Cela fait cinq jours, que j’étais passé du statut « fiancé » à « célibataire ». Je vous avouerais que je n’ai pas senti le coup venir et que je me suis senti très con. Imogen a perdu notre enfant – comme Ole et moi le redoutions – et elle s’était barrée pour... Je ne savais pas. Elle m'avait largué comme ça, en partant je ne sais où. Vous comprenez, elle voulait mon bonheur, elle voyait que du mal dans notre relation. Très bien, elle avait bien de se barrer cette garce. Je ne voulais plus entendre parler d’elle, elle m’avait fait assez souffrir comme cela. Dès mercredi, j’avais tracé un trait sur Imogen Ginstorm. J’avais balancé ces dernières bricoles, à la cave, en attendant que je trouve une solution. Je pense que j’avais été suffisamment patient et gentil pendant ses plusieurs mois de vie de couple. Elle m’avait déçu, vraiment déçu. Je ne voulais pas m’attarder sur ça, je voulais tourner la page, même si j’y avais cru à cette histoire sérieuse, puisque je l’aimais encore, les sentiments ne s’envolent pas du jour au lendemain…

Je tirai une dernière latte sur ma cigarette, avant de lancer le mégot par terre. Mademoiselle Thomason arrivait. Je la vis s’approcher de moi, je souriais. Elle était… Sexy ce soir, cette petite blonde. Je l’aimais bien. Je l’avais invité à venir en boîte de nuit ce soir, pour me changer les idées, et elle avait évidemment accepté. « Salut, jolie demoiselle. » Je lui fis la bise, puis commençais à me diriger vers l’entrée. Oh avec cette tenue d’aguicheuse, je pense que Shell n’aurait pas trop de mal pour passer la porte devant les vigiles.

J'avais oublié, l'espace d'un instant, que dans ce pays super développé qu'était l'Amérique, je n'étais pas encore majeur, alors que chez moi je le suis depuis au moins deux ans. Alors forcément quand Andreas m'invite à sortir, je ne dis pas non, et je ne pense pas à l'âge. Jusqu'au soir même où en fait je me rend compte que mon visage encore enfantin de gamine de 17 ans va posé problème ; j'essaie d'arranger ça comme je peux, tout les jours un peu plus, mais au fond, à première vu, le maximum qu'on me donne c'est dix huit ans. C'est cool de se rendre compte que deux heures avant le rendez vous, je n'ai rien à me mettre qui fait "agé" ou encore "mature" ; du moins, plus mature que d'habitude. J'avais rapidement appelé Julie, et suite à ça, elle m'a habillé comme elle a pu pour que ça passe sauf que ..

SHELL - Mais t'es folle ! ça fait pute là !
JULIE - Mais non, t'es parfaite ! Allez, file.

J'avais un énorme décolté, sans poitrine en plus, j'ai jamais été gaté de ce côté mais j'espèrais au moins trouver un homme à qui ça plairait. Et puis au moins je ne suis pas ce cliché de la blonde à grosse poitrine, alors ouais, j'en étais fière de mes petits seins ! Enfin, après avoir été matté de tout les côtés par les types à droite à gauche qui, comme moi, allait s'amuser, j'arrivais enfin devant Andreas. Son sourire m'a tout de suite fait sourire, je supposais donc que ça faisait pas si "pute" que ça.

- Salut, jolie demoiselle.

J'avais envie de lui rétorquer un "arrête on dirait une pute!" mais je me suis abstenue, pourquoi ? Je ne sais pas, mais ça m'avait parru déplacé sur le coup.

- Bon, croise les doigts, et espérons que je rentre, c'est ça ?

Je souriais à Andreas et une fois devant le vigile, j'ai eu un petit doute, mais en fait tout est passé "crème". On se retrouvais rapidement à l'interieur.

- Heureusement que j'étais là, parce que je suis certaine qu'avec la tronche que tu tirais, tu rentrais pas ! Remercie moi vieux, grâce à moi t'es là !

Je souriais, m'empêchant un peu de rire. J'adorais le taquiner.

Non, je ne la trouvais pas pute. C'était une amie, je n'allais pas lui dire qu'elle ressemblait à une pute. Je la trouvais juste plus femme, plus sexy et ça me plaisait.

Qu'est ce que je disais! Shell passa sans problèmes les portes de la boîte de nuit. Et à peine rentrés à l'intérieur qu'elle me taquine en me disant « Heureusement que j'étais là, parce que je suis certaine qu'avec la tronche que tu tirais, tu rentrais pas ! Remercie moi vieux, grâce à moi t'es là ! » Je me mis alors à rire, puis lui répondit: « Bien sûr. C'est pas moi qui porte un décolleté pour avoir plus de chances d'entrer. »Je lui fis un petit sourire amusé. Je regardais les alentours pour voir un peu qui il y avait. A première vu personne que je connaissais. Tant mieux! Je n'étais pas spécialement fan des boîtes de nuits, et de l'ambiance qui il y avait, mais ça ne me dérangeait pas d'y venir de temps à autre avec quelqu'un, en l’occurrence Shell ce soir. Le seul problème dans les discothèques c'était l'ambiance sexuelle qui s'y trouvait, et les garçons qui guettaient leurs proies. Je voyais cela comme ça, les mecs qui observaient les filles qui dansaient en se léchant les babines. Rien que de penser que Shell pourrait se faire mater comme ça ce soir avait le don de m'agacer un peu. Je n'étais pas jaloux, je trouvais ça juste irrespectueux de regarder une femme de cette façon, juste pour pouvoir l'amener dans son lit.

« Vu que c'est grâce à toi que j'ai pu rentrer, je t'offre un verre! Héhé, t'as vu comme je suis galant? » Je lui lançai un petit clin d'oeil avant de l'entraîner avec moi par les épaules vers le bar. Je sortis mon porte-feuille et commandait au barman: « Deux sex on the beach, s'il vous plaît. » Je ne sais même pas si ça lui plairait, mais bon je savais qu'elle aimait l'alcool et ce cocktail à la vodka et aux fruits pouvait peut-être lui plaire. Une fois, nos verres arrivés, je payai, les pris, et glissai dans la foule suivit de Thomason. Je voulais nous trouver un petit coin sympa pour boire.

- Bien sûr. C'est pas moi qui porte un décolleté pour avoir plus de chances d'entrer.

Il me cherche monsieur le suédois ? Non parce que s'il me cherche, il va me trouver ! Puis d'abbord, je suis certaine qu'il adore ça, ce petit décolté ! .. ou pas d'ailleurs. Ces derniers temps j'avais essayé de perdre du poids, plus que d'habitude et je savais que c'était mauvais, j'avais tellement peur de retomber mais en même temps je me sentais tellement grosse. Tout les matins dans le miroir .. après la douche, je voyais trop de chose et personne à qui le dire. Enfin, heureusement dans un sens ! J'aimerais que personne jamais ne sache, je ne tiens pas à me retrouver à nouveau enfermé dans cet endroit affreux. T'en sors guerrit, certes, mais après t'es plus toi même. Bref, j'avais essayé de perdre du poids, ce qui avait plutôt fonctionné d'ailleurs. Après lui avoir jeter un regard noir, un sourire se dessinait sur mes lèvres ;

- Oses dire que tu n'aimes pas ça.

Mon sourire s'élargissais doucement. Moi ? Le chercher ? Non, pas du tout ! Alors là, je ne suis pas du tout ce genre de fille ! Je ne joue pas à ce jeu, enfin ! Je .. m'amuse. Il fallait juste que je pense à une chose ; pas trop boire. L'alcool sur moi était vraiment quelque chose de mauvais.

- Vu que c'est grâce à toi que j'ai pu rentrer, je t'offre un verre! Héhé, t'as vu comme je suis galant?
- Tellement .. si tout les hommes étaient comme toi !

J'ai voulu rajouter une bétise, mais j'ai trouvé très mal placé dans ma tête, sur l'instant, alors je n'ai rien dis, et j'ai continuer d'avancer, guidé par Andreas.

- Deux sex on the beach, s'il vous plaît.

Bon .. Bah après tout pourquoi pas ! Je connaissais pas vraiment, et j'avais peur que ce soit fort, mais puisqu'il était là, je savais qu'en cas de problème je n'allais pas finir dans de sale draps, après tout je connaissais Andreas, n'est ce pas ?
On s'embarquais doucement dans la foule et pour ne pas le perdre, ni pour me perdre, j'attrapais un bout de t-shirt dans son dos et m'y aggripais, le suivant doucement, essayant de faire en sorte de réussir à passer quand soudain je senti une main m'attraper alors que je lachais le t-shirt d'Andreas. Je me retrouva bien vite parmi la foule à danser contre un type que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Eve, mais j'aimais ça. Et c'est dans ces moments là qu'on dit merci à papa et maman de m'avoir inscrit à la danse étant plus jeune. Peut-être un désir profond de rendre Andreas jaloux ? Sinon pourquoi danser si proche du jeune homme ?

Je sentais les doigts de Shell qui tenaient mon tee-shirt pour pas me perdre dans la foule. Puis... Plus rien. Je posai les deux verres sur une table vide entourée par un canapé en angle rouge. Je me retournai et ce que je redoutais arriva. La blonde était en train de danser contre un inconnu. Enfin, danser est un grand mot, elle était plutôt collée à lui. Je soufflai un peu et passai ma main dans mes cheveux blonds. Oké, j'étais venu avec cette amie ce soir, c'était pas pour qu'on me la kidnappe d'un coup, sinon je n'aurais pas pris la peine de venir avec elle. C'était aussi un manque de respect, si pendant la soirée, elle ne faisait que de danser avec d'autres hommes. Je ne sais même pas si à cet instant, elle voyait que je la regardais et si son compagnon savait qu'il était en train de m'agacer. Je restai debout où j'étais pendant dix petites secondes, pour comprendre que oui, l'inconnu avait remarqué qu'il m'avait emprunté mon amie et ça l'amusait vu la tête qu'il faisait.

J'abandonnai un instant les boissons, pour me lancer vers les deux jeunes gens. Je tapotai l'épaule du garçon qui dansait collé serré avec Shell, puis le poussa d'une main sur le torse. Fais moi pas chier mec. Coup de bol, il ne dit rien, et alla voir ailleurs. Je me retrouvai donc en face de Shell, à la place de ce type. Je mis mes deux mais sur ses hanches... Puis un peu gêné par cet acte, je les retirai. - Imogen était toujours dans ma tête - « Nous danserons après, si ça ne te dérange pas... » Je voulais boire un peu avant. Je pris la main de la blonde et cette fois, je la ramenai entière jusqu'au canapé sur lequel je m'installai immédiatement dessus.

Un sourire se dessina sur mes lèvres. Pourquoi ? Parce qu'il avait fais ce que je voulais qu'il fasse. Je n'étais pas le genre manipulatrice, loin de là, mais ce geste là, j'y tennais. Je voulais qu'il fasse ça, je le souhaitais parce que .. peut-être qu'au fond je voulais la preuve qu'il tiens un temps soit peu à moi ? Inconciament je souhaitais peut-être quelque chose de lui ? J'étais assez perdu, et ça m'agaçais, ouais. Je ne le trouvais pas vraiment beau, ni même attirant ou autre, mais il avait ce truc, que je ne saurais expliquer. Peut-être aussi que je m'étais laisser emporter et que ce changement de pays m'avais en quelque sorte poussé sur le premier type que je croise, et par hasard, ce fut Andreas ? J'en savais rien, et franchement je n'avais pas envie de savoir plus que ça.

Ses mains se posèrent sur mes hanches et là, mon sourire s'est peut-être un peu abaissé .. faut pas me demander pourquoi, bon sang je suis perdue ! A ce moment, tellement d'idée parcourait ma tête, mais il ne fallait pas que je craque, ça n'allait pas être moi, ça non.

- Nous danserons après, si ça ne te dérange pas...

Je souriais pour faire comprendre mon acquiession. Il pris ma main et c'est sans grogner que je le suivis parmi la foule afin d'arriver au petit endroit qu'il nous avait garder. Je m'asseyais à mon tour et regardait les verres. Ca devait être vachement fort ce truc non ? J'espèrais que ça allait rapidement me rendre folle et inconsciente, en fait, mais je n'y toucha pas encore.

- Ca me change les idées de sortir, je réfléchis trop en ce moment .. Merci.

Je souriais -encore, va falloir que j'arrête- et je pris le verre. Bon, on se lance ? Je savais ce qui y avait dedans, je savais comment le préparer mais comble ; je n'en n'avais jamais bu. Oui, ça c'est tout moi.

- C'est fort ce .. truc ?

Ma relation avec Shell? Eh bien, à vrai dire je ne saurais la définir. Comme celle que j'entretenais avec big boobs, enfin Helle. J'étais ami avec la blonde c'est sûr, mais il y avait peut-être quelque chose en plus dans notre relation de pas clair. A cet instant je me souvenais alors de notre conversation sur facebook qui datait du week-end dernier. Elle avait prit que potentiellement j'avais envie de coucher avec elle, et moi j'avais appris que... En fait je n'avais pas appris grand chose de son côté, à part qu'elle trouvait ça hilarant de m'imaginer à quatre pattes avec... Non, je vais m'arrêter là, je vous épargnerais des détails. Je ne savais donc pas où cette histoire allait nous mener, ni même pourquoi ça avait amusé Shell que je la vois se frotter à un inconnu. Oui entre nous, j'avais bien remarqué son sourire amusé. Je n'avais pas trouvé ça drôle.

« Ça me change les idées de sortir, je réfléchis trop en ce moment .. Merci.» Je la regardais et lui souris doucement. « Ce n'est pas bon de trop réfléchir. Je l'ai trop fait ses cinq derniers mois et voilà où j'en suis...» Je ne terminais pas ma phrase, je n'avais pas envie de parler de ça, ce soir. Je pris un des verres sur la table, et l'amena à mes lèvres pour boire une gorgée. « C'est fort ce .. truc ? » Je l'observais de mes yeux bleus, et haussai les épaules. « Je ne sais pas trop à quel point tu tiens l'alcool. Franchement, je trouve que ça va. » Entre temps, je m'étais rapproché, d'elle, et j'avais passé un bras autour de ses épaules. A nouveau, je ramenais la boisson alcoolisée jusqu'à mes lèvres pour en boire une grosse gorgée.

- Ce n'est pas bon de trop réfléchir. Je l'ai trop fait ses cinq derniers mois et voilà où j'en suis...

Wow, la chanson qui passait en fond était incroyablement géniale ! D'ailleurs ça me faisais justement penser que j'avais rien mangé, j'aimais pas ce corps énorme, alors je pensais que ne pas manger allait arranger certaine chose mais en ayant ce verre devant moi, je me rend compte que c'était assez débile. Pourquoi je me force à penser à des conneries pareil ? Parce qu'Andreas, ce petit blond de mes deux qui m'agace viens de faire un truc super sexy et que je me sens de plus en plus en chaleur. Non, je retire, je suis pas un animal, enfin ! Shell, on respire.

- Je ne sais pas trop à quel point tu tiens l'alcool. Franchement, je trouve que ça va.

Il se fout de ma gueule là ? Sérieusement, il se fout de moi ou quoi ? Déjà il refais ce même geste super .. raaah! et en plus il se rapproche et passe un bras autour de moi ! Je respirais encore un peu ... cool, ça ira Shell, tranquille. Ouais, là, sur le coup et sans chercher à comprendre j'ai pris le verre et je l'ai bu cul sec. J'avais fais certainement une grimace, mais soit. Après ça, je le regardais pendant un instant. J'avais posé mes yeux dans les siens.

- J'pense qu'on est des adultes responsables ... et aussi que .. on en a envie tout les deux .. je pense. Alors ..

Pourquoi tu cherches encore tes mots petite blonde ? Doucement l'une de mes mains passaient dans sa nuque.

- Oh et puis merde.

Et c'est après ça, que sans rien demander je posais mes lèvres sur les siennes. C'était un appel qu'il faisait depuis tout à l'heure là ! Je répond, c'est tout. Au pire, je mettrais ça sur le compte de l'alcool en disant que je suis rapidement bourrée.

Je la regardais. Elle avait l'air toute bizarre tout d'un coup. Avais-je fait quelque chose de mal? Sa respiration s'était quelque peu accélérée lorsque je m'étais rapproché d'elle et que j'avais posé ma main sur son épaule... En fait je me demandais si j'en avais fait exprès ou pas, pour la mettre dans cet état. Peut-être que mon inconscient y jouait pour quelque chose. De toute façon, j'avais bien l'impression que notre relation était de plus en plus floue, et qu'une tension y résidant. Une tension sexuelle dirais-je. Shell savait ce que je pensais d'elle, et si elle me demandait de venir chez elle -très souvent- pour la protéger du monstre de son placard, c'est que cela voulait tout dire.

Et j'avais raison.

Après avoir bu d'une traite son verre d'alcool - je fus d'ailleurs surpris - Shell lâcha une phrase sur la responsabilité. Hum. En fait, je n'avais pas trop fait attention à ce qu'elle avait dit, plutôt préoccuper par son petit mignon enfantin mais sexy et sa main sur ma nuque. Oh et puis merde. Je penchai ma tête sur le côté en signe d'interrogation jusqu'à que je rencontre les douces lèvres de la blonde. Je lâchai un soupir après ça. Je me retenais depuis la semaine dernière et ça faisait du bien. Du moins de quoi avait-elle vraiment envie?

Sans vraiment réfléchir, je passai un bras autour de son petit corps, et l'attira près de moi. Mes lèvres rencontrèrent à nouveau les siennes et je finis par la faire assoir sur mes genoux. Comme un papa avec sa petite fille sur les genoux. (Oké pardonnez moi pour cette vision qui fait pédophile dans ma tête). J'entrepris d'aller plus loin dans le baiser, mêlant ma langue à la sienne, tandis qu'une de mes mains remonta le long de son genoux, de sa cuisse... Pour finir sous sa robe, toujours au niveau de la cuisse.

Bon sang, ce que ça faisait du bien, en fait. Ouais, j'étais faible et j'avais craquer mais et alors ? J'avais fais ce que les gens voulaient que je fasse, mais j'avais surtout fais ce que j'avais envie de faire. Ouais, j'avais un sentiment à l'égard d'Andreas que je ne pouvais pas encore qualifié, certes, mais je savais que j'allais avoir mal, je le ressentais et je ne savais pas encore comment, mais à chaque montée il y a une descente, un retour à la normal, et chaque retour à la normal fait mal. Bonjour réalité.

Notre relation était certes un peu floue, et comme toutes filles je ne savais pas ce que je voulais mais on s'entendais bien tout les deux, je veux dire, on était bien, non ? Bon certes, un peu étrange sur les bords avec de sérieux problèmes de communications, de confiance et beaucoup de tension mais au final on s'entendait plutôt bien, n'est ce pas ?

Rapidement, je m'étais retrouvé sur ses genoux et sans savoir comment ni pourquoi, j'aimais plutôt ça. Le baiser devint plus poussé et prononcer, alors je m'amusais à jouer avec sa langue pendant que sa main passais doucement sur ma jambe, puis sous ma robe.

Est-ce que je faisais une erreur ? Possible ouais. Est-ce que ça m'importait ? Non. Je m'en fichais, parce que pour la première fois depuis longtemps je me sentais bien, je ne me trouvais pas moche, ni même grosse ou alors dans le besoin de combler une sorte de vide. Je pensais à rien, juste à ce qu'il se passais, j'avais oublier les conséquences et les répercutions, et c'est grâce à tout cela que j'ai réussi à prolonger ce baiser le plus possible. Ma main caressait sa nuque et mon corps était contre le sien.

J'avais un aperçu de comment allait se finir la soirée, et bizarrement cet aperçu me plaisait plutôt bien. Moi qui ne voulais pas être cette fille, cette simple fille avec qui il va coucher et qu'ensuite plus rien, juste pour oublier celle qui l'aime l'espace d'une nuit. Et pourtant, une fois sur le fait accomplis voilà où j'en suis, je me retrouve faible et entre nous, je déteste ça.

Est-ce que je faisais une connerie? Sans aucun doute! Tout de fois... C'était la blonde qui avait commencé. Même avec le verre d'alcool dans le nez, j'étais tout à fait conscient, et plus ma langue jouait avec celle de Shell, plus mes mains caressaient ses cuisses chaudes, plus je sentais que je déconnais, qu'il fallait peut-être pas. Je ne voulais pas qu'elle pense que je suis un salaud, qui ne veut que la baiser, puis le lendemain bye. Je n'avais pas envie qu'elle se sente comme un objet, comme un coup d'un soir, mais pourtant j'avais bien envie d'elle et je savais qu'il me faudrait un moment avant de me recaser avec une fille, donc... Non, c'était affreux de penser ça, et je me sentis subitement mal pour elle.

Je décidai de rompre ce contact entre nous. Je m'éloignai de ses lèvres et retirai mes mains de sous sa robe, que je pris soin de replacer sur ces cuisses au passage. Je lui tapotai la hanche, pour qu'elle comprenne que je ne la voulais plus sur mes genoux, et qu'il fallait qu'elle s'installe sur la banquette à mes côtés. Sur le coup je me suis dis qu'elle allait mal prendre mon geste, donc je la regardai et lui souris doucement avant de dire « On va danser? » En fait, je ne lui laissai pas le choix pour répondre à cette question. Je m'étais déjà levé et j'avais pris sa main pour l'entraîner avec moi. Je nous traçais un petit passage entre les jeunes qui dansaient au rythme de la musique. Je fis tourner la jeune femme pour qu'elle se retrouve face à moi, et commençais à bouger avec elle au rythme de la musique. Je me rapprochai un peu d'elle, et amenai mes mains sur ses hanches. Merde. J'avais promis de me tenir, de calmer mes ardeurs mais au final, ça ne fonctionnait pas vraiment. Je crois qu'il fallait que j'arrête un peu de vouloir faire contre ma volonté, et que j'arrête de me poser trente-six questions.

Et voilà, comment je me retrouvais alors à danser collé serré avec mon amie.

Vous entendez ? Rapprochez vous un peu .. là, vous entendez ? Moi je l'entends. C'est comme dans les films, vous savez ce verre qui se brise au sol parce qu'il viens de tombé de haut. Vous ne l'avez peut-être ni entendu, ni même vu sur mon visage mais il était présent, elle était présente, cette chute. C'est avec ce recul de sa part que je me suis souvenu qu'il m'avait confier il y a peu qu'il s'était fait une pute. Deception ? Vous avez dis deception ? Je dis oui, et j'ajoute dégoût. Comment peut-t-on tomber si bas ? Je sais pas, il aurait pu s'enfermer chez lui et décider de ne plus parler à personne pendant trois semaines. Non, à la place de ça, il se tape une pute. Alors peut-être que c'est la façon pour les hommes d'oublier les femmes, j'en sais rien. Enfin, c'est à ce souvenir que mon esprit à commencer à se tirailler. Etais-je plus qu'une pute pour lui et c'est pour ça qu'il s'était arrêter précipitemment comme il l'avait fais ? J'en savais rien, et à vrai dire je ne voulais pas savoir. Je .. ouais, j'avais une fierté et là, elle venait d'être atteinte, d'une certaine façon.

- On va danser?

Quelle choix avait-je ? Aucun. Ma main était déjà dans la sienne et j'avais dans la foule, essayant d'aller le mieux possible, ce n'était juste qu'un baiser après tout alors pourquoi ça me rend comme ça ? Putain, pourquoi ça me rend comme ça ?! J'oubliais pas qu'il avait encore Imogen dans sa tête, et c'était même certain. Comment peut-t-on oublier quelqu'un en si peu de temps ? C'est impossible.

C'est comme ça que je me suis retrouver contre lui, à danser. Allez Shell, joue. Joue. Ne t'arrête pas. Jamais. Alors je jouais, dansais contre lui, essayant de m'amuser, tout en sachant que mon coeur prennait du poids. Et putain ce que je n'aimais pas ça. Je savais ce qu'il se passais, je savais que je ne tombais pas seulement de haut, mais je tombais autrement, une façon de tomber que je voulais à tout pris évité mais qui, contre mon gré, m'avait prise de cours. Et merde. Je détestais la sensation, cette sensation qu'était de ne rien contrôler. Qu'est ce que j'allais faire, moi, maintenant ? J'étais dans l'ombre d'une femme qui valait bien plus que moi, j'étais dans l'ombre d'une géante, alors que je n'étais qu'une fourmis.

« Tu ne veux pas qu’on bouge ? » 

Je souriais, sans qu'il le voit. Que dire à ça ? Il était derrière moi, et ses mains étaient posées sur mes hanches. J'étais bien, sans le vouloir, trop bien peut-être ? Je ne savais pas quoi penser de tout ça, je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas quoi répondre, je ne savais pas quoi sentir, ressentir. J'étais perdu entre mon désir, et le reste. Au fond, je le savais, je savais que j'allais souffrir, j'en avais peur, tellement peur en fait, que ça montait à mon cerveau, comme si je le prévoyais. Il se pourrait que tout ça finisse bien ? Et puis s'il couche avec moi c'est que .. je suis .. ouais, non, les contes de fée n'existent pas. Et c'est bizarre, parce que même en savant ça, la seule chose que j'ai réussi à répondre, que j'ai réussi à chuchoter était un petit :

« Si .. Viens. »

Et à cette suite, j'attrapais l'une de ses mains, le dirigeant ailleurs. Loin. Loin de tout ça, loin de toutes ses questions, loin de tout ça, de tout ce qui nous retenait de passer à l'acte. Les souvenirs, les craintes, les peurs, les angoisses, le passé, le présent, les conditions. Je l'emmenais loin de tout ça, nous laissant juste nous deux, seuls, avec notre désir commun, notre envie l'un de l'autre.

Il n'a pas fallu longtemps pour que tout ça se relâche dans une passion folle et singulière. Un homme, une femme, et dire que dans tout ça il n'y a même pas besoin d'amour. Dans la précipitation, il y a dû avoir des oublis, mais après avoir contenu pendant autant de temps l'envie de l'autre, au moment où ça lâche, on ne peut pas penser à tout, hélas. Et je n'avais pas pensé une seule seconde que j'aimerais, que j'aimerais trop, que je m'y attacherais, que je me ferais des films comme une lycéenne, je n'avais pas pensé aux répercutions ni même à ce que j'aurais pu ressentir après. Je pensais à rien, seulement au moment présent, sans me dire que de ce geste, je créerais quelque chose, que de cet acte, quelque chose allait se former. Je n'avais pas pensé que ce soir là, je lançais le processus de vie.