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Get out, I don't want to see you like this. i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| | Lun 17 Oct - 23:42 | |
| Qui était cette gamine si maigre qui me fixait comme ça ? Je ne savais pas, je ne savais plus. Lentement, je levai le bras et elle fit pareil. Si maigre, si dénuée de couleurs. Je venais tout juste de raccrocher le téléphone d'avec Alan, il me demandait de revenir mais je devais rester un moment ici. Je me plaisais à croire qu'on avait besoin de moi. Qu'on voulait que je reste ici même si c'était faux. Mais je me suis trouvée une nouvelle occupation. Qu'il comprenne, je ne pouvais pas tout le temps rester prêt de lui comme ça, chez ses parents. Mais tout était flou dans ma tête. Alors, je baissais le bras et choppai la petite robe qui trônait sur le dossier de ma chaise et l'enfilai pour me fixer à nouveau. Je préférai les jeans mais avec mon amaigrissement si soudain, ça faisait moche alors je mettais des robes. Et puis, je faisais plus vieille comme ça. Alors, j'attachai mes cheveux avec un chouchou, mis mes escarpins et partis les écouteurs dans les oreilles. Je me faisais chier. Charlotte avait Elliott, tout le monde dans mon entourage avait quelqu'un, même Kaylee qui tournait autour de Sonny. Et moi, j'étais toute seule. Je m'en fichai un peu. J'étais bien ainsi. Mon sac sur l'épaule, mon mètre quatre vingt en mouvement, je marchai dans les rues, regardant les passants. Peut être aurais-je du faire une licence d'anthropologie ? Peut être... Je ne sais pas combien de temps je marchai avant de finalement m'adosser contre un mur, me prenant la tête entre les mains. J'étais si fatiguée, à bout. Mais je me bornais à dire à tout le monde que j'allais bien. Putain mais qu'on me foute la paix. Là, toute seule dans la rue, je me sentis craquer. Mais il ne fallait pas. Soudainement, je relevai la tête et regardai autour de moi quand une silhouette familière se distingua au loin. Non ! Non, non, non ! J'avais dit à Kaylee que je ne voulais pas le voir. Alors, j'entrai dans le premier bar derrière moi. Affolée, je cherchai un endroit où me cacher. Mauvaise idée. Pas d'endroits clos. Alors, quand je voulus sortir, je rentrai dans quelqu'un pour regarder mes pieds, les siens. Reconnaître son style. Serrant les poings, affolée, toute tremblante, je me crispai me forçant à faire quelques pas en arrière. Je n'osai pas le regarder. Moi qui l'avais quitté quelques mois auparavant pour lui dire « Je veux être heureuse et tu ne m'aideras pas. » Quelle ironie, quelle ironie, quelle ironie. C'est lui qui allait bien et moi qui touchais le fond. |
| | | | Ven 21 Oct - 14:08 | |
| Bye bye beautiful. La cliente venait de quitter la caisse pour sortir de la boutique, et je la suivis du regard en la toisant des pieds à la tête. Je crois que je travaillais vraiment au meilleur endroit de la ville... quitter les études pour ça le temps que ma soeur puisse à nouveau m'aider à gérer les finances n'était pas si mal que ça, finalement, ça me retirait presque l'envie de me lancer dans des études de droit et de reprendre une succursale du magasin où je bossais. Il faut dire que je ne me suis jamais senti plus à ma place quelque part qu'ici, avec des collègues au look tout aussi affirmé que le mien. C'était bien, on voyait défiler tous les punks, rockers, gothiques, fans de manga, skaters et j'en passe de San Francisco. J'ai eu de la chance de me faire engager... la gérante a semblé tomber sous le charme quand je me suis présenté, hum. Il faut dire que c'était au début de l'été, que j'avais un débardeur ajusté et que ma constitution physique attirait le regard presque plus que mes vêtements. Elle a vite craqué, on a couché ensemble quelques semaines après mon embauche, et après elle s'est trouvé un mec. Tant mieux, parce que c'est la seule femme au monde que je trouvais plus bizarre que moi et que ça me déplaisait (pour ne pas dire que ça me foutait un peu les boules aussi) Faut pas croire que y'a que les filles qui arrivent à se rendre "désirables".
Bref, à la fin de mon service, je suis sorti en laissant la relève aux autres, puis ai commencé à me diriger vers chez moi. Il commençait à faire froid... et j'aimais pas trop ça, mais je ne prendrai pas le bus quand même, parce qu'il y avait toujours des wesh pour me faire chier à l'arrêt où j'étais censé descendre.
Une dizaine de minutes plus tard, alors que je venais de terminer une cigarette, une persomme familière entra dans mon champs de vision. Tiens donc... on dirait bien qu'elle m'avait remarqué aussi vu la manière dont elle s'est précipitée dans le premier bâtiment à proximité. Je savais ce qui lui était arrivé. Je savais comment elle allait. Elle m'avait lâché pour finir dans cet état minable en fn de compte. Hah, comment avait-elle pu prétendre pouvoir aller mieux sans moi en se casant avec un mec de plus de trente ans? Je ne pensais pas qu'elle se mettrait enceinte, par contre. C'était un peu... j'avais pitié d'elle. Pourtant, je ne suis pas du genre à gaspiller ma pitié pour ceux qui me mènent en bateau.
Un soupir, puis je me suis dirigé vers le bar pour y pénétrer à mon tour et repérer Lilas qui venait dans ma direction. J'enfonçais mes mains dans les poches de mon pantalon en attendant qu'elle s'approche, puis baissais les yeux sur son visage pâle caché entre de longs cheveux roux. Je suis resté patient environ une dizaine de secondes avant de faire un pas en avant et de prendre la parole sur un ton neutre, libre à elle se savoir si j'étais au courant de sa situation merdique ou non, ce n'est pas moi qui lui en parlerait le premier. Ou peut-être que si, j'ai pas encore décidé. Ma voix grave s'éleva.
Je pensais pas que le hasard ferait si bien les choses, ça fait longtemps! Bon retour en ville. |
| | | | Sam 22 Oct - 15:36 | |
| Des fois, je me disais que vivre... était bien un fardeau. Quand j'étais à Paris, quand j'étais chez moi dans ma mère patrie, je me sentais si bien, enfin à ma place. Alors pourquoi étais-je revenue à San Francisco ? Plus rien ne me retenait ici. Plus aucuns amis, plus de petit copain, plus de bébé. Envolés comme tout le reste. Peut être Enora avait-elle raison ? Peut être devais-je songer à me pendre ? Après tout qu'est-ce qui m'en empêchait ? Mon père était mort, ma mère ne voulait pas de moi, préférant m'enlever ma moitié pendant dix huit ans. Christopher était parti sans se retourner, Charlotte avait réussi à survivre sans moi pendant trois ans, alors pourquoi pas jusqu'à la fin de sa vie ? Je n'en sais rien. Je me baladai dans les rues de la grande ville américaine, emmitoufflée dans mon manteau désormais trop grand, marchant sans réelle envie, sans réelle motivation, perdue. Je voyais les sans-abris, les déchets suite à la drogue et je me dis que peut être si... peut être que... Moi la fille qui me foutait de la gueule de ceux qui en prenaient, de ceux qui avaient besoin de cette réalité mais désormais, je les comprenais. Une larme roula sur ma joue. Les images ne cessaient de défiler devant mes yeux. Le sang partout. Me ramenant à ma propre captivité. J'avais si ardemment désiré cette liberté et j'étais de nouveau prisonnière de mon esprit malade. Je ne pouvais plus manger, passer devant une boutique d'aliments, accompagner les gens aller aux courses sans avoir envie de défaillir ou de vomir.
« Crèves va te pendre pauvre fille. » Mes membres se mirent à trembler quand je repensais à ça. Comment pouvait-on être aussi cruelle ? Je n'ai jamais désirer la mort de quelqu'un, même celle de l'homme que j'avais fini par tuer. Je suis un monstre mais je ne l'ai pas fait exprès. Je ne voulais pas. Peinant à respirer, je dégageai mon visage, retirant l'écharpe pour dégager mon visage et relever la tête, regardant devant moi. Une silhouette singulière se dégagea du lot de personnes pressées, cellulaires collés à l'oreille et je me stoppai, restant un moment alerte, déglutissant avec peine. Puis alerte, je regardai à droite, les voitures passaient à toute allure. Et si... « Crève... » Et si je l'écoutai ? Mais à la place mes pieds bifurquèrent à gauche et j'entrai dans le bar pour poser mes deux mains à plat sur une table, peinant à reprendre mon souffle. Je ne voulais pas le voir. Son message sur Facebook. J'avais dit à Kaylee que je ne voulais pas le voir. Les mots que je lui avais dite. J'avais insinué qu'il était la pire des vermines alors que c'était moi. « Tu sais quelle est la différence entre toi et moi. C'est que moi je suis peut être pourrie mais je suis encore récupérable. Toi tu l'es jusqu'à la moelle. Et avant j'aurai pu compatir. « Oh mais vous savez Drake, il a souffert. » Mais plus maintenant. T'as été trop loin. » Je me relevai avec difficulté, mettons ça sur le compte de la peur puis je me tournai pour entrer en collision avec quelqu'un.
Je ne relevai pas la tête, n'osant croiser son regard, mes cheveux cachant mon visage et les larmes qui s'échappaient avec abondance de mes yeux. Mettons ça sur le compte de la famille. Je n'osai relever la tête, je n'osai croiser son regard. Puis il ouvrit la bouche et je voulus le gifler. Il ne m'a rien fait. « Pauvre Fille. » Elle avait raison, je n'étais qu'une pauvre fille. Tous les hommes qui avaient compté dans ma vie ont fini par prendre le large. Mon frère, Christopher... J'avais évincé volontairement Drake de mon existence pensant que cela serait mieux pour tout le monde mais à chaque fois que je revenais ici, cette histoire me revenait comme une claque dans la figure. « Va te pendre. » Je me sentis défaillir mais tint bon. J'ai voulu, j'ai failli y arriver mais il m'a montré que vie avait du bon. Mais quelle bonté ? Je me le demande. Qu'est-ce que pourrait m'apporter cette existence ? Dites le moi mon Dieu ? Voulez-vous que je vous résume ma vie ? Que je vous dise comment elle est ? Personne. Je n'ai plus personne, je suis seule. Comment as-tu fait Drake ? Comment fais-tu ? Je me le demande. Toi tu as avancé, tu continues de le faire alors que moi, je recule. Je marche les yeux fermés, espérant être fauchée par les hasards de la vie. Espérant que je me ferai à mon tour tirer dessus, que je serai à mon tour fauchée par une voiture. Je me balade dans les quartiers sombres, je vais boire. Je refuse qu'on me touche. Je mets ma vie en danger pour ne plus avoir à la vivre. « Crèves, va te pendre pauvre fille. » Tu as raison. Et je vais t'écouter. Je disparaitrais de ta vie, de vos vies une bonne fois pour toutes. Je ne voulais pas lui parler. Je voulais qu'il s'en aille.
Alors, je relevai doucement la main, mettant mes cheveux derrière les oreilles puis je relevai le visage pour croiser ses yeux. Ses yeux pétillants, plein de vie. Elle le rend heureuse. Tant mieux. Je ne lui prendrai pas ça. Les miens étaient dénués de toute expression, vides de tout sens. Plein d'eau. Je le regardai tel un fantôme, sans réelle tristesse, sans joie. Rien ne transparut sur mon visage et j'ouvris la bouche pour en laisser échapper des mots que je regretterai sans doute mais je veux juste le meilleur pour lui. Juste ne m'oublies pas Drake. C'est juste ce que je demande. « Va-t-en. » Ma voix fut monocorde, mon lourd accent français flottait dans l'air. Je savais qu'il devait jubiler de me voir ainsi mais je m'en fichai. Je m'en fichai. « Crève, va te pendre pauvre fille. » Je déglutis avec peine avant de chercher un endroit où me cacher, puis ma tête se tourna vers le bar, vers l'horloge. Dix heures du matin. Etait-ce trop tôt pour commencer à boire ? Je fouillai dans mon sac et en sortis un billet. « La bouteille de vodka, s'il vous plaît. » Je me fichai qu'il soit là. Je ne lui souhaiterai pas d'aller au diable, j'avais l'intention d'y aller à sa place. Et le plus vite serait le mieux. |
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