Sevan m'avait annoncé que sa mère n'allait pas tarder à mourir et que celle-ci souhaitait me rencontrer. J'étais de nature stressé et inquiet, mais cette situation m'angoissait à un tel point, que j'avais presque envie de refuser. Néanmoins, je ne pouvais pas, étant donné que c'était important pour elle, m'avait-il dit, pour lui aussi apparemment. Nous étions des meilleurs amis depuis au moins un an, même si maintenant ça avait varié pour être en couple, mais je n'avais jamais vu sa mère. Je ne pourrais dire à quoi elle ressemblait, comment elle était au niveau de son caractère, et ça m'effrayait de ne rien connaître sur elle. J'allais débarquer près de son lit d'hôpital, la voyant à deux doigts de mourir, cette image me resterait dans la tête durant longtemps, sans pour autant la connaître. Pourtant, je me déplaçais quand même jusqu'à l'hôpital, un peu en retard, après avoir hésite longuement à venir. Je courus les dernières minutes de mon trajet, afin que Sevan ne m'en veuille pas trop. Une fois arrivé devant l'hôpital, j'observais l'entrée dans le but de chercher des yeux mon petit-ami. Petit-ami... ça me faisait drôle de l'appeler comme ça désormais, mais j'aimais bien. Quand je le vis, je fis le plus grand des sourires en me dirigeant jusqu'à lui pour finir par l'embrasser. Je ne pouvais lui cacher que j'étais mort de trouille, et de toute manière ça devait sûrement se voir avec mon visage livide. « Je t'avoue que j'ai hésité à venir, j'ai peur de la rencontrer ta mère.. T'imagines elle m'apprécie pas... » Pourtant, j'avançais déjà dans l'hôpital, une fois que Sevan avait demandé quelle était la chambre dans laquelle se tenait sa mère. Je lui attrapais la main en l'entremêlant avec la mienne dans le couloir, d'un petit sourire timide en le fixant. Nous étions devant la porte qui menait à sa génitrice. Respire, Midgnight, respire. Nous entrâmes après un baiser et je compris que sa mère ne devait vraiment pas aller très bien.
J'allais peut-être trop vite vous me direz, mais je connais Midnight depuis tellement longtemps, même si aujourd'hui ce n'est plus pareil entre nous. Aujourd'hui...il était enfin à moi, il était enfin mon petit ami. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire quand je pensais à ça. Je lui avais enfin dis que je l'aimais et il m'avait enfin dis que c'était réciproque. Même avec tout ce qu'il se passait en ce moment dans ma vie j'arrivais encore à être heureux grâce à lui. J'avais envie que ma mère sache que même si elle partait je serais entre de bonnes mains, alors j'avais demandé à Midnight s'il voulait bien venir avec moi à l'hôpital pour la rencontré. Sa réaction m'avait un peu refroidis. Je crois qu'il n'avait pas très envie.
Le jour J j'attendais devant l'hôpital. J'avais une boule au creux du ventre, j'avais tellement peur qu'il ne vienne pas. Et pourtant je l'ai vu arrivé d'un coup devant moi et avant que j'ai pu faire le moindre mouvement je sentis ses lèvres se poser sur les miennes. Je fermais les yeux un moment avant de reculer légèrement, je n'aimais pas trop les démonstration en public, il y avait toujours des gens pour faire des réflexions désagréables. Je n'eu même pas le temps de le rassurer qu'il m’entraîna déjà dans les couloirs de l'hôpital. Devant la porte cependant je me stoppais avant de tourner son regard vers le miens. Je passais ma main sur sa joue avant de murmurer doucement : "T'as pas à t'inquiéter bébé d'accord ?? Tout ce passera bien ok ?? Et au pire je suis là, hein ??" Je l'embrassais tendrement avant de frapper à la porte et de rentrer dans la pièce suivit par mon petit ami. Ma mère était assise sur son lit, elle était très élégante comme à son habitude et aujourd'hui elle portait une perruque rousse avec de longue boucles dans le dos. Je souris avant de lui déposer un baiser sur le front. Je fis ensuite signe a Midnight de s'approcher de nous, ce qu'il fit timidement. J'allais le présenter mais ma chère maman ne m'en laissa pas le temps. "Oh qui c'est celui-ci mon chéri ?? Peter ?? Anthony ?? Karl ?? Ou alors peut-être Roméo ??" Je levais les yeux au ciel, elle se fichait de moi là ?! Je vis que mon petit ami n'appréciait pas vraiment ce qu'elle venait de dire. Aussi passais-je une main dans son dos pour le rassurer. "Maman je te présente Midnight qui est mon...mon petit ami." Je baissais les yeux un peu gêné, je n'aimais pas trop parler de ma vie amoureuse devant ma mère, devant n'importe qui en fait. Elle commença a "inspecter" le jeune homme des pieds à la tête et moi je regardais ça mi-amusé, mi-effrayer.
En rentrant dans la chambre d'hôpital, j'étais pétrifié. J'avais la boule au ventre, mes membres tremblaient. Oui, j'étais timide, oui j'étais toujours stressé. Non seulement c'était la première que je voyais la mère de Sevan et donc la rencontrait, mais aussi j'allais de nouveau être confronté à la maladie. Mon petit ami m'avait déclaré qu'elle était atteinte d'un cancer et je ne sais pourquoi, j'en avais peur. Ca ne me dégoutait pas, je n'avais pas peur d'une certaine contagion comme certains, mais disons que je ne me sentais pas à l'aise. Quand par exemple, je m'occupais de Lust, en état parfois de manque, j'étais perturbé. Parce que j'étais impuissant face à la situation, parce que je ne peux rien faire pour lui, comme pour la mère assise dans son lit de mort, devant moi. Et c'est ça qui m'horrifiait, de ne pouvoir rien faire. Raison pour laquelle, j'évitais souvent la maladie, d'être trop près de celle-là, et que j'avais hésité à venir. De plus, je n'étais pas mis à l'aise dès la première phrase de la génitrice. J'avais connu mieux comme première rencontre, en fait. Elle me déstabilisait déjà en demandant à son fils qui j'étais, en citant des prénoms qui m'exaspéraient tous autant. En plus de prononcer le nom de Roméo, je n'avais jamais du être cité dans leurs conversations ; Sevan n'avait jamais parlé de moi sans doute. Obligatoirement, je devenais parano. Et s'il préférait Roméo, de là à parler de lui plutôt que de moi à sa mère ? Et si... il aimait Roméo ? C'est vrai que c'était ma plus grande peur du moment et j'avais des idées assez étranges coincées dans la tête à son propos. J'étais juste inquiet... et beaucoup trop jaloux, certes. Même la caresse de Sevan dans mon dos ne parvenait pas à me rassurer, je ne fis que le fixer d'un regard noir, pas du tout rassuré, interrogateur. « Tu ne lui as jamais parlé de moi, hein ? » lui demandais-je d'une voix que j'espérais inaudible pour sa mère. J'avais tout simplement la rage qu'elle ait pensé à Roméo, bon Dieu. J'avais besoin d'être rassuré, néanmoins je supposais que sa réponse n'allait certainement pas me plaire. C'était évident qu'il avait eu honte de parler de moi... ou je ne sais quoi d'ailleurs. Je ne lui en voulais pas, mais je voulais des explications. J'allais paraître mal élevé, ce n'était pas du tout le bon moment pour commencer à m'engueuler avec lui. Pourtant, je pivotais la tête afin de regarder attentivement sa mère, lui faisant un sourire timide en agitant mes mains à cause du stress envahissant mon corps. « Enchanté, Madame. » lui lançais-je alors, une fois que Sevan m'avait présenté en tant que son petit ami. J'avais rougi légèrement en me disant que j'avais vraiment de la chance de l'avoir en "petit ami" ce type, vraiment.
Je vis tout de suite que Midnight n'avait pas apprécié la plaisanterie de ma mère. J'avais sentis ses muscles se tendre alors qu'il entendait le prénom de Roméo. Il ne l'aimais déjà pas beaucoup mais d'entendre ma mère parler de lui cela devait le rendre encore plus jaloux. Je lançais un petit regard noir à ma maman, il y a vraiment des moments où elle y allait fort. Tout ce qu'elle voulait c'était voir s'il tenait à moi : s'il ne réagissait pas face à tous ses noms, c'est qu'il ne m'aimait pas. S'il réagissait c'est qu'il m'aimait. Vu le sourire de ma mère je crois que mon petit ami avait réussis cette épreuve là. Après avoir "examiné" le jeune homme dans tous les sens, elle le regarda avec un magnifique sourire : "Permettez moi de vous dire que vous êtes magnifique jeune homme. Je trouve que mon fils à très bon goût, même si je n'en ai jamais douté mon chéri. D'ailleurs si jamais un jour il ne t'intéresse plus je veux bien te le prendre."[/b] Ma mère éclata de rire, alors que Midnight lui faisait une tête bizarre, je me rapprochais légèrement de lui avant de planter mon regard dans le siens. "Merci maman, mais malheureusement pour toi tu ne l'auras jamais. C'est le miens et je compte bien le garder." Je souris doucement avant de me pencher pour embrasser le jeune homme sur la joue. Je voulais qu'il se détende un peu, il était livide et allait finir par faire un malaise. Je m'assis sur l'un des fauteuils de la chambre, avant de l'attirer contre moi pour qu'il se mette sur mes genoux. Ma mère nous regardais en souriant. [i]"Alors Midnight parlez moi un peu de vous, parce que même si mon fils le fait depuis plus d'un an je ne vous connais pas vraiment. Parlez moi de votre relation, j'ai hâte de connaître votre point de vu." Par moment ma mère parlait comme une psy ou un flic, enfin pas comme une maman normale quoi. Je laissais Midnight répondre, lui faisant comprendre qu'il n'avait rien a craindre parce que j'étais là. Pendant qu'il discutait avec ma mère je passais mine de rien une de mes mains sous son t-shirt au niveau des reins en le massant doucement pour le calmer. Je sentais sa peau frissonner sous mes doigts et par moment il perdait le fil de ce qu'il disait. Il était tellement choux, ma mère allait l'adorer je le savais et même si elle ne l'aimais pas moi je l'aimais et c'était le plus important, le reste je m'en foutait totalement.
Sa mère m'avait paru sans gêne au début, mais finalement, petit à petit, j’avais remarqué qu'elle était juste inquiète. Cela pouvait se lire clairement dans ses yeux qu'elle était terrifiée à l'idée que Sevan revive un malheur le détruisant d'autant plus. Elle n'avait bien entendu pas à s'inquiéter, néanmoins je comprenais, malgré mon stress et nervosité, qu'elle vérifiait simplement. Cependant, je n'avais pas remarqué qu'elle jouait avec moi, tentait une solution qui résumait à me tester. Je ne le saisissais pas encore, alors je persistais à être nerveux devant sa génitrice. Elle me perturbait. Pourtant, ses paroles me démontrant parfaitement qu'il avait bel et bien parlé de moi durant leurs conversations, devraient me rassurer, mais elles n'y parvenaient complétement. De plus, elle me gêna d'autant plus, en m'expliquant qu'elle me trouvait... magnifique. Je rougis de plus bel, riant alors nerveusement. Je ne savais vraiment pas où me mettre, je baissais la tête, n'osant même plus affronter le regard brillant de sa mère. Je prononçais un simple merci avec un grand sourire. Je devais sans aucun doute passer pour un grand coincé timide, qui plus est stressé. J'étais là, à me déchiqueter la peau des doigts, retirant par ailleurs les ongles dépassant. Je ne me sentais vraiment pas à l'aise, même si sa mère avait l'air tellement gentil, drôle et adorable ! Je me sentis alors embrasser la joue par Sevan, qui me transporta sur ses genoux, une fois assis sur le siège près du lit de sa mère. Mon amour déclara à sa mère, tout en me regardant intensément dans les yeux, qu'il comptait bien me regarder. Je ne pus m'empêcher d'attraper la main de Sevan pour la caresser de mon pouce, lui montrant que je le remerciais, juste d'avoir dit ça devant elle. Ça me faisait tellement de bien... je souris comme un pauvre amoureux. Seulement, il se retira rapidement en entendant la demande de la génitrice. Elle voulait que je parle de notre relation, de Sevan. Je n'avais aucun de mal à parler de ça, néanmoins devant sa mère... c'était totalement différent. J'avais peur d'exprimer quelque chose qu'il ne fallait pas, qu'elle n'apprécierait pas. J'avais cette boule dans la gorge, les mains me grattant le crâne. Seules les caresses de mon petit ami dans mon dos fonctionnaient pour me calmer un tant soit peu. Généralement, j'étais moins stressé, frissonnais et me sentais bien mieux. C'était pour cette raison que j'aimais autant Sevan, parce qu'il réussissait toujours à me calmer juste avec le contact de sa peau. « Je suis des études de cinéma dans une université, tente de percer dans le monde de la photographie. » Je ne prenais pas le soin de lui présenter mon métier, qui était d'être escort boy. Quelle image aurais-je sinon. « Je viens de New-York, je suis arrivé ici il y a environ trois ans. Et cela fait plus d'un an que je connais Sevan... » enchaînais-je en pivotant la tête pour l'observer avec un regard amoureux, caressant par ailleurs sa joue. En revenant ensuite à sa mère, je poursuivis, me sentant bégayer. Sevan... Sa présence me détendait. Mais le fait qu'il me caresse le bas du dos me faisait perdre la réalité des choses, je me perdais davantage. « Votre fils.. il est parfait, vous savez... il.. c'est le garçon le plus merveilleux que j'ai pu rencontrer... Sev... c'est pas seulement celui avec qui je suis depuis une semaine... mais... mais.. celui que j'aime depuis le début. Comment ? Comment je qualifierais notre relation ? Je... je la vois comme le conte de fée. Mais le vrai... celui qui disparaitra jamais... Votre... fils.. c'est mon petit bonheur, celui qui me comble de joie chaque minute de ma vie. » Je soufflais un coup, rassuré d'avoir tout balancé ce que j'en pensais. Même si j'avais encore une tonne de choses à dire, sauf que je ne m'en sentais incapable devant sa mère... c'était effrayant ! Je me tournais alors vers Sevan, l'embrassant timidement, pour finir par fixer une nouvelle fois sa génitrice, lui disant. « Je suis désolé... de paraître aussi... nerveux. Mais... je suis nerveux. C'est que... je vous avoue avoir peur de ne pas vous plaire... peur de perdre votre fils, si jamais je ne vous plaisais pas... » Voilà, au moins c'est balancé et tout est clair.
Mon petit ami était tellement choux quand il ne savait plus quoi dire et qu'il bafouillait. On avait envie de l'embrasser et de le prendre dans ses bras. Ce qu'il expliqua à ma mère me toucha vraiment, je n'avais jamais saisis à quel point il m'aimait. Je me mordis la lèvre pour retenir mes larmes de joie. J'étais important aux yeux d'une personne, cette même personne que j'aimais plus que tout. Pendant qu'il déballait tout à ma mère j'avais l'impression qu'il allait manquer d'air, j'aurais voulu l'arrêter dans son récit, plonger mon regard dans le siens et l'embrasser pour qu'il oublie à quel point il était stressé, mais je ne pouvais pas faire ça devant ma mère. Je sentis alors les lèvres de mon petit ami se poser sur les miennes comme s'il avait lu dans mes pensées. Cependant, il ne s'attarda pas trop et retourna son regard vers ma maman. Le fait qu'il dise haut et fort qu'il avait peur de me perdre m'arracha un sourire. Jamais ma mère ne s'opposerais à mon bonheur, même si elle pensait que le jeune homme n'était pas fait pour moi. Je me penchais doucement jusqu'à l'oreille de Midnight afin qu'il soit le seul à entendre ce que j'avais à lui dire. "Bébé...même si tu ne lui plaisais pas cela ne m'empêcherais pas de t'aimer..." Je lui volais un bisou dans le cou avant de reporter mon regard sur ma mère qui visiblement était attendris et amusée. "Vous savez Midnight, vous êtes le jeune homme parfait pour Sevan. Je sais que vous prendrez soins de lui et que vous ne l'aimez pas seulement pour son argent. Je suis heureuse pour vous deux, vous le méritez autant l'un que l'autre." Elle afficha un grand sourire avant de venir vers moi et de m'embrasser sur le front. Sa c'était THE signe, cela voulait dire qu'elle approuvait mon choix à cent pour cent et qu'elle adorait mon copain. La porte s'ouvrit alors et une infirmière arriva. "Oh mes chéris je reviens dans un moment j'ai un traitement à faire. Nous irons prendre un verre après." Je hochais la tête avant d'accompagner ma mère jusqu'à la porte. Après l'avoir fermé, je me retournais lentement vers Midnight d'un air grave, juste pour le faire stresser un peu. J'aimais tellement sa tête quand il était comme ça. Après un moment je souris doucement avant de me rapprocher de lui et de l'enlacer tendrement. "Arrête bébé...je rigole, elle t'a adoré. Le bisou sur le front c'est le truc qui montre qu'elle t'a adopté." Je le serrais contre moi avant de le bercer un peu et de couvrir son cou et son visage de baisers et de caresses. Jamais de ma vie je n'avais désiré quelqu'un aussi fort, jamais je n'avais voulus autant rester avec une personne. Putain ce que je l'aimais bordel ! Soudain j'oubliais totalement ou nous étions, j'oubliais tout...j'approchais le jeune homme de moi avant de l'embrasser passionnément, passant mes mains sous son t-shirt, le caressant, l'embrassant, l'enlaçant, lui parlant...je voulais lui montrer que je l'aimais, qu'il était le plus important à mes yeux, en gros qu'il était l'homme de ma vie.
Tant mon petit ami que sa mère me comblaient de bonheur, à croire qu'ils n'étaient pas différents d'un point de vue de transmetteur de joie. Quand sa mère me déclara que j'étais l'homme idéal pour son fils... j'avais ses yeux brillants et un grand sourire tiré sur les lèvres. Elle m'avait rendu heureux rien qu'en prononçant cette phrase. J'aurais voulu la remercier mais j'étais bien trop sous un état choc de bonheur que je l'ai juste vue partir de la chambre. Je ne savais pas que ça allait être aussi facile et simple, je ne pensais pas qu'elle allait m'accepter... Raison pour laquelle j'étais toujours aussi souriant, au moment où Sevan s'approcha de moi. Mais lorsque je l'observais un instant, je vis que je m'étais certainement trompé... sa mère m'avait simplement fui, ne m'appréciait pas et s'était simplement sauvée. Oui, j'étais capable de lire tout cela sur l'expression de visage de mon petit ami. Il avait l'air étrange, triste... prenait cet air grave qui m'inquiétait énormément. Je commençais même à stresser, récupérant par ailleurs ses mains tremblantes que je maudissais tant. Tandis que je me levais pour m'approcher de lui, il me déclara en riant qu'il déconnait, tout en prenant le soin de préciser que sa mère m'avait adoré. Comme quoi, ce Sevan me rendait définitivement fou. Sur le moment il m'avait totalement effrayé et ah... comme c'était facile de jouer avec moi et mon stress. J'avais senti mes membres se contracter, en mouvement de nervosité, puis quand finalement il m'avait annoncé que tout était bon du côté de sa mère... je me suis senti plus léger, rassuré, même complétement rassuré. Apaisé. J'avais soupiré un bon cou, lançant un regard noir comique à mon petit ami afin de lui faire comprendre, dans la rigolade, qu'il ne devait plus jamais refaire ça. « Méchant, joue pas avec ça... tu m'as fait peur, idiot. » Je souris tout de même à pleines dents, parce que je ne lui en voulais pas. Jamais je ne pourrais lui faire la tête de toute façon... surtout pas pour ça. J'avais beau être stressé, assez sérieux, je gardais quand même au fond de moi, une partie d'humour. Surtout que vu ses gestes entrepris par la suite, je ne pouvais que le pardonner. Passant ses mains douces en-dessous de mon t-shirt, tout en m'embrassant absolument partout, je me suis senti frissonner, ayant ces papillons dans le ventre. Seulement, nous étions dans un hôpital, et dans la chambre de sa mère malade ! Je n'arrivais pas à m'enlever le lieu de ma tête, ça me gênait de l'embrasser, le caresser... en sachant très bien que nous irions bien plus loin... ici. Par ailleurs, je le fis remarquer à Sevan. « Babe... ça me gêne... de faire ça ici... On.. Elle.. elle en a pour combien de temps ta mère, hum ? » Oh, je m'informais juste ! De plus, je ne paraissais pas réellement convaincant, étant donné que j'embrassais son cou en lui exprimant mes pensées, tout en atteignant ses lèvres. Comme si je n'en avais que faire, d'être dans un hôpital.
Je fis un sourire coquin à mon petit ami. J'adorais l'embêter. C'était tellement facile en même temps il stressait tellement vite, parfois ce n'était même pas drôle tellement qu'il s'inquiétait vite. C'est vrai que c'était un peu méchant, mais en même temps après la manière dont je me faisais pardonné était encore plus douce. Alors que je commençais d'explorer son corps je l'entendis murmurer d'un air peu convaincant. Je me reculais un peu avant de passer une main dans mes cheveux. Il avait raison, on était dans un hôpital, on pouvait pas faire ce genre de chose ici, ce n'était pas bien. Je lui fis un petit sourire timide. "Je sais, c'est pas bien, mais...mais je suis tellement content que ma mère te trouve bien pour moi. Maintenant, il y a rien qui pourra nous empêcher de vivre ensemble bébé. Rien." J'attrapais ses mains avant d'enlacer mes doigts aux siens et de poser mon front contre son front. Je restais un moment comme ça à le regarder dans les yeux, comme si le temps pouvait s'arrêter et que je pouvais profiter de lui à jamais. Je regardais alors ma montre faisant une moue qu'il trouverait adorable je le savais et répondis en souriant : "En principe elle en a pour une demi-heure. On a encore un peu de temps." Je lui fis un clin d'oeil avant d'éclater de rire. Je plaisantais bien-sur, je ne ferais pas ce genre de chose dans un hôpital, c'était pour ainsi dire mal poli. Je pris doucement la main de Midnight avant de le faire asseoir sur mes genoux. Je le regardais encore en souriant, j'avais tellement de chance de l'avoir. "Tu sais Mid', même s'il ne reste pas beaucoup de temps à ma mère pour vivre je suis heureux que vous vous entendiez bien. Je suis heureux qu'elle t'ai accepté et je suis heureux que tu l'apprécie. C'est important pour moi amour, même si je sais que dans quelques mois elle ne sera peut-être plus de ce monde." Je m'arrêtais le regard plus ou moins triste. Je n'aimais pas trop dire ça. Je sentis la main de mon copain serrer la mienne et son autre main venir caresser ma nuque. Il savait comment me rassurer, il n'avait pas besoin de mots, ni rien. Il arrivait à me rassurer par ses gestes, ses regards, son souffle, sa présence. Je n'avais jamais été aussi dépendant de quelqu'un de toute ma vie et je ne savais pas si cela devait me faire peur ou non...
Pour me rendre dingue de lui, Sevan avait en sa possession quelques atouts tous aussi performants pour me faire craquer. Tout d'abord, il avait cette manie de le rassurer à longueur de journée, je déstressais totalement avec lui. Cependant, c'était assez contradictoire, étant donné qu'il avait aussi une étrange manière de me déstabiliser d'une façon craquante. Une parole, un geste, peu importe, j'arrivais souvent à rougir face à lui, écartant les lèvres d'un sourire timide et nerveux. En effet, c'est ce qu'il se produisit une énième fois, seulement il en avait l'habitude dorénavant. Il me taquinait souvent avec mon inquiétude trop présente, ou jouait avec ce tempérament là de mon caractère. Il rigola, en me balançant que sa mère en avait pour une demi-heure, faisant en passant une allusion au sexe. Je le fixais en souriant, lui tirant la langue comme un gamin boudeur. Plongeant alors mes lèvres contre les siennes, j'attrapais l'inférieur de mes dents, la mordant pour lui faire comprendre que je l'emmerdais, moi. « Grrr. » Le seul mot prononcé de ma bouche, le seul mot répondu à sa taquinerie. Mot paraissant sauvage, mais tellement dit d'une façon comique. Comme quand quelqu'un imite un tigre, c'était pareil. Tout autant débile et rempli de plaisanteries. Je n'en voulais certainement pas à Sevan de se foutre ne serait-ce qu'un peu de moi au niveau de ce trait de caractère, ça me faisait bien rire en fait. Il le savait, je suppose, raison pour laquelle il tentait toujours de me faire sourire avec ça, faire disparaître la mine inquiète, celle qui inquiétait les autres par ailleurs. Continuant de sourire, je me sentis entraîner sur ses genoux. Il était heureux qu'elle m'ait accepté, mais il finit par me dire avec ce regard triste, que sa mère allait mourir dans quelques temps. Pris de sa tristesse, je caressais doucement son cou, pressant en même temps sa main. Je voulais qu'il comprenne que j'étais là et que j'allais être là encore longtemps. J'embrassais sa joue rapidement, collant mon nez ensuite sur cette dernière. « Profite babe. Profite des derniers moments avec elle, pour n'avoir aucun remords. Tu as la chance de savoir quand ça se fera, et j'imagine à quel point c'est affreux de se dire qu'elle va bientôt... partir. Mais... profite, dis lui tout ce que tu lui as dire. Ne regrette rien et tu auras moins mal. Ça ne sera pas brutal comme départ. Et. Et je serais là, babe. » J'avais conscience qu'il allait mal à cause de ça, ce que je saisissais, puisque si ma mère devait partir, je serais dans le même état. En tout cas, je tentais de le rassurer à ma façon, ça fonctionnerait ou non, mais au moins j'essayais. Par la suite, je passais mes bras autour de son cou, pivotant mon bassin, pour le prendre dans mes bras. « Courage babe. Je t'aime. » Un je t'aime qui disait "je t'aime tellement que je serais là pour toi, je te lâcherais pas".
Je lui souris doucement avant de poser ma tête dans son cou. Il avait raison je devais profiter d'elle pendant qu'elle était encore là près de moi, j'aurais tout le temps de pleurer après. J'attrapais la main de mon petit ami avant de sortir de la chambre pour aller chercher ma mère, je sentais que Midnight n'était pas à l'aise à l'intérieur de ce bâtiment alors autant prendre l'air. Ma mère n'ayant pas tout à fait finis je lui dis de nous rejoindre dans le parc derrière le bâtiment. Elle me souris avant de me répondre positivement. J'entraînais donc Midnight avec moi dehors et m'installais sur un banc un peu à l'écart des autres. Je regardais longtemps le jeune homme dans les yeux, avant de finalement l'embrasser tendrement. "Merci d'être venu bébé, tu peux pas savoir comme je suis heureux que tu es vu la femme la plus importante de ma vie." Je lui fis un autre sourire. "Comment tu l'a trouve ?? Tu l'aime bien ?? Elle te plaît ??" Oui, c'était important que Midnight plaise à ma mère mais c'était important aussi que ma mère plaise à Midnight et j'espérais de tout coeur que c'était le cas. Je vis alors la silhouette de ma mère arriver vers nous toujours avec le sourire. Elle s'assit en face de nous et nous avons passé le reste de l'après-midi ensemble. Ma mère trouvant mon copain de plus en plus parfait pour moi, Midnight se sentant de plus en plus à l'aise avec ma mère et moi étant de plus en plus heureux que les deux personnes que j'aimais le plus s'entendent aussi bien.