San Francisco était une ville où j'adorais vivre. Ici je pouvais être la femme que je voulais, il n'y avait personne pour me stopper ou me faire la morale. Ici j'étais libre, pas de petit ami jaloux ou possessif, pas de famille. Je pouvais faire tout et n'importe quoi, du pire au meilleur on ne me dirait jamais rien, ni morale ni bravo. Je n'avais pas d'attache, pas réellement. On dit que les gens qu'on aiment définissent la personne que nous sommes. Qui suis-je alors ? Si seulement je le savais. J'avais été tellement blessée dans le passé que je ne faisais plus tellement confiance à présent, je me méfiais. Je ne voulais plus avoir à souffrir comme quand j'étais plus jeune. J'étais maitre de mon destin j'étais la seule à pouvoir faire des choix pour ma vie. Je pouvais choisir quoi faire, quoi dire, quoi boire, qui aimer.

C'est sur que cette façon de penser a un gros inconvénient. Lorsque l'on s’arrête de bouger, de courir, de s'amuser, de souffrir, de vivre on se sent tellement seul. Le vide nous remplit dès que l'on s’arrête une seconde et que l'on se remet à penser. Penser à l'insignifiance que l'on représente ou aux personnes qui nous manque terriblement.

Encore un autre jour qui commence, j'ouvre les yeux et regarde mon réveil, il est quinze heures. La nuit a été longue, un enterrement de vie de jeune homme alors on fait durer. la boite gagne plus et nos pourboires montent vite. Je suis stripteaseuse. Beaucoup voit ca comme un métier dégradant moi non. J'aime ce que je fais, je ne pourrais pas le faire sinon. Je prends un réel plaisir à faire ca tous les soirs. Voir ces étincelles dans les yeux des hommes est simplement magique. Ne plus être invisible, être la cible de toutes les attentions. Vieux rêve d'enfance maintenant comblé je suppose.

Je ne recommence qu'à vingt-deux heures ce soir, j'ai encore du temps pour profiter de ma journée. Les personnes qui travaillent la nuit ont une notion très différente de la vie, de son rythme. Tout est décalé et a une saveur différente. Pour moi le coucher su soleil sur le Golden Gate n'annonce pas la fin de la journée mais seulement son commencement. La nuit est mon monde, lorsque le soleil disparait et la lune ose se montrer San Francisco se réveille, le vrai San Francisco.

L'église du coin de la rue vient de sonner vingt heure trente il est temps d'y aller. J'attrape mon sac à main, mes clés et je file. Avec le peu d'économies que j'avais récolté j'ai pu m'acheter une voiture, plutôt belle, elle me plait c'est l'essentiel. Je met le contact direction le Ruby Skye. Je n'ai qu'une petite demi-heure de trajet avec la circulation, je gare ma voiture derrière la boite, en sécurité. Et c'est parti.

J'entre par derrière, par la porte des artistes en quelques sorte. Jusqu'à nos loges. Une vulgaire pièces aménagée pour que l'on puisse se maquiller et s'habiller. Je regarde rapidement la salle qui se remplit doucement, déjà une fille sur scène. Une petite jeune pour mettre en appétit les clients. Je monte et entre dans les vestiaires. Je pose négligemment mon sac à main et m'assoit en face de ma coiffeuse en soupirant, regardant l'ampleur du désastre. Je commence par m'habiller, je prends n'importe quel ensemble de sous-vêtements. pour moi ca n'a aucune importance. J'enfile une robe noire, courte, décolletée, parfaite. Je laisse mes cheveux libres, les boucles tombent dans mon dos. Je mets du noir sur mes yeux, un peu de mascara. Du rose sur mes joues et du rouge à lèvres, comme d'habitude. Au bout d'un certain temps de préparation je suis prête, j'enfile une veste longue, une couche de plus à enlever.

Je croise mes collègues, enfin elles sont plus que ca, ce sont des amies. Il est vingt deux heures quinze ca va être mon tour. Un signe de main du régisseur et c'est parti. La musique commence, je sens le rythme et mon corps bouge presque automatiquement. Beaucoup de gens pensent que le striptease n'est rien que se trémousser autour d'une barre et se déshabiller. Ca va beaucoup plus loin. Derrière chaque prestation il y a des heures de travail et de répétition. C'est un art. Sur scène je suis comme déconnectée, il n'y a que moi et ma musique et de moins en moins de vêtements sur mon corps. Je n'entends pas les bruits de la salle, je ne vois pas les visages ni ce qui atterrit sur scène. La scène est mon monde, rien ne peux l'atteindre.

Les minutes s'écoulent, il ne me reste plus que le bas. Alors je lève les yeux vers la foule et là je vois le visage de... Nathan?! Non ce n'est pas possible. Je reste comme tétanisée, je dois réagir. Je sors aussitôt de scène et pars me réfugier dans les coulisses. Je m'enroule dans un peignoir et essai de reprendre mes esprit et ma respiration. J'ai vu un fantôme...Mon frère ne peut pas être là. C'est impossible. Je me rhabille, je ne peux pas continuer, pas ce soir. Encore sous le choc je quitte la club, je rejoins ma voiture. Mes mains tremblent j'ai du mal à rester calme.

J'allais ouvrir ma voiture quand j'entendis un bruit derrière moi, je me retourna en vitesse. Il était là, face à moi. Je ne pouvais pas y croire, c'était impossible. Après tous ce temps, lui ici. Je ne savais pas quoi dire, il m'avait vu. Il devait être hors de lui... Qu'est ce qu'il m'avait manqué, je ne le réalisais vraiment que maintenant. « Nathan... Comment est tu arrivé ici ? »

Le passé nous rattrape toujours - Épisode 1X01

Le Ruby Skye. Ce n’est pas la première fois que l’homme d’affaires mettait les pieds ici. Adepte des femmes, il aimait se rendre ici pour regarder leur corps danser lascivement au rythme de la musique. C’est ici qu’il se rendait en sortant de son travail. Une autre longue journée. En fait, toutes les journées semblaient aussi longues les unes que les autres. Assis dans le fond de sa chaise, il venait se poser son téléphone. Il avait des appels à n’importe quelle heure pour des affaires urgentes. Son regard bleu se posait sur la bière qui venait de se poser devant lui. Une de plus. Le goulot se posait contre ses lèvres alors qu’il venait en prendre une longue gorgée. Soupire. Ses yeux observaient la demoiselle qui était en train de danser devant lui. Simple femme comme les autres qui dénudait son corps devant ses yeux, elle tentait de le provoquer, mais il restait d’une indifférence déroutante. Ce soir, il se sentait las. Las de toutes ses femmes qu’il ramenait dans son lit. Elles étaient tous les même et finissait par dire ces mots qui le dégoutaient tant. Je t’aime. À partir de ce moment, il cessait de les voir. Il n’était pas un homme à l’eau de rose et il n’y en avait qu’une seule qui le faisait vibrer bien plus qu’il ne le voulait. October. Sa sœur. Sa demi-sœur. Quelque chose de fort à toujours été entre eux, amour et attirance qu’il ne peut pas vivre. Elle le hante, elle le gruge et elle lui manque. Avec Mary, il était arrivé à oublier sa sœur, il l’avait même aimé plus qu’il ne l’aurait voulu et c’est pour cette raison que leur histoire s’est terminée. Il ne voulait pas être amoureux, amoureux d’une femme qui ne semblait pas avoir les mêmes sentiments que lui. Histoire trop complexe. En fait, cela résumait bien Nathan. C’est histoire de cœur était toujours d’une complexité étonnante.

Son regard las observait cette femme danser devant lui. Elle ne l’intéressait pas, pas plus qu’une autre. Surtout ce soir. Le PDG prenait une autre gorgée de sa bière alors que la musique se terminait et la demoiselle sortait de scène. Son regard bleu était encore posé sur la scène vide. Une autre faisait son entré et au moment où il posait sn regard sur elle, il sentait son souffle se couper. Qu’est-ce qu’elle faisait là? Elle dansait ici? Pendant un instant, Nathan avait cru que son cœur allait lui lâcher. Son regard était fixé sur elle alors qu’elle se mettait à danser. Étant assis près de la scène, ce ne fut pas très long avant que leurs regards se croisent. Elle filait. Elle lui filait entre les doigts et partait vers l’arrière-scène. Geste rapide. Il attrape sa veste de cuir pour la poser contre les épaules et se diriger vers la sortie. La porte se pousse, le vent froid vient lui fouetter le visage et il voit la silhouette de sa sœur au loin. Un pas. Un autre. Il arrive derrière elle et pose sa main sur son épaule. Elle se retourne et il pose directement son regard dans le sien. Nervosité. Il sent son cœur s’emballer pendant un instant. Elle avait tellement changé, elle était encore plus belle. Sa longue chevelure noire qui coulait le long de son dos, ses yeux aussi pâles que les siens. Il la regardait, terriblement proche d’elle. Il pouvait sentir son odeur sucrée, elle pouvait sentir son odeur masculine. Lui aussi avait changé. Il n’était plus l’adolescent, ni le jeune adulte. Il avait gagné en virilité, barbe naissante sur ses joues, cheveux en bataille et un regard perçant. Nathan n’en revenait pas de la trouver là. Il avait envie de la serrer dans ses bras, mais aussi de lui en vouloir de ne jamais lui avoir donné de nouvelle. Sa main droite se lève pour venir glisser doucement une mèche derrière son oreille, ses doigts caressent lentement la peau de sa joue par la même occasion. Il rompt rapidement ce contact. Elle est toujours aussi belle.

« -October.» Blanc. « -Qu’est-ce que tu fabriques ici en train de montrer ton corps à n’importe qui. Je ne peux pas croire que tu n’as rien trouvé de mieux que de te dévêtir pour le bon plaisir de n’importe qui. Ça ne me plait pas du tout de te voir faire ça.»

Voix sèche, mais empreinte d’un mal, quelque chose de rassurant, mais d’autoritaire en même temps. Ca faisait des années qu’il se demandait où elle pouvait bien être et il la retrouver en train de danser. Il avait vu son corps onduler devant lui un moment prit entre l’envie de regarde et de se cacher les yeux. Il restait devant elle, son regard dans le sien, dans cette proximité dérangeante, mais tellement agréable.

Tout le monde croit que l'on peut changer, que la vie change. Mais c'est tellement faux, on vit juste avec notre passé douloureux. On a beau vouloir être une autre personne dans un lieu différent au fond on reste la même. la October qui vivait à LA il y a une éternité était bien la même qui dansait ce soir sur la scène du Ruby Skye. Évidemment sur certains points j'avais changée mais l'une comme l'autre faisait partie de moi. Ma vie avait changée, radicalement. J'en avais eu besoin, terriblement besoin. A présent j'étais libre, plus de contrainte, plus d'autorité. Il n'y avait que mon coeur, ma raison et moi. Je devais juste faire avec. Pas de famille, plus personne à qui rendre des comptes, plus personne qui vous espionne ou vous surveille. Je faisais le métier que je voulais, si mes parents voyaient ca...j'espère qu'ils feraient tous les deux une crise cardiaque. Après tout je reste leur plus grande déception alors autant m'appliquer à les décevoir correctement. Personne n'avait d'influence sur moi, je n'avais pas de petit ami pénible, juste des coups d'un soir qui ne demandaient rien. En vérité une seule personne avait de l'influence sur moi. Nathan. Il avait été le seul que j'avais écouté, que j'avais aimé. Entre lui et moi les choses avaient toujours été simples mais aussi très compliquées. Il y avait quelque chose de très étrange entre nous, cette espèce d'attirance. Comme deux aimants, l'un ne peut vivre sans l'autre, ne peuvent se détacher. Ils sont fait pour être ensemble. J'aimais Nathan de tout mon être, plus que n'importe qui, plus que je ne le devrais mais je m'en moquais. Personne ne pourrait jamais le remplacer ou même l'égaler. Chaque soir, chaque homme n'est qu'une déception. Chaque fois je n'avais qu'une chose en tête. Nathan. Chaque fois qu'ils posaient une main sur mon corps je rêvais en secret que ca soit lui. Mais ca il ne faut pas le dire, c'est interdit...

Comment aurais-je pu imaginer qu'en aller travailler ce soir mon passé me reviendrait en pleine figure. Je ne m'attendais pas à ce choc. Habituellement, tous les soirs, jamais je ne regarde la foule, je ne croise pas les yeux envieux, je ne remarque pas les visages. J'aurais peur de reconnaitre quelqu'un dans la rue...Mais ce soir ses yeux m'avaient comme accrochés. En une demie seconde je les avaient reconnus. Je savais que c'était lui même si je ne voulais pas me l'avouer. Me voir ici, je ne voulais pas que l'on se retrouve ainsi. Je n'avais pas honte mais je me douter que ca ne lui plairait pas, mais pas du tout. J'avais essayer de fuir, je ne croyais pas aux fantômes mais cette fois-ci j'aurais voulu y croire. M'échapper n'avait servit à rien. En train d'ouvrir ma voiture, encore tremblante j'avais sentie sa main sur mon épaule. Je m'étais retournée, la peur au ventre et là je m'étais perdue dans ses yeux clairs. D'un coup je ne pouvais plus respirer, comme si je n'avais plus qu'un poumon. Il me coupait le souffle. Il n'était plus le même, c'était un homme un vrai. Je sentais son doux parfum, il n'avait pas changé, son odeur me faisait toujours frémir. Immobile je ne savais pas quoi faire face à lui, tétanisée face à cet homme que j'aimais tant. Alors il leva sa main et vint mettre une mèche de cheveu derrière mon oreille. Sa main caressa tendrement ma joue. Mon corps fut emprunt de violent frissons. Il brisa vite ce contact.

« -October.»

Il s’arrêta quelques secondes, sa voix me faisait toujours autant d'effet. Je remarquais juste à présent combien ma vie était dénuée de sens sans lui.

« -Qu’est-ce que tu fabriques ici en train de montrer ton corps à n’importe qui. Je ne peux pas croire que tu n’as rien trouvé de mieux que de te dévêtir pour le bon plaisir de n’importe qui. Ça ne me plait pas du tout de te voir faire ça.»

Sa voix était dure, je savais qu'il n'aimerait pas ca. Ce n'était alors peut-être pas le moment de lui dire que j'aimais réellement mon métier. Il était si prêt de moi, mais tant de choses nous séparaient, tant d'années loin l'un de l'autre.

Je prenais une grande inspiration et réduis la distance qui nous séparait. Je n'étais plus qu'à quelques centimètres de son visage, de son corps, de lui. Mais mains tremblaient encore. Je ne savais pas quelle attitude prendre envers lui. Je décidais de briser ce froid entre nous. Je posais ma main délicatement sur sa joue, sa peau était chaude et douce, comme elle l'avait toujours été. Je fis encore un pas.

« Je n'arrive pas à croire que tu sois ici Nathan. »

L'émotion me submergea, je sentais les larmes monter à mes yeux. J'en avais assez de ne pas pouvoir le sentir contre moi alors je me jetais dans ses bras. Posant ma tête dans son cou inspirant son odeur que j'aimais tant. Je le serrais contre moi de toute mes forces, ce qui ne faisait pas beaucoup. Mais j'avais besoin de sentir son corps contre le mien. Cette fois-ci l'émotion me submergea complètement et les larmes coulaient sur mes joues, dans son cou.

« Tu m'as tellement manqué Nathan. Je ne veux plus jamais être loin de toi. Pardonne moi. »

J'étais la seule responsable de notre séparation. J'avais eu mes raisons mais je ne le referais plus. Une vie sans Nathan n'étais pas une vie.

Le passé nous rattrape toujours - Épisode 1X02

S’il y a quelque chose auquel le jeune homme ne s’attendait pas en venant ici, c’était le faire de voir sa sœur. Peu importe où il allait, il ne pensait jamais la retrouver. C’est bien la dernière chose qu’il pensait trouver en venant se détendre ici ce soir. Assis dans le fond de sa chaise, il avait cru que son cœur allait cesser de battre quand il avait vu sa demi-sœur apparaître sur sa scène. Son souffle lui avait manqué alors qu’elle s’éclipsait rapidement de la scène, un geste rapidement de sa part. Il se levait. Il ne voulait pas qu’elle parte, il ne voulait pas la perdre une fois de plus. Nathan la perdait du regard, il la suivait, mais elle lui filait entre les doigts. Par intuition, il décidait de se rendre dehors pour voir si elle n’avait pas fait la même chose. Il finit par voir sa demi-sœur près de sa voiture, à pas de loup il s’approchait d’elle. Son cœur manquait un battement et il la retournait pour lui faire face. Il l’observait dans les moindres détails, elle avait les mêmes yeux, mais était tellement plus belle. Elle n’était plus la petite fille qu’il avait dans ses souvenirs.

Il laissait ses doigts courir sur sa joue pendant un instant, caressant la douceur de sa peau, peau qui faisait vibrer son corps d’envie. Douce odeur sucrée. Douce fleur délicate. C’est ce qu’elle était pour lui et la voir là ce soir était loin de l’enchanter. Le PDG était incapable de lui parler avec douceur, parce qu’il lui en voulait encore d’être partie, de ne lui avoir donné aucun signe de vie pendant de longues années. Geste doux, mais qui se termine aussi rapidement qu’il a commencé, son regard est posé dans le sien. Il se crispait un moment alors qu’il sentait la main d’October se poser contre sa joue, il aurait voulu la repousser, mais il était incapable de le faire. Sa main se posait sur la sienne pendant un moment alors qu’il ne la quittait pas du regard. Elle finit par se presser contre lui et il l’englobait doucement dans ses bras, collant son corps frêle contre le sien qui avait gagné en muscles et en grandeur. Sa main droite se levait doucement pour venir caresser ses cheveux tendrement, dans une lenteur incontrôlable. Ses yeux se fermaient profitant plus qu’il ne le voulait de cette proximité troublante. Nathan sentait les larmes de la demoiselle couler dans son cou, sa main glissait tendrement dans ses cheveux pour couler dans son dos qu’il caressait doucement.

« -Ne pleure pas comme ça October. Je suis là.» Pause. « -Tu aurais pu me donner des nouvelles au moins. Je me faisais du souci pour toi, je ne savais même pas ce que tu étais devenu et te voir là.. Ce soir. Ça ne m’enchante pas vraiment, tu sais.»

Il l’attrapait doucement par les épaules pour le repousser et son regard se posait directement dans le sien. Il observait ses réactions. Son pouce se glissait sur ses joues pour retirer les larmes qui coulaient encore sur sa peau. Il était la seule femme avec qui il était capable d’autant de douceur. Avec les autres, c’était toute autre chose, froid, distant, il n’était pas du tout comme cela avec elle. C’était autre chose. Il essuie doucement ses larmes alors qu’il se recule à contrecœur de la demoiselle, sa main attrape doucement son bras pour l’attirer vers sa voiture. Une BMW sport dont il ouvre la porte pour la faire entrer du côté passager et à son tour il se pose tout juste à côté d’elle. Nathan met le contact et tourne son regard vers sa demi-sœur.

« -Je t’amène chez moi pour la soirée, je pense que tu as beaucoup de choses à me raconter et franchement je vais pas te laisser me filer entre les doigts une fois de plus. S’il faut que je te kidnappe pour que tu restes, je vais le faire.» Le PDG se met donc en route vers chez lui. Le chemin ne fut pas très long avant qu’il ne se stationne devant sa maison. Il lui ouvrait une fois de plus la porte et l’attrapait doucement par la main pour le faire sortir. Impossible de se sentir correctement quand il se trouvait devant elle. « -Allez viens.»

Il l’entraîne simplement à l’intérieur, ne lâchant pas sa main. Intense envie de la sentir contre lui, mais il tente de repousser cette idée du mieux qu’il le peut. La porte se ferme derrière eux alors qu’il pose son regard dans le sien, son cœur faisant un bond dans le fond de son torse et il se recule pour se diriger vers son bar et se servir un verre de bourbon.

« -Tu veux boire quelque chose?»

Jamais je n'aurais pensée que l'on se retrouverait de cette façon. En vérité je n'avais jamais vraiment réfléchit à nos retrouvailles. J'étais partie comme une voleuse, ne laissant rien de plus qu'un ours en peluche et une lettre derrière moi. Je me doutais qu'il m'en voulait, je ne lui avait rien dit, il était rentré un soir et je n'étais plus là. Pendant ces sept longues années je n'avais jamais rien dit, donnée aucun signe de vie, il ne savait même pas si j'étais encore vivante. J'espère tout de moi qu'il ne me croyais pas morte... Quand je l'avais quittée je n'étais encore qu'une gamine, j'avais juste dix-neuf ans. Je n'avais rien, j'étais perdue et malheureuse. Alors qu'aujourd'hui la October qu'il retrouvait était tellement différente. J'étais une femme, j'étais belle, j'avais une vie qu'il n'aimerait pas du tout je le savais. Après tout quel frère, normalement constitué, aimerait voir sa petite sœur se dévêtir devant une foule d'homme les yeux rivés sur ses formes. Aucun. Et encore moins Nathan. La relation qui nous unissait rendait ce sentiment de possession et de jalousie encore plus vif entre nous. Je pense qu'il ne supportait pas l'idée que je puisse faire ca. Mais c'était mon métier, c'est ce qui me permettait de me nourrir et de me loger. Je n'avais pas eu sa réussite, j'étais une élève médiocre alors que lui avait tout pour réussi, il avait le monde à ses pied et je n'avais rien. Je ne savais pas précisément ce qu'il était devenu. Il était surement très riche, très puissant et entouré de magnifiques femmes. Une vie de rêve en définitive, la vie lui offrait tout.

Cette distance entre nous n'était plus possible, pas après avoir été séparés pendant sept ans. Je ne pouvais résister à la tentation de le sentir contre moi, je me jetais dans ses bras. Contre lui je me sentais bien, j'étais en sécurité. Ce contact m'avait tellement manqué. Comment avais-je pu être aussi stupide et vivre loin de lui aussi longtemps?! Je sentais alors ses bras se resserrer autour de moi,mon corps était parcouru de frisson à cette simple étreinte. Je sentais sa main dans mes cheveux. Mes larmes coulaient dans son cou. Sa main caressait doucement mon dos. Il tentait de m'apaiser mais j'étais encore trop sous le choc de l'avoir retrouvé.


« -Ne pleure pas comme ça October. Je suis là.»

Si c'était si simple je me calmerais, mais j'en étais juste incapable.

« -Tu aurais pu me donner des nouvelles au moins. Je me faisais du souci pour toi, je ne savais même pas ce que tu étais devenu et te voir là.. Ce soir. Ça ne m’enchante pas vraiment, tu sais.»

Je ne voulais pas le décevoir, mais pendant très longtemps ma vie n'avait été qu'un échec. J'aurais pu lui donner des nouvelles, lui dire que j'allais bien. Mais j'avais peur qu'il ne me fasse revenir et ca je ne le voulais pas. Je ne voulais pas revoir mes parents, jamais. Et je savais que malgré tout Nathan les aimaient, pour lui ils avaient été parfait, aimant, généreux. Nous avions eu les mêmes parents mais pas la même éducation, pour lui c'était intolérable que je fasse ce métier. Il m'écartait de lui et plongeait son regard dans le mien.

« J'avais besoin d'oublier, de passer à autre chose. J'ai du me débrouiller pour vivre, je n'avais personne pour m'aider Nathan. J'ai besoin d'un boulot pour me nourrir et me loger. »

Il essuyait mes larmes de ses pouces. Il s'éloigna encore un peu. Puis attrapa mon bras et m'entraina vers ce que j'imaginais être sa voiture. Il m'ouvrit la portière passager pour que je puisse m'installer et s'installa à son tour avant de mettre le contact. Il tourna son visage vers moi. Comme toujours ses yeux me transperçaient...

« -Je t’amène chez moi pour la soirée, je pense que tu as beaucoup de choses à me raconter et franchement je vais pas te laisser me filer entre les doigts une fois de plus. S’il faut que je te kidnappe pour que tu restes, je vais le faire.»

Quoi qu'il arrive il parvenait toujours à me redonner le sourire, il était mon antidote au malheur.

« Tu sais que je ne peux rien te refuser. »

La route ne fut pas longue avant qu'il ne se gare devant une immense villa. Je me doutais bien qu'il ne manquait de rien, il avait le monde à ses pieds. Il sortit de sa voiture et m'ouvrit encore la porte, m'entrainant par la main.

«-Allez viens.»

Il m'entraine derrière lui, je tiens sa main fermement. Pour rien au monde je ne le lâcherais. La porte se ferme, j'avance lentement, je suis en territoire inconnu. Il lâche ma main, je soupire. Il se sert à boire et se retourne vers moi.

« -Tu veux boire quelque chose? »

J'avance vers lui, un sourire aux lèvres. Dieu qu'il m'avait manqué.

« Non, pas ce soir. »

J'avais besoin de garder mon esprit sain, pas d'alcool pour m'embrumer les idées. Je regardais tout autour de moi. Il avait réussi, il ne manquait de rien.

« Tout à l'air d'aller pour toi. Une belle maison, une super voiture. Comme toujours tu as le monde à tes pieds. Tu ne t'es pas trouvé une belle petite amie ? Étonnant, elles doivent pourtant toutes te courir après... »

Rire cynique. Je savais que mon frère n'avait aucun problème avec les femmes, ils pouvaient toutes les avoir sans exception. Et je détestais ca. Qu'il puisse toucher, embrasser, aimer d'autres femmes m’insupportais. Je le voulais pour moi et uniquement pour moi. Quel égoïsme. Ce lien qui nous unissait était fort et étrange. Il était celui que j'aimais le plus au monde, le seul. Je me tournais vers lui, il me coupait le souffle comme toujours. Je voulais le toucher, l'avoir pour moi, contre moi. J'avançais doucement et prenais lentement sa main dans la mienne. Juste sentir sa peau contre la mienne. Sentir la force de ses doigts. Je levais les yeux vers lui. Je posais ma main sur sa joue sentant sa peau rugueuse te douce à la fois. Perdue dans la contemplation de ses yeux. J'étais comme interdite.

« Tu m'as tellement manqué. »

Je brisais cette distance et fis un pas de plus. Je posais mon autre main sur son torse, je sentais son cœur battre sous mes doigts.

« Ton coeur bat si fort... »

Le passé nous rattrape toujours - Épisode 1X03

Nathan n’avait pas revu sa soeur depuis tellement longtemps, il était incapable de mettre des mots sur ce qu’il pouvait ressentir en ce moment. Quand elle posa son corps frêle contre le sien, il retenait un frisson de lui parcourir la peau. La sensation était aussi agréable qu’étrange, mais il ne voulait pas laisser parler cette attirance malsaine qu’il ressentait pour elle. Il laissait ses mains caresser son dos alors qu’il fermait ses yeux un moment pour respirer son odeur. Elle n’avait pas changé, la même odeur douce et sucrée. Nathan fermait les yeux pendant un moment, profitant de cette sensation malsaine. Il avait autant envie de la repousser que de la garder contre lui. Le PDG écoutait ce qu’elle avait à lui dire, il ne lui en voulait pas d’avoir quitté la maison, mais il lui en voulait de ne lui avoir jamais donné de nouvelle. Il posait son menton sur le sommet de sa tête alors qu’elle parlait. C’est dans ce genre de moment qu’il pouvait se rendre compte à quel point elle lui avait manqué. Un doux soupire et il se recule de cette étreinte. Rapprochement qui ne devait pas avoir lieu, il savait tous deux qu’il y avait quelque chose de fort entre eux, même s’ils ne le disaient pas à haute voix. C’était d’une évidence dérangeante et incontestable. Le jeune homme décida donc de la faire venir chez lui, dans un silence loin d’être désagréable entre eux.

Une fois dans sa maison, le PDG se dirigeait vers le bar pour se servir quelque chose à boire. Il en avait besoin, il avait besoin de se remettre les idées en place. Alors qu’il portait le verre contre ses lèvres, il laissait son regard se porter sur sa demi-sœur. Il avait envie de soupirer. Ses yeux caressaient de loin les formes de son corps, la douceur de ses traits. Une longue chevelure noire glissait le long de ses épaules frêles, une bouche fine, mais attirante, des yeux aussi bleus que pouvaient être les siens. Le PDG prenait une nouvelle gorgée de son verre alors qu’elle faisait un peu vers lui. Nervosité qu’il cachait à merveille, il savait qu’il n’y avait rien de normal entre eux. Il le savait trop. Un sourire naquit sur ses lèvres alors qu’il écoutait ce qu’elle était en train de lui dire. En effet, il ne manquait de rien, mais son commerce n’avait rien de saint. Il faisait entrer des armes illégalement dans le pays pour les revendre. Il avait toujours eu l’air d’un saint, mais il n’en avait jamais été un.

« -Ma maison est bien grande, elle est peut-être belle, mais elle est vide et pour la petite amie, j’en ai eu une, mais comme je ne suis pas un grand romantique, ça n’a malheureusement pas duré. » Il sourit alors qu’elle se retrouvait près de lui, elle prenait sa main et posait ensuite sa main sur son visage. Il posait une main sur le visage de la brune. « -Ne soit pas jalouse.»

Il laissait ton regard se perdre dans le sien, ses yeux rivés à ceux de la jeune femme qui portait le même sang que lui. Il aurait tellement voulu que ce soit autrement, il aurait voulu qu’elle ne soit pas de sa famille. Il penchait un peu la tête vers elle, son souffle venait se mélanger au sien alors qu’il la regardait. Nathan serrait les dents pendant un moment alors qu’elle posait sa main contre son torse. Ses yeux ne quittaient pas les siens alors que sa main venait doucement attraper son poignet pour retirer sa main de contre son torse. Ça avait toujours été comme ça entre eux, Nathan tentait de mettre un frein à cette attirance et ces rapprochements qui avaient envie de naître entre eux. Ils ne pouvaient pas. Lui ne pouvait pas toucher à sa demi-sœur, c’était interdit, c’était quelque chose qui ne pouvait pas se faire. Sa main retirait doucement la sienne de contre son torse alors qu’il se penchait un peu vers elle réduisant la distance entre leur visage. Il presse un peu sur sa main sans le vouloir, sentiments qu’il refoule et frustration.

« -Tu te fais des idées October. Tout est parfaitement normal, mon cœur bat à une vitesse normale.»

Murmure qui se perd sur les lèvres de sa sœur alors qu’il se recule une fois de plus pour prendre son verre et le boire d’un trait. Le PDG s’en sert un nouveau avant de reporter son attention sur la jolie brune devant lui. Il tentait de rester calme, il en avait l’air, mais elle était en train de le rendre complètement fou. Rien n’était normal. Tout ça n’était pas normal et c’était simplement trop malsain pour avoir le droit de se passer ici. Il prenait un peu de distance en prenant une nouvelle gorgée de son verre. C’est comme ça, ça toujours été comme ça. Elle s’approche, il la fuit. Nathan a quelquefois été incapable de se retenir, comme cette fois où il avait dormi avec la jeune femme dans ses bras, mais c’est souvent lui qui mettait la situation en place. Il se demandait encore comment il faisait, mais peu importe. Il se posait contre le dossier de son canapé pour reposer son regard une nouvelle fois sur la jeune femme.

« -Tu es ici depuis combien de temps? Je me demandais si tu allais bien, je me suis même demandé si tu n’étais pas mort. J’avais peur, je n’avais pas envie de ne plus jamais te revoir.»

Une nouvelle gorgée de son verre. Il est incapable de défaire son regard de la demoiselle.

Le passé nous rattrape toujours - Épisode 1X03

Cette situation le rendait fou depuis des années, il ne savait pas quoi penser de cela, ni s’il devait agir ou ne pas réagir. Il avait envie de la plaquer contre le mur et de l’embrasser, mais il savait très bien que cette chose n’était pas saine du tout. Nathan ne savait pas quoi faire avec elle, il ne savait pas quoi faire depuis des années. Cela avait toujours été comme ça entre eux et il ne pouvait pas se mettre en couple avec sa sœur, ça n’avait rien de saint. Il devait la repousser, mais le cœur et l’envie n’y étaient jamais. Il le faisait, mais elle revenait toujours vers lui l’instant d’après, c’était en train de le rendre complètement fou. Elle s’approchait, il se reculait pour allez se poser sur le rebord du canapé. Sa sœur ne faisait rien qu’elle était déjà en train de le rendre complètement fou. Son verre à la main, il réduisait cette distance et se dirigeait vers le canapé pour se poser sur le bord. Ses yeux bleus se posaient sur elle, elle était devenue une femme, tellement belle. Soupire. Autant parler, parler d’elle et parler d’autre chose. Une gorgée de son verre, il fallait qu’il cesse de boire parce qu’il ne voulait pas faire n’importe quoi. Pas avec elle, pas ce soir, jamais en fait. Il ne pouvait pas se permettre ce genre d’écart, il devait remettre tout au clair. C’était surement la bonne chose à faire non? C’est ce qu’il pensait dans tout les cas. Dans un silence total, il observait sa jeune sœur, incapable de placer les moindres pensées cohérentes. Il écoutait ce qu’elle était en train de lui dire, elle lui cachait tellement de choses, il ne savait pas du tout ce qu’elle avait pu faire pendant toutes ses années. Le jeune homme était loin de se douter de ce qu’elle avait fait et c’est peut-être mieux qu’il ne sache rien de cela, il ne voulait pas savoir qu’elle accumulait les conquêtes et qu’elle était tombée dans la drogue comme elle ne voulait pas savoir qu’il couchait avec trop de femmes et qu’il vendait des armes. Il finissait son verre qu’il posait dans un geste distrait sur la table basse qui se trouvait près de lui, il ne bougeait pas, se contentant de penser et de ne pas agir. Se contentant de se contenir. Simplement. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire.

« -Ne dis pas que c’est juste à cause de moi que tu es en vie. Tu m’aurais appelée avant. Si nous ne nous étions pas croisés, tu ne m’aurais même pas contactée. Tu te caches de quoi au juste? Tu me caches quoi?»

La prochaine phrase venait lui faire crisper les dents. Il serrait la mâchoire alors qu’elle lui parlait exactement du sujet qu’il tentait d’éviter de son mieux. Ses yeux se fermaient un moment alors qu’il les ouvrait, elle était un peu plus près de lui, les yeux dans l’eau. Il bougeait, faisait quelques pas vers lui et prenait son visage entre ses mains. Mettre cela au clair. C’est ce qu’il devait faire. Il ne pouvait pas vivre avec cette foutue attirance et cet amour malsain qu’il éprouvait pour elle. Ce n’était pas une vie.

« -Écoute October. Je ne sais pas quoi te dire, je ne sais pas quoi faire, mais je sais que nous ne pouvons rien faire. On ne peut pas se mettre ensemble et avoir une vie normale. Ça n’a rien de normal. Il faut que tu arrêtes de me provoquer, j’en peux plus. Je peux plus te repousser à chaque fois, encore et encore. C’est trop dur. Tu m’attires, tu es tellement belle. J’aimerais que tu ne sois pas ma sœur, mais ce n’est pas le cas.»

Un pas. Il relâche son visage. Il en avait dit plus en quelques secondes, qu’il en avait dit plus au cours de sa vie. Histoire qui le rongeait depuis tellement longtemps. Il soupirait et se reposait sut le rebord de son divan, son regard n’avait jamais quitté le sien et maintenant il se taisait. Nathan trouvait qu’il avait déjà bien trop parlé. Il ne pouvait rien dire de plus ou il ne le voulait simplement pas.