Je me tournai vers le grand miroir, petit sourire de satisfaction voltigeant sur mes lèvres rosées. Ma mère vint déposer mon voile sur le dessus de ma tête, recouvrant ma chevelure d’un blond cendré. Ensuite, elle s’assura que la tombé de ma robe était parfaite avant de me prendre par les épaules pour me faire pivoter vers elle. Elle plongea ses yeux brillants d’espoir dans les miens.

- «Je suis tellement fière de toi Maxyne…»

J’esquissai un simple sourire en guise de réponse. Elle me serra fortement dans ses bras, inspirant profondément. Lorsqu’elle recula de quelques pas, j’aperçu de petites perles translucides rouler le long de ses joues. Mon père arriva à ce moment précis, rigolant en voyant ma mère pleurer sous l’émotion. Il caressa ses joues pour essuyer les gouttelettes d’eau, l’embrassant tendrement sur le front. Il fit de même pour moi, prenant mon menton entre ses doigts d’architecte pour me bisouté les joues.

- «Tu sais ce que tu as à faire…»

Mon père me lança un regard complice. J’acquiesçai pour confirmer positivement le tout, mais si seulement il savait ce qui allait réellement se produire d’ici la prochaine heure... Mes parents quittèrent la pièce après quelques mots d’encouragements et de nouvelles bises en guise d’affection. Je revins à mon reflet de mariée, me contemplant longuement. Je me perdis dans mes pensées, révisant les prochains actes que je devrai commettre avant qu’on ne cogne à la porte. Je me retournai, découvrant mon frère, me priant de venir rejoindre notre père à l’entrée de l’église. Je quittai la salle de préparation, rejoignant l’homme qui m’avait élevé. À partir de là, tout se déroula très vite. Je fus rapidement au côté de Hunter, mon meilleur ami d’enfance. Et oui, je devais me marier avec le garçon qui a su partager mes pleurs et mes joies durant plus de 20 ans. Selon nos parents, nous sommes faits pour vivre et s’aimer le restant de nos jours. Bien entendu, moi et Hunter avons une vision totalement différente d’eux…

- «Hunter Kenneth Eastwood, voulez-vous prendre pour épouse Doraleen Maxyne Avery ici présente et la chérir le reste de vos jours ou jusqu’à ce que la mort vous sépare? »

- « Oui, je le veux. »

- « Doraleen Maxyne Avery, voulez-vous prendre pour époux Hunter Kenneth Eastwood ici présent et le chérir le reste de vos jours ou jusqu’à ce que la mort vous sépare? »

Je regardai mon partenaire du coin de l’œil avant de reposer toute mon attention sur le prêtre. Dire que je m’apprêtais à prononcer les vœux d’allégeances à un homme. Dire que j’allais lui passer l’anneau, objet d’alliance, d’ici les prochaines secondes… Qui aurait cru qu’un jour, moi, Doraleen Maxyne Avery, se marierait?

- « Oui je le veux. »

- « Vous pouvez embrasser la mariée. »

À ces mots, mon cœur commença à battre plus rapidement. Le temps était venu pour nous de s’unir. Je rencontrai les yeux de Hunter, souriant en voyant son doux visage. Il se pencha vers moi, déviant mes lèvres à la dernières secondes pour finalement embrasser ma joue et chuchoter :

- «Maintenant!»

À ce simple mot, nous quittâmes l’église sous les regards sidérés des invités. Je me sentais un peu mal d’avoir fait déplacer tous ses gens ici pour que nous fuyons notre propre mariage, mais selon moi et Hunter, c’était le seul moyen de faire comprendre à nos parents que ce que nous désirons vraiment, c’était la liberté… NOTRE liberté. Toute notre vie, nous avons vécu comme des pions sur un échiquier, eux étant dans le rôle du roi et de la reine, et voilà qu’après 20 ans, nous brisons cette routine en grand! Une fois à l’extérieur, nous rejoignîmes le jardinier ainsi que mon frère, deux êtres formidables qui avaient pris un malin plaisir à préparer ce complot. Lorsque j’inspirai pour la première fois l’air de la liberté, j’éclatée d’un rire cristallin, main dans la main avec mon… Mari!

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Cela fait déjà deux ans que nous avons prit la fuite et… Depuis tout ce temps, je n’ai pas vraiment revue mes parents. J’ai eu quelques discussions brèves avec mon père, mais pour ce qui est de ma mère, c’est totalement mort. La seule et unique personne avec qui j’ai gardé contact est mon frère. D’ailleurs, c’est lui qui a prit l’initiative de donner des nouvelles à nos vieux. Si je ne fais pas d’effort pour leur adresser moi-même la parole, ce n’est pas par un manque d’amour, car même si j’ai pris cette dure décision, j’aime mes parents. Ils m’ont élevé comme tous parents responsables se doit d’éduquer un enfant. Ils m’ont envoyé dans les meilleures écoles de tout Liverpool, m’ont fait participer à un nombre incalculable d’activité… Bref, je ne pouvais pas demander mieux, personne ne pouvait espérer plus. Seulement en vieillissant, j’ai découvert que le grand vide qui hantait ma vie était le manque de liberté. Bizarrement, Hunter était du même avis que moi.

Lorsque nous avons appris que nos parents désiraient notre union, nous avons arrangé un plan en fonction d’un départ à long terme. Le jardinier et mon frère on participés aux préparatifs ce qui nous a fortement encouragés. Voilà qu’au final, nous sommes rendus ici, à San Francisco. J’habite avec Hunter et deux autres colocataires. Je vais à l’école à plein temps. J’ai un job qui me permet de vivre aisément et, maintenant, je profite de la vie!