J’étais installée à San Francisco. Du moins, j’avais un appartement, je commençais à travailler d’ici peu. J’étais installée. Moi qui n’avais jamais vraiment quitté la France, et encore moins la maison familiale, c’était assez étrange de me dire que ma vie d’adulte indépendante commençait ici, en Californie.
C’était vraiment paradisiaque de vivre ici. Même si bien sur tout n’était pas rose dans ma vie : Léo et moi étions loin de renouer un vrai contact, positif, j’allais encore avoir besoin de temps pour qu’il arrête de penser que j’étais une folle et que je ne lui voulais que du mal. Surtout que j’avais rencontré une de ses amies, qui m’avait bien fait comprendre que Léo n’avait pas été tendre à mon égard. Peut importe, je savais qu’en venant vivre ici, tout ne s’arrangerait pas en un coup de baguette magique. Heureusement pour moi, j’avais quand même des amis ici, j’avais retrouvé des amis de France, ce qui après m’avoir paru complètement insensé, m’avait remonté le moral : je n’étais pas totalement perdue seule dans une grande ville américaine. C’était déjà ça.

Aujourd’hui, il faisait beau, je décidais d’aller au café. J’y allais souvent, pour ne pas dire pratiquement tout les jours. C’était souvent là-bas que je commençais ma journée. Avec un café, sur la terrasse, tout en profitant du soleil.
Ce matin, donc, j’enfilais mes Wayfarer et sorti de chez moi, en direction du café.
J’avais décidé d’y aller à pied, en prenant le temps de fumer une cigarette avant d’arriver. Je marchais dans les rues en regardant autour de moi. Les gens qui passaient étaient tout très différents les uns des autres, il y avait les pressés, sans doute en retard au travail ; et les autres qui comme moi prenaient le temps, flânant dans les rues.
Je m’arrêtais une ou deux fois devant des vitrines, en me souvenant ce que ça faisait longtemps que je n’avais rien acheté. Non pas que c’était indispensable, mais je devais bien l’avouer, j’aimais ça. Et puis, c’était une façon comme une autre de passer le temps, et de se détendre.
Bien évidemment, je devais me rappeler que mon compte en banque n’était pas loin de zéro, et que si je continuais comme ça, j’allais finir dans le rouge, plus tôt que prévu. Mais comme j’avais trouvé un travail, je pouvais me féliciter, non ?
Après mon café, j’irai peut-être faire les boutiques. Peut-être que j’appellerai Lilas pour savoir si elle voulait venir avec moi. Quoi qu’il en soit, c’était une de mes dernières journées avant de commencer mon merveilleux travail de serveuse, il fallait que j’en profite.
Au bout de quelques minutes, j’arrivais au café, il y avait déjà du monde, je n’étais visiblement pas la seule à vouloir profiter du soleil en cette matinée.
Je repérais au loin une table que je croyais libre. Je m’approchais, puis me stoppais. Non elle n’était pas libre : un garçon brun qui devait avoir à peu près mon âge (j’étais nulle pour donner des âges, mais je ne devais pas me tromper de beaucoup, cette fois-ci), était assis et buvait son café.
Je regardais autour de moi, il n’y avait pas vraiment d’autre table de libre. C’était bien la première fois que je venais ici, et que je ne trouvais pas de table. Ce qui m’énervais, autant le dire.
Je me tournais à nouveau vers le garçon et son café, et je m’appuyais sur une chaise, après avoir relever mes lunettes de soleil sur ma tête.

« Salut. Hm… est-ce que je peux te prendre une chaise et la mettre, genre… Par là ? »

Je montrais un espace vide, sans table ni rien avec mes mains. C’était pas l’idéal pour mon café du matin, mais c’était mieux que de rester debout. Je n’avais plu qu’à espérer qu’il me laisserait au moins cette chaise…

La peur. Ethan avait peur, peur de se faire rejeter, peur ne pas être capable de vivre ici plus de quelques mois. Vraiment bête, mais n'ayant jamais passer plus d'une semaine loin de chez lui, cela était une chose toute nouvelle pour le jeune Anglais. Mais bon, il ne pouvait pas faire marche arrière. Plus rien de l'attendait en Angleterre. Plus de parents, plus de frère. Vraiment rien du tout, alors autant rester ici, et essayer de se créer une toute nouvelle vie. Le passé reste le passé, et jamais il ne devrait refaire surface. Voilà, une des raisons pour lesquelles Ethan avait quitter son pays natal. Vivre accrocher à des vagues souvenir très peu pour lui, il avait envie de découvrir le monde, de découvrir de toute nouvelles personnes.

Ethan regardait le fond de sa tasse de café, le marc de café au fond de donner vraiment pas envie, mais cette délisieuse boisson, Ethan en était vraiment dingue. Deux tasses le matin, sinon la journée s'annonçait vraiment mauvaise pour lui. Tout le temps de mauvaise humeur, cela ne donne vraiment pas envie de faire connaissance, et de s'approcher d'une personne comme ça. Ah non surtout pas. Il fit alors signe à la serveuse de lui apporter un nouveau café, et deux minutes plus tard, il se retrouva donc avec une nouvelle tasse devant les yeux. Comme il aimait le faire souvent, Ethan posa ses deux mains sur chaque côté de sa tasse. Sentir la chaleur se propager dans ses mains.
Le jeune Anderson regarda à l'intérieur de son porte feuille, se demanda s'il aurait asser pour ensuite allez faire du shopping. Ayant tout laisse en Angleterre, de nouvelles affaires, étaient les bienvenues. Malheureusement, il n'y avait pas grand chose, juste à peine de quoi payer ce qu'il venait de commander. Et mince, se dit il alors. Et son compte ne devait pas posséder plus. Tant pis. Il était peut être temps pour Ethan de se mettre à chercher un boulot pour payer toutes les factures qui l'attendaient.

Alors qu'il était en train de penser au petit job qu'il serait capable de faire, une voix vint le sortir de ses pensées. Il leva alors la tête, et se retrouva nez à nez avec une jeune fille, il grimaça alors quand elle lui demanda une chaise pour la mettre ... en plein de milieu de la terasse, sans table ni rien. Vraiment une drôle d'idée.

→ Euh oui tu peux. Lui dit-il alors. Mais euh ... tu peux aussi la laisser là, et t'installer, je ne vais pas tarder à partir, tu pourras prendre ma place.

Ethan n'allait pas laisser cette jeune fille s'installait ... vraiment nul part avec sa petite chaise, et puis bon, c'est vrai qu'il n'allait pas tarder à partir, cela ne servait pas à grand chose de rester assis sur une chaise à rien faire toute la journée.

Je devais passer pour une fille un peu bizarre… Je repensais à ma vie en France : j’avais toujours fait en sorte de paraitre cool, et friquée. C’était mon credo, en quelque sorte. Je détestais l’idée qu’on puisse penser que j’étais une fille plutôt pauvre. Enfin, je n’étais pas vraiment pauvre, mais bon… Je détestais qu’on puisse avoir pitié pour moi ou quoi que ce soit.
En arrivant à San Francisco, j’avais du tout reprendre du début. Heureusement pour moi, j’avais embarqué avec moi toutes mes économies. Et j’avais trouvé un travail. Je me disais qu’il était donc possible que je m’en sorte bien. et que je ne sois plus la même qu’en France.
De toute façon, je voulais changer. Pour plusieurs raisons, d’ailleurs. Mais celle si (être une meilleure personne que je ne l’avais été auparavant) était une de mes priorités.
Lorsque j’avais vu ce garçon au café, je n’y avais pas prêté attention, avant de me rendre compte que la seule place de libre était vers lui. je ne me souvenais pas l’avoir déjà vu ici. Bien sur j’étais à San Francisco depuis peu de temps, mais le fait est que ce café était l’un des endroits où j’allais très souvent, et je ne l’y avais jamais vu.
Je me rappelais la première fois que j’étais venue ici : c’était le jour où j’avais revu Léo pour la première fois. On ne s’était presque rien dit. Et il était reparti comme il était venu, toujours furieux contre moi, comme je l’imaginais. Du coup, on aurait pu penser que je n’aurais pas eu envie de revenir dans CE café. Le fait est que c’était alors le seul café de la ville que je connaissais. Si bien que j’avais fait avec ce que j’avais sous la main, lorsque j’avais eu besoin de boire un coup.
Lorsque je m’étais rendue vers lui, je m’étais plus ou moins attendue à ce qu’il me rembarre, et j’étais prête à rétorquer. C’était l’habitude parisienne, j’imagine.
Je le regardais de plus près pendant qu’il me répondait. J’étais désormais persuadée qu’il avait à peu près mon âge. Bon, ça n’avait pas une importance folle, mais je devais bien avouer, que je préférais l’idée de savoir qu’il n’était beaucoup plus ou beaucoup moins âgé que moi.
Je commençais de m’emparer de la du-dite chaise, lorsuq’il ajouta que je pouvais m’installer là, si je le souhaitais. J’hésitais quelques secondes. Puis je me dis que c’était ridicule de me mettre au milieu de nulle part avec ma chaise, surtout si il me proposait de rester à cette table.
Je m’assis donc en face de lui en lui souriant. Je posais mes lunettes sur la table.
Je restais silencieuse. Une serveuse vint passer ma commande, je lui demandais donc un café. Puis je levais les yeux vers le brun en face de moi.

« Je m’appelle Charlotte, au fait. Tu es nouveau dans le coin ? »

Contre toute attente, je m’intéressais vraiment. S’il était bel et bien nouveau à San Francisco, du moins, dans ce coin de la ville, ça nous faisait un point commun. Bien que j’étais nouvelle ici, et que j’ai déjà retrouvé pas mal de gens que je connaissais.