Je m’arrêtais directement lorsque j’entendis ce bruit que je ne connaissais que trop bien. Mais d’habitude ça venait de moi hors là, le bruit venait de derrière. Je savais ce que cela signifiait et pourtant je me retournais pas, j’avais un sourire aux lèvres. Prêt à riposter à tout moment, ma main était posée sur ma cheville ou je sentais mon couteau, ce qui me rassurait vaguement car une arme à feu contre un couteau ce n’est pas une vraie équivalence mais pour moi ça faisait souvent l’affaire lorsque je me trouvais dans un pétrin pareil.
« Tu attends quoi pour tirer ? » que je lui demande alors que je suis toujours abaisser comme si je finissais de faire les lacets de mes chaussures, alors que je n’attendais que le moment opportun pour me sortir de là. J’entendis un petit rire – dont j’avais du mal à savoir la vraie signification – qui sortait de sa bouche, elle me cherchait depuis un moment déjà seulement je n’étais pas difficile à trouver avec ma tête sur plusieurs affiches qui laissait savoir à tout le monde exactement à quel endroit je me trouvais. En effet, j’étais en tournée avec le club dans laquelle j’étais avec ma meilleure amie depuis quelques temps déjà. Après tout, j’étais un jeune étudiant comme les autres, étant dans l’équipe de football, celui de théâtre et le club de chant qui faisait une fois par année une tournée dans tout les Etats-Unis. J’avais des amis avec qui je m’amusais et je passais la plus part de mon temps. Mais en dehors de ça, j’étais aussi un espion et ça personne de mon entourage ne le savait excepté ma coéquipière qui se trouvait justement derrière moi.
« Ce n’était pas ce que je voulais Noé… » J’entends rien qu’au ton qu’elle employait qu’elle était sincère, elle n’avait pas eu le choix, il y a maintenant un mois, elle s’était infiltré dans les industries Volkov qui était spécialisé dans le trafique d’arme. La CIA l’avait faite passer pour une traitre ce qui avait attiré l’attention de Nikolai Volkov qui n’avait pas beaucoup attendu pour la contacter et lui demander de travailler pour lui.
« Lève toi et retourne toi. » Elle savait ce que j’avais l’intention de faire, elle me connaissait parfaitement pour avoir travaillé avec moi pendant deux ans environ. Elle était ma première équipière, elle avait toujours veillé sur moi et assurer mes arrières et vice versa, lorsqu’elle s’était infiltrée, j’avais peur qu’elle change, qu’elle franchisse la barrière entre le bon côté et le mauvais surtout qu’elle avait déjà dépassé quelques limites. C’était bien connu que jouer les agents doubles pouvait parfois perdre la tête aux agents. Je sais que plusieurs des agents plus anciens que moi me considérait encore comme un novice même après trois ans, j’ai toujours assumé avoir été quelque peu maladroit et envahissant lors de mes débuts surtout pour le test rouge pour avoir le titre officiel de la CIA. Je n’avais pas eu le choix d’aller jusqu’au bout sachant que je voulais à tout prix en faire partie, alors j’avais essayé de ne pas poser de question au bout du compte et j’avais appuyé sur la détente.
Je me lève enfin et me retourne doucement, laissant mon couteau là ou il se trouvait. Je me retrouve enfin face à elle. Elle avait toujours essayé de ne pas mélanger la vie privée avec la vie d’espion mais avec mes émotions incontrôlable par moment, elle n’avait pas tellement eu le choix. J’avais plusieurs fois contourné les ordres pour venir à son aide et bien qu’à chaque fois elle m’ait gueulé dessus répétant qu’elle pouvait s’en sortir seule, elle avait finis par faire de même. Elle était devenue une amie avant d’être ma coéquipière. Et à présent, je me retrouvais face à elle, avec son arme pointé sur moi. Je pouvais lire dans ses yeux que ce n’était pas ce qu’elle voulait et j’essayais de comprendre ce qu’il se passait, pourquoi se retrouvait-elle devant moi à vouloir me tirer dessus. Je m’approche d’elle doucement.
« Noé ne fais pas ça. » Qu’elle me dit alors que je continue d’avancer vers elle.
« Pose ton arme Caleen, ta mission est terminée. » Elle fronce les sourcils ne comprenant pas où je voulais en venir.
« Tu kittes Volkov et tu reviens à la base d’accord ? » Je la vois secouer la tête, toujours pointant son arme vers moi.
« J’peux pas arrêter maintenant, je suis bientôt au but, Volkov va faire une erreur et je serais là pour le mettre sous les verrous. » Je soupire blasé.
« Tu as déjà dépassé les limites, tu peux plus revenir en arrière, alors arrête maintenant avant que ça aille encore plus loin. » Elle serrait la mâchoire et sa main sur son arme, j’avais toujours pu anticiper ses faits et gestes, savoir à quoi elle pensait. Mais l’inconvénient c’était qu’on était souvent d’accord sur rien. Toujours l’un à vouloir faire d’une certaines manières et l’autre d’une autre. Même si au bout du compte, on s’en sortait et parfois presque d’indemne.
« Tu ne comprends pas… » Je hoche la tête pour lui signifier que oui je comprenais même si je ne voyais pas exactement pourquoi elle disait ceci, je continuais à m’approcher d’elle.
« S’il te plaît… Noé, arrête d’avancer ! » Elle hausse le ton, elle me donne un ordre mais je ne peux faire autrement, j’ai envie que tout s’arrête. J’en fais qu’à ma tête, têtu comme je suis. Je m’approche encore plus d’elle pensant qu’elle n’oserait pas me tirer dessus mais sans m’y attendre, le coup de feu part, sans me toucher me je m’arrête net et la regarde avant de m’avancer plus vite. Elle me repousse tant bien que mal, je ne voulais pas me battre avec elle et encore moins lui faire du mal mais elle ne me laissait pas le choix, essayant de lui retirer l’arme des mains, elle ripostait et finis par me donner un coup de poing ce qui fit que d’autres s’enchainèrent. Je n’aimais pas les lui rendre alors me défendant tant bien que mal, je lui fis perdre son arme qui glissa plus loin. Ce n’était pas du tout l’endroit approprier pour se genre de règlement de compte. On se trouvait dans les couloirs des coulisses du show et à tout moment des personnes de la tournée pouvaient arriver. Je finis par me défaire et m’emparer de l’arme pour le pointer sur elle ce qui la fit s’arrêter net.
« Tire qu’on en finisse une bonne fois pour toute. » Je secoue la tête.
« Arrête je te connais, tu as dû avoir des raisons pour faire ce que tu as fait. » Elle continue de me fixer sans rien dire, j’ai même l’impression de voir de la haine dans ses yeux mélanger à de la tristesse mais aucun regret, pour la première fois, je me disais qu’elle avait franchit cette barrière alors que je m’étais persuadé que ce n’était pas le cas.
« J’ai aucune raison. » « Je ne te crois pas. Dis moi pourquoi tu as fais ça Caleen. Je suis ton coéquipier merde ! » Je ne peux croire que c’est vrai, j’ai envie de me dire qu’elle avait de bonnes raisons. Je la voix ouvrir la bouche, peut-être pour enfin m’expliquer ce qu’il se passait mais un bruit de pas à droite du couloir retentit et bientôt des voix, je me retournais deux secondes pour voir qui ce pouvait être mais lorsque je reposais mon regard sur Caleen, elle n’était plus là. Elle s’était envolée. Je soupirais et puis reconnut la voix de ma meilleure amie, je rangeai rapidement l’arme dans mon dos avant de plaquer un sourire sur mon visage lorsqu’elle apparut devant moi avec une jeune femme qui faisait aussi partie de la tournée, cette dernière me salua et nous laissa tous les deux.
« Ca va ? » Je hochais la tête toujours en gardant le sourire aux lèvres. Seulement elle ne semblait pas très convaincue par ma réponse, je le voyais bien. La jeune femme me connaissait depuis le berceau, on avait grandit ensemble que se soit dans les cours de récré de Paris ou alors chez elle, où je passais la plus part de mon temps. Elle avait toujours été là près de moi et lorsqu’elle avait quitté Paris pour San Francisco, ça avait été un coup dur même si on avait gardé contact pouvant parfois passer des heures au téléphone malgré le décalage horaire. Tout ce qui m’avait toujours importé c’était qu’elle aille bien et avoir de ses nouvelles. Malgré la distance, nous nous sommes toujours considérer comme des meilleurs amis, rien n’avait changé entre elle et moi et c’était tout ce qui comptait. Même si ça avait dérapé une fois et une seule fois lors de ce stage de théâtre que nous avions fait ensemble mais ça n’avait pas duré puisqu’à la fin du stage elle était retourné à San Francisco et moi à Paris, j’avais alors 19 ans. Une année s après, j’ai été la rejoindre à San Francisco seul. Une nouvelle vie avait commencée pour moi au près de Joyce mais également en tant qu’espion puisque c’est grâce à mon père que je suis devenu agent de la CIA, lorsque ce dernier a tout claquer et s’est enfui en me laissant me débrouiller avec les services secrets des Etats-Unis. J’avais eu du mal à croire que c’était si grave que ça. Mon père m’a apprit les ficelles de son métier, enfin si on peut appeler ça comme ça, il était arnaqueur professionnel, un voleur, un arnaqueur, tout ce qui était bien illégale. Il s’amusait à vendre des sites de terrains à des milliardaires alors qu’il ne les détenait même pas. Depuis mon plus jeune âge, il m’avait fait entrer dans ses magouilles, m’apprenant à mentir aux gens, raconter des histoires mensongères et des tas d’autres choses. Il me disait toujours que si on connaissait les astuces, on ne pouvait pas se faire avoir. En grandissant, je m’étais éloigné de cette vie là, je voulais avoir une vie normale, aller au lycée, être un étudiant comme tous les autres et puis surtout ne jamais mentir à ma meilleure amie. C’était la seule personne à qui j’avais jamais menti, elle avait toujours su le « métier » de mon père et n’avait jamais pensé une seule seconde que je deviendrais comme ce dernier et elle avait eu raison sur ce point là. Jamais je ne pourrais fuir ma vie et abandonné les personnes que j’aimais. La fuite de mon père a fait en sorte que je rencontre la CIA et qu’en aidant ces derniers, ils me prennent dans leur programme. Pour cela, je devais quitter ma ville natale pour les Etats-Unis, c’est à ce moment-là et pour la première fois, j’imposais une condition. Faire mon programme à San Francisco où se trouvait Joyce. Je me voyais déjà lui raconter toute l’histoire de A à Z et lui faire la surprise mais seulement à peine arrivé à SF, on m’avait emmené dans un endroit où on m’avait formé pendant 3 mois mais surtout ou l’on m’a bien averti qu’il ne fallait pas que je révèle à quiconque que je suivais ce programme et qu’à la fin je deviendrais un espion. C’est à ce moment-là que je me rendis compte que je devrais mentir à Joyce pour le restant de ma vie. Un choix difficile mais il était trop tard pour reculer, après ma formation, on fit en sorte que j’intègre l’université de San Francisco et que je pus voir ma meilleure amie, qui avait été plus qu’heureuse que de me voir dans le coin.
« Noé ? » Je sortis de mes penses quand j’entendis la voir de la jeune Arnault.
« Oui ? » Je relève mon regard pour le poser sur elle.
« Tu es sûr ? T’as pas l’air en forme. » Qu’elle continue à me demander et je lui fais un sourire comme pour la rassurer même si je sais que ça ne suffira pas. Au tant avec Caleen, je forme une bonne équipe car on arrivait à se comprendre et trouver des compromis, au tant avec Joyce, je n’avais besoin de rien dire qu’elle savait. C’était comme si elle lisait en moi. Je lui mentais depuis environ deux ans et ce n’était pas la chose la plus simple à faire, plusieurs fois j’avais été tenté de tout lui raconter mais je m’étais retenu à chaque fois. Je ne pouvais la mettre dans la confidence et prendre le risque de la mettre en danger.
« Juste le trac et le stresse de monter sur scène. » Je la vois hausser un sourcil, je sais qu’elle ne me croit pas, même moi je ne me croirais pas alors je ris en secouant la tête et en m’approchant d’elle, je passe un bras autour de son cou.
« Bon ok, c’est que j’ai faim. » Ca c’était bien plus crédible sachant que j’étais un vrai gourmand. Elle se rit – rire que j’adore – et me prend la main dans la sienne, ce qui me rassure tout de suite. J’aime avoir sa présence à mes côtés ça me faisait me sentir plus normal, plus moi.
« Aller viens, on va voir si y a de quoi remplir ton ventre. » Je lui dépose un baiser sur le front avant de commencer à marcher avec elle vers la cafétéria ou la pièce qui servait à ça.
« T’es la meilleure. » 
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