“ He's a psychopath. Psychopaths get bored. ”

Cette journée, ou parlons plutôt de semaine, avait été d'une banalité affligeante. L'ennui avait finalement fini par me dévorer. Mon esprit détestait cette inactivée forcée, ce manque de piquant, cette continuité linéaire des événements, tout aller trop lentement. Au moindre de mes mouvements un médecin ou une infirmière arrivait pour m'obliger à m'allonger. Qui plus est jusqu'à il y a encore 3 jours j'étais tout bonnement incapable de rester debout sur mes jambes, c'était sans compter sur mon entourage et son intérêt pour les problèmes. M'attacher aux gens fut de loin la plus grosse connerie que j'eus fait durant ma vie. Il ne faisait aucun doute, à la vue de mon quotidien, que j'étais un sociopathe. Tous ces abrutis n'avaient pas tord quand ils me regardaient en chien de faïence, ils avaient raison de ne pas chercher à s'approcher de moi, je n'étais au final qu'une bombe à retardement. Un rien suffirait à me faire exploser et dieu seul sait de quoi je serais capable sans ces chaînes que je m'étais moi-même imposer. Parce que oui, Robbyn, Evelyn, Chloë, Keenan ou encore Stuart et Mélodie n'était à la base que les barreaux d'une prison que j'érigeais autour de moi. Résultat j'me retrouvais attaché à cette ville pourrie qu'était San Francisco loin de la politique crasseuse de Washington, loin de l'excitante New-York, loin de la terrifiante Detroit, loin du cuisant Phoenix... Je devais me contenter de cette ville sans saveur ni frisson. Un soupir traverse la barrière de mes lèvres. J'me cherche des excuses, c'est pas eux qui ont besoin de moi. C'est moi qui ai besoin d'eux. Sans eux... Je serais probablement recherché par toutes les polices du monde, en prison ou mort. Sur cette constations, et dans un sinistre craquement, mon corps s'était redressé, l'odeur aseptisé de l'hôpital n'arrangeait en rien mon humeur, pas plus que les courbatures qui me tiraillaient les membres. J'avais besoin d'un problème, d'une bouteille ou d'une seringue sinon j'allais finir par prendre une décision dangereuse et stupide. L'infirmière qui apparut dans l'embrasure de la porte m'apporta mon salut, tout son être suinté la médiocrité, ces doigts charnue l'avait empêcher de devenir chirurgien, ces rides d'expression indiqués qu'elle passait son temps à sourire, or elle n'était pas jolie, j'en conclus qu'elle sort beaucoup avec ces amis, ce qui lui a probablement coûté dans ces études et l'a obligé à devenir infirmière plutôt que médecin. Aucune bague au doigt et pourtant tout les jours où le docteur Harrison était là – qui lui était marié – elle était beaucoup mieux maquillé au matin et dans un état pitoyable le soir. Preuve de l'évidence. Cependant le plus intéressant chez Mlle Spencer c'était sa façon de vérifier mon cathéter, c'était la seule a y prêter un tel attention, même quand mes soins n'avait rien à voir avec ce dernier elle ne pouvait s'empêcher d'y jeter un coup d'œil comme si ma vie avait dépendu de ce tube, l'histoire des octogénaires mourant en masse à l'hôpital durant la canicule m'était alors revenu. C'était tellement logique. Ce docteur Harrison et ces « blagues » au sujet des vieux, elle qui couche avec lui, ces tics. Soupire. San Francisco était d'un ennui. Des vieux tués par un vilain docteur. Wah... On devrait en faite un film. Toutefois ce petit exercice réussit à me rendre de meilleur humeur enfin.. J'avais surtout compris que j'n'avais plus aucune raison de rester ici. Mes jambes n'étaient peut être pas encore assez puissante pour me permettre de marcher durant plus de 20 minutes ( j'en avais fait la terrible expérience avant hier en allant chez Evelyn ) mais ma capacité de déduction me suffirait pour survivre en cas d'attaque.

20 minutes plus tard et après avoir fait un tour dans le vestiaire des médecins j'étais dehors. J'avais réussi à les duper une seconde fois avec exactement le même stratagème. Leur intelligence déficiente devrait sérieusement inquiété les gens qui courent se faire soigner là bas. Vêtu d'un jean, d'une chemise de basket absolument horrible - malheureusement c'était les seules à ma taille -, et d'une béquille – j'apprends de mes erreurs avec ça pour me soutenir en cas de problème j'pourrais facilement rejoindre n'importe quel point de la ville - . Je laisse la brise d'automne titillait ma peau, l'odeur de la ville et les sensation de la ville me font un bien fou, j'avance de quelque pas me délectant du paysage nocturne et ces habitants. San Francisco n'était belle que la nuit, quand la lumière blafarde de la lune éclairait lascivement les parcs, quand les taxis et les bus conduisaient les jeunes vers une fête, quand les SDF se repliaient dans leur bout de carton et surtout quand ils ni avait plus une seule personne fréquentable dans les bars.

C'est d'un pas claudicant que j'entre dans .. Well appelons ça MON bar, le plus grand rassemblement de tout les foutus raclure de la société. Le meilleur endroit du monde. La clientèle habituelle est présente, ils jouent au carte, au billard ou au fléchette, l'odeur masculine mêlant eau de Cologne bon marché, sueur, tabac & bière a tendance à me faire sourire. Cette endroit était parfait pour m'abrutir le cerveau. Pourtant un détail vint casser mon tableau idyllique. Un détail que, pour une fois, je n'étais pas le seul à remarquer. Une nana, autre que la serveuse, était présente. Je soupire, puisque bien entendu il fallait que son visage ne me soit pas inconnu, la cousine d'Evelyn. Great. Le barman m'interpelle, prétendant qu'il est content de me voir sorti du coma, ouais c'est plutôt les billets vert qu'il est content de voir sorti de ma poche. Sans accorder plus d'attention d'attention à Ciara, je me retourne vers le barman et m'accoude au bar. En vérité je ne lui avais jamais parlé à cette fille, j'avais juste pu entrevoir sur facebook qu'elle avait un fond de stalker, fangirl donc.. Je préférais garder mes distances. Ma soirée démarre avec une bière, je peux déjà sentir mes réflexions se faire la malle … Dieu bénisse l'alcool.

Spoiler:

« C'est pas super gentils de m'ignorer comme çà Sonic. »

Damned you god damned you ! Pourquoi diable ne pouvais-je pas être l'homme invisible hein ? Qu'est ce que je t'ai fait pour mériter ça ? Soupirant je repose mon verre sur le comptoir. J'ai jamais supporter les nanas et leur discussion. Le pire dans tout ça c'est que je suis sûre qu'elles savent que j'en ai rien à foutre. Elle le voit c'est pas possible autrement. Mes soupires sont équivoque bordel. Mais nan .. En temps que nana elle lâche rien et si elles ont décidé de me pourrir la vie ça va être leur mot d'ordre pour les années à venir ! « Cela te tuerais de dire juste bonjour ? » Je suis tenté de repliquer oui. Vraiment. Mais le regard qu'elle me lance me calme d’emblée. Nana en colère = crise. Crise = oreille en compote, petit coup sur l'épaule, pleures parfois plus l’éternel discours mainte fois entendu : T'façon les mecs c'est tous des con ! Donc je prend sur moi, je reprend un peu de ma bière et je la laises continuer. « Bonjour Sonic ! Comment va tu depuis le temps ? T'a l'air en forme en tous cas … » … Bon là je suppose qu'elle attend une réponse. Bordel la prochaine fois je vais mettre une veste avec marqué « Associable » dessus, qui sait peut être on me laissera tranquille. Soupirant pour bien montrer que et tout cela me fait bien chier je répond le strict minimum. « Bonjour, ça va. Non y'a rien de neuf. Oui je m'en fou de ta vie. Non j'ai pas envie de parler. Oui j'aimerais apprécier tranquillement ma bière. Seul. » .. Sociabilité .. Où es tu sociabilité ? Dans un nouveau soupire je me retourne vers le bar, sauf qu'une silhouette attire mon regard. Vivian Tatcher. Violeur multirécidiviste. Il était pas censé être en taule lui ? Vu les regards qu'il lance à Ciara … Ces intentions ne font aucun doute. Il faut réagir. Vite. Brutalement j'attrape le bras de Ciara et pour l'empêcher de crier, je me rapproche d'elle et pose mes lèvre sur les siennes d'un mouvement brusque mais contrôler. Va pas non plus ici que j'lui casse le nez on aurait l'air bien con. Je place ma main sur sa nuque alors que je me rapproche. J'fini par me reculer, la regarde dans les yeux avant de lui murmurer. « Fais moi confiance et joue le jeu. » Ma main glisse alors dans ses cheveux, sur sa nuque, dans son dos. Mes lèvres commencent à tapisser son cou de baiser sous les regards légèrement dégoûter des autres piliers du bar. Mais ceux là je m'en fou. J'espère juste que Vivian m'a reconnu. J'espère juste qu'il a compris le message et qu'il allait reculer, enfin ce type c'était le genre de mec à reconnaître un faux couple à 3 km. A moins que je me cherche une excuse ? Oh j'en sais rien, j'm'en fiche, mon cerveau ne veut plus réfléchir à tout ça, je sais juste que la peau de Ciara ne me laisse pas indifférant là maintenant. Je jouais encore à un jeu dangereux, faut croire que j'aimais ça … Danser sur la corde raide. Remontant le long de sa mâchoire, je finis par ouvrir les yeux pour la regarder, un sourire sur le visage, tout sonner faux. Absolument tout. Mais il faut croire que j'étais un peu acteur, du coin de l’œil j'aperçois Vivian pestait avec ces acolytes, ouais .. Il m'avait reconnu. Désolé mec, ce soir tu devras te trouver une autre proie. Alors qu'il rejette un coup d’œil vers nous je me rapproche de Ciara pour l'embrasser. Game Over Vivian, game over. Dire que je ne prend pas plaisir à jouer ce petit jeu serait mentir, quant à elle .. Well vu le culte qu'elle a l'air de me vouer j'pense pas que ça doit la déranger plus que ça. Néanmoins, je stoppe le baiser pour lui dire, à voix assez haute pour que Vivian l'entende « Sortons Honey, je t'emmène au restau' se sera beaucoup mieux qu'ici. » Sourire. Je pourrais gagné un oscar. Me levant j'attrape ma béquille, de l'autre je pose un billet de 10 sur le comptoir histoire de payer nos deux consommations et après ça je tend la main à Ciara. Ready to go .. Honey ?

Le moins que l'on puisse dire c'est que le corps de Ciara était réactif. Très réactif. Un peu trop réactif pour quelqu'un qui vient de se faire embrasser de force par un presque inconnu. Ma capacité de déduction m'annonçait clairement la couleur : '' Elle est si ce n'est pas raide dingue, disons très attiré par toi. '' Génial. J'en avais un peu marre d'être le crush des adolescentes et des jeunes femmes. A l'hosto, c'est pas limite si les infirmières faisaient un roulement pour m'avoir le plus de fois possible. Nan parce que bon … Vérifier que mes fonctions vitales toutes les heures ok … Mais tous les quart d'heure ça va hein, surtout quand je suis stable depuis près d'une semaine, que j'peux me lever, marcher et même les faire tourner en bourrique. C'est quand même fou ça. C'est pas comme si j'avais un caractère facile non plus. A croire que le dark ça attire les nanas. Anyway, au moins pour une fois ce pseudo aura séducteur me sert à quelque chose vu que Ciara joue très très bien le jeu. - je dirais même un peu TROP bien. -. Nous sortons donc main dans la main, une fois le coin de la rue dépasser je la lâche. Mes jambes apprécient moyennement le fait que je reprenne DEJA la marche, elles sont encore engourdis et ne rêvent visiblement que d'un endroit où je pourrais enfin m’asseoir plus de 10 minutes. Fuck mon côté bon samaritain. Altruiste my ass, j'aurais mieux fait de la laisser se démerder avec Tatcher, violemment les images que j'ai pu voir des filles violer par cette brute me reviennent en tête. Ouais.. Non. Même si ça avait été une nana inconnu j'aurais tout fait pour l'éloigner du danger que ce mec représentait. La belle finit par m'interpeller un sourire mi-amusé au visage. Comment elle peut être amusé dans une telle situation ? C'est quoi leur problème aux gens bordel. Un peu agressif je lui crache. « Vivian Tatcher était dans ce bar. C'est un violeur multi-récidiviste. Il a dû sortir il y a peu, sa peine était fixé à 20 ans, j'comprend pas qu'il soit déjà dehors. Je ne pouvais pas te laisser à la portée d'un tel individu. Aussi j'devais lui faire comprendre que t'étais avec moi, qu’éventuellement tu contais pour moi sinon il en aurait eu rien à battre et aurait cherché à t'avoir en profitant de ma faiblesse. » A ces mots, je lui désigne la béquille d'un coup de tête. « Mais maintenant il sait que, de toute façon, j'aurais pu lui péter la tronche à lui et ces potes même dans mon état et même si c'était pas le cas, une fois remis je l'aurais traqué et probablement assez bien arrangé pour qu'il regrette la prison. Avant que tu demandes, non nous n'allons pas au restau', on retourne chez toi je te laisserais pas seule avant qu'on y soit arrivé. » Puisqu'on est jamais trop prudent.

Voilà. Elle est sous le choc. J'aurais peut être du lui dire avec un peu plus de tact. En même temps à quoi bon ? Il est grand temps qu'elle ouvre les yeux, le monde n'est pas tout rose tout beau tout bisounours en particulier quand on est super sexy comme elle. Elle devrait y réflechir à deux fois avant de trainer dans des quartiers comme Bayview sans protection. « Merci … » Hum, sera ma seule reponse, de toute façon grogner c'est un langage assez sophistiqué pour moi. « Je … Enfin, je te dois une fière chandelle ! Une idée de comment je peux te remercier pour m'avoir « sauver »? » Je lèves les yeux au ciel, ce que j'ai fait été normal y'a pas besoin de me remercier comme ça, j'suis pas un monstre j'allais pas te laisser à la porté de ce fou furieux. « Enfin bref, merci. » Un nouveau hum sort de mes lèvres. C'est tout ce qu'elle aura. De toute façon je suis pas d'humeur bavarde ce soir, tout ce que je voulais c'était me bourrer la gueule. Claudiquant légèrement à coté d'elle tous mes sens sont en alerte, si j'avais mis Tatcher hors d'état de nuire grâce à quelque mots et caresse il suffisait qu'on croise quelqu'un qui ne me connaissait pas en cette heure tardive pour que je doive en recourir à la force. Cependant, j'apprécie le fait que Ciara ne cherche pas à combler le silence plus que ça, les bruits de la nuit étant mes sons préférés. Cela dit, je vois bien qu'elle me lance des regards en chien de faïence, bien sûre. Elle est comme tout le monde, trop curieuse. J'comprends pas ces gens qui cherchent à tout connaître chez les autres, il suffit juste d'observer c'est pas comme si on avait besoin de mot. La posture, les regards, les sourires, les vêtements tout ça en dit plus sur une personne que n'importe quelles paroles. Après une dizaine de minutes nous arrivons devant son immeuble, je la laisse grimper les marches pour atteindre sa porte, attendant sur le trottoir qu'elle soit rentré pour continuer ma route quand sa voix m'interpelle. « Merci de m’avoir raccompagnée. » Je soupire et un nouveau hum accompagné d'un signe de tête sort de ma gorge. Ca va c'est pas non plus comme si j'avais fait un acte héroïque c'est bon. « Je crois que j’aurais flippée sur le route si tu n’avais pas était avec moi. » Certes «  Dis … » A cette phrase en suspend je tourne mon regard vers elle. Signe que je l'écoutais et qu’éventuellement elle se prendra autre chose qu'un hum pour réponse. « Tu veux monter prendre un verre ? » Je la fixe quelque secondes. C'est vrai que ce petit ''sauvetage'' m'avait empêcher de terminer mon verre au bar, il me faudrait une vingtaine de minutes pour y retourner et sans aucun doute Tatcher et sa bande me chercheraient des noises, or j'avais pas tellement envie de me prendre un pain dans la gueule - pour une fois- . « Pourquoi pas. » Répondis-je donc en grimpant à mon tour les quelques marches du perron pour entrer dans l'immeuble, par la suite nous prenons l’ascenseur ou bien entendu je ne pipe pas un mot pour finir par arriver devant sa porte. Nous entrons, et forcement, je ne peux m'empêcher d'observer les moindre recoin, porte manteau, porte close ou fermé qui en disait beaucoup, de même pour les tiroir, le tapis, le rangement etc … Sans attendre qu'elle me le propose je vais m’asseoir dans le canapé. Encore un petit problème que j'peux avoir, les convenances et la politesse je connais pas. Dans un soupire je lui demande « Pourquoi t'imagine que sortir comme ça dans les quartiers un peu chaud te changera les idées ? » oui puisqu'il était évident qu'elle sortait de rupture ou quelque chose comme ça, ce que je ne comprenais pas c'était le but de sa manœuvre même si l'inconscience me semblait plutôt pas mal comme réponse. « Et j'prendrais un whisky si t'as merci. » continuais-je tout en sortant une de mes cigarettes, son appartement ne sentant pas la fumée, j'attends de voir si elle me dit quelque chose avant de l'allumer, me contentant d'un regard interrogateur pour toute demande.