Alors ça, c'était trop. Beaucoup trop. Qu'est-ce que j'étais con..je savais très bien que ça finirait comme ça, dès le jour où elle m'avait dit qu'elle l'aimait encore. Mais de voir ça se concrétiser, c'était encore plus douloureux. Ce connard n'avait pas eu le cran de le mettre lui aussi, mais je n'étais pas totalement idiot. Ces derniers jours, j'étais vraiment quelqu'un de...différent. Je n'arrivais même plus à me reconnaître moi même depuis qu'elle avait rompu définitivement avec moi. J'avais tout plaqué à New-York pour revenir pour elle, j'avais tellement cru à notre relation...tout ça pour qu'elle finisse par, limite me quitter pour un autre. J'avais mes tords, mais elle en avait aussi. J'avais toujours fermé ma gueule en pardonnant ses erreurs, mais cette fois, ce baiser avec Rob, c'était la goûte qui faisait déborder le vase.

Je devais passer chercher les jumeaux ce soir. MJ m’avait autorisée de les prendre plus tôt. Je me sentais vachement seul dans cette baraque, mes amis étaient pour la plupart en vacances et...être ici sans les jumeaux, c’était vraiment bizarre. En plus, je savais que si je restais seul ce soir, je ferais des conneries et je ne serais pas forcément disposé à avoir les jumeaux le lendemain. Enfin, j’avais décidé de passer chez Robbyn avant d’y aller. J’étais carrément furieux et j’avais vraiment, mais vraiment envie de lui en foutre une. En même temps, ça me démangeais depuis tellement longtemps…Je connaissais déjà l’immeuble, je montais sans trop faire de bruit avant de frapper à sa porte..

Résumé de la situation actuelle; un gros what the fuck. Je pense que je n'étais pas tout à fait conscient de ce qui se passait, et en fait, je me sentais franchement déréglé de l'intérieur depuis qu'on m'avait laissé tout seul. Je n'aimais pas être seul, ça me rendait complètement dingue et je crois que j'étais presque passé à côté de la crise d'angoisse certains soirs. Et comme on fait pour pas être seul? Eh bien on se trouve quelqu'un. :3

Ça n'était pas prévu que ça tombe sur Mary Jude. Ça aurait pourtant pu être n'importe quelle autre personne... et pourtant c'est sur elle que c'est tombé. Je n'avais pas les idées très claires le soir où la césure a eu lieu, et ça s'est terminé sur une grosse interrogation pour chacun d'entre nous. Et puis les sentiments sont remontés à la surface petit à petit, jusqu'à devenir impossibles à freiner. Ce que je faisais était vraiment mal... mais tant pis, autant assumer. Si je gardais encore quelques réserves aujourd'hui, c'était parce que dans le fond, je ne pouvais pas éclipser cette idée obsédante que MJ=Soeur d'Andrew et qu'Andrew, je l'avais dans la peau. Il m'occupait l'esprit quand je me perdais en réflexions, mais Mary aussi. Et à la fin, je ne savais même pas ce que je me voulais. Clairement, j'étais incapable de trouver une fille sexuellement attirante, et pourtant la féminité de la jeune femme qui passait tous les jours chez moi ou presque me désarmait totalement. C'était très perturbant... je crois que j'étais dans une catégorie à part.

J'étais en train de terminer un calque lorsque quelqu'un toqua à la porte. Après avoir posé mon stylo, je me levai tranquillement pour aller ouvrir. Et oh, même si j'avais appréhendé un face à face avec "l'Homme", je m'étais pas attendu à le voir aujourd'hui-même. Lui et surtout ce qui m'arriva à la figure sans demander l'autorisation.

Beaucoup de personnes diraient que la violence n'était vraiment pas la solution. Mais qu'est-ce qu'ils en savaient, d'abord ? Je savais que ça me soulagerais. Et puis de toute façon, je n'avais absolument plus rien à perdre puisque, à mes yeux, j'avais déjà tout perdu. C'est drôle, j'étais déjà venu ici un an plus tôt exactement pour les mêmes raison, mais ce connard avait réussis à me convaincre de me calmer et je ne lui avais rien fait. Mais cette fois, il ne pourrait pas me dire ce que je voulais entendre comme "Maël, je suis hommo je toucherais pas à ta meuf". J'étais en colère contre moi même rien qu'à penser que je l'avais laissé m'embobiner avec ses conneries.

J'avais toqué à la porte en attendant qu'il vienne m'ouvrir. Je me demandais comment j'allais commencer, est-ce que je devais taper tout de suite ? Je n'étais pas encore décidé alors que je vis la porte s'ouvrir et là, c'est venu...tout seul ? Mon poing se referma et attérit directement dans sa tronche pour le faire reculer. J'entrais dans son appart', j'avais le coeur qui battait vraiment très -trop- vite. Je m'approchais de lui et je le pris par le col en le claquant contre le mur derrière,

- Tu t'attendais pas à me voir, hein ?

Lorsqu'on lâche un gars de la carrure de Maël contre un autre, il n'y a pas grand chose à faire pour l'arrêter, et je peux effectivement confirmer cela puis-ce que je me suis rapidement fait trainer contre le mur le plus proche sans rien comprendre à la situation.

- Tu t'attendais pas à me voir, hein ?

Je plissai les yeux en le fixant droit dans les pupilles sans un mot ni un sourire. C'était dommage d'en arriver là, mais j'avais agis selon mes envies et pas la moindre morale, sur ce coup-ci. J'étais conscient d'être un réel salaud, mais je n'avais pas eu un très bon modèle en ce qui concernait les relations amoureuses... Sonic n'était pas vraiment un exemple à suivre dans ce domaine, mais c'était la seule personne que j'ai pu observer. Dommage pour Maël... et pour Andrew, vu que j'avais besoin de me venger un peu de sa disparition précipitée.

- Pas aujourd'hui. Alors, qu'est-ce que tu vas faire?

Il ne fallait pas le provoquer. C'était mal. Mal. Ne fais pas ça. Tu sais comment ça va se terminer, fais pas comme ton père.


- Plus tu me frappe et plus elle va t'en vouloir, j'ai déjà gagné.

J'arquai un sourcil sans rien ajouter de plus. J'étais déjà passé à côté de la faucheuse et je lui avais même serré la main, alors ce n'était pas ça qui...

Mais quel con... c'est mon pote. Ouais mais j'aime pas avoir tort. Et puis de toute façon c'est un peu tard >_>

En fait, le pire, c'était la trahison. Je ne m'étais pas fait trahir uniquement par ma femme, mais aussi par un de mes meilleurs amis puisque Robb' m'avait toujours beaucoup aidé quand j'en avais besoin. Au niveau de l'argent, mais aussi quand j'avais besoin de lui pour un conseil ou autre. J'avais toujours pu compter sur lui. Alors le fait qu'il me vole ma femme, puisque c'était un peu ce qu'il avait fait, c'était encore plus douloureux que si ça avait été un inconnu qui l'avait fait.

- Pas aujourd'hui. Alors, qu'est-ce que tu vas faire?

J'haussais les épaules en gardant son col bien entre mes doigts. J'avais encore plus la rage de me retrouver face à lui. Je serrais les dents, je crois que si j'avais pu, je l'aurais tué en le balançant par la fenêtre, mais avoir sa mort sur ma conscience ne me soulagerais pas forcément.

- Plus tu me frappe et plus elle va t'en vouloir, j'ai déjà gagné.

Je ris nerveusement.

- Elle me déteste déjà et tu m'as déjà tout volé, j'ai plus à rien perdre