Quelque chose m’effleura l’épaule et fit ensuite légèrement pression sur mes lèvres. Un baiser. Je savais que c’était ainsi que la plupart des filles, moi y compris, aimaient être réveillée. Telle les princesses dans les mythiques contes de fées. Après cette semaine mouvementée, c’est tout ce dont j’avais besoin. Un peu de douceur. Pour faire court, j’avais retrouvé l’horrible sensation de solitude du célibat. Dante avait prit une énorme place dans ma vie, dans mon cœur et quand tout c’était arrêté, c’était comme si la moitié de mon cœur m’avait été enlevée. Ça faisait mal. Très mal. Je respirais à peine sans la partie de moi qu’il avait emporté ce jour là. Mais bon, je me disais qu’il fallait que je sois forte, que j’aille de l’avant. Avec tout ce que j’avais déjà traversé, c’est pas sur une malheureuse rupture que je vais m’arrêter. C’est ce que l’ancienne Constance aurait dit. « Réveille toi! Bouge! ». Mais la nouvelle, celle après Dante, n’en pouvait plus, tout ce qu’elle souhaitait c’était qu’il revienne avec l’autre moitié de son cœur. Tellement niaise et guimauve, je vous jure.
N’en pouvant plus de me voir dans un état de déni si profond, Ariadna et Jordane avaient eu la bonne idée de me trainer jusqu’à Rio, au Brésil. J’avais accepté. Plus rien ne me retenais à San Francisco. Plus rien n’avait d’importance. Je me souviens qu’à l’aéroport, dans la file d’enregistrement des bagages, juste devant moi, deux jeunes filles s’enthousiasmaient à l’idée de voir les McFly en concert pendant leur prochaine tournée. Il n’en fallait pas plus pour me faire sombrer de nouveau. Je n’avais pas pleuré, je n’y arrivais pas en réalité. Je ne réalisais pas et c’était le pire. J’ai versé ma première larme au Brésil, quatre jours après. J’étais seule dans ma chambre d’hôtel. C’était la solitude qui m’avait ramenée à lui. Il aurait du être avec moi à cet instant précis… J’avais blindé son répondeur mais il n’avait jamais rappelée. J’étais devenu une coquille vide, une simple enveloppe corporelle qui souriait au monde entier pour ne pas montrer qu’elle sombrait peut à peut. «Je vais bien, ne t’en fais pas. », j’avais du le répéter des milliers de fois en une semaine et je savais au fond de moi, que ce n’était qu’un mensonge.
Bref, le passage déprime brésilien une fois terminé, j’étais rentrée à San Francisco plus forte que jamais. Enfin, forte, moins fragile disons. Jordane avait retrouvé son bel étalon et Aridana ses photoshoots sexy. Il me restait quoi moi? Mon boulot. Je bossais comme une tarée pour l’oublier. Je rentrais tard le soir et partais très tôt le matin pour éviter cette solitude. J’en avais très peur. Si j’avais le malheur de la croiser de nouveau, je replongerais et je ne voulais pas terminer comme toute ces filles aux cœurs brisés qui ne voulaient plus jamais avoir de petit ami. Un matin, alors que je m’apprêtais à quitter la maison, mon téléphone vibra. J’ignorais pourquoi mais à ce moment là, je l’avais sentis. C’est comme si mon téléphone réagissait différemment à ses appels. Les secondes semblaient être des heures et je finis par décrocher à mes risques et périls. La discussion avait était rythmée par des silences, des raclements de gorges et autres sont plutôt étranges. Ce fut assez gênant car il ne semblait ne pas avoir trouvé ses mots et moi, j’étais figée, trop heureuse de l’avoir au bout du fil. J’aurais voulu lui dire que depuis la fin, il me manquait horriblement, mais rien ne sortit. On avait finalement décidé de se voir afin d’avoir une vraie discussion. J’avais stressé toute la journée en m’imaginant tous les pires scénarios possibles. La paranoïa était plus forte que moi.
La sonnette retentit et d’un pas mal assuré, j’allais ouvrir la porte. Je flippais. Quand je finis enfin par ouvrir, il était là, tout sourire, assez timide. J’ai cru mourir sur place et j’avais du faire un effort surhumain pour ne pas lui sauter dessus. Après l’avoir laissé entrer, on étaient montés dans ma chambre, non pas pour ce que vous pensez, détrompez-vous, mais pour avoir cette fameuse discussion. Vague de stress numéro deux. Il n’avait pas été par quatre chemins en me demandant si je voulais bien le pardonner. Bien sur que je voulais! Je me serais damnée pour ses beaux yeux. Mais ça, je ne lui avait pas dit. J’ai préféré jouer la carte du mystère avec un petit «Ça ira avec le temps…». Après ça, nous avons discuté, discuté, de sa fille, de son ex, de son enfance et là, trou noir. Je m’étais endormie comme une vraie masse.
La sensation de ses lèvres sur ma peau m’avait confirmé le fait que tout cela n’avait pas été qu’un songe et qu’il m’était revenu. Dieu merci. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres avant de murmurer d’une voix à peine audibe :
- Arrête de me regarder dormir, je trouve ça malsain.
Même avec les yeux clos, je pouvais sentir son regard sur moi. Au fil de notre relation, et surtout depuis qu’on s’étaient installés tout les deux, il avait développé cette habitude et je détestais ça, même si au fond, je trouvais ça hyper mignon. Je posais alors une main sur sa joue avant de lui rendre son baiser avec tendresse et de finir par ouvrir les yeux. La toute première chose que je rencontra fut son regard. D’un bleu… mais d’un bleu à vous provoquer une crise cardiaque dès le réveil. Je l’attirais sur moi et nos peaux entrèrent en contact. J’en frissonnais tellement il m’avait manqué. Je vous ai déjà dit combien je l’aimais?