Je passais un coton démaquillant sur mon visage en regardant le miroir face à moi. il était peut-être quelque chose comme cinq heures du matin. J’avais passé la nuit au Burlesque, comme presque tous les soirs, depuis que j’y travaillais. J’étais tellement fatiguée que je ne sentais paradoxalement plus la fatigue. J’attachais mes cheveux blonds en un chignon négligé. Je rangeais mes affaires dans mon sac et attrapais mon portable, vérifiant mes messages reçus pendant la nuit. Je me levais, saluait deux trois personnes qui étaient encore là. Une danseuse qui elle aussi se démaquillait… Je discutais quelques minutes avec elle « Tu rentres chez toi, Frankie ? » « Oui, je vais me coucher, je suis crevée. » lui souriais-je. J’aimais bien bosser au Burlesque City. Je trouvais que ça donnait un peu plus de « crédit » à ce que je faisais… Tu parles ; ça me paraissait moins dégradant. Moins honteux. Alors qu’au final, le résultat était le même, je couchais avec des mecs mariés, divorcés, pervers, puceaux, cinglés… J’avais juste un endroit plus classe que la rue pour faire ça. J’avais désormais rassemblé mes affaires, j’enfilais ma veste en jean, un peu trop grande pour mon petit corps et mon écharpe par-dessus ma petite robe et décidais de sortir par l’entrée principale, pour voir qui il restait au bar. J’arrivais vers le bar et je remarquais la tête rasé d’Axel. Je laissais un petit sourire se dessiner sur mon visage. J’aimais bien Axel, autant que je le détestais, autant que j’aimais jouer avec lui. Pour une raison qui m’échappait, j’avais plus ou moins décidé de refuser de coucher avec lui. Du moins, jusqu’à nouvel ordre. Son look me faisait un peu penser à un skinhead. Un look de bad boy ; et Dieu savait à quel point j’adorais ça. Mais non, j’adorais jouer avec lui. Je crois qu’il avait été plutôt surpris que je refuse de coucher avec lui et ça me faisait d’autant plus rire. A cet instant, Axel ne m’avait pas encore vu, je fis donc claquer mes chaussures à talons en passant devant le bar. Je m’accoudais à celui-ci, Axel était dos à moi, occupé à faire je ne sais quoi. « La soirée s’est bien passée ? » lançais-je. Je posais ma tête dans la paume de ma main, une mine boudeuse, intentionnelle, affichée sur le visage. Je savais que mes yeux bleus étaient mon point fort, je décidais de regarder Axel sensuellement. Du moins, le plus sensuellement que je le pouvais à cinq heures du matin, après une nuit épuisante.
Travailler au Burlesque était surtout un passe temps pour moi. Ahren lui-même n’avait pas de boulot et nous n’en avions pas réellement besoin. Lui ne voulait pas gâcher son potentiel dans un endroit pareil et moi je cherchais simplement un moyen de me divertir. Dans cet endroit, il y avait un tas de nana beaucoup trop canon qui dansaient tous les soirs à moitié à poil. C’était la joie quoi. Je savais que je valais beaucoup mieux que ça, mais j’avais besoin de m’éclater un minimum. J’aimais servir les gens ici, leur donner à boire, les rendre accro un peu plus chaque minute à l’alcool, au vice.
C’est mal, je sais. Mais n’est-ce pas là le mot qui me décrit le mieux? Mal? Je n’avais de pitié pour personne, j’étais méchant et sarcastique en tout temps et je n’en faisais qu’à ma tête tout le temps. Peu importe, du moment que j’avais du plaisir, le reste n’avait pas d’importance. Il était environ cinq heures du mat et je terminais bientôt mon quart de travail. J’avais passé la nuit ici et je commençais à avoir hâte de partir. Avec un peu de chance, j’arriverais à me dégoter une nana au dernier instant et à la ramener dans un motel quelconque en ville, la baiser et partir en lui laissant la facture et le corps endolori. Avec moi, il n’y avait pas de nuit romantique, de sieste en cuillère ou de lendemain matin. C’était le moment présent, cette baise, le septième ciel et finit, je disparaissais. Aucune nana n’en avait fait exception… « La soirée s’est bien passée ? » J’eu un sourire aux lèvres en entendant cette voix familière. D’accord, il n’y avait pas de lendemain, mais il était aussi hors de question qu’on me refuse quoi que ce soit. Frankie. Elle dansait ici et je savais qu’elle se prostituait. Pourtant, je n’en avais rien à foutre. J’avais envie de la mettre dans mon lit et j’y arriverais qu’elle veuille ou non.
Je me retournai lentement avec un verre dans une main et un linge à vaisselle dans l’autre. Je devais retirer le surplus d’eau causé par le lavoir automatique. Elle était là, devant moi, l’air de rien. La tête appuyée dans sa paume et cet air qu’elle devait qualifier de mignon ou irrésistible. Pour ma part, ce n’était rien d’autre qu’agaçant. « Pas mal et toi? T’as du te farcir le gros plein de soupe qui est venu vers deux heure trente dit moi? » C’était presque évident qu’elle avait du s’en occuper et cette simple pensée me dégouta. Je souris néanmoins, comme si de rien était avant de poser le verre parmi les autres et de ranger mon linge. Mon quart était terminé et j’avais tout juste décidé que je raccompagnerais mademoiselle chez elle. Dans ce quartier, rien n’était vraiment sécuritaire et en plus il y avait ce cinglé qui était sortit de prison.
Mon manteau de cuir sur l’épaule, je pris un élan et sautai par-dessus le comptoir pour me retrouver à côté de Frankie. Elle se tourna vers moi et je posai lentement un doigt sous son menton pour qu’elle me regarde. Le retirant en le laissant glisser, je savais que j’étais arrivé à la captiver suffisamment. « Alors, tu rentrais chez toi? Viens, je te raccompagne. » Je la contournai en passant très près d’elle et en fourrant une main dans ma poche pour y prendre mon paquet de tope et mon briquet. Je plaçai la cigarette entre mes lèvres et marchai vers la sortie en espérant simplement que la blondinette me suivait.
Je restais appuyée au bar, jusqu’à ce qu’Axel se tourne vers moi. Hannibal. Hannibal Lecter. Quand on connaissait le mec qui était en face de moi, c’était un prénom qui lui collait tellement bien. Vraiment, on n’aurait pas pu faire mieux. Je dissimulais un petit sourire. Axel fini par se tourner vers moi, un verre à la main qu’il essuyait, je le regardais faire, avec attention. A cinq heures du matin, le moindre détail pouvait retenir et fasciner mon attention. Quand Axel m’adressa la parole, je relevais mes yeux bleus vers les siens, sans bouger de ma position initiale. Ça oui, c’était moi qui m’étais occupée de ce mec. Je fronçais le nez comme une gamine qui venait de manger quelque chose qu’elle n’aimait pas. Ça aurait tout de même été mal venu de ma part de me plaindre, ce gros porc m’avait laissé au moins 400 $ et même si une partie revenait au Burlesque, l’autre était pour moi et ça restait pas mal. Parmi tout ce que j’avais pu gagner ce soir. « Ouais c’est moi. Il était très satisfait du service en repartant. » lançais-je en souriant. Axel finit de ranger ses verres. Je restais appuyée au bar. Pourquoi ? J’aurais très bien pu partir et rentrer chez moi, comme je le faisais tous les soirs. Mais non. J’avais déjà commencé par vouloir passer par le bar quelques minutes plus tôt et maintenant, j’avais bien l’impression que j’étais en train d’attendre qu’Axel ait complètement fini son service. Bravo Frankie. Le garçon passa par-dessus le bar et me tira de mes pensées, en se posant juste à coté de moi. il releva ma tête à l’aide de sa main. J’attendais, avide de savoir la suite ; mais je me gardais bien de le montrer. Ça allait être trop facile pour lui, si je laissais paraitre quoi que ce soit. Je plantais mon regard bleu dans le sien, sans rien lâcher. Je haussais les épaules. « Comme tu veux. Mais ça va te faire un détour. » soufflais-je. Qu’est-ce que j’en savais ? Rien. Il me contourna en sortant ses cigarettes, je le suivais du regard et le regardait quitter le Burlesque City. Je restais planté là quelques secondes. Et merde, je n’avais aucune volonté ou quoi ? J’emboitais le pas à Axel, coinçant à mon tour une cigarette entre mes lèvres. Arrivée dehors devant le Burlesque, je me tournais vers lui, ma cigarette éteinte dans la bouche. « Tu as du feu ? »
Frankie avait tord, ce n’était pas un détour pour moi d’aller la reconduire, nous habitions le même quartier. Mais était-elle seulement au courant? J’eu un sourire pour moi-même. Sûrement pas et c’était aussi bien comme ça. Une fois que je l’aurais mise dans mon lit, elle ne pourrait pas me retrouver et venir cogner à ma porte aux petites heures du matin en chignant comme un bébé qui réclamait sa suce.
Une fois à l’extérieur, je m’adossais au mur près de la porte, un pied contre ce dernier et ma tope entre les lèvres et mon briquet tout près pour l’allumer. Une fois fait, j’allais le ranger dans ma poche, mais Frankie sortit de la bâtisse. Je souris de nouveau, fier. Elles me détestaient toutes, mais elles en redemandaient toujours. « Tu as du feu ? » Je marchai jusqu’à elle et m’arrêtai tout près, allumant mon zipo devant sa cigarette pour l’allumé. Une fois fait, je tournai les talons et marchai jusqu’à ma voiture qui était garé plus loin.
Une fois les portes déverrouillés, je pris place côté chauffeur et attendit que la blondinette daigne s’assoir. Ce qu’elle fit en un rien de temps d’ailleurs. Putin, me dite pas qu’elle avait l’habitude de rentrer à pied de Bayview à Alamo Square tous les soirs, si? Peu importe, ça ne me regardait pas et j’en avais rien à foutre. Je démarrai le moteur et le fit vrombir un peu avant de partir sans boucler ma ceinture.
Je ne savais pas quoi dire et, pour être honnête, je ne voyais pas particulièrement l’intérêt de me mettre à parler. C’est donc dans un silence qui, pour moi, n’étais pas du tout inconfortable que le trajet se déroula. À mi chemin, j’eu envie de faire un léger détour. Après tout, je ne la ramenais pas chez elle comme ça, tout simplement, par pur bonté. N’est-ce pas? Prenant donc une route secondaire qui n’était pas du tout sur notre chemin, je bifurquai vers l’une des collines de San Francisco d’où on pouvait voir pratiquement toutes les lumières de la ville. Voilà. Le total cliché. Ici, c’est beau, romantique, des tas de couples y venait pour faire de cochonneries dans leurs bagnoles et nous, on était là, loin d’être un couple et mes idées étaient loin d’être romantique.
Je coupai le moteur et me retournai vers Frankie avec un petit sourire sur les lèvres. « T’es déjà venu ici auparavant? » Je me retournai vers elle, posant mon bras sur le dossier de son siège. Puis, je me penchai un peu vers l’avant, histoire de m’approcher d’elle un maximum. Refuserait-elle à nouveau mes avances?
Je ne savais pas vraiment dans quoi je m’embarquais en acceptant qu’Axel me raccompagne chez moi. Ou plutôt si, je savais très bien ce qu’il attendait de moi. Mais je ne savais pas si j’avais envie de céder déjà ce soir, aussi facilement ? Ce serait bête. Même si ce n’était pas l’envie qui m’en manquait. Ça il ne le savait pas, et il n’allait pas le savoir. Ce serait trop simple. Axel alluma ma cigarette et s’éloigna jusqu’à sa voiture. Est-ce que j’allais vraiment faire ça ? Est-ce j’allais monter dans sa voiture ? Je serai bien conne de le faire. Mais en même temps, je rentrais tous les soirs –tous les matins, plutôt – à pied après le service et c’était vraiment long. Alors oui, j’allais monter dans sa voiture. Je ne savais pas où Axel vivait, loin ou près de chez moi, la vérité c’était surtout que je m’en fichais complètement. Je ne pensais pas être amenée un jour à aller chez lui. Pour faire quoi ? Je passais de l’autre coté de la voiture et montais, tout en tirant sur ma précieuse cigarette. Ça faisait deux bonnes heures que je n’avais fumé, j’étais vraiment à bout. Une cigarette avait toujours le don de me réveiller et mon intuition me disait qu’il me fallait bien ça pour passe le voyage dans la voiture d’Axel. On démarra, j’élevais mes jambes pour appuyer mes pieds contre le tableau de bord, je me foutais de pourrir sa caisse, je faisais toujours ça en voiture. Je calais ma tête dans le dossier et fumais délicieusement ma cigarette, sans me préoccuper du silence qui s’était installé dans l’habitacle. Il ne me dérangeait pas, et je savais qu’Axel non plus. Je n’étais pas du genre à toujours vouloir combler les silences, au contraire j’aimais bien ça. Et puis celui-ci n’était pas pesant. Je regardais les lumières de réverbères défiler sous mes yeux pendant que mon collègue de travail conduisait. Je me rendis alors compte qu’on prenait la route relativement inverse à Alamo. Je ne relevais pas, je n’avais pas peur ou quoi que ce soit. Je savais ce qu’avait Axel en tête au fond, j’étais une grande fille je connaissais la vie et les hommes, en règle générale. Alors que j’étais perdue dans mes pensées, je remarquais que la voiture s’était arrêtée ; je regardais autour de nous, on était en haut d’une colline, surplombant San Francisco qui à cette heure commençait doucement à s’éveiller. C’était le genre d’endroit où les ados se retrouvaient pour s’embrasser, voire plus. Voila, on était dans un vrai teen movie. Je n’en revenais pas que l’idée vienne d’Axel. Je me tournais vers lui, en me rasseyant correctement dans mon siège. « T’es déjà venu ici auparavant? » « Ca dégouline de romantisme ton truc, c’est horrible. Heureusement que non, je suis jamais venue. » m’exclamais-je. Il s’approcha de moi, s’appuyant sur mon siège. Je décidais de le surprendre. J’attrapais son visage et écrasait mes lèvres contre les siennes, faisant monter le plus possible la température au cours de ce baiser, prête à le laisser sur sa faim. Après quoi, je me reculais, je tapotais sa cuisse et le regardais en souriant. « Allez, laisse tomber, ce serait trop simple. Tu me ramènes ? »
« Ça dégouline de romantisme ton truc, c’est horrible. Heureusement que non, je ne suis jamais venue. » J’étais fier de l’effet obtenu. C’était complètement ridicule de la traîner jusqu’ici, je le savais bien et ça m’amusait de voir sa réaction. Frankie n’étais pas comme les autre. Elle n’était pas chiante avec des commentaires stupides et elle ne se faisait pas d’idée sur quoi que ce soit. Comme Lisa par exemple qui s’imaginait ma demande en mariage simplement parce que j’avais été aimé une de ses photos sur facebook. Quoi qu’il en soit, j’étais là, penché près de Frankie et je me retenais d’éclater de rire. Lorsqu’elle prit mes lèvres dans un long baiser langoureux, j’eu d’abord le réflexe de rester figé. Je ne comprenais pas exactement ce qui se passait, je ne m’en attendais pas surtout. Puis, je souris contre ses lèvres et répondit avec ardeur à ce baiser, passant une main dans ses longs cheveux et l’appuyant sur sa nuque pour la tenir en place. Elle coupa ensuite le lien, se recula et tapota ma cuisse avec un sourire.
« Allez, laisse tomber, ce serait trop simple. Tu me ramènes ? » J’eu un nouveau sourire. Mon plan marchait comme sur des roulettes jusque là et le pire dans tout ça était qu’elle ne s’en doutait pas une seule seconde. Oh, j’avais même eu droit à un plus lorsqu’elle m’avait embrassé alors que je m’attendais plutôt à me faire repousser dès mon approche. Non, enfin, ce que je veux dire, c’était qu’elle avait eu droit à un plus alors que j’avais daigné répondre à son baiser.
Je repris ma place sur mon siège, tirant une dernière fois sur ma cigarette avant de la jeter par ma fenêtre entrouverte, puis je démarrai à nouveau le moteur de la bagnole. Reculant et changeant de direction pour retourner vers le chemin que nous avions pris pour arriver, je refis le chemin en sens inverse pendant un moment pour ensuite me rendre vers Alamo Square, le quartier où nous habitions tous les deux.
Arrivée dans le quartier en question, je me tournai brièvement vers Frankie en ralentissant. « Ton adresse déjà? » J’aurais très bien pu la laissé ici, au milieu d’Alamo, mais tant qu’à aller la porter, aussi bien la ramener directement à sa porte non? Elle lui indiqua l’adresse et il tourna sur la rue qu’il devait emprunter pour s’y rendre. Une fois devant chez elle, il stoppa la voiture près de la chaîne de trottoir. « Voilà princesse, t’es chez toi. Contente? » Je relevai la tête, signe de prétention qui m’était incontrôlable et pinçais les lèvres en en attendant qu’elle dise un truc ou bouge.
Je m’étais rapprochée de façon à l’embrasser, le plus sensuellement qu’il était possible. Je savais que ça allai surprendre Axel puisque j’avais toujours pris le plus grand soin à refuser ses avances. Ce n’était pas toujours facile, ça c’était certain, mais c’était une décision que j’avais prise et je voulais m’y tenir. Même si j’avais souvent envie de céder à ce mec. Il était mon style de mec, il fallait bien l’avouer. Je détestais les mielleux, les mous, les romantiques… Axel était loin de tout ça, c’était sur. Je m’étais retirée après qu’il m’ait rendu mon baiser ; lui demandant de me ramener, et c’était à mon tour d’être surprise. J’avais plutôt prévu le coup qu’Axel allait insister. C’était inhabituel de ma part de céder face à lui, et j’imaginais déjà Axel profiter de la situation pour vouloir aller plus loin. Mais non, il avait redémarré la voiture, jeté sa cigarette et on avait repris notre route. Pour le coup, je ne comprenais pas ou plus vraiment l’intérêt de notre escapade dans les hauteurs de San Francisco. La situation me déroutait un peu, pour le coup. Mais je devais garder l’esprit clair, relativiser pour ne surtout pas laisser paraitre ma surprise, mon étonnement face à l’évolution de cette soirée, à Axel. Je prenais donc sur moi et regardais les rues, que je commençais à reconnaitre, signe qu’on arrivait dans le quartier. Axel me demanda la direction, je lui indiquais mon adresse, tourner à droite, là, puis la troisième à gauche. Arrivés devant chez moi, Axel s’arrêtait. Je me tournais vers lui. Est-ce que ça allait s’arrêter là ? Pour de vrai, j’allais descendre de la voiture et aller me coucher ? Ça m’étonnait vraiment que ce garçon puisse lâcher l’affaire comme ça. J’étais pas déçue, ça me simplifiais les choses et m’éviter de devoir refuser tout et n’importe quoi de sa part. mais ça me laissais dubitative. Surtout que je savais qu’Axel n’était pas du genre « gentil » ce qui ne pouvait que me laisser penser qu’il avait quelque chose derrière la tête, à cet instant. « Voilà princesse, t’es chez toi. Contente? » Je ne relevais pas le petit air de prétention qui s'était dessiné sur son visage en disant ça. Princesse. Clyde m’appelait comme ça. Forcement, ça n’avait pas le même impact sortant de la bouche de mon chauffeur pour la soirée, mais ça m’arrachait tout de même un petit sourire. « Très contente. Merci. » souriais-je. J’attrapais la poignée de la portière et avant de l’ouvrir, je me tournais vers Axel. « A demain soir, alors ? »
« Très contente. Merci. » Elle souriait bêtement. Ah les nanas! Au fond elles étaient toutes les mêmes. Vous lui donner un petit surnom affectif et elles se pâment devant vous. J’étais presque dégouté. Si je n’avais pas connu un minimum Frankie, j’aurais pu croire qu’elle venait de tomber dans cette catégorie de fille à qui je n’adresserais plus jamais la parole de ma vie. Elle prit la poignée et ouvrit la porte, je restai de marbre. « A demain soir, alors ? » J’hochai la tête, signe qu’elle pouvait s’en aller. Croyait-elle que je la laisserais partir comme ça? Non, pas question. Révolu le temps où elle pouvait me refuser mes avances. Je savais qu’elle en avait envie autant sinon même plus que moi. Elle me désirait, je l’avais ressenti lors de notre baiser et elle voulait que je prenne les devants, je l’avais clairement vu dans son regard alors qu’on rentrait chez elle.
Au moment où elle posa le pied à l’extérieur pour sortir et fit un mouvement pour se relever, je l’attrapai par le poignet pour qu’elle retombe assise dans la voiture. Une fois ses fesses bien ancré dans le siège passager, je m’avançai promptement vers elle, prit son visage dans une main et vint poser mes lèvres contre les siennes dans un baiser insistant et langoureux. Pas de demain soir, pas maintenant. Juste toi et moi, dans cette voiture, là tout de suite. Ma main se glissa dans sa chevelure pour remonter dans son cou tandis que l’autre traçait déjà les courbes de son corps pour aller se poser dans le creux de ses reins.
Je n’aimais pas cette position, c’était très peu confortable et Frankie devait se tortiller pour me faire face –geste que je la forçais à faire-. Je l’attirai alors à moi et la soulevai carrément pour venir l’assoir sur moi. Voilà qui était largement mieux. Je plongeai mon regard dans le sien, qu’allait-elle faire? Me repousser encore une fois? Me demander d’arrêter, qu’elle devait s’en aller, qu’elle n’était pas d’accord? Ne me force pas à être violent Frankie…. Ne me pousse pas à te violer… J’eu un sourire à cette pensée. Tous les jours, des hommes venaient la voir et la violait presque tout ça pour quelques billets. Je n’arrivais pas à la comprendre. Était-ce donc ça qu’elle voulait? Que je la paie pour ce que nous allions faire? Je ne manquais pas de fric, mais il était hors de question que je paie pour coucher avec une nana. C’est elles qui devraient payer pour moi.
Axel hochait al tête et je tournais la tête vers l’extérieur, ouvrant la porte et posant un talon au sol. Je me voyais déjà prendre un bain avant de me coucher, l’idée me faisait même rêver, vu la température polaire qu’il faisait cette nuit. C’était la meilleure solution pour que je puisse ensuite m’endormir en deux secondes. J’allais poser mon deuxième pied un bras attrapa le mien et me rassit avec force sur mon siège. Je tournais la tête vers Axel. Mon bras toujours sur la poignée, referma la portière dans le mouvement de ma personne se rasseyant sur le siège. J’aurais du me douter qu’il n’avait pas lâché l’affaire sur la colline. C’était trop bizarre de sa part. Il emprisonna mes lèvres, trop surprise pour faire quoi que ce soit, je le laissais faire, sentant ses mains se glisser dans mon cou et sur mes reins, me tenant fermement contre lui. Autant qu’il était possible dans cette voiture, en tout cas. Axel me forçait lui faire face. J’avais une main posée sur le dossier du siège et l’autre qui essayait tant bien que mal de repousser le garçon. Soudain, Axel me souleva et m’assis sur lui ; je profitais de ce répit pour reprendre mon souffle. Je connaissais Axel, il n’avait jamais rien tenté de très physique avec moi avant, j’avais donc toujours pu refuser ses avances, mais là, c’était différent, cette fois, c’était beaucoup plus concret. Je savais que s’il avait décidé de coucher avec moi ce soir, dans cette voiture (aussi inconfortable que ça puisse être), il y mettrait tout ce qu’il avait, quitte à devenir violent avec moi. J’hésitais entre continuer de lutter ou céder, je savais que dans le fond, je n’avais rien contre l’idée de coucher avec Axel. Mais quelque chose me retenait. Peut-être le fait que c’était sa décision et non pas la mienne. « Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « non » ? » m’écriais-je. Bon, ce n’était peut-être pas la meilleure chose que j’aurais pu dire si je ne voulais pas réveiller la méchanceté qui sommeillait (ou pas) à l’intérieur de lui. Mais c’était un fait, je réfléchissais jamais avant d’ouvrir ma bouche. Je restais relativement mal installée sur ses genoux. J’essayais tant que possible de bouger afin de pouvoir enfin sortir de la voiture. Je me retrouvais alors à califourchon sur les genoux d’Axel. J’allais passer de l’autre coté de lui pour ouvrir une nouvelle fois la portière de cette voiture.