Un temps pour tout. C'était pourtant facile à faire, si on en suivait cette courte citation là. Pourtant Ias' a toujours eu du mal à ne pas tout mélanger, à ne pas tout accommoder à sa manière, et surtout à ne pas faire que ça foire. Bien que si on retenait cette dernière règle, fallait toujours que quelque chose nuise, comme s'il était né avec une épée de Damoclès, au dessus de son couffin. Il vivait avec tout ça, de toute façon, même si depuis des années il ne s'y était pas fait, ça ne l'empêchait pas de vivre. Au contraire, ça lui permet d'attirer l'attention sur lui, de se faire remarquer, au point qu'il a comme récompense à sa tragédie, de jolies compagnies. Certains diraient qu'il fait le pitre volontairement, qu'il le fait exprès, car il a pu voir que c'était une recette qui gagnait, (tel qu'une fille qui rit, est à moitié dans ton lit) a être exploité souvent. Hélas ou heureusement, il ne joue pas un rôle, et la personne que vous trouveriez devant vous, tel que lui, ne changerait pas tellement avec le temps, ou avec le statut que vous auriez pour lui. Il sait bien qu'il peut être à la fois insupportable, mais tout compte fait attachant. Sa recette de la vie, c'est le rire, c'est la légèreté à ne rien prendre, comme un soucis, comme un problème lourd à gérer. On dit souvent que les comiques les plus doués, sont ceux qui cachent en eux, un profond mal être de la vie. Peut-être que c'est son cas, mais il n'est pas du genre à se lamenter, à fondre en larmes pour qu'on s'intéresse à sa peine. Le théâtre a toujours été comme quelque chose, qui s'imposait dans sa vie, car depuis jeune déjà, il se complaisait à imiter ses professeurs, à imiter ce qui l'irritait pas mal aussi, et puis à imiter à la demande, pour faire rire les jeunes filles. Son intéressement vers la gente féminine s'est vu très tôt. Peut-être parce qu'il est issu d'une fratrie de trois garçons, et qu'il ne supportait aucun des deux autres, l'un parce qu'il était son jumeau mais à l'opposé de lui, et puis un petit dernier, qui n'a jamais eu sa place psychologique, au sein de la famille. Son petit but dans la vie, c'était de ne pas être comme son "dad", oh ne pensait pas de suite qu'il le déteste, juste qu'il n'a jamais digérer apprendre, que son paternel menait une double vie, et que la maitresse dans l'histoire, c'était sa mère.
Peut-être ce qui explique, sa vie amoureuse ou sentimentale, réduite à néant. Il a toujours su s'y prendre pour faire rire une fille, pour lui faire avoir un sourire sans même dire un mot, et puis pour la faire prendre son pied. Mais il a toujours su y faire aussi pour, lui faire verser des larmes, pour la faire le haïr bien plus qu'il ne peut l'imaginer, ou aussi pour la faire détester l'amour en général. Il a toujours eu la liberté de ne faire que ce qu'il a envie. Les contraintes il les évite tant bien que mal, cela ne fait pas de lui quelqu'un sans coeur, mais il tri vraiment sur le volet, ce qui pourrait le chagriner ou pas. Malgré son âge il en a connu des choses. Cette bouche qui se met à sourire, dès que la vision que les yeux ont, est d'apparence féminine. Jusque là, ça n'était pas vraiment réservé qu'à une seule demoiselle, et puis il ne se cachait vraiment d'une telle liberté sexuelle. S'attacher à une personne, a pu lui arriver bien sûr, mais ça n'était que par pure amitié, et puis surtout par purs moments, qu'il n'oubliait pas, en compagnie des meilleurs (comme il disait souvent). Certains inondaient ses pensées, dès qu'il était seul ou qu'il avait une idée à faire éclore en compagnie. Mais quand on pense à un sentiment en particulier, celui qu'on pourrait appeler "amour", sans doute qu'à ce moment là, Ias' partirait en courant (avant de se rétamer par terre, juste un peu plus loin). Il n'a jamais exploité celui-ci ou alors à des doses si faible, que sans doute il ne s'en souviendrait pas (à l'heure qu'il est). Il suffit parfois d'une combinaison (gagnante ou pas) qu'on a jamais exploité auparavant, qui surgit, qui clignote dans votre petite tête, pour que tout change la donne, sur ce "plus important". Un déclic comme un autre, celui qui arrive parfois, et peut-être bien plus souvent qu'on le pense, un départ par exemple. Pour faire naitre en vous, quelque chose d'inconnu ...
Quelques mois qu'il était à présent ici, à le voir agir, sans doute que personne n'arriverait à le croire, car il se sent vraiment à présent, dans ce pays, dans cette ville plus exactement, comme chez lui (ou presque). Quelques habitudes de faites (plus ou moins mauvaises), des liens inséparables (qui se comptent à bout de doigts), et puis un train de vie qu'il affectionnait particulièrement. Pourtant ça n'était pas suffisant, mais il ne saurait pas dire vraiment pourquoi, mais tel un vide en lui, y'avait malgré tout quelque chose, qui lui manquait (et ça n'était pas ses abrutis de frères). Ici quelque chose avait changé, du moins en lui plutôt mais comme maintenant il était "ici", c'était plus ou moins la même. Et puis si on retournait vaguement en arrière (pas trop loin), il n'avait pas vraiment oublié quelque chose, du moins un moment passé dans cette ville, qui l'avait comme cassé (anéantit). --- «J'ai comme l'impression ... que me voir ici, ne te réjouit pas tellement ... » «Tu sais bien que je n'ai jamais aimé les surprises ... et ce n'est pas en changeant de pays, que justement ça changerait ... pourquoi es-tu venu ici ? » « Je ne sais pas, je n'y ai pas réfléchit sur le moment ... et puis je pensais que ma surprise (celle d'être là), te ferait plaisir ... » «Et bien tu pensais mal ... ». --- Depuis quelques jours déjà, il tentait de se refaire mieux voir, de paraitre celui qui se la jouait finement, dû moins, de créer quelque chose de nouveau, comme si ce mauvais moment du passé, l'avait fait réagir (positivement, peut-être).
Naviguant dans les couloirs, il pestait contre lui, car deux heures qu'il avait passé, dans cet auditorium, à répéter avec la troupe (notamment), comme souvent les mercredi après-midi. Et pourtant il avait trouvé le moyen d'en oublier ses lignes, du moins son bloc note où il notait ses répliques, comme si à lire sur le papier original (que le prof donnait), lui en faisait perdre ses mots. C'était pas la première fois qu'il oubliait quelque chose quelque part, souvent c'était dans des soirées, ou chez une conquête, et parfois le retour en arrière était compliqué (surtout quand il partait, sans laisser de traces). Là le problème ne se posait pas, juste qu'il avait attendu de rentrer chez lui, pour s'en rendre compte, du coup revenir ici alors qu'il s'en était fait un soulagement de partir, forcément c'était rageant. Il connaissait le chemin par coeur, et ne croisait évidemment personne, car vu l'heure, les gens ont autre chose à faire (hormis les intellos) de trainer dans le coin. Trainant avec lui une boulette de papier, qu'il faisait avancer avec son pied, à mesure qu'il marchait, il finit par l'écraser en entendant vaguement, une mélodie. (Comme si la boulette allait continuer à rouler seule). Fronçant les sourcils, il prit un pas plus rapide, abandonnant sa compagnie de sol, (la boulette), pour accélérer le pas jusqu'à l'endroit, d'où pourrait provenir, le son. Il ne pensait pas être en erreur, quant à la personne qui pourrait s'adonner, à jouer cet air là, à le jouer si bien. Son coeur se mit à battre un peu plus fort, et il se donna même un coup, pour s'arrêter de suite, car il voulait être sûr de lui, sûr qu'il ne se trompait pas. Et d'un coup de main sur la poignée de l'auditorium, voilà qu'il fit son entrée, à l'intérieur, et que d'un pas discret, il s'avançait pas très loin de la scène. Son portable se mit à sonner, et surpris (sur le fait), il le fit tomber par terre. Celui-ci bien sûr en perdit sa batterie, et il se redressa péniblement en voyant, qu'il s'était bel et bien fait grillé sans doute, par la jeune femme.
«Oh je ... c'est en voulant pas t'interrompre que ... tu connais la suite »
Soupirant, il se passait sa main dans ses cheveux, signe qu'il ne brillait pas trop, mais plutôt que de fuir, il préférait alors s'avancer jusqu'à elle, un peu enragé contre lui-même, et surtout en ramassant les moitiés éparpillées de son portable. Prenant de l'élan pour grimper sur la scène, il déposa les morceaux de son portable sur le piano, disons que y'avait d'un seul coup, plus intéressant à faire. S'approchant d'elle, soudain il hésitait. Pas à lui parler, car c'était déjà fait, mais l'anniversaire de son cousin, lui revenait en mémoire, et il n'oubliait bien sûr pas, la fin de l'histoire. Pas trop de nouvelles sur ce sujet, quelques messages vite fait, et puis des apparitions à distance, délivrée par un signe de la main. Mais là depuis quelques jours, il la revoyait pour la première fois, devant lui, l'air de rien et puis peut-être que ça voulait rien dire du tout, sauf un geste d'alcoolique, pur et dur. Besoin de savoir plus que ses pensées, s'approchant d'elle, et se posant à ses côtés sur le banc, voilà qu'il approchait ses lèvres, (à tout juste un centimètre, voir beaucoup moins) ... des siennes.
En ce mercredi ensoleillé, la plupart des étudiants avaient déserté le campus après les cours. Certains s’accordaient une balade sur les plages, d’autres sirotaient sûrement quelques verres en terrasse. Mais pas tous.
Mary s’était rendue à l’auditorium, après s’être assurée que l’endroit serait inoccupé pour les prochaines heures à venir. Elle avait besoin de répéter quelques mélodies afin de ne pas faire de fausses notes lors de la soirée du lendemain au 1015, un bar situé en ville. Ce boulot, c’était comme un petit miracle. Elle était payée pour partager sa passion, à savoir la musique. Trois soirs par semaine, voir plus selon son emploi du temps, elle s’installait au piano ou saisissait sa guitare. Et un moment de pur plaisir commençait, pour le reste de la soirée. Elle jouait aussi bien ses compos que des reprises. D’ailleurs, celles-ci étaient très demandées. Son patron était très satisfait, il lui demandait même de réaliser « medleys » ou « best of » pour des soirées à thème. Il était donc nécessaire qu’elle passe du temps à répéter, afin de ne décevoir personne, et surtout pas elle-même.
Vous devez vous demander pourquoi rester sur le campus quand on est aussi bien chez soi… Récemment, la solitude gagnait la blondinette. Elle était incapable de vivre en colocation, car elle aimait avoir le contrôle de son cocon, mais il n’empêche qu’elle devait admettre qu’un peu de chaleur humaine était la bienvenue. Heureusement, elle pouvait compter sur ses amis ; le week-end approchant, elle cumulait les soirées (et les shots de Vodka :roll: ), en semaine, elle s’accordait des breaks avec Eliàs et leurs guitares, face au coucher de soleil. Puis la routine la gagnait à nouveau dès le premier pas dans l’appartement. C’est pourquoi Mary n’éprouvait pas vraiment le besoin de rentrer chez elle.
Au vue d’une soirée à thème spéciale « Katy Perry », Mary s’était attelée à la lourde de tâche qui consistait à reprendre ses meilleurs tubes au piano. Elle était autodidacte, c’est-à-dire qu’elle n’a jamais suivi de leçons pour apprendre à jouer d’un instrument. Elle se contentait de jouer à l’oreille. Mais elle avait eu du mal avec « If we ever meet again » donc elle voulait la répéter à fond, dix fois de suite s’il le fallait. Evidemment, après plusieurs fausses notes, elle recommençait du début. Elle en était à la sixième prise et avait presque terminé la mélodie quand elle entendu une musique le temps de quelques secondes, suivie d’un petit fracas. Elle s’était arrêtée de jouer et portait maintenant son attention sur la personne responsable de son nouvel échec. Elle lui lança un regard assassin auquel le principal concerné répondit par « Oh je ... c'est en voulant pas t'interrompre que ... tu connais la suite ». Elle secoua la tête furtivement avant de lui adresser un sourire. « Pas grave », répondit-elle. « C’est juste la septième fois que je vais rejouer cette p***** de chanson ». Son sourire s’étala sur les pommettes de façon à lui montrer toutes ses dents et ainsi exprimer son mécontentement. Elle laissa ses mains retomber sur ses cuisses et le regarda s’approcher du piano luisant. En quart de seconde à peine, il se retrouva à ses côtés, leurs visages extraordinairement proches. Mary fronça les sourcils légérement. Il se rapprochait de plus en plus, et très rapidement. Avant que leurs lèvres ne s’effleurent, elle éclata de rire. C’était nerveux. Et puis, c’était peut-être aussi une échappatoire…
« T’es con ou quoi ? C’est quoi ton délire là ? » Elle avait dit cela tout en rigolant. C’était bien dans le style de Ias de faire ce genre de coup foireux. Elle fermait les yeux et riait intérieurement. Puis elle tourna son visage vers lui, et rouvrit les paupières. Il avait l’air impassible, comme s’il avait perdu toute touche d’humour. Alors elle fronça les sourcils à nouveau, plus distinctement cette fois.
Qu’avait-il bien pu lui passer par la tête à ce rigolo ? Mary réfléchissait tellement qu’elle avait l’impression qu’un petit bonhomme essayait de s’échapper de son crâne à coup de marteau. Elle ne saisissait pas. Ils ne s’étaient pas parlé pendant plusieurs mois, l’arrivée-surprise de Ias à San Francisco ne réjouissant pas la blondie qu’elle était ; ils s’étaient réconciliés une semaine plus tôt, à l’anniversaire de Eliàs ; mais depuis ce jour, ils ne s’étaient que croisés. Pourquoi agissait-il donc ainsi ? Ca n’avait pas de sens.
Il avait détourné le regard. Elle lui attrapa le menton et d’une voix calme demanda :
Si c'était bien un endroit qu'il ne manquait pas de connaitre, c'était bel et bien l'auditorium. Lieu où il y passe souvent des heures, à la fois en compagnie de son groupe de théâtre, du moins celui où il en faisait partit, et puis sa section comédie/théâtre où il étudiait dans cette université. Mais compte aussi les moments avec sa meilleure amie, elle l'aide souvent à répéter quelques lignes, que ça soit pour ici notamment des pièces à apprendre, ou quelques lignes pour le fun. Mais également quelques rôles, ceux pour lesquels il tentait des auditions, notamment à Hollywood et autour de ce milieu là. Pour le moment il n'avait obtenu que des rôles d'apparitions, mais il s'en était fallu de peu, pour qu'une fois il obtienne un rôle pas trop mal placé, sur un grand film à succès. Il persévérait de toute façon, bien qu'être sur les planches étaient quelque chose, qui l'attirait bien plus, qu'être sous les projecteurs d'une caméra. Beaucoup de monde lui disaient qu'un jour s'il se trouvait un one man show quelque part, alors il aurait sans doute beaucoup de succès. Il n'y croyait pas trop, car encore fallait-il pouvoir tenir jusque là, et puis souvent ces choses là, ne durent pas très longtemps, hormis avec un peu de chance. Mais son côté tête en l'air ne l'aidait pas toujours, et puis parfois il avait cette sale manie de rajouter quelques mots par ci ou par là, ou bien d'improviser des moments qui ne sont pas écrit sur les lignes de répétitions. A cette heure bien sûr qu'il ne pensait trouver personne, en même temps il aurait plutôt aimer faire quelques passes avec son cousin ou un autre de ses potes, dans le coin de verdure, au parc de la ville. En même temps ça ne lui prendrait qu'un petit moment de son après-midi à venir ici, et il trouverait bien quelqu'un à aller embêter par la suite.
Les couloirs étaient plus ou moins calme, parfois il s'imaginait dans un film et il s'attendait à chaque couloirs, à se trouver devant quelques preneurs d'otage ou bien des monstres pas très catholique. Cela lui rappelait avec ses frères, quand plus jeune ils entraient dans les écoles, en dehors des ouvertures, pour juste jouer à la guerre, et pouvoir se cacher un peu de partout, jusqu'à ce que le gardien les mette dehors. D'ailleurs en tapotant la poche arrière de son pantalon, il se demandait pas s'il n'avait pas laissé ses clefs de voiture, soit dans sa voiture et sur le siège ou bien carrément dans le démarreur. Au moins il se souvenait avoir arrêter le moteur, c'était déjà une bonne chose, car sans doute qu'il ne manquait plus qu'une pancarte, "libre service aux voleurs" pour que celle-ci s'en aille, très rapidement. Surtout que sa voiture, c'était son petit bijou de collection et qu'en arrivant ici à SF, ce fût l'un de ses tout premier achat, car en voyant les films, il en a toujours rêvé, de ces vieilles voitures américaines. Il n'était pas sourd et en franchissant la partie annexe des salles de cours, une douce mélodie lui était venu en tête. Celle-ci ne lui était pas inconnu, car déjà il avait dû forcément l'entendre quelque part, mais à mesure du son et puis des pauses, et des répétitions du même couplet, il ne doutait plus vraiment. Il ne doutait plus de la personne qui pouvait bel et bien émettre cela, avec les touches d'un piano. Pas n'importe lequel car il devinait bien que c'était celui de l'auditorium, car parfois il s'y perd à appuyer malicieusement sur les touches, avant que la prof de théâtre finisse toujours par le dissuader de continuer à en jouer. Mais à vouloir ne pas faire trop de bruit, c'est tout le contraire qui s'enchaina rapidement, et d'une manière discrète cela passait à un indiscrétion totale. Elle ralait mais au moins, il ne se faisait pas tant jeter que ça, et puis si vraiment il embêtait alors il repartirait, sans oublier ce qu'il venait de chercher ici. Quoi qu'en voyant Mary, peut-être que ça n'était déjà plus en tête ...
« Pas grave » « C’est juste la septième fois que je vais rejouer cette p***** de chanson » «Ne le terrorise donc pas ce piano ... ». En fin de compte il allait la jouer fine, car elle ne semblait peut-être pas en si bonne humeur que ça, et puis il n'aimait pas vraiment les sautes d'humeur d'une femme. Sans doute pour ça qu'il préférait les avoir dans des moments câlins, plutôt qu'à des périodes sensibles, ou bien des instants pas très agréables, où il s'en prendrait plein la tête.
L'endroit lui paraissait ne plus être un théâtre mais plutôt une scène de musique, et puis faut dire qu'elle y tenait si bien son rôle de pianiste, devant cet impression piano, qu'il heurtait parfois, en faisant l'idiot durant les répétitions. Il prenait le risque de se faire jeter, mais tant pis, il n'en était pas à la première venant d'une femme, et puis ça lui passait souvent bien au-dessus. Prenant place à côté d'elle, il ne laissait qu'un faible espacement, mais il ne comptait pas vraiment se mettre au bout, car si elle se levait alors avec sa chance, il finirait par terre. Quelques jours auparavant, alors qu'elle avait l'allure d'une personne saoule, et l'haleine d'une personne qui a bu, leurs lèvres, s'étaient entrechoquées affectueusement. Il n'avait pas trouvé cela désagréable, en même temps ça n'était pas la première femme qu'il embrassait, et encore moins avec quelques verres, derrière le coude. Cela n'eut aucune incidence majeur pour lui, ni même pour elle, car à peine l'avoir déposé, qu'elle s'endormait sans doute déjà, bien loin de toute autre envie. Dommage car il aurait bien comblé quelques hormones agitées ce soir là, mais outre cette envie là, cela lui avait quand même quelque chose, à lui, mais si sans doute qu'à elle, jamais elle n'aurait imaginé l'embrasser, ou autre.
«T’es con ou quoi ? C’est quoi ton délire là ? » «Je voulais juste tenter quelque chose ... c'est pas non plus un drame, on aurait joué au jeu du shots de vodka, ça aurait été la même ... sauf que là, y'a pas de vodka »
Haussant les épaules, il fit comme si de rien n'était, car il se rendait bien compte, qu'en fait elle ne s'en rappelait pas, et qu'en plus ça semblait carrément la dégouter au plus haut point. Elle riait oui mais ça n'était pas révélateur, qu'elle avait une quelconque envie, comme dirait cette citation, que tout le monde ressort dès, qu'une occasion similaire se présente. Il se rappelait alors sa meilleure amie, qui s'était pas même souvenu de son baiser avec Donovan, lors du jour de l'an, à croire que chez les femmes, c'est commun l'amnésie du baiser. Tournant la tête pour en chercher ses notes et son bloc, il sentit d'un seul coup une main se poser sur son menton, et lui redresser la tête. Elle le dévisageait d'un air d'incompréhension, et puis zut, pourquoi il nierait les choses après tout :
« Expliques-moi, Iason. Je ne comprends pas… » «Y'a une semaine, tu étais bourrée et tu m'as embrassé, quand je t'ai ramené chez toi ... rassure-toi, on a rien fait de plus ... et je pensais que ça voulait dire quelque chose pour toi ... mais je comprends bien à ton rire, que t'imaginerais sans doute, rien de plus que de l'amitié avec moi ... je voulais le vérifier voilà tout ... »
Quittant le siège, il soupira tout en se passant une main dans les cheveux, jetant un oeil plus loin, espérant y retrouver ceux pourquoi il était venu, mais pas même il se rappelait où il aurait pu les déposer.
« T’es con ou quoi ? C’est quoi ton délire là ? » « Je voulais juste tenter quelque chose ... c'est pas non plus un drame, on aurait joué au jeu du shots de vodka, ça aurait été la même ... sauf que là, y'a pas de vodka »
Mary haussa les sourcils. Les jeux, c’était son domaine, n’importe qui le savait. Seulement, il n’avait jamais joué avec elle, et ce soudain revirement de situation la perturbait.
« Euh… Ouai, d’accord, mais justement, y a pas de vodka, donc j’pige pas ton délire à vouloir m’… à vouloir m’… j’arrive même pas à le dire tellement c’est… bizarre ».
Comme il ne répondait rien, elle l’obligea à le regarder en face et à lui donner une explication. Elle ne pensait cependant pas qu’il serait aussi rapide et direct pour lui annoncer la « chose ». Quoiqu’elle aurait du le voir venir, lui qui ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu’il pense.
«Y'a une semaine, tu étais bourrée et tu m'as embrassé, quand je t'ai ramené chez toi ... rassure-toi, on a rien fait de plus ... et je pensais que ça voulait dire quelque chose pour toi ... mais je comprends bien à ton rire, que t'imaginerais sans doute, rien de plus que de l'amitié avec moi ... je voulais le vérifier voilà tout ... »
Au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, les yeux de Mary s’écarquillaient. « Tu m’as embrassé », il avait dit. Elle regarda ses lèvres comme si elle espérait qu’un signe y figure, prouvant les dires du jeune homme. Mais rien. Elle devait se contenter de sa mémoire, ou du moins de celle de Iason. Plus elle essayait de se souvenir, plus elle se perdait dans son esprit. Il se leva alors en soupirant. Elle réalisa à quel point son rire avait dû le blesser, bien qu’elle n’ai jamais souhaité ça. Elle se leva à son tour et se posta face à lui. S’ensuivit alors une longue, bien longue tirade :
« Je voulais pas paraître méchante, ou insensible. Si j’ai rit, c’est parce que j’ai pensé que tu jouais. Mais je ne me rappelle pas de ce moment, après l’anniversaire. Enfin si, je me souviens que je ne tenais plus debout, et que tu as dénié me ramener. Je me remémore vaguement le trajet dans ta voiture, mais ensuite, c’est le trou noir. Le néant. Rien, nada, nothing, que dale. Tu peux pas me rapprocher ma réaction à l’instant, je ne m’attendais pas à ça ». Elle respira un coup avant de continuer dans sa lancée. « Maintenant… Tu ne peux pas dire que j’imagine pas plus que de l’amitié, pour la simple et bonne raison que tu ne sais pas ce qu’il se passe à l’intérieur de ma tête ». Elle lui tira la langue gentiment avant de poursuivre. « Depuis que je te connais, j’ai toujours imaginé ce que ce serait d’échanger un baiser avec toi. Puis j’ai réalisé qu’on était de bons amis, et que partager un moment aussi intime aurait gâché notre relation ». Elle se gratta le lobe de l’oreille droite avant de conclure. « Avoue que tu n’as jamais rien fait qui puisse penser que t’aies eu envie d’une telle chose toi aussi ».
Elle se rapprocha un peu plus de lui. Il était plus grand qu’elle mais elle se fichait bien d’être impressionnée par cet écart. Elle se mit sur la pointe des pieds et approcha ses lèvres contre une oreille, une main posée sur sa nuque. Elle murmura quelques mots :
« Ma mémoire flanche, mais si tu te sens de me montrer ce qui s’est réellement passé… Alors je ne vois aucun inconvénient à cela… ».
Le bout de son nez effleura légèrement sa joue, sa main descendit de sa nuque pour se poser sur son torse un quart de seconde, glissant au fur et à mesure qu’elle s’apprétait à regagner le piano, espérant fortement qu’il l’arrête dans son élan.
Il l'écoutait bien qu'en fin de compte il ne savait pas tellement ses réactions possibles, après tout, elle ne se souvenait de rien du tout sur ce point, et il voulait bien la croire. Après tout elle venait de lui rire au nez, était-ce par réaction de peur, ou pensait-elle vraiment qu'il plaisantait, voyait-elle cette possibilité de transiger à l'amitié, impossible. En un rien de temps, des questions se poussaient au fin fond de sa tête, mais il n'en montrait rien de plus, qu'un étonnement et il préférait en chercher du coup son bloc note. Une querelle encore, ça n'était pas envisageable pour lui, car des embrouilles il n'en avait pas eu depuis longtemps, et en avoir avec Mary, cela n'était pas ce qu'il aspirait le plus à vivre, en étant venu ici à SF. D'ailleurs il n'avait jamais su lui répondre, il n'avait jamais pu clairement lui dire, la raison de sa venue dans ce pays, dans cette ville si inconnue pour lui. Oublier sa vie d'avant et tracer la route jusqu'ici, ça n'a pas été simple et pourtant il n'a jamais été trop questionné par la jeune Williams. Peut-être qu'elle s'en fichait, peut-être qu'elle avait peur de découvrir certaines choses, qui du coup anéantiraient ses projets amoureux ici, ou brouilleraient leur amitié du passé. Il n'y pensait pas tellement, les seuls moments où ça lui revenait en tête, c'était quand ses proches lui en posaient la question, et dans ses moments là, il ne savait quoi répondre. Quand il s'agissait de sentiments, ou de quelque chose qui le touche, une sorte de mécanisme de protection se met en place chez lui, et il fait tout pour en éviter, la réponse. Quelques déconnes ou autres phrases comiques pour en noyer la question, pas même à sa meilleure amie, il avait pu lui dire pourquoi il en était à quitter tout ce qu'il aimait, pour une personne.
«Je voulais pas paraître méchante, ou insensible. Si j’ai rit, c’est parce que j’ai pensé que tu jouais. Mais je ne me rappelle pas de ce moment, après l’anniversaire. Enfin si, je me souviens que je ne tenais plus debout, et que tu as dénié me ramener. Je me remémore vaguement le trajet dans ta voiture, mais ensuite, c’est le trou noir. Le néant. Rien, nada, nothing, que dale. Tu peux pas me rapprocher ma réaction à l’instant, je ne m’attendais pas à ça » «Pour une fois que je me souviens de quelque chose ... tant que tu ne remets pas en doute ma parole ... »
Elle pouvait douter de lui, remettre en cause ses mots sur cet événement passé, événement qu'il n'avait pas oublié en seule semaine, il n'en avait pas non plus tant pensée que ça mais en la voyant, forcément ça revenait en tête. Elle ne se rappelait de rien, possible car lui avait souvent des côtés amnésiques dans une soirée, et l'alcool influait beaucoup à cela. Il avait pourtant bu ce soir là, mais pas assez, car sinon Mary n'aurait pas eu confiance, à le choisir lui pour qu'il la reconduise, au moins à tenter ce soir, il savait qu'elle n'en avait rien à faire. Lui-même ne savait pas ce que ça voulait dire, certaines personnes déclarent qu'une fois que quelqu'un est saoule, alors le vrai éclate au grand jour.
« Maintenant… Tu ne peux pas dire que j’imagine pas plus que de l’amitié, pour la simple et bonne raison que tu ne sais pas ce qu’il se passe à l’intérieur de ma tête. Depuis que je te connais, j’ai toujours imaginé ce que ce serait d’échanger un baiser avec toi. Puis j’ai réalisé qu’on était de bons amis, et que partager un moment aussi intime aurait gâché notre relation » «Comme si je n'étais pas l'ami de mes ex, ou des filles avec qui je partage bien plus qu'une simple étreinte saine ... je m'y suis déjà imaginé, certes je me suis souvent interdit d'y penser plus, mais ... t'es une femme séduisante malgré tout, y'a pire que toi et forcément que quand je pose mes yeux sur toi ... des choses se passent parfois ...»
Elle déclarait ne pas l'avoir vu ou espérer autre qu'un simple ami, possible aussi mais pour lui elle était avant tout une femme, et il n'avait plus vraiment en tête l'image d'une petite fille, ou d'une adolescente. Des formes elle en avait, et c'était ce qui faisait son charme finalement, et même s'il n'a jamais montrer un quelconque intérêt pour elle, il y avait pire comme jeune femme de son âge. Il ne rêvait pas d'elle, ou il ne l'imaginait pas dans des postures en sa compagnie, sans doute trop occupé ailleurs, mais soit, il ne s'était jamais permis cela, car il ne faisait pas partit de ceux qui s'imaginaient les événements, mais plutôt de ceux qui les faisaient. L'auditorium pour eux seuls, ce vaste endroit où sur une simple scène, ils s'y trouvaient l'un et l'autre, bien que son but premier n'avait pas été de la croiser ici. Levant un sourcil, il n'était pas sourd, dans les dires qu'elle laissait sous entendre, mais il se demandait bien sur l'instant, si elle ne se fichait pas de lui. Il ne lui connaissait pas un côté "garce" mais il s'était déjà fait avoir par ce genre de personnes, et du coup il se méfiait toujours de toutes les autres, au cas où. S'approchant un peu plus d'elle, un voile disparaissait d'un seul coup, ce n'était plus une simple discussion entre amis, mais une possibilité d'autre chose, mais quoi :
« Avoue que tu n’as jamais rien fait qui puisse penser que t’aies eu envie d’une telle chose toi aussi. Ma mémoire flanche, mais si tu te sens de me montrer ce qui s’est réellement passé… Alors je ne vois aucun inconvénient à cela » «T'auras pas vraiment la même haleine et je n'aurais pas à te tenir mais ... je peux le faire ... ».
Elle commençait à s'en aller, et il était pas question qu'il ne la laisse faire, croisant sa main dans la sienne, il laissait le bout de ses doigts froids, venir s'entrelacer entre ceux de la jeune femme. S'approchant d'elle, il n'était qu'à quelques centimètres, et déjà il se sentait autrement qu'un simple ami, devant une Mary qu'il connait si bien. Il sentait sa respiration, son souffle qui venait s'étendre sur ses propres lèvres, celles qu'il venait d'humifier par pur réflexe. Il ne se sentait pas pour autant mal à l'aise, certes un peu inquiet, comme un vrai premier baiser avec une jeune fille. Bizarre mais il ne reculait pas, après tout elle voulait savoir, peut-être voulait-elle se souvenir de cette sensation, d'un baiser de Ias'. Rien d'exceptionnel, comme tout le monde, personne n'avait la palme de grand chose, suivant la personne et suivant la symbiose du moment, un baiser pouvait devenir bien plus que deux bouches qui se rencontrent, simplement. Fermant ses paupières il finit par laisser s'approcher sa bouche, par avoir comme réflexe de déposer, l'une de ses mains au bas du dos de la jeune blonde, et de sentir le bout de son nez contre le sien, fût le déclic à l'embrasser tendrement.
Mary ignorait si Iason allait ou non répondre à sa demande. C'était plutôt rare qu'elle soit aussi direct lors d'un flirt, encore plus lorsqu'elle était sobre. Mais elle faisait partie de ces personnes vivant au jour le jour, sans trop se poser de questions. Pour elle, la vie serait courte, et elle préférait en profiter dès que les occasions se présentaient. Or aujourd'hui, c'était le cas.
Ils s'étaient connus à Esperance, en Australie, avaient pratiquement grandi ensemble, Iason étant un des meilleurs amis de ses cousins. C'était avec les quatre garnements qu'elle avait appris à surfer et tellement d'autres choses... Et il lui était arrivé de se demander ce que ce serait d'embrasser Ias. Plusieurs fois elle avait été prise d'un élan soudain, la poussant à laisser ses désirs s'exprimer. Cependant, ces désirs ne représentaient rien d'insurmontable.
Alors elle avait retenu ses pulsions et le temps avait fini par les rendre moindres. La distance, qu'elle avait crée en quittant l'Australie, y était certainement pour quelque chose aussi. Et maintenant qu'on y réfléchissait, si elle l'avait envoyé bouler quand il débarqua à San Francisco, ce n'était sûrement pas anodin :roll: .
Depuis sa dernière relation amoureuse, elle s'était jurée de s'attacher un peu moins à qui que ce soit. De faire en sorte que sa prochaine absence n'aurait aucune conséquence pour ses proches. Déjà que ces sentiments étaient encore très nets malgré une rupture obligée, revoir Iason lui avait fait comme un choc. Elle aurait préféré qu'il reste en Australie. Ainsi, elle n'aurait pas été tentée de quoi que ce soit.
Trop tard.
Leurs doigts s'entremêlaient. Mary eût un bref sourire malicieux. Bientôt, ils se retrouvèrent face à face. Elle sentait son souffle chaud sur ses lèvres et ferma les yeux. Leurs visages se rencontrèrent et quand leurs nez se touchèrent, le premier vrai contact eût lieu. Il avait une main dans le bas de son dos ; elle l'attirait contre elle, exerçant une pression contre sa nuque. C'était plus fort que ce qu'elle avait pu imaginer. C'était comme un élan passionnel impossible à arrêter. Un processus infernal mis en route.
Rapidement, leurs baisers se baladaient sur leurs cous, se transformaient en mordillements, ou s'attardaient plus bas. Mary s'accrochait au haut que portait Ias, prête à le lui arracher très bientôt, oubliant tout du lieu dans lequel ils se trouvaient.
Rapidement, elle l'attira à l'écart du devant de la scène, et le poussa de façon à ce qu'il s'assoit sur le tabouret du piano. Il avait posé ses mains sur ses hanches ; elle l'embrassait fougueusement, ses doigts perdus dans ses cheveux. Il détacha ses lèvres ses siennes pour les déposer le long de son cou. On n'entendait que le son que formaient leurs bouches au fur et à mesure qu'ils respiraient, de plus en plus fort, de plus en plus vite...
Un instant opportun. Il n'y avait pas d'endroit idéal pour une effusion d'hormones. Après tout l'humain en a décrété un simple lit, mais en quoi une chambre est l'univers le plus excitant de la planète (surtout quand elle est en bordel). Il n'y a pas à en dire plus sur ce qui se passait. Surtout qu'il ne pourrait pas trouver mieux comme acte, à proprement parlé du théâtre. Là, personne ne pourrait contredire le fait que rien n'était joué, que tout n'était que réalité et que rien ne pouvait rompre ce qui se passait. Parfois conscient, par moment un peu perdu, en lui des émotions s'alternaient et la seule chose qui ne changeait pas, c'était son cœur qui battait, à vive allure.
Prévoir les événements d'une vie, n'en serait qu'à écrire soi-même sa propre histoire. Seulement on ne peut rien changer, qu'on le veuille ou pas, quand quelque chose se produit, c'est sans doute qu'il a déjà été écrit. Nul ne le sait bien sûr, et pas moins Ias' qui était revenu bêtement, prendre son bloc note et ses feuilles. Y croiser Mary, ça n'en était pas non plus, la nouvelle du jour. Depuis le temps des années, que chacun avait pu compter aux côtés de l'autre, impossible d'en oublier les moments, et d'en détruire les souvenirs.
Mesdames, messieurs, quelques perturbations à prévoir. Un pas de fait, et des corps qui s'emballent vers un horizon, inconnu encore. Cette douce mélodie qui lui résonnait encore au creux de l'oreille. Ses doigts d'homme qui glissaient sur ce corps de femme. Tendrement bien sûr, car il n'était pas vraiment pressé. C'était comme apprendre à la découvrir autrement. Envieux d'en savoir déjà tant, mais pas impatient d'en finir avec son exploration. Lèvres humides qui affectionnent une peau de pêche, une peau douce qu'il a eu qu'à ses lèvres, pour un ou deux baisers sur la joue, jadis. Frétillement du corps, quelques frissons plus tard, il en était déjà à vouloir la dévêtir. Fessier posé sur le banc et une charge intense tout contre lui, il ne perdait pas encore pied mais ça ne saurait tarder, quant à l'impatience de la jeune Williams.
Il en oubliait cette petite fille, aux joues toujours rosies par les émotions. Il en voyait maintenant une femme, avec des acquis en matière de plaisir, et il n'avait qu'une hâte, c'était d'y goûter. Son corps se tordait, se réveillait même un peu plus bas encore. La dénudant petit à petit mais la possédant encore plus vite, il préférait pas réfléchir, ne plus penser à rien, et laisser faire.
Quelques morceaux de tissus, déjà à terre mais du plaisir déjà atteint. Ils n'en étaient pas encore à l'extrême mais quelque chose se produisait bel et bien. De mains curieuses à mains baladeuses, il n'en fallait pas moins de temps pour y parvenir. Prenant sur lui, il prit son poids de femme sur ses bras, et sans trop regarder la posait en un premier temps sur les notes. Un léger bruit désordonné d'un son non parolier.
Pas assez pour les déstabiliser, et ses mains prenaient le contrôle de ses douceurs féminines. Le piano râlait quelque peu encore, mais soit. Sa bouche n'en désemplissait pas à lui subvenir un peu plus haut encore. Il la sentait frémir, frisonner sous son expérience et il ne pouvait pas s'en plaindre, car son corps réagissait plus bas, d'une manière, qu'il ne cachait plus.
Vous serez forcés d'admettre que ce sont les évènements qui commandent les hommes et non l'inverse.
Mary était de ces personnes vivant au jour le jour sans vraiment se poser de question sur la suite des choses, peut-être justement parce qu'elle connaissait déjà la tournure qu'elles prendraient. Et pourtant, à ce moment précis, son cerveau était en pleine ébullition. Elle avait voulu détacher ses lèvres de celles de Iason à plusieurs reprises... "Qu'est-ce qui nous prend soudainement ?"... "Tu crois pas qu'on devrait arrêter...?"... Quelques inquiétudes traversaient son esprit avant de s'évaporer et de laisser place au désir et à la passion environnants. Elle n'avait donc pas énoncé ses questions à voix haute. Cela aurait pu gâcher le moment présent. Et bien qu'inquiète de savoir où cette situation les mèneraient, elle devait admettre que c'était très plaisant.
Elle émit un son indistinct lorsqu'il la déposa sur le clavier, prise de surprise. Ses jambes se posaient autour des hanches de Iason, l'attirant encore plus près d'elle. Elle s'efforçait de ne penser à rien d'autre qu'au moment qu'ils étaient en train de vivre. C'était la seule façon de ressentir toutes les sensations, de retenir la passion qui les enflammait.
Jeux de mains, tours de langues, regards brûlants... Aucun sentiment amoureux ne les engageait à agir ainsi, seulement le plaisir et l'envie de ne faire qu'un. Tandis qu'il s'attardait sur son cou, elle mordilla le lobe de son oreille, ses mains occupées à déboucler sa ceinture ; elle l'envoya sur le sol dans la précipitation, guidée par ses désirs incontrôlables, lui étant occupé à dénuder celle qu'il découvrirait sous un autre jour...
Mary glissa ses doigts agiles dans une poche arrière du jean de son partenaire. Elle ne fut pas surprise d'y trouver un emballage refermant un préservatif. Elle le saisit et Iason s'en empara par la suite, leurs lèvres se rencontrant à nouveau. Elle déboutonna enfin son jean, qui glissa sur le parquet de la scène, ses mains se baladant à des endroits sensibles et encore inconnus... La chaleur montait, la pression, l'adrénaline, la passion... Tout se faisait ressentir. Le moindre souffle faisait frissonner leurs peaux, peaux qui allaient se rencontrer et bientôt s'unir pour ne faire qu'un corps.
Mary, essoufflée, tandis que les mains de Ias' jouaient sur son corps, elle lâcha, entre deux mordillements, quelques baisers langoureux, et plusieurs gémissements :
MARY - Je sais pas... où on va... Mais j'irai les yeux fermés...
Elle passa ses mains derrière la nuque de son partenaire d'un jour, ses phalanges s'enroulant dans ses cheveux ébouriffés, espérant que personne ne viendrait interrompre ce pur moment de folie et de désir jusque là inavoués...
Que faire dans ces moments là, dans ces instants qui vous guident simplement à laisser les choses se faire. Que faut-il dire quand l'envie en devient beaucoup plus forte que ces limites jadis imposées, si naturellement. Tout arrêter n'était pas possible pour lui, il se laissait partir dans un état second, celui qu'on ressent qu'à partir du moment, où l'on sait pertinemment que l'extase sera atteint. Première fois, première étreinte mais aucune pression, aucune excuse de trouvée, rien ne pourrait prédisposé à un imprévu, hormis celui d'une autre personne. Céder à quelque chose, qu'on ne pouvait pas prévoir, peut-être que le subconscient gagnait enfin à être écouter, et que ce qui se produisait, était ce qui couvait en fin de compte, au fond d'eux. Noyé sur leurs habitudes à n'être que des amis proches, des amis d'enfance qui avaient déjà tant vécus ensembles, tant partagés côte à côte.
Il ne se posait pas de questions, il ne voulait pas s'en poser car peut-être y renoncerait-il sinon. Il ne voulait pas se dire qu'il commettait dès alors une possible erreur, ou qu'il franchissait un dépassement, qui en aurait des conséquences, qu'il ne pourrait ne pas aimer ensuite. Pourtant ça n'engageait en rien pour le moment, juste pour le plaisir, juste pour faire taire cette envie, qui lui hante alors l'esprit, depuis qu'il a gouté à ses lèvres si douces. Se taire était la solution pour laquelle il avait opté dès lors, n'écoutant que son corps et celui de sa partenaire. Il frémissait à la sentir se dévêtir à cause ou grâce à lui, à mesure qu'il en rencontrait un obstacle de tissus.
Ses mains viriles chevauchaient les parties féminines du corps de Mary, caressant avec envie et avidité chaque parcelle, et il joignait alors ses lèvres pour prolonger le supplice du plaisir, dès lors elle ne portait que des sous-vêtements et rien d'autres. Sa peau à guise de plaisir à sa bouche, où il glissait généreusement celle-ci et où il laissait quelques baisers chauds et humides.
Se délectant de cet inconnu qu'était le corps que la jeune femme possédait, jamais il ne l'avait vu ainsi, et jamais il n'aurait pu le voir comme ça, si n'avait pas débuté par un baiser, pourtant si simple à faire, mais pourtant si déclencheur de la suite. Se serrant contre elle, il remontait ses cuisses à ses hanches pour la lever un peu plus encore, vers un autre niveau, celui du haut du piano. Une chaleur impossible à supporter mais tant pis, il suivait ses courbes fines et il les savourait du bout des doigts, du bout des lèvres et il sentait son envie d'elle, devenir si forte.
Jamais il aurait pu imaginer, qu'en fin de compte elle pourrait lui faire perdre pied, elle pourrait lui donner l'envie de la faire valser à des cieux supérieurs, à des sensations autres qu'amicales. Glissant ses deux index sur la sous vêtement du bas, il la fit coulisser avec précipitation avant de le jeter au dessus d'elle, ne quittant pas son regard ou sa peau lisse. Un autre ayant déjà fait sauter auparavant son soutif, et ses lèvres se munissaient déjà des mamelons qu'il mordait avec douceur, et un contour fait avec légèreté.
Renouant avec ces lèvres, il l'embrassait avec passion, il était déjà un autre homme et il se sentait bien plus amant qu'ami maintenant. Sentant la chaleur de son corps se déposer contre le sien, ses cuisses entre ses hanches donnait une proximité qui laissait à portée de vue, son envie d'elle proéminente. Il s'envolait déjà avant même que le supplice ultime n'arrive, alors il n'osait pas imaginer la suite, avant de la vivre. De baisers en baisers, et de caresses en caresses il parvint à ne vouloir faire qu'un. Briser ce pacte d'amitié pour le rendre d'un niveau supérieur, ne quittant son regard du sien, c'était intense et il ne renonçait pas, il finit par ne faire qu'un avec elle.
D'un coup de reins voilà que l'envolée se produisait, sa respiration se faisait plus difficile encore et il ne se retenait point, le plaisir et l'envie de sa partenaire à combler. Aucune question à se poser, et tout à profiter ...
« Les caresses et les baisers se voulaient un peu plus insistants si bien que Mary sentit son corps réagir immédiatement. Sa peau devenait de plus en plus brûlante, son entre-jambe se contractait, attisé par la situation. Une main sur sa nuque, l’autre s’agrippant dans son dos, elle laissa sa langue jouer avec les lèvres humides de son partenaire. Il la souleva de nouveau, forçant ainsi leurs corps à se rapprocher un peu plus encore. L’excitation montait progressivement.
Enfin, ils ne firent plus qu’un. Elle cala sa tête dans le creux de son épaule au premier coup de reins qu’il donna, avant de mordiller son oreille et de regagner ses lèvres. Elle le serrait plus fort contre elle, ses vas et viens devenant plus assurés et plus rapides. Il restait cependant délicat et l’acte ne devenait pas bestial comme elle l’avait connu des années plus tôt, lors de sa première fois.
Alors qu’il glissait en elle plus vivement, elle s’autorisa à s’allonger sur le piano froid, lui procurant de nouveaux frémissements. Il mêlait habilement ses caresses buccales et la pénétration de plus en plus précise et puissante. Son intrusion dans son corps était subtile, mais ne perdait rien de son énergie. D’autant plus qu’elle était trempée d’excitation, son partenaire ne lui provoquant donc aucune douleur, bien au contraire.
Allongée sur le piano, elle étirait son corps, prise de tremblements qu’elle tentait de refouler tant Iason lui faisait du bien. Elle posa une main au niveau de son bassin et il ralentit le rythme et se pencha pour l’embrasser. Dans le creux de l’oreille, elle marmonna quelques mots qui incitèrent Iason à regagner le rythme soutenu qui avait provoqué un effet torride à Mary.
Leurs corps étaient transpirants, le piano en subissait d’ailleurs les conséquences, une buée se répandant sur le couvercle. Mary fermait les yeux à plusieurs reprises, ses doigts s’agrippant dans sa propre chevelure, l’autre main occupée à caresser le corps de Ias ou à chercher sa nuque pour l’attirer contre elle de nouveau. Ses gémissements commençaient vraiment à se faire entendre maintenant, sa poitrine devenait de plus en plus ferme, son souffle plus chaud, sa respiration plus sacadée.
Les mains expertes de Iason font preuve de douceur en palpant les seins de sa partenaire d’un jour. Un doigt sur son étoile, il continue ses allers et venues le long de son inimité. Elle s’abandonne sous ses caresses délicates, il est si doué et semble la connaître par cœur, connaisseur de ses points sensibles, sachant comment la satisfaire.
Il passa un bras dans son dos, pour la soulever légèrement, mais elle se colla complètement à lui ; ses lèvres descendant sur sa poitrine, elle s’agrippant à lui de peur de tomber et de rompre ce lien qui les unissait et continuerait de les rassembler. Puis elle se cambra, la tête en arrière, sa chevelure tombant dans son dos, permettant à Iason une vue imparable sur sa partenaire.
Elle savait que tôt ou tard elle atteindrait le summum de jouissance, mais elle souhaitait retarder ce moment au plus que possible, profitant du désir, défiant la passion…»
Un piano, le hasard et l'envie. C'était tout ce qui les réunissait là, maintenant. Des silences, des chuchotements de plaisir, et des gestes faits avec passion et douceur. Tout se précise, tout devient réel et tout se concrétise. Un pas de fait et qu'en sera-t-il par la suite. Aucune question, aucune conséquence certaine mais surtout un moment saisit avec volupté.
Sueurs, gouttelettes d'humidité corporelle, frissons et sensations imprévues. Ravalant avec difficulté sa salive, ses lèvres ne prenaient aucun repos, aucune pause, d'ailleurs aucune envie de quitter, ne serait-ce qu'une parcelle de peau. Elle était à lui pour ce moment, son corps lui appartenait et ne faisait qu'un avec le sien. L'inconnu se profilait à mesure, l'espérance peut-être inavouée, qui s'achevait maintenant. Jamais il ne l'imaginait autrement, que sa will', enfin une jolie femme certes mais il s'était toujours interdit, d'en ouvrir plus les yeux, que de la regarder comme un homme, toujours comme un ami.
Plus sûr de lui, plus à même à se laisser dès lors aller, il ne la laissait plus divaguer seule, ne serait-ce qu'un seul instant. Cherchant à la servir au plus près du plaisir, à la combler au plus près de l'extase. Langue enivrée par la sienne, la déliant et la nouant avec une certaine alternance, comblant un peu plus le corps au plus bas. Avant de ne faire qu'un réellement, physiquement et mentalement. Il l'écoutait, il tentait de ne penser qu'à travers elle, ne serait-ce qu'un moment, ne serait-ce qu'un instant intense.
Ses cuisses entre ses hanches, un contact puissant mais pas violent, des coups de reins qui en disaient longs sur les échos, qui s'entendaient sans doute plus loin que la salle. Ne pouvait plus fermer la bouche, laissant l'air s'en échapper avec une voix masculine, une voix comblée par ce qui se passait. Bouts de doigts sur sa poitrine, bouts de lèvres sur son cou, et parfois mains virile sur ses fesses, il était bien plus tactiles qu'il ne l'imaginait, il explorait et tentait de combler ce qu'il croisait.
Le rythme encore plus rapide, laissant échapper des cris un peu plus fort, il ne se retenait pas tellement, il ne mentait pas sur ce qu'il ressentait là, il ne tiendrait plus, longtemps c'était certain. La sentant parfois tout contre lui, cela lui donnait l'effet d'une bombe, ça le motivait à lui donner plus encore de plaisir, la fin était proche mais il tenait bon, il ne voulait pas que ça se termine, pas encore.
Pleine vue sur sa poitrine sur son corps, quand elle s'allongeait ou quand elle se cambrait en position assise. Il ne la lâchait pas, il se fichait de l'endroit, il se fichait du fait que tout était risqué ici, il en oubliait tout le reste, hormis elle et rien qu'elle. Plus de plaisir encore, ses doigts se risquaient à plus que ça, son intimité en prenait un peu plus un coup encore, tant il devenait tactile à sa partie, féminine. L'un rejoignant l'autre, plus elle prenait de plaisir, plus elle se contractait et plus lui en prenait aussi, sentait qu'elle se raidissait autour de lui, et autour de son objet masculin.
Son index finit par remonter, plus haut, suivant la ligne directrice menant de son intimité à sa poitrine, et puis à ses lèvres, qu'il touchait tout doucement, malgré les secousses qu'il leur donnait à tous les deux. Il l'entendait prendre plaisir, il l'observait gémir un peu plus, et l'observer parfois aussi. Mary ça restait Mary, et pas juste une lubie d'un soir, qu'il prenait sur un piano, juste pour son plaisir, mais plutôt pour leur plaisir, voir son plaisir à elle avant tout.
Il la sentit se cambrer au maximum, au même moment où lui lâchait tout, où il n'en pouvait vraiment plus, et où le jus du plaisir se répandait en elle. Il ne se maitrisait plus, et laissait se faire, les dernières secondes, les dernières minutes peut-être, il tenait jusqu'à ce qu'elle décroche enfin. Avant de se coller contre elle, de laisser ses mains redescendre jusqu'à ses fesses, la gardant tout contre lui, profitant de sa chaleur corporelle, de son parfum et de sa présence.