Je voulais qu’Hadryin se dépêche de rentrer, franchement. En acceptant de le « dépanner », je ne m’attendais pas à ce que ça dure près d’un mois! Et suivre un rythme de jour et de nuit, je n’y arrivais pas vraiment. Enfin, plus. Je me comprends. Je sentais bien que mon corps avait des limites à ne pas franchir plus restreintes que ce qu’elles étaient au début de cette année, et la fatigue me prenait d’assaut ces derniers temps, mais je faisais en sorte de tenir le coup. Je savais bien que j’étais un peu dans le déni de mon état de santé qui était pourtant à ménager, mais tant pis! Tant que ça roule encore, c’est que c’est pas cassé, n’est-ce pas? Et puis il y avait des gens bien moins en forme que moi, alors je ne me plaindrai jamais de ma situation. Honnêtement, j’avais presque tout ce qu’il fallait pour être heureux. Un compagnon avec qui l’entente était parfaite, une carrière, des amis… peut-être que ma famille était le seul point noir. Sonic déprimait et je ne pouvais rien y faire. Keenan déprimait et je ne pouvais rien y faire. Evelyn avait perdu « her sanity » depuis longtemps, et encore là, je ne pouvais rien y faire. Et ma mère… ma mère était dieu sait où, mais je savais qu’elle me surveillait et que malgré la distance, elle veillait sur son fils, indirectement. Chacun de ses signes de vie me remettaient d‘aplomb, chacun de ses messages me donnaient envie d’aller vers l’avant… j’avais tellement de choses à lui dire, j‘avais tellement besoin d‘elle sans pourtant la connaitre. Était-ce normal?

Je réfléchissais à tout un tas de choses en suçant un bonbon tranquillement lorsque la porte de l’office s’ouvrit et que la silhouette d’Ange apparaisse dans l’encadrement. Le simple fait de la voir étira un immense sourire sur mon visage, et je me levais sans attendre pour m’approcher d’elle et la prendre dans mes bras, penché vers l’avant. La vision des filles dans le couloir m’ennuya profondément, par contre, si bien que j’ai refermé la porte avec le pied en la claquant sèchement.

J’suis heureux de te voir!

Je me redressais et invitais mon amie à s’asseoir sur un sofa calé dans un coin avant de prendre place à côté d’elle.

Désolé pour les autres « princesses»… elles sont pas possibles, y’a des soirs où même moi j’en peux plus .

Je soupirais un coup et posais mes yeux clairs sur ceux d’Ange avec un grand intérêt.

Comment tu vas?