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Anonymous
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Dim 22 Jan - 0:30

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Kahina & Domenico

Kahina avait toujours adoré New York de par son atmosphère vivante à tout moment du jour et de la nuit. D’ailleurs, ce soir ne faisait pas exception. La ville semblait toujours aussi vivante et ça faisait du bien à la blondinette de changer d’air un peu. La journée avait été longue, émouvante mais aussi magnifique. Elle s’était éveillée à New York pour être demoiselle d’honneur au mariage de son meilleur ami et avait passé la journée à s’occuper de quelques préparatifs. Ça faisait changement de sa routine habituelle. Ce soir, elle s’était préparée pour aller souper à l’hôtel avec tous les invités du mariage ainsi que pour aller fêter par la suite dans les bars de la ville qui ne dort jamais. Elle avait enfilée une jupe crayon et une camisole à paillettes ainsi qu’un blazer noir comme veste. Elle avait aussi des bas-collants et des talons hauts Jimmy Choo aux pieds. Elle avait pratiquement fini de se préparer lorsqu’elle vu sur Facebook – le fameux facebook – que Domenico, vraisemblablement déjà saoul, traînait dans Times Square, visiblement égaré. Elle avait donc proposé d’y aller et la voilà déjà, enfilant son manteau, prenant son sac à l’envolée et quittant sa chambre d’hôtel direction Times Square qui était à deux coins de rues de l’hôtel où elle séjournait. Elle prit l’ascenseur et sortit finalement par le rez-de-chaussée. À pas rapides, elle se rendit en cinq minutes à Times Square. Maintenant, le but était de trouver Domenico qui n’avait pas de téléphone sur lui et qui traînait parmi ces milliers de touristes. Elle traversa la rue question de se rendre au centre de Times Square où elle aurait une vue d’ensemble sur l’endroit et y vit rapidement Domenico, tournant sur lui-même. Soulagée de l’avoir trouvé, elle alla à sa rencontre. « Dom! » Il sentait l’alcool à plein nez et il était à peine dix-huit heures. « Tu as visiblement légèrement trop bu… La question qu’elle se posait maintenant était s’il serait capable de marcher les deux coins de rue pour se rendre à l’hôtel sans tomber, de même que s’il serait capable d’ingérer quoi que ce soit au souper sans tout vider par la suite…
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Anonymous
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Dim 22 Jan - 1:39

    Le mariage avait été génial. En vérité, c'était le premier mariage auquel j'assistais de toute ma vie. On avait tous une idée plus ou moins préconçue sur le déroulement du mariage souvent façonnée par le cinéma, la littérature ou la télévision. Néanmoins, là, assister à un mariage - gai à part de ça - était une autre paire de manche que ce qu'il avait entendu dire. La cérémonie avait été spectaculaire et le moment, chargé d'émotions. Je ne pouvais pas dire que j'étais quelqu'un qui se laissait facilement émouvoir, mais là, j'avais été touché. Peut-être était-ce par ce geste de fidélité absolue que l'un et l'autre se promettait ou était-ce l'accomplissement de ce en quoi j'avais toujours cru qui naissait sous mes yeux? Peu importe, cela avait réussi à m'ébranler.

    Vint ensuite la soirée. J'étais très enthousiaste de revoir tous mes amis de San Francisco que je n'avais pas vu depuis les vacances de Noël. Ils m'avaient beaucoup manqué et nous en avions long à rattraper bien que, toujours fidèle à moi-même, je fus économe dans chaque de mes paroles. Entre temps, je jetais quelques coups d'oeil furtifs à Denver. Des questions me submergèrent: le mariage, s'il fallait que ça nous arrive, comment ferions-nous? C'était une question banale, mais pour moi, le mariage, c'était un engagement sérieux. J'avais gardé ce côté spirituel de mon enfance en Équateur. C'était un serment solennel et sans pardon. Vu que je n'étais pas un partisan du divorce, je préférais attendre le bon moment, la bonne pour faire le grand saut.

    Étrangement, je me demandais si Denver avait cet espoir en moi. Bien que je ne fuyais pas l'engagement, je n'étais pas prêt à faire ce genre de saut maintenant. J'allais retourner aux études, je vivais de façon précaire...bref les conditions étaient mauvaises pour un mariage. Toutefois, les derniers statuts Facebook de Denver n'avaient pas aidé à me rassurer. Je voulais être à la hauteur, mais franchement, je ne voulais pas tout précipiter non plus. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'alcool devint rapidement une bonne amie, pour que j'arrête de penser à ce genre de truc.

    Le truc fut tellement efficace que j'eus un énorme blackout m'amenant tout droit au Time Square. Dès que j'en pris conscience, j'étais dépourvu de moyens de me sortir de la misère. Facebook - encore lui - fut le seul à me sortir du pétrin. Grâce à lui, on m'envoya un ange: Kahina. D'ailleurs, je la voyais venir vers moi. Plus ou moins clairement.

    - Kahina, bafouillai-je en fourrant ma tête dans son cou, tu me sors toujours du pétrin. Je te fais un chèque pour cet élan de générosité?

    Du même coup, je m'appuyais sur elle. Les flics devenaient de moins en moins un soucis pour moi.
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Dim 22 Jan - 2:12

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Kahina & Domenico

D’aussi loin qu’elle se rappelle, Kahina n’avait jamais totalement crue en l’amour. Elle savait ce que c’était mais elle ne croyait pas en un amour durable (du moins, pour elle). Elle avait aimé Domenico pendant tellement longtemps et ça l’avait tellement fait souffrir, le laisser, qu’elle avait longtemps refusé d’y croire de nouveau. Puis vint ce fameux Alejandro. Il était merveilleux, parfait même. Mais Kahina savait qu’il ne serait jamais son mari. Elle n’osait pas le lui dire, parce qu’elle l’aimait vraiment. Mais au fond d’elle, elle savait qu’il y en aurait d’autres. Qu’il ne serait pas l’unique. Elle n’en avait jamais vraiment parlé à personne. Elle l’avait laissé transparaître quelques fois mais sans plus. C’est à son centre qu’elle se rendit compte qu’être éloignée de lui ne lui faisait pas si mal que ça. Et c’est là que la confusion s’était emprise d’elle. Si elle ne se voyait pas vivre sans lui, alors pourquoi était-ce si facile d’être loin? Puis elle avait chassé cette idée de sa tête et s’était raisonnée à vivre au moment présent. Ça allait bien. Il l’avait accompagné au mariage de son meilleur ami aujourd’hui, elle qui était demoiselle d’honneur. Il avait été merveilleux. Comme toujours. La journée aussi l’avait été d’ailleurs et Kahina en avait profité. Après tout ce qui s’était passé durant la dernière année, c’était plaisant vivre de petits moments de bonheur de ce genre.

Bref, présentement elle était à Times Square et Domenico se maintenait debout que par l’aide de Kahina. Elle commençait à regretter de ne pas avoir pris le temps de changer de souliers. « Kahina… Tu me sors toujours du pétrin. Je te fais un chèque pour cet élan de générosité? » La jeune femme rigola aux dires de Domenico. Oui, elle le sortait pratiquement toujours du pétrin. Elle avait toujours été ainsi avec lui, depuis leur plus tendre enfance. Kahina ressentait toujours ce besoin de venir en aide à Domenico, de l’encourager dans tout ce qu’il entreprenait, de le soutenir à travers toutes les épreuves que la vie lui lançait. Elle était en fait toujours là. « Arrête, j’ai pas besoin de chèques pour t’aider. En revanche, une raison appropriée à ton état lamentable à une heure si hâtive serait appréciée! » Après tout, ce n’était pas techniquement le genre de Domenico de boire jusqu’à perdre la carte à dix-huit heures à peine. La jeune femme regarda autour d’elle, les passants étaient toujours nombreux. Bon, Domenico marcherait. Comme ça, s’il avait à – enfin vous voyez – il serait à l’extérieur et non pas dans un taxi. Kahina passa donc son bras sous celui de Dom’ pour le soutenir. « Aller, viens. Il faut se rendre à l’hôtel pour le souper. Et les policiers ne cessent de te dévisager. Une contravention ne terminerait pas très bien ta journée! » Elle commença donc à avancer et à traverser le boulevard Broadway, dans le but de rejoindre 7th avenue au final, pour se rendre du côté de Times Square menant à l’hôtel où tout le monde – incluant Denver et Alejandro – devait les attendre.
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Dim 22 Jan - 4:08

    J'ai toujours aimé New York. En fait, si cela n'avait pas été pour la proximité avec mes parents, j'aurais probablement choisi d'aller étudier là-bas plutôt qu'à Los Angeles auparavant. Cette cité cosmopolite qui ne dormait jamais m'attirait plus que tout. À vrai dire, j'avais l'impression ici que peu importe d'où tu venais, les gens t'appréciaient tel que tu étais. Bien que la Californie soit un état très ouvert, jamais je ne trouvais une ambiance comparable à celle de New York. Si c'était à recommencer, je m'y serais probablement installé. Maintenant, il y avait trop de choses qui me retenaient sur la cote ouest: ma famille, mes amis, ma petite amie, mon boulot... Et puis, je détestais l'hiver, le froid, en toute vérité donc le climat là-bas me convenait beaucoup. Néanmoins, à chaque fois que je visite New York, cela ne m'empêche pas d'apprécier mon séjour et ce, toute saison confondue.

    La tête tournant un tantinet, je m'accrochais au bras de Kahina pendant qu'elle me ramenait tranquillement vers l'hôtel qui n'était pas très loin. Au départ, j'étais censé loger dans un motel de basse classe vu l'état critique de mon compte de banque, mais j'avais oublié que Robbyn et Yuri s'étaient chargé de prendre une chambre pour tous leurs invités dans l'hôtel où fut célébré leur mariage. C'était une bonne nouvelle considérant que je voulais être le plus présent possible avec les autres. Pas nécessairement par volonté d'y être, mais dans celle de plaire à Kahina ou à Denver.

    Alors que nous marchions tranquillement vers le bercail, Kahina refusa mon offre, mais m'autorisa plutôt à me demander la raison de mon piètre état. Je soupirais. Entre elle et moi, il n'y avait aucun sujet tabou. Je ne répondis pas immédiatement. Je tentais de réfléchir à une façon correcte de le dire vu mon état. Sans succès.

    - J'ai vu ce mariage...et je...je...

    Je fermais momentanément mes yeux puisque les lumières des buildings me donnaient un de ses maux de tête.

    -... et je l'ai vu elle. Je ne suis pas prêt Kahina.

    Le bruit des talons de ma meilleure amie sur le trottoir, pour une raison particulière, accentua mon mal et je ne pus m'empêcher de vomir sur le bord du trottoir.
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Anonymous
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Dim 22 Jan - 4:50

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Kahina & Domenico

La journée avait été émouvante pour tout le monde. Kahina avait adoré voir son meilleur ami se marier finalement à l’homme qu’il aimait. Ça la poussait à voir que l’amour véritable existait du moins pour les autres. Ils étaient magnifiques ensemble et elle aimait savoir que Robbyn était avec quelqu’un de merveilleux, Blythe. Ces deux-là vont tellement bien ensemble, à l’avis de Kahina, que le mariage était fait pour arriver. Bref, après le mariage, il y eut un moment de répit avant le repas à l’hôtel avec tous les invités. Kahina était pratiquement sur son départ pour le souper lorsqu’elle vit le message sur facebook de Domenico, visiblement très saoul. Elle avait donc décidé d’aller le chercher. Après tout, ce serait plus plaisant pour lui si c’était quelqu’un avec qui il s’entend visiblement bien qui vienne le chercher. En moins de deux, elle s’y était rendue, à pieds puisque Times Square était très près de l’hôtel en question où séjournaient tous les invités. Après l’avoir finalement trouvé, elle ne se gêna point pour lui demander la raison de son état pitoyable pour cette heure. « J’ai vu ce mariage… et je… je… et je l’ai vu elle. Je ne suis pas prêt Kahina » Il était vrai que Denver avait beaucoup parlé des mariages ces derniers temps et Kahina comprit assez vite à quel point ça avait dû effrayer son meilleur ami. Domenico et elle n’avait jamais été des fanatiques de mariages. Quand ils étaient jeunes, les autres enfants parlaient déjà de se marier et leur demandait fréquemment s’ils se marieraient quand ils seraient grands. Domenico et Kahina ne répondaient jamais. Ils ne savaient pas, ils n’aimaient pas prévoir et une chance, parce que la tournure des évènements fut tout autre. Encore aujourd’hui, leur comportement face au mariage se sentait. Alejandro avait parlé à Kahina de mariage et celle-ci avait fui la conversation. Elle avait eu peur qu’il ne la demande en mariage et avait eu peur de devoir lui dire non. Elle ne croyait pas se marier un jour, ou alors elle serait vraiment certaine de ses sentiments à long terme. Et Domenico était comme elle. La blondinette s’en allait lui répondre lorsqu’il vomit sur le trottoir. Un soupir sortit de la bouche de la demoiselle, en partie soulagée de ne pas avoir reçu le tout sur ses souliers. Elle lâcha Domenico un instant pour fouiller dans son sac et y trouver des mouchoirs. Elle lui en tendit trois, question qu’il s’essuie la bouche. « C’est pour ça que tu t’es mis dans un piètre état? Et n’as-tu pas essayé de parler à Denver que ça te faisait peur? Peut-être croit-elle que tu es prêt à t’engager… » Kahina ne savait pas ce que Denver pensait, elle la connaissait bien mais n’était pas encore télépathe et ne pouvait pas savoir si elle songeait réellement au mariage avec Domenico ou si elle ne faisait que parler pour parler. En tout cas, ça avait eu tout un effet sur le jeune latino. Kahina repassa son bras sous celui de Domenico, qui venait de se remettre de son petit évènement, pour se remettre à marcher en lui évitant une chute fort probable. « L’alcool n’est jamais la solution. Mais je comprends ce que tu peux ressentir. Ne te met pas de pression par rapport au mariage. Ça viendra naturellement quand ce sera le temps. » Comme pour elle avec quelqu'un, un de ces jours.
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Dim 22 Jan - 6:39

    Déjà après avoir régurgité les petits fours et le champagne que j'avais englouti, je me sentais beaucoup mieux. J'avais déjà été plus ivre que ça. Heureusement que je n'avais pas défoncé une limite peu acceptable, même si techniquement, ce n'était pas mieux. Le fait aussi que je me sois ouvert à Kahina devait avoir contribué à cet effet de libération, de l'apaisement de mon état. Naturellement, je n'étais le type de mec à m'ouvrir aisément. D'ailleurs, c'était plutôt le contraire: j'étais une huître. Toutefois, chaque règle avait son exception: Kahina était la mienne. Elle semblait toujours avoir les mots justes, ceux qui me remettaient sur le droit chemin. Elle agissait exactement comme moi je faisais avec les autres. J'appréciais, car moi, il me semblait que je me trouvais incapable de me raisonner moi-même. Le casse-temps de bien des gens j'imagine...

    J'attrapais le mouchoir de la blondinette et m'essuyais le coin de la lèvre. J'aimais mieux ne pas m'imaginer ce qui serait arrivé si elle serait arrivée en retard et que les flics m'auraient pris sur le fait. Pour une fois, j'avais été chanceux. Heureusement. Au même moment, Kahina me demanda alors si je lui en avais glissé un mot. En fait, je n'avais simplement pas osé aborder la question avec elle, car ce questionnement ne m'avait saisi qu'aujourd'hui même. De plus, je ne voulais mettre un sujet délicat sur la table alors que nous étions ici pour célébrer. Bien entendu, vu que j'extériorise très peu mes sentiments, j'avais trouvé un moyen peu efficace pour les ravaler. Et le résultat, vous le connaissez.

    - Ce n'était pas le moment d'aborder la question, argumentai-je. Avec le mariage, mes retrouvailles avec mes potes de San Francisco et tout, je ne voulais pas gâcher le moment. Peut-être que je m'en fais pour rien...

    Inévitablement, mes pensées vaguèrent sur mes projets futurs qui m'attendaient au pas de la porte. Maintenant que tout semblait réglé, j'avais une certaine crainte de me mettre en route vers ce futur. Non pas par paresse ou par manque d'immaturité - bien au contraire. J'avais toutefois le fantôme du passé qui flottait au-dessus ma tête.

    - Kahina, ces temps-ci, on dirait que je n'arrête pas de déconner. Y a eu le mois de novembre, puis maintenant... Ma vie n'a jamais été aussi bonne et belle, mais là, plus ça va, plus je sens que je n'agis jamais comme il le faut. Avec mon retour aux études, je ne sais pas, je ne veux pas faire de conneries, or je sens que ça sera inévitable.

    Je pris une pause.

    - On dirait que je m'autosabotte. Je vois que ça va bien, mais je laisse ma peur de perdre ceux que j'aime me submerger et là, j'agis en con. Au final, parce que je me laisse envahir par cette peur, j'arrive au même résultat, mais par ma faute.

    Je soupirais et eus un léger sourire voyant qu'elle était à côté de moi.

    - Pour la question du mariage, je n'ai pas peur de l'engagement, mais j'ai 21 ans bon sang! Tellement de choses peuvent arriver d'ici là et je veux attendre. Ce n'est pas le bon moment. Et je ne veux pas qu'une précipitation des choses force un divorce. Je suis tellement contre ça.

    Je savais à quelque part qu'elle me comprenait.

    [HJ: J'ai débordé un peu. Ne te sens pas obligé d'en faire autant. Ça me va comme ça Wink]
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Dim 22 Jan - 16:27

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Kahina & Domenico

Domenico semblait se sentir mieux, après avoir tout sortit sur la 7th avenue de Times Square. Il semblait avoir repris sur lui-même quelque peu. Lui expliquant d’ailleurs pourquoi il avait fait l’imbécile en buvant autant. La jeune femme ne fut pas tellement surprise par ses dires. Au premier abord, certes. Elle n’aurait jamais songé que le mariage puisse lui faire un si grand effet, mais ensuite, tout devenait clair. Elle vivait passablement le même scénario avec Alejandro. Lui, il se voyait pour toujours avec elle. Pour sa part, elle, elle ne voulait pas s’engager. Quelque chose par rapport au mariage lui faisait peur : l’impossibilité de vivre autre chose. En fait, cette impossibilité était bien quand tu étais certain de tes sentiments et que tu aimais réellement ta deuxième moitié – comme pour Robbyn et Blythe – mais pour Kahina, c’était effrayant. Elle n’était pas convaincue qu’Alejandro était l’homme de sa vie et n’avait certes pas envie d’être fiancée, encore moins mariée. C’était beaucoup moins dur se quitter quand on était seulement en couple que mariés, non? « Ce n'était pas le moment d'aborder la question. Avec le mariage, mes retrouvailles avec mes potes de San Francisco et tout, je ne voulais pas gâcher le moment. Peut-être que je m'en fais pour rien... » Il venait évident que Domenico se cherchait un quelconque moyen d’éviter de discuter de ce sujet avec Denver, de faire comme si rien n’était, de boire sa peur infinie de l’engagement à 21 ans. « Si tu le vois ainsi, ce ne sera jamais le bon moment. » Elle ne savait pas s’il s’en faisait pour rien ou pas, et elle ne se voyait certes pas sonder Denver dans le but de savoir si oui ou non elle songeait sincèrement au mariage. « Tu ne sauras jamais si ce n’est rien si tu ne lui en parles pas. » C’était tout ce que Kahina avait trouvé à lui répondre, sachant très bien que lui-seul pouvait savoir si Denver était complètement sérieuse lorsqu’elle parlait de mariage, ou non. Il était vrai qu’à 21 ans, se marier n’était pas dans les priorités de Domenico. Kahina le savait bien, car ce n’était pas dans les siennes non plus. Elle aimait bien Alejandro, mais elle ne voulait pas s’engager avec lui. Il était policier, elle se sentait en sécurité avec lui et en quelque sorte, ils se ressemblaient sur plusieurs points. Mais elle ne savait pas. Elle ne saurait peut-être jamais. « Kahina, ces temps-ci, on dirait que je n'arrête pas de déconner. Y a eu le mois de novembre, puis maintenant... Ma vie n'a jamais été aussi bonne et belle, mais là, plus ça va, plus je sens que je n'agis jamais comme il le faut. Avec mon retour aux études, je ne sais pas, je ne veux pas faire de conneries, or je sens que ça sera inévitable. On dirait que je m'autosabotte. Je vois que ça va bien, mais je laisse ma peur de perdre ceux que j'aime me submerger et là, j'agis en con. Au final, parce que je me laisse envahir par cette peur, j'arrive au même résultat, mais par ma faute. » Domenico avait l’impression de tout foutre en l’air, tout le temps. Mais ce n’était pas le cas, Kahina le savait. Denver l’aimait énormément malgré les conneries qu’il pouvait faire et en quelque sorte, personne n’est parfait alors c’est tellement mieux quelqu’un qui déconne à quelques moments. « Ton retour aux études, une connerie? Dom’, on parle de ton avenir là! T’instruire et avoir un métier ne fera jamais parti des conneries que tu puisses faire. C’est d’ailleurs la meilleure décision que tu as pris! On a tous peur de l’amour, de perdre ceux que l’on aime. Moi inclus, j’ai peur. Et tu ne peux pas changer ce sentiment, il faut que tu apprennes à vivre avec. Ce n’est pas ta faute. Cesse de tout mettre sur ton dos. » Il avait cette tendance à toujours se sentir fautif de tout ce qui l’entourait. Il s’était senti fautif du séjour de Kahina en centre alors qu’il n’avait rien fait. Rien du tout. Kahina avait vécu pas mal de stress et avait perdu le contrôle de sa vie suite à des évènements fâcheux. Mais depuis son retour, elle était nettement plus positive et trouvait la vie tellement plus magnifique qu’auparavant.

La jeune femme continua d’avancer dans l’avenue, bras-dessus, bras-dessous, avec Domenico dans le but de retourner à l’hôtel pour le repas. Ils étaient déjà en retard mais Robbyn et Blythe savait où ils étaient. Ils devraient arriver bientôt d’ailleurs, mais Kahina souhaitait marcher doucement pour laisser le temps à Domenico de respirer l’air frais, de marcher sans tomber – sans quoi les deux tomberaient – et de vider un peu ses émotions du moment. « Pour la question du mariage, je n'ai pas peur de l'engagement, mais j'ai 21 ans bon sang! Tellement de choses peuvent arriver d'ici là et je veux attendre. Ce n'est pas le bon moment. Et je ne veux pas qu'une précipitation des choses force un divorce. Je suis tellement contre ça. » Et il avait parfaitement raison. « Et tu n’as pas à te sentir mal pour vouloir attendre. Le mariage doit être fait quand deux personnes se voient vivre ensemble et sont prêts à s’engager et ce, pour une longue durée. Moi aussi je suis contre le divorce. Et tu vois, je comprends ton point de vue à ce sujet. » Elle le comprenait parfaitement, peut-être même plus que ce qu’il croyait, ne sachant pas qu’Alejandro agissait de la même façon ces derniers temps. Il avait tellement peur de la perdre depuis son séjour en centre…


[hj: ça va, j'étais motivée par ton dernier poste aussi Razz]
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Anonymous
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Dim 22 Jan - 17:40

    La fuite n'était jamais une solution, j'en avais parfaitement conscience. D'ailleurs, je ne pouvais pas dire que j'en étais un amateur moi-même. J'étais celui qui n'avait pas peur de dire mon opinion et ma façon de pensée même si cela pouvait blesser. J'assumais mes idées, tel étais-je ainsi fait. J'appréciais l'honnêtement, même la prônais, car s'il y a bien une chose que je ne supportais pas, c'était le mensonge. Toutefois, là, il n'était pas question de mentir ou pas à Denver. Non, c'était différent. C'était plus une clarification de nos attentes mutuelles vis-à-vis notre couple. Rien de plus. Or, cela avait le don de me stresser pour une raison qui m'échappait. J'étais prêt à tout pour lui plaire. Pas pour plaire aux autres, car je m'étais toujours foutu de l'opinion des autres, mais elle, non. Bien entendu, je ne voulais pas m'oublier dans des décisions qui ne feraient que son bonheur, mais je ne voulais pas compromettre de nouveau notre relation. Novembre avait été un mois pourri pour moi. Non seulement sur le plan amour, mais amitié. J'avais galéré et bien que tout le monde était passé à autre chose, je trimbalais encore mes remords avec moi. Je me devais d'être fort, droit et responsable. M'écarter de ce carcan m'était tout en déséquilibre. Je ne voulais pas que cela se reproduise.

    Et nous voilà, Kahina et moi qui rentrions au bercail en espérant désouler un peu. Elle, n'ayant jamais eu peur de me dire son avis sur mes histoires personnelles, me fit savoir que si j'évitais de lui en parler parce que ce n'était pas le bon, peut-être ne le serait-ce jamais. J'étais d'accord sur un point: cette conversation devait arriver un jour ou l'autre, forcément. Toutefois, j'étais content qu'elle n'ait pas lieu aujourd'hui: il était question de Yuri et Robbyn aujourd'hui et personne d'autres. Il y aurait d'autres occasions. Cependant, dans sa recommandation, je sentis qu'elle me comprenait. Comme toujours, même là, un peu trop bien.

    - Je me trompe ou il t'arrive quelque chose de plus ou moins similaire?

    Après toutes ces années, j'étais tout de même en mesure de connaître assez Kahina pour savoir si quelque chose la tracassait elle aussi. Puis, entre temps, je lui avais avoué ma crainte de perdre ceux que j'aime. Cette béquille que je traînais avec moi depuis ma tendre jeunesse. Mon amie m'assura que retourner aux études n'était pas un mauvais choix, bien au contraire. Elle me fit aussi la remarque que je voulais toujours me mettre le blâme sur les épaules alors que ce n'était pas toujours ma faute.

    - Je sais, admis-je. Cependant, maintenant que mon avenir semble bel et bien tracé, je doute. Je suis convaincu que c'est ce que je veux faire, mais je ne sais pas si c'est ce que je dois faire. Comprends-tu la nuance?

    Avec ces rues bondées de monde, c'était presque irréel que deux personnes comme nous mette notre coeur sur la table dans un endroit public. L'être humain était rempli de contradictions. J'en avais la preuve. Alors que j'évoquais mon opinion sur le mariage, Kahina opina de nouveau à mes propos. Définitivement, elle partageait le même avis à croire qu'elle vivait le même scénario que moi.

    - Je suis content que tu sois là, affirmai-je sans de véritable lien avec notre conversation. Ma vie est beaucoup en mouvement ces derniers temps. C'est bien de savoir que j'ai quelqu'un sur qui compter.

    Je lui souris.
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Anonymous
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Dim 22 Jan - 19:19

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Kahina & Domenico

« Je me trompe ou il t'arrive quelque chose de plus ou moins similaire? » Domenico devinait toujours Kahina. Il savait toujours un peu ce qui se tramait derrière sa tête, ce qui pouvait se passer dans sa vie. Il fut un moment où ces deux-là savaient même ce que l’autre pensait avant même de le dire. Ils lisaient pratiquement dans les pensées de l’autre. Certes, cet état avait diminué et désormais, ils ne faisaient que soupçonner l’autre. Mais eut un temps où ils ne faisaient qu’un. Encore une fois, il avait raison. Il avait toujours raison avec elle. Alejandro ne cessait de lui montrer des photos de mariage. Il ne cessait de lui faire des sous-entendus sur l’engagement. Il allait même jusqu’à zapper les postes de la télévision pour l’amener à des trucs sur TLC du genre de ‘Say Yes to the Dress’ ou ‘Four Weddings’. Bref, il ne cessait de faire tourner tout autour du mariage. Encore aujourd’hui, au mariage, il lui avait dit qu’un jour, ce serait à leur tour. Elle avait eue envie de crier un NON, haut et fort. Pas maintenant. Peut-être jamais. Elle n’aimait pas parler de mariage lorsqu’une des personnes concernées était elle. « Disons qu’Alejandro croit fortement au mariage. Qu’il m’aime. Et qu’il fait beaucoup trop de sous-entendus. » Elle lui en avait parlé, il avait semblé compréhensif. Mais il ne cessait de dire qu’un jour, il lui passerait la bague au doigt. Elle l’aimait, Alejandro, mais elle ne voulait pas entendre parler de mariage, d’engagement avec lui. Elle l’aimait, mais elle ne connaissait pas l’avenir. Elle ne savait pas si elle se marierait avec lui. Elle ne savait même pas si elle serait toujours avec lui dans un an. Alejandro était merveilleux. Peut-être un peu trop en fait.

« Je sais. Cependant, maintenant que mon avenir semble bel et bien tracé, je doute. Je suis convaincu que c'est ce que je veux faire, mais je ne sais pas si c'est ce que je dois faire. Comprends-tu la nuance? » Domenico voulait retourner aux études. Kahina l’encouragerait là-dedans. Il n’y avait rien de mieux dans la vie que de suivre son chemin, de se diriger dans le domaine que l’on aime. Kahina avait fait le meilleur des choix en allant en droit fiscal international. Par contre, l’université lui manquait et en décembre, elle s’était inscrite à Berkeley de nouveau pour faire une maîtrise en droit du commerce international, question de varier ses contrats. Elle adorait la fiscalité et le commerce, encore plus l’international. Et alors qu’elle souhaitait retourner aux études en automne prochain, Domenico songeait aussi à y retourner pour faire un baccalauréat. Enfin, s’était-elle dite, il va faire ce qu’il aime. « Je comprends. Mais il faut que tu fasses ce que tu VEUX faire, pas ce que tu DOIS faire. Sinon, tu ne seras jamais complètement heureux. Tu auras l’impression d’avoir raté ta vie. Si ce que tu veux faire ne correspond pas avec ce que tu te sens dans le devoir de faire, alors il y a un problème dans ta vie. Ce que tu veux et ce que tu dois faire sont toujours reliés. Ils viennent toujours ensemble. Alors s’ils diffèrent, tu as fait une erreur quelque part. » Elle pensait totalement ce qu’elle disait. Faire quelque chose que l’on souhaite passait toujours en premier, et dans ce cas, le devoir de faire autre chose devrait suivre. Si ce sont deux choses à l’opposé, il y a un problème. Quelque chose qui cloche.

Ils marchaient tous deux dans Times Square, à travers des milliers de passants, majoritairement des touristes. En fait, ils s’éloignaient peu à peu de cet endroit mythique. Ils étaient à un coin de rue de l’hôtel, Domenico marchait un peu plus droit. C’était bon signe. « Je suis content que tu sois là. Ma vie est beaucoup en mouvement ces derniers temps. C'est bien de savoir que j'ai quelqu'un sur qui compter. » Malgré son fort taux d’alcoolémie dans le sang, Domenico s’exprimait assez correctement et ça semblait lui faire le plus grand bien de parler avec Kahina. « Je serai toujours là, pour quoi que ce soit. » Elle savait aussi que ce dernier serait pratiquement toujours là pour elle. Il l’avait toujours été aussi. Certes, ils avaient eus quelques différents. Ils étaient deux têtes fortes et quand ça éclatait, ça éclatait. Mais en même temps, ils en sortaient toujours plus forts, plus unis. « On se rapproche de l’hôtel. Tu devrais y parvenir vivant! » Elle lâcha cela à la blague, évidemment. De toute façon, il n’avait pas le choix de tenir jusque-là. Elle était peut-être en forme et assez forte, elle serait incapable de traîner ce tas de muscles jusqu’à l’hôtel. Surtout avec ses talons qui lui donnaient un de ces maux de pieds présentement.


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Dim 22 Jan - 23:12

    Vrai, beaucoup de temps avait passé avant que Kahina et moi ayons de nouveau une conversation. Le coupable? Moi et ma rancune. À partir du moment où elle s'est intéressée à un autre, je voyais déjà notre amitié se mettre en péril et je ne pouvais supporter de dire au revoir à quelqu'un d'autre. Pas à cet âge. J'étais encore trop fragile. Bien entendu, elle était jeune et j'étais convaincu qu'elle n'avait pas agi pour me blesser. Même, elle m'avait déjà fait savoir que si elle aurait su ce qui aurait suivi ce choix, elle ne l'aurait pas fait. Trop peu, trop tard certains diront. N'empêche. Bien que j'ai passé beaucoup d'années sans lui reparler, lorsqu'on s'était rencontré, par hasard, à San Francisco, c'était comme si tout le temps qui nous avait éloigné n'avait représenté qu'une minute, tout au plus. Bien que je ne pouvais réciter son âme à la perfection comme je savais le faire par le passé, j'étais encore capable de la décoder, de la deviner. Je trouvais étrange qu'après tout ce temps, nous en savions encore tellement l'un sur l'autre. C'était incroyable quand on y pensait. Mais merveilleux, sans l'ombre d'un doute.

    Ainsi, j'avais découvert que je n'étais pas le seul à marcher sur des oeufs en ce qui concernait le mariage. Alejandro, le petit ami de Kahina, semblait se montrer très insistant. Pour les avoir observé quelque peu dans son bungalow au Mexique, j'avais vu à quel point il était à ses soins, comme si il craignait qu'elle parte. Jusqu'à un certain point, je pouvais le comprendre, mais je savais qu'aussi, en insistant de la sorte, il allait carrément la faire fuir. Kahina était tout de même une jeune femme indépendante. De plus, la relation qu'elle avait avec le mariage n'était pas exactement la même que celle des autres femmes de sa génération. Bref, à ce sujet, Kahina fut brève sur les intentions de son copain. Elle n'était pas du genre à étaler à ses soucis.

    - Je pense que nous sommes tous les deux mûrs pour une... je perdis mes mots quelques instants. Conversation.

    Je pensais avoir repris du poil de la bête, mais j'avais encore cette impression d'étourdissement. Pas le choix: le lit serait la seule solution et une série de capsule pour le mal de crâne. Je fis tout de même un effort pour soutenir la conversation, car même si j'étais bourré, la discussion était des plus sérieuses. Kahina m'exposa son opinion sur mes choix dans la vie. Le devoir ou la volonté. En fait, dans mon livre à moi, ce que je devais faire et ce que je voulais faire était à peu près toujours le même. Là où cela différait, c'était plus la question de devoir agir comme les autres le voudraient. Comme il le faudrait pour qu'ils soient heureux ou que je sois assez disponible pour eux si jamais un malheur surviendrait. Bien que je me disais très indépendant de ma personne, je semblais néanmoins dépendant des insécurités des autres. J'avais ce sens du sacrifice trop prononcé. Je me lançais rarement dans des trucs sans me rétracter pour une raison ou une autre. Ce problème s'était multiplié par dix à mon arrivée à San Francisco. Avant, comme j'étais un solitaire de première, mes décisions ne variaient pas autant. Définitivement, la vie est compliquée.

    Je m'étais ensuite laissé vogué sur une confidence, plus petite que la précédente, mais considérable. Je ne communiquais pas souvent mes sentiments. Généralement, il fallait creuser pour savoir ce qu'au plus profond de lui-même Dom Torrès ressentait. Même à Kahina, il m'était arrivé peu de fois de prendre le temps de la remercier et lui dire à quel point je l'appréciais. L'alcool aidait toujours.

    Comme je le devinais, elle ne fut pas indifférente ma confidence.

    - Moi aussi, je serais toujours là. On se l'est promis et je ne brise jamais de promesses.

    L'hôtel était à deux pas et Kahina commençait à avoir mal aux pieds. En tout cas, ça se sentait dans sa façon de marcher. J'avouais que me traîner moi, tonnes de muscles, ne devait pas être évident. Surtout que vu le climat de New York, ce n'était pas les meilleures chaussures pour marcher dehors. J’acquiesçais sagement en me dégageant d'elle. Au passage, j'accrochais quelqu'un et m'excusais bêtement. La froideur des New Yorkais me rattrapa. Les grandes villes, c'était toujours comme ça.

    - Le lit ne m'a jamais semblé aussi invitant, déclarai-je en passant une main sur mon visage.
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Lun 23 Jan - 0:42

you're drunk but damn. [pv. dom] O74xdw
Kahina & Domenico

Il y avait quelque chose d’irréel ce soir. En fait, peut-être était-ce le fait que ces deux amis d’enfance étaient à New York en train d’avoir une discussion raisonnée à Times Square à travers des milliers de passants alors que l’un deux était très saoul. Ou alors peut-être était-ce le fait que ces mêmes deux amis se comprenaient sans aucuns mots. En tout cas, malgré le froid du nord-est des États-Unis, on se serait cru à Hawaii il y a douze ans. Ils avaient toujours réussi à se dire tout, sans avoir peur de la réaction de l’autre. Ça n’avait jamais cessé. Domenico et Kahina avait toujours été uni d’une certaine manière. Certes, la blondinette l’avait laissé. Et elle l’avait regretté, elle le regrettait toujours encore par moments. Ce n’était pas comme si Domenico n’avait été que son premier amour. Il avait été sa moitié, son meilleur ami, son futur. Elle se voyait vieillir avec lui. Et elle avait laissé tomber tous ses espoirs pour un autre garçon qui lui faisait de l’œil. Il était con, imbécile. Elle l’avait regretté. Mais c’était de l’histoire ancienne et elle vivait désormais avec ses erreurs. Elle avait Alejandro et il était super. Ce n’était pas la même relation qu’avec Domenico mais c’était correct. Alejandro était parfois un peu trop collant, trop romantique. Kahina elle, était indépendante et avait besoin d’espace. Alors parfois, elle se sentait étouffée. Mais il l’aimait et c’était sa façon de lui montrer. Sauf que parfois, elle avait besoin d’être seule, de faire ses trucs. Une des grandes preuves de son indépendance était certainement son choix de carrière lui permettant de voyager à travers le monde pour de longues durées par moment. Elle n’avait pas besoin de rester à la même place très longtemps. Elle avait un pied sur terre à San Francisco mais elle aimait savoir que personne ne l’y retenait. Maintenant, Alejandro si. « Je pense que nous sommes tous les deux mûrs pour une… Conversation. » « Je suis d’accord. Mais pas ce soir, tu es dans un sale état et on doit vraiment se rendre au souper. » Il était vrai qu’ils étaient dus pour avoir une réelle conversation sur tout ce qu’ils avaient un jour omis de se dire. Exprimer comment ils se sentaient dans leur situation, ce qu’ils souhaitaient faire. Kahina était d’ailleurs curieuse de savoir le choix de carrière de Domenico, mais ce soir n’était pas le bon moment pour le lui demander.

Les deux continuaient de marcher dans les rues remplies de la grande ville froide de New York. D’ailleurs, les gens l’étaient aussi. Toujours pressés de se rendre du point A au point B. Ils ne semblaient jamais prendre le temps de se reposer et de profiter de la vie un peu. Ils devraient pourtant. Mais c’était l’effet qu’avait cette ville. San Francisco était différente, surtout à cause du fait que c’était une ville majoritairement ensoleillée. Kahina adorait cet endroit qui lui faisait penser à Hawaii, en plus gros. « Moi aussi, je serais toujours là. On se l'est promis et je ne brise jamais de promesses. » « Contente de te l’entendre dire! » C’était toujours plaisant de savoir que quelqu’un était là pour soi à tous moments, dans les pires comme les meilleurs. Domenico se retira de l’emprise de Kahina, remarquant qu’elle avait franchement mal au pied. Le poids du jeune homme de moins lui fit du bien et elle se sentait de nouveau légère, du haut de ses 5 pieds 10 et cent-quinze livres. Mais le jeune homme, lui, voguait de droite à gauche dans la rue et accrocha même un passant. Il s’excusa mais le passant, lui, avait un air de glace. La jeune femme repris Dom’ sous son bras. Il ne restait que quelques pas à faire, maximum vingt, et ils seraient là. Et Dom’ ne tomberait pas si elle le tenait. « Le lit ne m'a jamais semblé aussi invitant. » La jeune blondinette rigola. « Dans ton état, le tapis du hall d’entrée de l’hôtel te semblerait accueillant! » Kahina continua d’avancer, elle voyait l’enseigne lumineuse de l’hôtel au loin. Enfin, au loin. C’était péjoratif. Ils étaient très très près. Dix petits pas et les voilà dans le hall d’entrée de l’hôtel, au chaud. Kahina lâcha Domenico un instant, retira ses souliers, fit un soupir de soulagement et repassa le bras sous celui de Domenico pour l’amener jusqu’à l’ascenseur dans le but de l’amener à sa chambre. « Tu sais quelle chambre t’est assignée? »

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Mer 25 Jan - 22:33

    Kahina m'accorda le fait que nous allions tous les deux avoir à faire la conversation avec notre partenaire respectif concernant l'avenir avant que les choses ne s'enveniment. Comme je me doutais, elle fut très évasive sur sa vie de couple avec Alejandro. Honnêtement, je ne l'aimais pas beaucoup ce type. Même, pas du tout. Je l'ai toujours senti trop...protecteur. Moi-même qui a tendance à faire des montagnes pour les gens auxquels je tiens, je trouvais qu'il exagérait parfois. C'était sans parler que je soupçonnais qu'il ne soit pas très à l'aise avec le fait que Kahina et moi soyons très proches l'un de l'autre, surtout que nous avons un passé chargé d'une lourde charge émotive. Je ne voulais pas faire de cachette: honnêtement, cet homme ne me plaisait pas beaucoup. Comme je n'ai jamais aimé faire semblant, je ne m'en suis jamais caché non plus. Le voyage au Mexique avait été tolérable dans la mesure où nous étions en groupe et je n'avais jamais à me retrouver seul dans la même pièce que lui. Autrement, cela aurait pris une autre tournure... Toutefois, ce n'était pas parce que je ne l'appréciais pas que cela me poussait à dissuader Kahina d'être en couple avec lui. Je n'avais pas ce culot et cela ne me regardait pas. Elle était assez vieille pour mener la vie qui lui plaisait. Si elle était heureuse, je n'avais rien à redire. C'était la seule condition qui me retenait. Autrement, cela aurait été différent.

    Enfin bref, Kahina m'invita à changer tranquillement de conversation. Je n'étais pas vraiment en état de me foutre un mal de tête avec cette histoire. Mieux valait le faire sobre. Entre temps, j'avais promis à la blonde que peut importe ce qui arriverait, je serais là. Vu mon état d'esprit, elle pourrait très bien croire que je ne disais cela que sur le couvert de l'ivresse, mais j'avais tenu à me ressaisir le plus possible pour qu'elle comprenne que j'étais sérieux. Cela sembla fonctionner. Par ailleurs, en plein milieu de la conversation, nous fûmes à rentrer dans l'hôtel. Finalement, Kahina avait décidé de me reprendre sous son aile vu ma démarche plutôt... zigzaguante. Bientôt, nous fûmes entrés et Kahina put se départir de ses chaussures. Cela sembla lui faire un bien fou, ce qui provoqua un sourire. Je me demandais comment les femmes faisait pour supporter de telles chaussures. Vive les hommes, quoi! Peu de temps en près, nous nous approchâmes de l’ascenseur et c'est là qu'elle me demanda le numéro de chambre d'hôtel. Étais-je au 19e ou au 6e. À moins que ça ne soit le 23e? Je pris ma clé et lui donnais.

    - J'ai un blanc, admis-je. Y aurait pas un moyen de...hum...retrouver ma chambre?

    Je me sentais un peu mal d'être dans un état pareil devant Kahina. Cela ne me montrait définitivement pas à mon meilleur jour.
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