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 MAËL ─ « What the hell are you doing here? »
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Anonymous
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Ven 10 Fév - 18:17

MAËL ─ « What the hell are you doing here? » 29crhpe
Everything happens for a reason, don't you think?


« Ne m’attend pas pour déjeuner! »

Ariadna, ma meilleure amie, était assise sur le canapé à taper je ne sais pas trop quoi sur son ordinateur. En vérité, je ne cherchais pas vraiment à savoir. Ces derniers temps entre nous c’était assez bizarre. Après nos ruptures respectives les dialogues étaient devenus quasi-inexistants. Nous nous étions toutes les deux refermées sur nous-mêmes. Nos conversations étaient maladroites et n’allaient nulle part. On étaient prêtes à parler de tout pour éviter de remettre nos séparations sur le tapis. J’aurai voulu la consoler, lui dire que ça passera, comme une meilleure amie le ferait, mais je n’avais pas les mots. J’étais complètement naze pour ce qui était de réconforter l’être humain.

J’attachais mes cheveux encore humides et frisés en une queue de cheval haute avant de me munir de mon Ipod, qui lui, était posé sur le bar. Vêtue d’un débardeur, d’un leggings de course, d’une petite veste et de baskets, je sortis de la maison avant d’enfoncer mes écouteurs dans les oreilles. Ariadna n’avait pas daigné me répondre, comme d’habitude. Je m’y faisais à force et j’étais plus que bien placée pour la comprendre. Je comprenais à quel point ça pouvait faire mal, même pour elle. Malgré son apparence et la carapace qu’elle s’était formé au fil des années, je savais qu’elle souffrait. Elle en était vraiment amoureuse de son Ahren. Lui, je ne sais pas trop, mais voyons les choses en face : avec un passé comme le notre il était possible d’entretenir une relation amoureuse normale avec la personne qu’on aime. Il m’avait fallu du temps mais j’avais finis par l’accepter. Le monde de la rockstar qu'est mon ex-petit ami n’était pas compatible avec celui de l’ancienne tueuse à gage. La panne de courant qui avait eu lieu deux semaines plus tôt à San Francisco me l’avait fait réalisé d’ailleurs. C’était comme si j’étais coupée du monde mais surtout coupée de tout contact avec lui. Je pouvais vivre sans lui. Seulement il fallait que je trouve quelque chose à faire afin de combler le vide. J’avais préféré l’option de courir des kilomètres à celle de me faire un con différent tous les soirs, complètement bourrée à la tequila.

Regard fixé droit devant moi sans vraiment voir ce qui s’y trouvais, j’entamais un course jusqu’au Lincoln Park, à l‘Est de la ville. Courir comblait le vide, ça me vidait la tête, me lavait de tous mes péchés. C’était comme si je pouvais voler et tout oublier le temps d’un jogging. L’adrénaline que me procurait cette activité était un pure délice. Chaque jour, je poussais mon corps plus loin dans ses retranchements. Je courais jusqu’à ce que le moindre petit muscle me fasse souffrir le matir, puis je courrais encore, comme si ma vie en dépendait, comme si si j’arrêtais, quelque chose d’abominable allait se produire. Je ne pouvais lâcher prise. Très rapidement, la température de mon corps augmenta et malgré le climat hivernal de ma ville, j’ôtais mon gilet que j’accrochais ensuite autour de ma taille. Les passants étaient couverts de la tête aux pieds. Bonnets, écharpes, long manteaux. Je ne pus m’empêcher de sourire. Je n’avais rien de plus qu’un débardeur et pourtant, je me sentais bien, je bouillonnais littéralement de l’intérieur, je suais. Le Lincoln Park était désormais dans mon champ de vision quand il se mit à pleuvoir. En soi, ça ne me gênait pas vraiment mais j’étais désormais trempée jusqu’aux os. Le parc était désert, comme à son habitude, ce qui était étonnant car le Lincoln Park était un des plus beaux de la ville et avait une vue imprenable sur le Golden Gates Bridge. Je m’arrêtai alors de courir face à cette vue avant de jeter un coup d’œil au chronomètre de ma montre. J’avais pris exactement douze minute et, par la même occasion, j’étais parvenue à battre mon record de trois minutes. Malgré l’essoufflement je me mis à rire, seule au milieu du parc quand je me fis bousculer par l’arrière par ce qui semblait être un autre coureur. Il était vêtu d’un sweat à capuche qui m’empêchait de distinguer sa chevelure ni quoi que ce soit d’autre. Ok, il ne l’avait pas probablement fait volontairement mais cet idiot avait manqué de me mettre à terre. Furibonde, je retirais mes écouteurs avant de m’adresser à l’individu qui me faisait dos.

« Hé! Ça t’arrive de regarder où tu vas, crétin? »

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Anonymous
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Dim 12 Fév - 20:28

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CONSTANCE & MAEL

It's been a long time since I came around. It's been a long time but I'm back in town. And this time I'm not leavin' without you



    « Papa, papa, regarde ce que je sais faire, regarde comme je danse bien ! », chantonna la petite fille en attirant l'attention de son père. Le jeune homme se tourna finalement vers sa fille, délaissant son ordinateur pour observer sa petite fille faire tournoyer sa jupette rose. La petite avec des cheveux bruns soyeux et de grands yeux vert. Elle riait aux éclats tandis que ses bras s'agitaient dans tous les sens. Dans un coin de la pièce, une autre paire d’œil observé la scène d'un air amusé. La jeune femme dont les cheveux brun laissaient deviner une chevelure flamboyante, égal a celle de la petite. Ses yeux se posaient avec émotion sur la petite, tout comme ceux du jeune père dont le regard inspirait respecte et fierté. Et soudain, le chaos prenait toute la place, réduisant à néant la scène gai et rayonnante de la famille. Une fenêtre venait de voler en éclat, projetant la petite fille à plusieurs mètres. La maman recula brusquement avant de se jeter sur le corps de la petite qui ne réagissait pas. Le père, lui, semblait étranger à la scène, incapable de faire quoi que ce soit sinon que de ressentir la douleur de sa famille sans pouvoir bouger de sa chaise, sans pouvoir leur porter secours... D'un bond, Maël se redressa, ses yeux grand ouvert, fixant le plafond, la sueur perlant le long de son visage. Un froid brutal avait investit la chambre, rendant l'atmosphère étouffante. Maël finit par se lever et refermer la fenêtre. Un cauchemar... Il le faisait régulièrement depuis des mois, c'était toujours la même chose : Joyce, sa fille, venait à mourir tandis que lui ne faisait rien pour éviter ça. Dans son rêve, Joyce était plus grande, elle savait parler, elle pouvait danser et rire. Maël ne la verrait jamais faire ça.

    Il finit par se rendre à la cuisine où il se servit un grand verre d'eau. Son cerveau le poussait à prendre quelque chose de plus fort mais il s'y refusait. Il ne voulait tomber plus bas que terre, il était déjà mal, il n'avait pas envie d'en rajouter. Par contre, il tira de son paquet neuf une cigarette qu'il porta à ses lèvres avant de tirer une longue bouffée. La nuit était encore bien présente sur San Francisco, même si le petit jour ne tarderait pas à faire son entrée. En s'approchant de la bée vitrée, Maël constata que la neige avait fondue mais qu'il restait quelques trace de son passage. De là où il était, il pouvait voir le fameux Golden Gate Bridge, sublime et colossale, donnant à la ville une allure princière. Finalement, le sommeil l'avait quitté pour de bon. De plus, Maël n'avait pas vraiment envie de cauchemarder à nouveau, autant se tenir éveiller plutôt que de revivre une énième fois la mort de sa petite fille.

    Il était encore tôt lorsque que Maël s'équipa de son jogging noir et d'un sweet gris, un cadeau de Lexie. En le mettant, il revit son visage, la façon qu'elle avait de lui dire que même vêtu ainsi, il était attirant à ses yeux. Chaussé d'une paire de basket sombre, Maël ferma à clé son appartement et quitta les lieux. Le vent glaciale le surpris et Maël releva son sweet jusqu'au menton. La fraicheur de la ville avait du bon : peu de gens s'aventuraient dehors à moins d'avoir une urgence ou d'être forcé d'aller travailler. Maël contourna le centre ville, courant au rythme des Cranberries. Le côte Est de la ville était de loin le plus apprécié des joggeurs, quelques courageux ayant bravés le froid pour s'accorder leur petit échappatoire quotidien. Les pas de Maël le menèrent jusqu'au Lincoln Park où la végétation permettait de s'échapper un peu de l'urbanisation en environnante. Alors que son passage préféré était hurler par Dolores O'Riordan, la chanteuse décalé du groupe, Maël ne remarqua la jeune femme devant lui. Sans le vouloir, il la percuta et celle-çi chancela dangereusement avant de garder son équilibre. « Hé! Ça t’arrive de regarder où tu vas, crétin? », Maël lui faisait dos mais avait automatiquement ôter ses écouteur avec l'intention de s'excuser. Visiblement, la joggeuse semblait hors d'elle. « Je suis dé... », mais Maël se coupa net. Devant lui lui faisait face une personne qu'il connaissait, où plutôt qu'il avait connut il y avait quelques temps de ça. Quelques temps qui lui semblait une éternité, voir même une autre vie. « Constance ? », il posa la question tout en sachant la réponse. Si ce n'était pas elle, alors c'était sa jumelle ou une cousine très ressemblante, mais autant qu'il le sache, ce n'était pas le cas.
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Anonymous
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Dim 19 Fév - 23:38

MAËL ─ « What the hell are you doing here? » 29crhpe
Everything happens for a reason, don't you think?


Comme ma mère me le répétais sans cesse, je m’énervais beaucoup trop vite. La patience, ce n’était définitivement pas mon truc. C’était aussi pour cela que j’avais choisi la course, pour canaliser toute cette colère; sans ça, croyez moi, je me serais déjà explosé les phalanges sur le premier mur en béton que j’aurais croisé. La contrôle de cette colère était plutôt bien partit avant qu’un idiot me rentre dedans et manque de me mettre à terre. Ça pouvait certes arriver, mais sérieusement, qu’est-ce que ce mec regardais ou à quoi pouvait-il penser pour me percuter d’une telle force? A croire que j’étais transparente ou quelque chose comme ça. Quand le coureur, qui, jusqu’à lors me faisait dos se tourna, j’ai crus que j’allais faire une arrêt cardiaque ou je ne sais quoi sur place. Ce visage, je le connaissais, ou plutôt je l’avais connu, plutôt bien d’ailleurs. Je l’avais côtoyé dans le passé que je me tuais à cacher au monde entier. J’avais certes entendu sa question mais je me contentais de le fixer hébétée. J’étais incapable de faire autre chose. Après plusieurs secondes de silences plutôt embarrassantes, je secouais légèrement la tête afin de m’éclaircir les idées.

«Maël? Qu’est-ce… qu’est-ce que tu fais ici?»

Question stupide mais fondée. Il devait vivre à San Francisco ou quelque chose dans le genre mais comprenez-moi, vu la manière dont il a disparu la dernière fois que je l‘ai vu, je ne pensais jamais le revoir à nouveau. Le revoir ne me laissais pas indifférente. Loin de là. Ça me remuait carrément les tripes je devais l’avouer. Les moments que nous avions pu passés ensemble autrefois étaient inoubliables, c’était presque douloureux d’y repenser. Je m’y étais attachée à ce type, même si j’y étais formellement interdite. Contrairement à mes habitudes, j’avais baissé ma garde assez rapidement quand je l’avais rencontré. A l’époque, nous partagions le même but : s’entretuer. Seulement, ça ne s’était pas finit dans un bain de sang… plutôt le contraire. Je finis par croiser les bras sur ma poitrine tout en continuant de l’observer intriguée. J’aurais voulu lui demandé où il était passé toutes ses années et que lui avais-je fait pour me réveiller un matin dans un lit complètement désert mais j’étais beaucoup trop ahurie pour ça. Les explications seraient donc pour plus tard.

«Je veux dire… Wahou, je ne m’attendais pas à te croiser ici.»

C’était le cas de le dire, je ne m’attendais pas à le croiser à San Francisco et encore moins dans un parc par temps de pluie et en plus, en train de faire un jogging. Maël était un des garçons les plus sportif que j’avais pu côtoyer, certes, mais si mes souvenirs étaient bons, le jogging n’avait pas toujours était son truc au point qu’il refusait catégoriquement de m’accompagner quand, autrefois, l’envie me prenait de vouloir me défouler. La situation n’avait aucun sens. Je me serais crus dans la quatrième dimension ou je ne sais quoi. C’était la deuxième personne qui resurgissait ainsi de mon passé en quelque semaines. Peut-être que finalement, c’était vrai, peut-être que le passé finit toujours par nous rattraper.

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Anonymous
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Ven 24 Fév - 17:40

    La vie était donc faite de surprises. Celle-çi était de taille. Cela faisait un moment que Maël n'attendait plus grand chose de la vie. Aussi loin que remontait ses souvenirs, il ne se rappelait pas un instant heureux où cela avait duré. La vie avait était dure avec lui et elle était là pour le lui rappeler chaque jours. Se lever chaque matin était déjà un cadeau lorsqu'on avait vécus la même vie que Maël Sanchez. Pouvoir boire un café en terrasse, pouvoir aller nager dans un lac sans avoir peur que quelqu'un ne vous noie, prendre son volant la musique à fond sans avoir peur qu'une voiture blindé vous fonce dessus... C'était ça les petits privilèges que Maël connaissait. Ça, et rien d'autre. Il avait connut le bonheur et cela était partit en fumée, comme tout le reste. Il avait touché l'espoir d'une vie meilleure avant que tout ne dérape et que ses démons le pourchasse. Alors pouvoir juste aller courir, se vider la tête d'un trop plein de mauvais souvenirs, c'était un soit déjà un grand pas. C'était jouir d'une liberté physique, sentir ses muscles se contracter à chacun de ses pas, sentir l'air frais sur ses joues... Mais mentalement, c'était une belle prison qui c'était formé dans l'esprit de Maël. C'était une cage enfermant ses plus grandes peur, ses cauchemars et toutes les images qui le hantes depuis tellement longtemps. Oui, la vie n'avait plus le même gout. Elle n'était pas aussi belle que dans les yeux des gens que Maël côtoyait. Ils semblaient tous croire en quelque chose mais lui, ne croyait plus en rien.

    « Maël? Qu’est-ce… qu’est-ce que tu fais ici ? », lui demanda t'elle enfin après une longue minute de silence. Maël avait stoppé son geste et lui faisait face, une expression neutre sur le visage. Ses écouteurs pendaient mollement de part et d'autre de son visage, laissant la musique hurler à travers eux. Maël ne savait pas quelle attitude à adopter, alors il il leva les mains au ciel en signe de surprise. Que faire d'autre ? Elle semblait toute aussi chamboulé que lui de le revoir. « Je veux dire… Wahou, je ne m’attendais pas à te croiser ici », rajouta t'elle à son intention. Le temps semblait suspendu, plus rien ne semblait vivre près d'eux. Elle ne semblait pas être sur la défensive, voir même agacé, non. Constance avait une allure détendu et dans ses yeux, Maël put presque lire une certaine envie, une fièvre intérieur, comme un signe positif de les avoir réunis à nouveau. « Moi non plus... », avoua t'il en lui faisant un léger sourire en coin. Il fixait son visage, comme si il avait peur d'y trouver une quelconque cicatrice, un reste d'une vie qui l'avait bousillé, elle aussi. Mais son visage était identique au souvenir qu'il en gardait. Peut être était-elle plus ouverte, moins sur la défensive. Ses yeux semblaient moins méfiants qu'autrefois même si tout son corps était tendu à cet instant, un vieux réflexe certainement. Était-elle toujours en service ? Ou pire...et si elle était là pour l’exécuter ? Soudain, une sueur froide envahi Maël et il se contracta. Il jeta un bref regard sur elle et ne distingua aucune arme, rien qui laissait prévoir une attaque surprise. Autour d'eux, il y avait trop de témoin. Rassuré, il soupira légèrement, un peu honteux d'avoir imaginé pareil scénario. « Ta nouvelle couleur te vas très bien », dit-il, amusé. Dans le temps, elle avait les cheveux plus clair, moins flamboyant. Là, elle avait une allure plus sauvage, plus attrayante pour tout dire. Soudain, un éclair zébra le ciel et un vent frais balaya les quelques papiers présent dans le parc. « Je crois qu'il va pleuvoir...On devrait se mettre à l'abris », sans rien ajouter d'autre, il lui tendis la main, dans l'espoir qu'elle lui prenne et le suive, peu importé où. Un autre éclair éclata et la pluie tomba soudainement, rendant la ciel d'un gris de jais.



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Lun 2 Avr - 20:06

MAËL ─ « What the hell are you doing here? » 29crhpe
Everything happens for a reason, don't you think?


Dans le passé, et jusqu’à présent aux dernières nouvelles, on m’avait souvent catalogué d’antipathique, d’inaccessible voir même de paranoïaque. Je ne laissais jamais les gens m’approcher et j’avais grandis dans l’idée de ne jamais baissé ma garde. Sauf qu’avec Maël, à l’époque, ça avait été complètement différent. Il m’avait cerné avant même que j’eus le temps de dégainer mon arme et moi, je manquais d’expérience pour tout ce qui était manipulation psychologique mais je m‘étais débrouillée. J’étais parvenue à lui résister quelque temps avant de céder. Il m’avait plus dès la première minute et je ne cessais de retarder l’échéance, le moment ou je devais lui loger une balle entre les deux yeux. Je l’aimais, je l’admirais et le respectais, j’avais compromis une mission, j’avais risqué ma carrière pour ses beaux yeux. C’était ce quelqu’un avec ce truc. Il m’a fait découvrir des choses que je ne connaissais pas à l’époque et m’a ouvert les yeux sur beaucoup de trucs. Beaucoup plus que mes parents ou les gens que j’avais pu côtoyer auparavant. Il était différent. Mure et passionnant. J’aurai pu rester éveillée des heures à l’écouter parler, Maël avait cette influence inexplicable sur moi et parfois, il m’arrivait de penser à lui. Certains jours, il arrivait même à me manquer.

Maël était toujours planté face à moi, immobile tel une statue de cire du musée de Madame Tussauds. Ses traits étaient toujours aussi beaux. Limite irréels, à croire qu’on l’avait dessiné ou quelque chose comme ça. L’expression de neutralité qu’il conservait m’inquiétais quelque peu. Peut-être que ces retrouvailles n’avait pas sur lui l’effet escompté. Ça avait peut-être été la raison de son départ à l’époque. Après quelque secondes de silence, il finit par me répondre, accompagnant ses paroles de son légendaire sourire en coin. Sourire pour lequel je me serais damnée à l’époque. La minute d’après, ses traits se redirent et son regard se fit instantanément plus méfiant, j’eus un geste de recul avant de comprendre la raison de ce changement de comportement soudain puis baissa la tête avant de rire légèrement et de relever mon visage vers lui.

«C’est loin derrière moi tout ça… J’ai arrêté. J’ai finis par raccrocher ma combinaison de justicière masquée et je suis enfin rentée dans le moule de la normalité.»

Je ris seule à mon semblant de plaisanterie avant de remettre en place une mèche de mes cheveux que le vent avait finit par ramener sur mon visage. Quand je me retrouvais face à lui, c’était toujours la même chose. Je perdais mes moyens, mes mains devenaient moites et j’agissais en collégienne devant le quarter back du lycée. Je me tus avant de baisser les yeux et d’esquisser un léger sourire et de répondre doucement à son compliment.

«Merci… Il parait que les gens me préfèrent en rousse. Ça semble vrai.»

Je finis par relever la tête et me mis de nouveau à examiner son visage à la recherche du moindre changement, du moindre rictus. Rien de particulier ne retenu mon attention mis à part sa mine exténuée. Sa main se tendis alors devant moi me coupant dans ma contemplation et sans discuter, je la saisis. Le contact de sa peau contre la mienne était toujours aussi rassurant et ramenaient à la vie une nouvelle vague de souvenirs. Un éclair jaillit du ciel dans un grondement sourd ce qui provoqua chez moi un petit sursaut. Quasi instantanément, une pluie drue se mis à tomber, fouettant mon visage et m’obligeant à battre des cils afin de chasser les gouttes de ma vue. Je fis un demi tour sur moi-même et aperçu au loin, un kiosque au milieu du parc. Endroit où nous pourrions nous réfugier. Je resserrais la main de Maël dans la mienne puis leva mon regard vers lui en esquissant un sourire en coin amplis de malice.

«J’espère que tu n’as rien contre une petite course?»

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Mer 25 Avr - 10:09

    Le temps pouvait bien s'aretter, là, tout de suite. Constance se tenait là, les cheveux attaché comme autrefois, le regard bien en face, déterminé. Sa silhouette longiligne à en crever, son visage de porcelaine auburn cachant un lourd passé. Tout était réunis pour qu'ils se retrouvent propulser quelques années en arrière. A l'époque, tout était différent. Constance ne lui aurait pas adressé la parole aussi simplement, elle ne lui aurait probablement répondu. Aux aguets, elle se serait méfié immédiatement de lui, cherchant en lui une faille quelconque pour l'utiliser plus tard. Quand à Maël, il l'aurait observé à la dérobée, aurait jugé chaque détails de son corps jusqu'à s'en faire mal à la tête. Ils se seraient probablement tourné autour comme deux chiens protégeant le même territoire. Elle aurait attaqué, il aurait riposté. L'un aurait eut le dessus sur l'autre, non serait étendu sur le sol. Cela n'avait rien de réjouissant, rien de tout ça n'était normal dans un monde comme celui-çi. Mais pour eux, cette vieille habitude faisait partis d’eux, bien ancré dans leur gènes comme une marque au fer rouge. L'habitude de se sentir en danger, la sensation d'être constamment sur ces gardes et devoir défendre sa vie, à n'importe quel prix. C'est ce qu'ils avaient été même si, dans le fond, ils se seraient probablement toujours. Comment revenir aux anciens usages lorsque toute votre vie a été rythmé par celle de vos supérieurs ? Vous dressant comme des chiens pour le combat, vous interdisant de prendre une pause lorsque vos nerfs sont à vifs, réduisant tout espoir pour vous de vivre un jour une existence normale ...

    « C’est loin derrière moi tout ça… J’ai arrêté. J’ai finis par raccrocher ma combinaison de justicière masquée et je suis enfin rentée dans le moule de la normalité. », lui dit-elle, comme si elle avait perçu son ressentiment. Il pouvait mieux observer son visage maintenant qu'elle avait relevé le menton. Son teint était toujours aussi foncé qu'autrefois même si il semblait plus serein. Justicière ... Un surnom qui n'avait pas vraiment sa place dans le vocabulaire de Maël. Pour lui, un justicier faisait le bien, était au service de la population sans jamais chercher à se sauver soit même. Maël n'en n'était pas un et Constance non plus. Ils avaient tous deux faient des choses qu'ils regretteraient probablement toute leur vie, tuer des gens sans savoir pourquoi. Bref, Maël avait mis ses services au sein d'une société qui se foutait pas mal de défendre le peuple mais qui agissait plutôt pour ses propres besoins. Alors elle avait cessé, elle aussi ... Cette révélation fit sourire Maël. Après tout, ne plus être dans le circuit était certainement la meilleure chose qui leur soit arrivé depuis. Finalement, Maël la complimenta sur sa couleur. C'était tout Constance ça, toujours en pleine mutation, jamais la même plus d'un mois d'affilé. Déjà à l'époque, il était fasciné par son aisance à changer de visage en une fraction de seconde, passant de la blonde incendiaire à la brunette réservé et timide. « Merci… Il parait que les gens me préfèrent en rousse. Ça semble vrai. » Pourtant, Maël appréciait ce qu'elle avait aujourd'hui parce que cela était différent de la dernière fois qu'il l'avait vu. Elle était presque souriante dans ce cadre luxuriant et nuancé.

    Un éclair passa alors au dessus de leur tête. Si les rares personnes autour d’eux semblaient terrorisés, Maël et Constance prirent le temps de se consulter, comme amusé par cet élément de retrouvailles involontaire. Maël lui tendis alors la main, comme un vieux reflex, comme quelque chose qu'il ne partageait qu'avec elle. Avec simplicité, Constance lui attrapa et leur doigts se mélèrent, ne faisant plus qu'un. Et soudain, un sourire nouveau s'afficha sur le visage de la jeune femme, comme un message. Il suivit son regard et aperçu, au loin, un abris potentiel pour attendre la fin du déluge. « J’espère que tu n’as rien contre une petite course ? », lui lança comme un défi. Amusé mais aussi toujours compétiteur dans l'âme, Maël serra à nouveau sa main, en guise de coup de départ. D'un même bond, ils s'élancèrent jusqu'au kiosque, raflant le gouttes pluie comme un rideau invisible. L'humidité gonflait les poumons de Maël mais celui-çi s'en foutait. Le tonnerre grondait toujours autant ce qui poussa les deux jeunes gens à accélérer leur course, passant comme des bombes à travers le parc. Finalement, ils arrivèrent sous le kiosque et leur respiration se mirent à fonctionne normalement en un temps record. « J'vois que tu n'as rien perdu de ton sprint légendaire ... », commença t'il tout en l'observant s'étirer. Gracieuse, elle regardait tomber la pluie, rendant ce spectacle plus beau que jamais. « Quand a tu aretté ? », demanda t'il alors, brisant le silence qui venait de s'instaurer entre eux.
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