J'avais totalement oublié à quel point ça faisait mal de recevoir un poing bien fermé en plein dans a figure. Ma mémoire avait probablement voulu me protéger, ou un truc du genre. J'étais resté là, debout, les mains le long du corps, me laissant faire, attendant que ce chien enragé finisse. J'avais le contrôle de moi même, comme si j'avais l'habitude, ou que j'étais un spécialiste du yoga. Pourtant, non. Certes, j'avais été le punching bag dans quelques batailles, plus jeune, comme j'ai le chic pour m'attirer des ennuis, sans même chercher à en avoir, mais rien de... trop, je suppose.
Je me laissais donc faire. Attendant tout simplement que ça finisse, comme mes valeurs m'empêchaient de faire quoi que ce soit, de toute façon. Après un moment, monsieur pas content termina. Lassé par mon manque de réaction, ou juste aillant un peu de bon sens : il devait s'en garder un peu pour plus tard. Je lui souris stupidement, avant que la douleur s'amplifie. J'étais en feu, et j'avais taché un de mes chandails préférés de sang. Ne sachant pas trop quoi faire, je fis comme dans les films pour ados – stéréotypiquement les filles – j'appelai mon chevalier sur son cheval blanc, mon grand-frère, qui, je l'espérais, ne se moquerais pas trop de moi.
Je mis un moment a trouver la bonne porte de sortie, le nez couvert d'un mouchoir, les yeux mi-ouverts, l'esprit un peu confus, perdu dans cette « maison » inconnue, et beaucoup trop grande. Je tournai en rond, je vis les mêmes personnes une ou deux fois, pour, enfin, trouver la bonne porte, qui était au final, en ligne droite de mon poing de départ. Je ne faisais rien a moitié, et ça incluait être un boulet. Quand j'ouvris la porte – avec difficulté, comme j'étais stupide – il était déjà là, tout sourire, parfaitement craquant. J'aurais bien voulu répondre a son sourire, lui courir dans les bras, mais j'avais trop mal au visage pour cela. La simple idée de diriger mon regard autre part me faisait ressentir des picotements dérangeants. Donc, je ne fis que m'approcher. Je devais avoir l'air d'une vielle guenille trop de fois tordue. Rien a faire. Il avait vu pire, de toute façon.
Je pris place dans sa voiture. Il avait raison, a côté de ça, je roulais vraiment dans une merde, et ça me frustra, pour un moment. Il avait encore une fois raison. Il avait toujours raison. Il prit place pendant que je cherchais je-ne-sais-quoi dans le coffre a gant. J'avais véritablement la tête ailleurs. Il me proposa d'aller au mc do, ce que j'acceptai, même si je n'avais pas faim : je n'avais pas vérifié sur le net quels étaient les jouets dispo, donc je devais y aller, de toute façon. La route se fit comme d'habitude, à la seule différence que je n'avais pas spécialement hâte d'arriver. J'appréciais le calme, pour une fois.
Une fois arrivé, c'était la routine, commande, réception, choix de la place – deux banquettes, puisque, disons le, pourquoi choisir une chaise quand des bancs sont disponibles? Anyways. Je m'assis, en face de celui qui me donnait des papillons dans le ventre depuis toujours, joyeux festin a la main. J'ouvris la boite lentement, pas trop certain si j'allais avoir de l'espace dans l'estomac pour stocker 4 croquettes. Je sortis le jouet en premier, comme j'étais curieux et je regardais mon amoureux. C'était un genre de fusil a disques de feutre, rien de trop intéressant, mais qui me fit sourire... mentalement.
« On en avait comme ça petit, tu t'en souviens? T'avais faillit me crever un oeil en me lançant l'affaire là, dans l'oeil » dis-je en essayant de déterminer comment le jouet fonctionnait... avant de trouver, envoyant un disque en plein dans le visage de mon grand frère. Oups.
[ je ferais une mise en page dans une autre vie, la flemme :3]