Lorsqu’Andrew ouvrit les yeux, il faisait déjà jour dehors. Il tourna la tête et aperçut une chevelure brune couchée sur le ventre à coté de lui. Il ne put s’empêcher de sourire en se rappelant la nuit qu’ils venaient de passer, brûlante et passionnée. Il résista à l’envie de la réveiller pour le troisième acte. Il préférait lui faire un autre genre de surprise. Doucement, sans faire de bruit, il quitta les draps et se leva. Il attrapa le premier caleçon et le premier bas de pantalon qui lui tombèrent entre les mains, et descendit tranquillement au premier. Il voulait la surprendre avec un petit déjeuner au lit. Il ne connaissait pas vraiment ses goûts actuels, et d’ailleurs, il n’était pas vraiment sur de connaître ceux d’avant car ils n’avaient pas eu l’occasion de prendre beaucoup de petits déjeuners tous les deux, le père de la jeune femme ne l’appréciant pas trop à l’époque. Tout en essayant de ne pas faire trop de bruit, il avait l’inconvénient d’avoir une cuisine ouverte sur le salon, et tous les bruits pouvaient s’entendre jusqu’à la mezzanine où se trouvait sa chambre, il sortit un grand plateau d’un de ses placards. Dessus, il disposa deux tasses, un beurrier, un assortiment de confitures, deux grands verres remplis de jus d’orange. Il fit griller du pain, fit préchauffer sa cafetière pour faire couler les cafés. Une fois que tous les éléments étaient prêts, il remonta le tout jusqu’à son bureau situé sur la mezzazine. Il s’allongea à nouveau dans le lit, tout contre Zénon, et entreprit de la réveiller à coups de petits bisous dans le cou. Lorsqu’elle commença à se réveiller, il la prit dans ses bras. « Bonjour jolie brune. Bien dormi ? » Elle avait certes de petits yeux mais un sourire apparut rapidement sur ses lèvres. « Comme tu avais l’air si bien dans mon lit, je nous ai monté le petit déjeuner pour que tu puisses encore y rester autant que tu veux … » Il déposa un autre baiser sur son front et se releva pour lui apporter le plateau qu’il avait préparé. Il le posa au milieu du lit. Comme plus tôt dans la nuit, elle s’était emparée de la chemise qu’il avait porté plus tôt. Elle était bien trop grande pour elle et pourtant elle lui allait si bien. N’importe qui jetterait un coup d’œil sur cette scène penserait voir un couple heureux et épanoui. Mais lui savait que cet équilibre était précaire, et qu’il ferait tout pour le conserver.

Dix jours s'étaient écoulés depuis leurs retrouvailles, et Andrew avait l'impression d'être sur un petit nuage, il avait l'impression de revivre, de redevenir un peu plus insouciant. Et il aimait cette sensation. Il ne pouvait pas vraiment définir leur relation, ils n'étaient pas vraiment en couple, mais leur entourage était au courant de leur histoire, du fait qu'ils se revoyaient régulièrement, et pas uniquement pour parler du bon temps. Il essayait vraiment de ne pas se prendre la tête, de ne pas se poser de questions, de juste laisser les choses venir toutes seules. De ne surtout pas brusquer Zénon. Surtout qu'il devait lui avouer quelque chose, et qu'il ne savait pas comment lui dire sans qu'elle le traite de menteur et de cachottier. Mais c'était juste si énorme. Il essayait de mettre ça de côté pour le moment, le temps de trouver une solution qui irait à tout le monde.
Ce soir, ils n'avaient pas prévu de se voir. Il ne travaillait pas mais était d'astreinte, et pouvait à tout moment être appelé sur un incendie ou sur un accident. Pas très romantique de quitter son rendez-vous en plein milieu d'un repas ou d'une sieste peu vertueuse. Mais lorsque Zénon avait évoqué quelque chose d'important à lui apprendre, il ne pouvait pas vraiment attendre demain et était soulagé qu'elle veuille bien passer le soir-même. Il dormirait plus tranquille. Il avait bu un fond de verre de whisky juste après ses messages, un peu parce qu'elle lui avait dit qu'il aurait surement besoin de boire quand il saurait ce dont quoi il était question. Il ne voulait pas vraiment le faire devant elle. Il tournait en rond dans l'appartement, n'arrivant pas à s'asseoir pendant plus de dix secondes. Il ne cessait d'imaginer ce qu'elle pouvait lui dire. Avait-elle découvert l'existence de Lola par hasard ? Ce serait encore la solution la plus simple. Dix minutes plus tard, il entendit la sonnette de son appartement. Pour ne pas paraitre trop empressé, il se força à attendre une minute avant d'ouvrir.
« Salut toi ! Tu as fait vite. Je ... » Devant lui se tenait Zénon. Mais elle n'était pas seule. Elle portait une petite fille endormie dans ses bras, une petite fille aux cheveux blonds vénitiens. Il ne comprenait plus rien. Qui était cette enfant ? A un moment, il avait cru que sa petite amie s'était enfuie car elle était tombée enceinte par accident et qu'elle avait peur que leur entourage l'apprenne. Mais il avait apprit entre temps qu'elle était uniquement partie pour tenter de retrouver son père, ses racines, même si elle ne savait pas encore qu'elle s'était trompée. En attendant, il était debout dans l'entrée de son appartement, ne sachant par vraiment quoi faire. « On ? Toi et elle c'est ça ? »

Les derniers jours écoulés étaient juste magnifique, il n'y avait pas d'autre mot à vrai dire pour expliquer le bonheur dans lequel nageait en ce moment Zénon, bien qu'une chose cruellement importante lui manquait : sa fille.
Pandora lui manquait cruellement et ce qui était encore plus difficile était de ne pas en avoir parlé à quiconque, la seule au courant était Joyce, la marraine de la petite. C'était un peu de la lâcheté fallait bien l'avouer, quoi que, dans un sens elle avait sans doute pris la meilleure décision de l'éloigner pour ne pas lui faire subir tout ça, pour que la jeune mère puisse prendre tranquillement ses décisions à savoir rester et se re installer ici ou pas. Le plus difficile serait d'en parler à son probable père, bien que il faudrait aussi qu'elle ose affronter sa mère, après tout, elle était sa grand mère et se serait vraiment atroce de sa part de ne pas la lui présenter ... bien que, que lui doit elle ? La vie ? Oui et après ?

Enfin la jeune femme avait il y a environ deux jours de ça, pris la décision de récupérer sa fille de chez son amie et de l'amener à San Francisco pour qu'elle puisse connaitre un peu ses racines, du moins une partie. Un bien fou de retrouver sa petite tête blonde et quel bonheur elle avait eu Pandora lorsqu'elle avait découvert qu'elle aurait un petit chat : Lily. Elle ne pouvait s'empêcher de la cajoler, la caresser et même elle voulait dormir avec, heureusement Zénon l'avait échappé belle en lui disant que non, Lily ne prendrait pas son bain avec elle est ses petits canards en plastique. Ouf, chaton sauvé !

Devant le pallier d'Andrew, la brunette tenait sa fille dans ses bras qui c'était une fois de plus endormie. Le voyage en voiture l'avait littéralement crevée et sans doute aussi que la présence de sa mère l'apaisait, du coup l'avantage était qu'elle sombrait comme une masse et pouvait s'endormir n'importe où. La porte venait de s'ouvrir, et Zénon faisait fasse à andrew qui semblait avoir eu d'un coup le visage totalement décomposé. Jamais durant ces derniers jours elle n'avait mentionné un quelconque enfant qu'elle aurait eu, non jamais, et là elle allait devoir tout lui raconter et lui dire aussi qu'il était le supposé père, bien qu'au vu de son âge il le devinerait bien vite.
La jeune femme le regarda alors avant de déposer un baiser sur la joue de sa fille qui dormait toujours.

Je te présente Pandora, ma fille

Elle aurait peut être dû prendre un peu plus de tact mais après tout, à quoi bon ? La vérité serait la même dans tous les cas, Zénon était revenu oui, mais pas seule, loin de là.

Il la vit embrasser le front d'un enfant, et tout d'un coup, il l'a vit non plus comme Zénon, son amour de jeunesse avec qui il avait renoué, avec qui il recommençait à immaginer un futur, mais comme une mère. Il ne s'attendait pas à ça. « Je te présente Pandora, ma fille » Sa fille ? Elle ne s'était pas vraiment enfuie parce qu'elle était enceinte, mais elle l'était quand même. Ou pas. Quel âge avait cette petite ? Six ans ? Huit ans ? Il n'avait jamais été doué pour donner un âge, et encore moins pour les enfants, étant donné qu'il en approchait peu. Juste une fois par an, pour les sensibiliser aux dangers et aux accidents domestiques. Il ne savait pas vraiment quoi dire, ni vraiment quoi faire. Il eut juste le réflexe de s'écarter. « Et bien entre. Euh ... entrez. » Zénon passa le palier. Il referma la porte derrière elle. Alors qu'il pensait avoir réussi à cerner de nouveau la jeune femme, qu'il pensait qu'ils étaient sur la même longueur d'onde, elle avait encore réussi à le surprendre. Elle n'avait jamais évoqué le fait qu'elle avait une fille ces derniers jours, pourquoi la lui présenter maintenant ? Pourquoi avoir voulu absolument passer ce soir ? Elle aurait pu attendre le jour, que la petite soit réveillée. Et en parlant de cette petite, où était-elle ces derniers temps ? Enfermée dans la chambre d'hôtel ? Confiée à des personnes de confiance ? Venait-elle d'arriver en ville ? Trop de questions se bousculaient dans sa tête. Un peu comme un zombie, il allait dans sa cuisine et récupéra son verre posé dans l'évier. Il sorti la bouteille de whisky qu'il avait entamée avec Iason l'autre jour, et se resservit un verre. Qu'il but d'un trait, comme le précédent. Quand il leva les yeux, il vit que Bel le regardait. « Je ne fais rien de plus que ce que tu m'as dit, je bois "un peu" ! » Il ne tenait pas non plus en place, il rinça et essuya son verre, avant de le reposer devant lui. Il rangea puis reposa aussi devant lui la bouteille d'alcool. Il avait l'impression qu'il pourrait encore en avoir besoin. Cette fillette ... Il ne comprenait pas. Une idée, un pressentiment se frayait un chemin dans sa tête, mais il espérait se tromper car il n'était carrément pas prêt pour ça, pas pour ce genre de révélation. Et surtout, il lui en voudrait. Encore plus. De lui avoir caché ça. Pendant huit ans. Parce que personne n'avait pu le préparer à ça. Mais il préférait ne rien dire. La laisser commencer. Qu'elle annonce sa grande nouvelle. Et il réfléchirait ensuite ...

Zénon avait l'impression - quoi que c'en était pas vraiment une - que depuis son retour elle offrait des surprises de plus en plus conséquentes aux gens qui l'entouraient. Certains, comme Joyce savaient tout, et c'était bien la seule d'ailleurs, alors que d'autre comme Andrew devait affronter la réalité.
Devant la porte, il semblait durant un instant être totalement perdu et elle se demandait même ce qu'il allait faire, la laisser entrer ou lui ferme la porte au nez et ne jamais lui dire de revenir. Il est vrai qu'elle aurait pu organiser cette rencontrer un autre jour, mais elle le faisait tant qu'elle en avait le courage...

Finalement Andrew lui propose ou plutôt leur proposa d'entrer et la jeune femme alla tranquillement installer la petite sur le fauteuil avant de la couvrir avec une petite couverture en polaire qui se trouvait sur le canapé. Elle dormait toujours, elle était paisible et forcément en la regardant, la jeune femme eut un sourire sur le visage, ce qu'elle pouvait aimer sa fille.
En regardant où se trouvait Droo, elle fronça les sourcils en le voyant dans la cuisine avec un verre à la main, elle l'avait prévenu certes, mais elle ne pensait pas qu'il la prendrait au pied de la lettre, bien que s'il lui fallait ça pour avaler la pilule.
Vas y je t'en pris

Elle le laissa alors faire, surveillant du coin de l'oeil Pandora qui semblait être partie pour la nuit et son ex/présent/futur ? entrain d'aller à droite et à gauche, ne semblant plus pouvoir tenir en place. Elle s'avança alors vers lui, avant de partir s’asseoir sur le plan de travail, toujours en ayant un visuel sur sa fille endormie dans le fauteuil avant d'observer Andrew encore et encore avant de finalement pouvoir parler.

Tu dois avoir des tonnes de questions j'imagine et je te comprend. Pandora a 7 ans et demi |...| elle aura 8 ans en août le 17 |...| elle était chez une amie, pas loin de San Francisco ... |...| Parles, s'il te plait Droo dis quelque chose ...

Zénon avait la gorge nouée, elle avait du mal à parler, se raclait souvent la gorge. Ce n'était pas facile pour elle de déballer un autre de ses secrets comme ça, et pas des moindres, le plus important à ses yeux aujourd'hui. Et si ... et s'il la rejetait maintenant qu'il savait ?

Il ne put s'empêcher de la regarder quand Zénon allongea la petite fille dans un de ses fauteuils, et qu'elle la recouvrit du plaid qu'il avait laissé trainé. Cette image correspondait à ce qu'il avait toujours souhaité, à son but dans la vie : une petite amie magnifique et amoureuse, un enfant, fruit de leur amour, et un appartement à eux. La vie de famille idéale. Tout aurait pu effectivement se passer comme si sa mère lui avait dit dès son plus jeune âge que Johnny n'était pas son père, si elle ne lui avait pas menti toutes ces années. Avec des si. On pourrait refaire le monde avec des si. Bel s'approcha ensuite de lui, tout doucement, et s'assit sur le plan de travail. A quelques pas de lui. En temps normal, il se serrait approché, l'aurait prise dans ses bras, aurait enfoui son nez dans ses cheveux pour s'enivrer de son odeur. Mais là, il se savait pas quoi faire. Oublier la petite et continuer à laisser les choses suivre leur cours, sans se poser des questions, ou justement suivre sa tête, et chercher à savoir les réponses. « Tu dois avoir des tonnes de questions j'imagine et je te comprend. Pandora a 7 ans et demi |...| elle aura 8 ans en août le 17 |...| elle était chez une amie, pas loin de San Francisco ... |...| Parles, s'il te plait Droo dis quelque chose ... » Il releva la tête. Sept ans et demi, elle avait sept ans. Il fit un rapide calcul qui lui confirma que Zénon était bien enceinte quand elle était partie. Et si elle était fidèle, ce dont il était persuadé, cette petite fille était aussi la sienne. Il laissa Zénon dans la cuisine pour se rapprocher du fauteuil ou Pandora dormait toujours. Il s'assit sur la table basse et la regarda pendant de longues minutes. Essayant d'accepter le fait qu'il pouvait être père depuis bientôt huit ans et de l'apprendre uniquement ce soir. Il ne put s'empêcher de te tendre le bras, et du bout des doigts, de caresser la joue de la fillette. Les enfants, ça n'avait jamais été son fort. Ils le mettaient mal à l'aise. Il ne savait jamais quoi leur dire. Mais tout pouvait changer à présent. Il releva la tête et regarda à nouveau sa Bélinda. Et parla enfin. « Est-ce que c'est ma fille ? »

Zénon tentait du mieux possible de mettre la petite à son aise, elle avait voulu la lui présenter oui, mais il se faisait un peu tard pour elle ... il la verrait un autre jour éveillée et il verrait à quel point elle peut être pleine de vie.
La jeune femme tentait d'expliquer rapidement ou du moins d'éclaircir quelques points mais c'était loin d'être simple, elle avait du mal à parler et puis c'était pas simple de raconter tout ça en ayant la petite non loin.

Elle le suivit du regard lorsqu'elle le vit partir en direction de Pandora et elle descendit même du bar pour pouvoir un peu mieux l'observer, peut être le surveiller un peu aussi, bien qu'elle savait pertinemment qu'il ne lui ferait aucun mal, mais c'était comme ça Zénon était ultra protectrice avec sa fille et ça n'importe qui la connaissant un peu le savait. Lorsqu'elle n'était pas avec sa fille, on retrouvait la Zénon marrante, insouciante, qui était un peu maladroite et qui aimait faire la fête, alors qu'en présence de sa fille elle devenait limite parano et surtout étouffante. Elle l'avait élevée seule, bien qu'avec la présence de Charlie c'est vrai, mais c'est toujours elle qui avait tout décidé pour sa blondinette et il n'y avait pas intérêt qu'une quelconque personne vienne interférer à l'éducation et aux règles de vie qu'elle voulait lui inculquer.

Andrew caressa la joue de Pandora ce qui la fit sourire en coin, ils étaient adorable, non, il était adorable avec elle, mais est ce que seulement Zénon était capable de "partager" sa fille avec quelqu'un d'autre ? Sa fille ... Lorsque le pompier lui posa la fatidique question, elle baissa les yeux dans un premier temps avant de s'avancer vers lui, restant toutefois à distance.

Je ne sais pas je ... je ne t'ai jamais trompé je te le promet mais je ... Zénon dû prendre une inspiration pour poursuivre Après mon arrivée j'étais bouleversée et j'ai couché avec un inconnu ... alors je ne sais pas, je ne me suis pas vraiment fait suivre au début de ma grossesse, mon ventre grossissais mais j'étais en total déni ... Donc je ne suis pas en mesure de te répondre et tu as le droit de me détester, de m'hurler dessus et de me foutre à la porte avec ma fille

Andrew continuait à regarder Pandora, à la caresser. A s'imaginer comment pourrait être sa vie si ce rôle de père allait lui être attribué. Dans un sens, il en avait envie. Elle était magnifique. Ils pourraient former une famille tous les trois. Ils oublieraient le passé pour de bon. Il n'avait pas entendu Zénon approcher, il leva les yeux vers elle quand elle commença ses explications. « Je ne sais pas je ... je ne t'ai jamais trompé je te le promet mais je ... Après mon arrivée j'étais bouleversée et j'ai couché avec un inconnu ... alors je ne sais pas, je ne me suis pas vraiment fait suivre au début de ma grossesse, mon ventre grossissais mais j'étais en total déni ... Donc je ne suis pas en mesure de te répondre et tu as le droit de me détester, de m'hurler dessus et de me foutre à la porte avec ma fille » Quelque chose se cassa dans le cœur de Drew, lui aussi était désespéré quand elle était partie, il avait mis des mois à s'en remettre et n'avait pourtant pas sauté dans le lit de la première venue. Au contraire, il avait repoussé bien des filles avant de se donner le droit d'aimer à nouveau. Le jeune homme ne comprenait pas vraiment pourquoi elle avait tant tenu à la présenter sa fille alors qu'elle avait été élevée pendant presque huit ans par un autre homme et qu'il n'y avait qu'une chance sur deux qu'il soit son père biologique. Tout aurait pu si bien marcher entre eux. Il lui avait pardonné sa fuite puisqu'il connaissait enfin les raisons. La petite n'y était pour, mais dans un sens, il aurait aimé qu'elle ne soit pas là, qu'elle ne soit pas née. Même si c'était horrible de penser ça. Si jamais elle se réveillait, qu'est-ce qu'elle penserait de lui ? Qu'il était juste un inconnu qui était trop proche de sa mère. Elle ne comprendrait pas. Andrew s'éloigna de la petite pour s'asseoir dans le fauteuil à l'opposé de la pièce. De là, il pouvait facilement voir les deux filles présentes dans son appartement. Il avait besoin de réfléchir, à ce qu'il allait faire, à ce qu'il allait dire. Mais il ne pouvait décemment pas mettre Bel à la porte, ça n'était pas lui. Il ne repoussait personne. Il aurait bien bu un troisième verre mais être ivre n'apporterait aucune solution. Il risquerait même de dire ou de faire des choses qu'il regretterait ensuite. « Pourquoi tu me dis tout ça seulement maintenant ? »