Assis toi et ne bouges pas. Pourquoi ? Parce que je vais te raconter mon histoire, abruti ! Non non, t’as pas le choix, tu restes là et t’écoutes. Fallait pas me demander hein ! Alors même si tu trouves ça à chier, t’écoutes jusqu’à la fin.

Alors .. Commençons par l’enfance. Logique, tu me diras. Je suis née à San Francisco, cette ville que j’aime tant. Issue d’une famille riche, je n’ai pas eu de problème d’argent particulier. En effet, ma mère dirige ungrande école dans laquelle on y apprend la danse, qu’elle soit classique ou contemporaine ; mon père, lui, est avocat. Autant vous dire que depuis petite, j’ai toujours eu tout ce que je voulais. Je voulais un chiot ? Je l’avais. Je voulais la dernière barbie à la mode ? Je l’avais. Je voulais les dernières technologies ou les derniers vêtements à la mode ? Il suffisait de demander et je l’avais aussi. Bref, j’ai pris l’habitude d’avoir toujours ce que je voulais, ce qui n’est peut-être pas une bonne chose, puisque maintenant, je râle dés que j’ai pas ce que je veux. Enfin, je fais des efforts, ayant pris conscience que parfois, on peut pas tout avoir .. Même si c’est chiant. Bref, j’ai eu une enfance plutôt banale. Mes parents s’aimaient, s’occupaient de moi comme il le fallait. Ils travaillaient beaucoup, mais je savais que c’était pour moi qu’ils travaillaient autant, pour pouvoir m’offrir ce que je voulais.

Arrivée à l’adolescence, ça a été un peu plus difficile. Mes parents se disputaient, souvent. Au début, ce n’était pas grand-chose, des broutilles qui au final, les faisaient plus rire qu’autre chose. Ils finissaient toujours par se réconcilier.. Mais, au fil des mois, des années, la situation a empiré. Les disputes étaient de plus en plus fréquentes et duraient de plus en plus longtemps. Jusqu’au jour où, ils finirent par divorcer. C’est là, je crois, que je me suis dis que l’amour, c’était de la merde. Quand j’ai vu à quel point ma mère était anéantie .. Je me suis promis de ne jamais tomber dans le panneau, ça m’éviterait de souffrir comme ma mère souffrait. Tout cela se passa quand j’avais 15 ans, environ. Depuis, je préfère enchainer les conquêtes, finissant la soirée dans les bras d’un beau jeune homme ou dans le lit d’une charmante demoiselle, plutôt que me prendre la tête et chercher un éventuel petit copain, qui au final, ne me ferait que souffrir. C’était comme ça que je voyais les choses. Je passais donc la majeure partie de mon temps en boîte, m’éclatant et profitant de la vie au maximum. C’est d’ailleurs en boîte que j’ai rencontré Leila.
Qui c’est ? Leila c’est mon âme sœur, ma vie, ma meilleure amie. Ouais, ça parait précipité, on se connait pas depuis des années et des années mais pourtant.. C’est comme une évidence. Dés que je l’ai croisé, ça a été un véritable coup de foudre amicale. J’ai tout de suite sue qu’on s’entendrait bien, qu’elle était une fille exceptionnelle. Et je ne me suis pas trompée là dessus. Elle est devenue ma meilleure amie. Ok, je dois avouer qu’elle ne me laisse pas indifférente. C’est sans doute pour ça que je l’ai embrassé au cours de cette soirée arrosée. A moins que ce ne soit elle. J’en sais rien et je m’en fous, le résultat était le même : du bonheur a l’état brut. Ce baiser m’a perturbé. Cependant, depuis, on fait comme si il ne s’était rien passé et j’ignore pourquoi. Peut-être que ça ne lui a pas plu ? Je n’en sais rien et à vrai dire, je préfère ne pas le savoir, si c’est le cas.

Bref, aujourd’hui, j’ai 18 ans. J’ai mon propre appartement et je suis dans une école privée dans laquelle j’étudie le mannequinat. Parce que, depuis que je suis petite, c’est mon rêve, devenir mannequin. A côté, je suis quelques cours de danse dans l’école de ma mère, parce que je me dis que ça peut toujours servir, pour un shoot ou autre. Je suis toujours aussi proche de Leila bien sûr. Heureusement d’ailleurs, je serais paumée sans elle. Je passe toujours mon temps à faire la fête, finissant mes nuits dans des draps différents chaque soir. C’est un train de vie assez spécial, mais ça me plait.
Voilà, c'est finis, tu peux partir. Tu vois, c'était pas si compliqué.