujours eu cette aisance à recevoir les critiques et la méchanceté des gens en pleine face, sans jamais montrer le moindre sentiment. Il était impassible, depuis toujours. J’avais appris à décrypter cet homme et j’imaginais que l’on n’était vraiment que très peu, à savoir faire cela sur lui. « Il y a 13 ans, j'ai été recruté par une société secrète chargé de former des jeunes à devenir ses agents pour le gouvernement américain. Je sais que ça peu paraître stupide, mais je te promet que c'est la vérité » reprit-il alors. Je crus rêver. J’avais confiance en lui, vraiment. Je le croyais, mais j’avais senti ce coup de poignard dans mon dos. Il avait joué un rôle important, avait sûrement eu de lourdes responsabilités et ne m’en avait pas parlé ? « C'est ce que j'ai essayais de te faire comprendre la dernière fois qu'on c'est vu » ajouta-t-il en guise de conclusion à tout ce qu’il venait de me dire. Je ne savais pas vraiment quoi dire, ni que faire. J’étais légèrement perdu. Je m’asseya alors sur le fauteuil qui traînait là, derrière moi. Plongeant ma tête dans mes bras pendant quelques secondes, voire quelques minutes, je relevai alors mes yeux vers le cyan qui entourait ses pupilles. « Et… ça a duré combien de temps cette mission là ? Et pourquoi toi ? Pourquoi n’avoir rien dit, surtout ? » les questions venaient les unes après les autres. J’allais l’achever à cause de ces dernières, mais il me devait bien ça après tout, non ?
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Ven 6 Avr - 12:27

    Maël avait raison sur un point, peu de gens pouvaient se vanter de connaitre Maël Sanchez par coeur. Peu de personne pouvaient témoigner de l'homme qu'il était réellement. Micah, elle, connaissait le vrai Maël, celui de son enfance. Elle connaissait le petit garçon méfiant et protecteur, le petit garçon un peu à l'écart des autres qui aimerait découvrir d'autres choses. Mais à l'époque, cet enfant était encore incapable de faire le mal, il ne savait même pas qu'il était possible de tant d'horreur dans ce monde. Il voulait juste offrir un foyer à sa soeur, lui permettre d'être heureuse et rêver à devenir quelqu'un de bien, un jour, et offrir à d'autres enfants la chance qu'il n'avait pas eut. Oui, c'est ce Maël là que Micah et Maël connaissent. Celui qu'ils ont connus dans leur enfance, celui qu'ils ont gardés à l'esprit. Mais en grandissant, Maël est devenu une bête, un homme sans pitié que seul le sang pouvait faire avancer. Une soif de vengeance, un besoin de reconnaissance, la certitude qu'on le craigne et non plus qu'on le mette de côté. Non, personne ne peux mettre Maël Sanchez de côté, personne ne peux braver cet homme à qui il suffirait simplement de parler trop fort pour qu'il vous fasse craquer le coup. Cet homme là, peu de personne l'ont connus et les rares à qui c'est arrivé ne sont plus de ce monde pour témoigner. Heureusement pour lui, ni Maël, ni Micah n'ont eu à rencontrer cet homme là. L'aurait-il seulement reconnu ? Auraient-ils vu en lui l'enfant d'autrefois ? J'en doute.

    « Et… ça a duré combien de temps cette mission là ? Et pourquoi toi ? Pourquoi n’avoir rien dit, surtout ? », la voix de Maël semblait soucieuse, perplexe. Surpris, Maël S. écarquilla les yeux, soulagé. Visiblement, Maël le croyait, sinon pourquoi rentrer dans son jeu ? Il semblait croire à cette révélation même si ces questions risquaient d'être nombreuses vu la situation. Il était étonné qu'une telle chose soit compréhensible, mais en même temps, il savait qu'il avait encore un minimum d'estime auprès de son meilleur ami pour que celui-çi veuille bien lui laisser le bénéfice du doute. Il faut dire que Maël avait bien comprit, à l'époque où il avait revu Maël, que quelque chose n'allait pas. Sinon pourquoi pas couper le contact aussi brutalement ? Pourquoi lui demander de ne pas poser de question ? Il se doute bien que la situation devait être dur pour lui, devoir voir disparaître son meilleur ami sans savoir si il allait le revoir, sans comprendre ce qui se tramait. « Neuf ans. J'ai étais agent durant neuf ans. », dit-il, la voix lassé, devenu soudainement grave. Il était dur de se dire que la moitié de votre vie avait été de faire le mal autour de vous, même si la plupart de ses "contrats" n'étaient pas des personnes très fréquentables. Mais durant toutes ces années, il avait vécu comme un fantôme, comme un homme qui ne pouvait se résoudre à tout abandonne, ayant trop besoin de cette adrénaline et de cette soif de rancœur.

    Maël tira alors une seconde cigarette de son paquet, se rendant bien compte de l'automatisme de son geste. Les yeux fiévreux, il regarda Maël. « Tu te rappel quand je t'ai dis avoir fugué de San José, quelques jours après mes 14 ans ? J'ai étais attrapé par un gars et il m'as promit de ne pas me balancer aux autorités si j'acceptais de le suivre. Il m'as alors emmené aux états-unis, c'est comme ça que j'ai quitté le Mexique. A partir de là, il m'as vendu à des types...qui se sont chargés de mon éducation », termina t'il en tirant une logue taffe de sa cigarette. La fumée grimpa le long du mur, rendant l'atmosphère pesante. La suite n'était en rien un récit de colonie de vacance et Maël l'avait certainement comprit au son de la voix de son ami. C'était la seconde fois que Maël racontait cette histoire, et même en l'ayant déjà fait, le récit n'avait rien de très facile à raconter. La première qui avait écouté cette histoire était Lexie et elle aussi, avait eu cet air navré en comprenant que son adolescente lui avait été tout simplement volé. « Je ne pouvais pas te raconter tout ça à l'époque. C'étai trop dangereux, je suis désole de t'avoir caché tout ça mais je t'assure que je n'avais pas d'autres choix ».
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Lun 9 Avr - 17:15

Avoir une chance de réussir dans la vie, c’était inouï. Mon destin m’avait tracé un futur hors du commun. Dès l’enfance j’avais eu le droit à tout ce dont tous les enfants du monde rêvaient. En effet, j’avais eu la popularité, les filles, le sport. Malgré tout, je me demandais ce que cela avait fait sur moi. Étais-je ressorti de cet état d’esprit, de ce mode de vie plus fort, plus avantagé ? J’en doutais fortement. Détourner les soupçons. Je ne voulais pas que les gens croient que j’étais mal, je ne voulais pas qu’ils le voient. Je voulais être le seul à connaître mon mal-être, ma tristesse. Ce n’était pas Maël qui me manquait, c’était tout. L’amitié en elle-même était un manque. Je ne supportais plus de vivre sans le fait de connaître quelqu’un par cœur. Je trouvais ça beau et je me sentais éclairé intérieurement. Maël avait malgré tout, bien que je me persuade toujours du contraire, réussi à me transformer. J’avais beau être quelqu’un de méchant, cruel et prétentieux, avec lui, grâce à sa rencontre, j’avais réussi à éliminer cette carapace de mon mode de vie. Bien qu’il fut quelqu’un de très timide, j’avais vu qu’il avait changé. Il était si… si lui, à vrai dire. J’étais heureux et je me sentais bien de le connaître. Même quand il n’était plus là, j’avais conscience du fait que cette rencontre était un cadeau de Dieu. J’étais sûr qu’il n’était pas apparu dans ma vie par hasard. Le hasard n’existait pas dans notre amitié. Nous étions dotés du même prénom, pour commencer. Beaucoup de choses nous rapprochaient mais rien ne nous éloignaient.

« Et… ça a duré combien de temps cette mission là ? Et pourquoi toi ? Pourquoi n’avoir rien dit, surtout ? » Bien évidemment, j’étais surpris par les aveux que me faisait mon meilleure ami. J’étais particulièrement choqué et attristé par le fait qu’il ne m’ait rien dit. Je comprenais cependant que tout n’était pas avouable dans la vie. C’est d’ailleurs pour cela que je n’avais pas vraiment posé de questions lorsque je n’eus plus de nouvelles. Je m’étais résigné à appeler lorsque mes appels n’étaient suivis d’aucune réponse. Je m’étais senti à part, éloigné et seul. J’avais appris à vivre avec cela, sans un ami tel que lui. Dans cet hôtel où je vivais, Maël avait vite pris ses marques et s’était installé en pacha sur l’un des fauteuils qui trônaient dans mon salon. Il paraissait nerveux et cette histoire semblait l’attrister, tout autant que moi. « Neuf ans. J'ai étais agent durant neuf ans. » me répondit-il, quelques minutes après que j’eus posé ma question. Je dois bien avouer que j’étais particulièrement choqué et que je ne comprenais vraiment pas pourquoi la chose lui était tombée dessus. Pourquoi lui ? Il n’avait pas eu une vie assez merdique pour qu’une chose assez cruelle lui tombe dessus ? Je me demandais et me posais tellement de questions qu’une migraine vint s’abattre contre moi. Le sort était contre moi, depuis le début, j’étais habité et très peu surpris. Je plongeai alors mon regard dans le sien, attendant une quelconque autre intervention de sa part. Je savais pertinemment qu’il allait aller plus loin, il ne pouvait définitivement pas me laisser dans l’ignorance, tel que je l’étais à ce moment-ci.

Celui qui était mon meilleur ami sortit alors une autre cigarette d’un paquet qu’il avait été cherché au fin fond de sa poche. Je souris. L’addiction qu’il semblait vivre pour cette merde était donc bel et bien réelle. Il l’alluma alors et reprit. « Tu te rappel quand je t'ai dis avoir fugué de San José, quelques jours après mes 14 ans ? J'ai étais attrapé par un gars et il m’a promit de ne pas me balancer aux autorités si j'acceptais de le suivre. Il m'a alors emmené aux États-Unis, c'est comme ça que j'ai quitté le Mexique. A partir de là, il m'a vendu à des types...qui se sont chargés de mon éducation » finit-il en laissant la fumée s’échapper de sa bouche pour venir s’écraser contre le plafond. L’odeur était vraiment désagréable, sûrement pas autant que ce que je venais d’apprendre, mais elle l’était. Je perdis mon sourire pour voir une expression d’horreur s’installer sur mon visage. Je n’arrivais pas à parler. Complètement choqué, je ne sus répondre. « Je ne pouvais pas te raconter tout ça à l'époque. C'étai trop dangereux, je suis désole de t'avoir caché tout ça mais je t'assure que je n'avais pas d'autres choix » Je le regardais. Il était si fort et cela semblait si facile pour lui d’en parler. Quel courage. Je me demandais comment cela était possible. « Je… Putain mais c’est quoi ces mecs ? J’suis désolé d’t’avoir fais chier avec ça, j’pensais que t’étais un lâche mais en fait, t’es vraiment ce putain de grand frère que j’ai toujours su que tu étais. J’suis désolé, vraiment. On les crèvera. » dis-je alors, avant de sourire bêtement.
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