Pour beaucoup de personnes, leur vie représente un film. Pour certains, c’est un film d’aventure, pour d’autres, une perpétuelle histoire d’amour. Pour ma part, ce serait un Massacre à la tronçonneuse de mauvaise qualité parce que le réalisateur aurait claqué tout son fric en boissons alcoolisées.
J’ai eu l’enfance que tout les enfants de divorcés ont eue, disputes au téléphone, une chambre pour le week-end et une autre pour le reste de la semaine, double de cadeaux à Noël, silences gênés lors des gouters d’anniversaires dans lesquels les deux parents se doivent de participer. Comme tous les enfants je suis entrée à l’école primaire du quartier, comme toutes les filles j’ai commencé à prendre des leçons de danse dans l’école du quartier. Et quand j’ai eu l’âge de jouer dehors toute seule, le seul ordre que je devais respecter était
« Ne sors pas du quartier ! » J’ai évolué dans cet univers limité qu’était mon quartier et j'en suis même devenue la vedette . Connue de tous , les vieux comme les jeunes m'adoraient . A cette époque j’étais très proche de ma mère, on partageait tout, et tous ceux qui m’ont entourée m’ont connue joyeuse et souriante.
Jusqu’à ce que ma mère se remarie. Avec un touriste qu’elle avait rencontré dans l’hôtel où elle travaillait. Touriste qui avait finalement décidé de prolonger son séjour en emportant rasoirs, caleçons propres pour toute une vie, chien… et fils. J’ai du partager ma salle de bain, ma télévision et mon adolescence avec un garçon de deux ans mon ainé, qui lisait des Playboys en cachette et qui ne se gênait pas pour faire des remarques sarcastiques et déplacées sur mon physique, ma coiffure, tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à moi. Mais au fond je savais très bien qu'il m'appréciait et ces taquineries étaient sa façon de me le prouver .
Et puis mon père a décidé de se manifester et de m’offrir un appareil photo qui ne m’a plus quitté. Je prenais tout en photo, de la grand-mère qui donnait à manger aux pigeons du parc à mes copines qui prenaient des poses de top model dans ma chambre. Je me fichais pas mal du monde qui m’entourait, moi, je vivais dans un univers en papier glacé. Cette période de ma vie correspond à peu près au moment du film où l’héroïne s’enferme dans une chambre vide, soulagée d’avoir semé son poursuivant, quand soudain elle se retourne et se retrouve nez à nez avec le tueur. La scène qui fait flipper tout le monde, alors que tout le monde savait pertinemment qu’elle n’allait pas s’en tirer si facilement, la demoiselle. L’assassin de mes moments de répit a été Chandler Smith, un ex .Je vous résume le topo .
« Kimmy, je suis enceinte... » Cela faisait maintenant trois mois que je n’étais plus avec Mr Smith , il m’a fait tellement de mal auparavant en allant coucher avec une autre . Je n’aurais jamais pu lui pardonner , mais désormais je parle de notre histoire au passé car j’ai bel et bien fait une croix sur ce gros con .
« QUOI ! … De qui ?! » Je savais parfaitement pourquoi ma meilleure amie disait cela, car après ma rupture avec Chandler je ne me suis pas laissée aller , loin de là . Pendant ses trois mois ce fut orgie sur orgie , je couchais de droite à gauche , avec des filles , avec des garçons (…)
« ... Chan'... » « Merde, merde, merde. Tu vas faire quoi ? » « Je ne peux qu’avorter, je ne vais pas le garder quand même ! Je n’ai que vingt deux ans et je ne veux , non, je ne peux pas garder un enfant de ce connard ! »(...) Une année plus tard, me voici totalement libérée , je suis toujours célibataire et j’ai avorté. Je ne pense plus à ça, c’est du passé mais cela me fait mal de savoir que j’ai tué l’enfant qui était en moi. Je vis avec ma meilleure amie Kimberly Sparks & je suis très heureuse d’être avec elle, je la connais depuis tellement longtemps, elle a toujours été là pour moi et je serais toujours là pour elle. Ah , aussi ! Je suis esthéticienne dans un petit institut de San Francisco .