Les jours et les heures, je ne les comptais même plus. A quoi ça servait ? Le temps s'écoulait, je le voyais défiler mais je ne pouvais rien faire. Je savais qu'il était fatigué, qu'il allait mal et j'essayais de lui envoyé mon soutien mais c'était plus dur que ça y paraissait. Jumeaux. J'allais mal tant qu'il allait mal et j'avais beau me le cacher, il me manquais bien plus que je le disais. Je masquais tout, je faisais la femme forte mais sans Damon j'étais rien. J'étais faible. Je perdais tout contrôle, je perdais toute envie, j'avais perdu ma moitié, et c'était dur.

J'avais appris qu'il était à présent à l'hôpital et je me sentait revivre, je me sentais respirer. Mes organes reprenaient doucement leurs fonctions. J'avais été jusqu'à l'hôpital et une fois dans la chambre, je le voyais, là, faible. Je m'étais posé sur le fauteuil et j'attendais qu'il se réveille, tranquillement. Sans faire attention, la fatigue m'emportait ...

Mes yeux se fermaient doucement. Je ne le voyais pas bouger, rien. Ca faisait un bout de temps que j'attendais et qu'importe comment, il y avait toujours eu cette chose qui nous reliais, Damon et moi. Cet étrange chose. Plus jeune; je me souviens qu'il m'avais bandé les yeux, drôlement fort même et je ne voyais plus rien. Il était resté à la porte de la maison et moi j'avançais vers la route, l'écoutant. Pas un bruit qui me disais de m'arrêté, non, juste son cerveau qui dictait au mien ce qu'il devait faire. Je m'étais arrêté pile poil devant la route ce jour là, j'avais reçu cet étrange signe qu'il m'avait envoyé. Je sais pas ... ce serait étrange à expliquer. Personne ne pourrais comprendre. C'est ainsi que la fatigue m'avait prise. Tout ces ressentis, je les ressentais. Toujours quand c'était mauvais parce que quand il allait bien -à moins que ce soit une immense joie- je ne sentais rien du tout. Tel était notre lien, rien de plus, rien de moins.

Qui sait comment, je vis quelque chose bouger, ce qui m'éveilla de suite. Je me levais rapidement et le regardait, un soupire m'échappa. Un soupire. Un sourire. Un soulagement.

- Crétin.

Puis, soudain, alors que je n'avais rien prévu, rien senti, un truc mouillé et froid apparu sur la joue. Merde. Je savais pas d'où ça sortait, ni même pourquoi en fait, je sais juste que ma main venait de passé dessus et que ce truc était vite parti. Je m'approchais de lui, doucement, me pencha sur le lit et le pris dans mes bras.