Maël & Mary Jude

Grasse matinée, quand tu nous tiens. Hier soir Maël et moi avions regardé un DVD très tard, ce n’était pas nécessairement une bonne idée… enfin, nous n’avions ni l’un ni l’autre à aller au travail le matin alors c’était permis de prendre notre temps et de jouer les légumes dans le lit tard l’avant-midi… Mais…

Je ne me rappelle plus d’avoir rêvée, mais j’ai encore l’impression d’avoir parlé pendant mon sommeil. Un cauchemar, probablement, rapidement oublié. Ça m’arrivait plutôt souvent ces derniers temps, c’est bien dommage parce que j’aime bien me rappeler de mes rêves. Ils ont toujours quelque chose de farfelus et c’est drôle d’en rire le matin lorsqu’on se lève… Enfin, malheureusement depuis ma grossesse je n’ai pas cette chance.

J’étais dans le lit, Maël à mes côtés et je n’arrivais plus à dormir. Je me tournais de tous les côtés, j’aurais aimée trouver une position confortable mais il n’y avait rien à faire avec ce ventre ! Gauche, droite, sur le dos, vie de merde ! J’étais trop confortable dans mon lit, du moins je savais qu’à l’habitude j’étais confortable… pourquoi pas ce matin ? Je n’avais pas envie de me lever, mais je sentais que je n’avais pas d’autre choix… Je ne voudrais pas faire des plaies de pressions tout de même (fallait que je la sorte xD)

Je me redressai et me retournai la tête pour finalement regarder Maël. Il dormait et il avait la vie tranquille, lui. Je soupirai, puis me levai du lit pour me diriger vers la douche avec des vêtements de rechange. Je me lavais pendant une quinzaine de minutes, j’adorais chanter sous l’eau tout en me moussant le corps, j’en sais rien c’est qu’une habitude toute bête. Lorsque j’eus enfin terminé, je suis sorti pour m’essuyer, m’habiller, me sécher les cheveux, les lisser et me maquiller. Au fond, j’avais pris plus d’une heure avant d’être toute prête… Tiens, je me demande si Maël dort encore ?

Je suis sorti de la salle de bain et me dirigeai vers la cuisine afin de préparer le petit déjeuner, mon ventre criait famine, alors je me suis rapidement fais deux rôties au beurre d’arachide et les a mangé dans le temps de le dire.

Je retournai à la chambre et m’allongeai à nouveau à côté de mon fiancé sur les draps et caressai son visage. Il était… tôt. Sept heure trente-quatre le matin, c’était quoi mon but de me lever tôt alors que je croyais qu’il était bien plus tard ? Je m’allongeais sur le dos et regardais le plafond en soupirant. Normal que Maël semblait avoir le sommeil lourd, il était beaucoup trop de bonne heure. Et moi, qui n’arrivais plus à dormir…

Je restais un moment à regarder le plafond, sans rien faire. Enfin si, je glandais sur Facebook à partir de mon ipod touch, mais il n’y avait aucune nouveauté, c’était… trop chiant. Rien à faire, honnêtement… Alors j’allais essayer de me rendormir toute habillée, pourquoi pas ? J’enroulais mon bras autour de mon amoureux qui semblait si bien et fermai les yeux pour tenter de m’endormir mais j’ai soudainement senti une douleur au niveau du bas du ventre.

Maël & Mary Jude

J’étais assis dans un long couloir blanc avec beaucoup d’agitation autour de moi : des gens en blouses blanches, des infirmières, des gens en paniques. Moi aussi, je me sentais complètement paniqué, je ne comprenais pas trop pourquoi les médecins n’avaient pas voulus que je sois là pendant que MJ accouchait…enfin, j’étais là à attendre comme un con alors qu’elle avait besoin de moi. Au bout de presque une heure d’attente, une dame habillée en rose sortit de la salle de travail avec du sang sur sa blouse. Elle se dirigea vers moi avec un immense sourire aux lèvres ; « Tout c’est extrêmement bien passé monsieur Petterson ! Votre femme a besoin d’un peu de repos mais en attendant que nous la transférons dans une de nos chambre, vous pouvez voir vos bébés si vous voulez ». Je lui rendis son sourire, j’avais tellement hâte de voir leur petite bouille. Au départ, l’idée d’avoir des jumeaux m’avait complètement paniqué mais aujourd’hui, je ne pensais plus du tout à ça. Depuis quelques secondes, je pouvais dire que j’étais père. J’hochais la tête positivement et la jeune femme me tourna le dos en me faisant signe de la suivre.

J’arrivais dans la petite nurserie de l’hôpital. Tous les bébés avaient l’air de se ressembler là dedans. Elle me fit entrer tout en m’expliquant, « Ici, il n’y a que Elle, votre fille. Nous avons du placer Micah ailleurs à cause de quelques problèmes ». Je fronçais les sourcils, « quelques problèmes ? », demandais-je sans quitter la jeune femme du regard alors que celle-ci s’arrêtait devant un bébé. Elle le prit dans ses bras, « Oui, mais ne vous inquiétez pas, ce n’est rien de très grave… – elle me tendit le bébé en souriant – je vous présente donc Elle ». Je tendais les bras pour la prendre, elle était toute légère mais je la trouvais déjà magnifique. Je ne voyais pas la couleur de ses yeux car elle les avait fermés, mais ça n’avait pas beaucoup d’importance. C’était ma fille que je tenais dans mes bras. Mais je n’arrivais pas à ne pas penser à Micah. Je me tournais vers la sage-femme en continuant à regarder Elle. « Et…où est Micah au juste ? », demandais-je en souriant au bébé qui tendait les bras en les balançant. « Eh bien, comme il avait un petit problème à son cœur, nous avons du lui retirer ». Je levais immédiatement la tête vers la jeune femme, est-ce que…j’avais bien entendu ? « Vous avez…quoi ? », demandais-je d’une voix tremblante. « Nous – lui – avons – retiré – son – cœur ! Il était en bien mauvais état... », répondit-elle comme si j’étais gogole. Alors là, je commençais à paniquer, ils étaient complètement fous ou quoi ? « Vous êtes en train de me dire que vous avez tué mon fils ? ». Je criais presque, mon cœur battait à une allure folle, « Nous ne l’avons pas tué monsieur ! On lui a juste retiré son cœur, ce n’est pas bien grave ! ». Je replaçais Elle dans son berceau, « Vous vous foutez de moi ou quoi, on ne peut pas vivre sans cœur espèce de folle ! ». La jeune femme se mis à rire, j’étais complètement sidéré par ce qui était en train de se passer, « Voyons monsieur Petterson, bien sur qu’il peut vivre sans cœur ! Il aura juste un petit trou dans sa poitrine qu’il faudra couvrir le temps qu’on lui en trouve un nouveau, il vivra comme un petit garçon normal, vous verrez ! »

Je me réveillais en sursaut, m’asseyant directement dans le lit. Mon cœur battait à la chamade. Je mis quelques temps avant de réaliser que ce n’était qu’un rêve. Je tournais mon regard vers MJ, j’avais sûrement dut la réveiller avec mes conneries. Pourtant, ce rêve m’avait vraiment foutu la trouille et sur le coup, je pensais que c’était la réalité. On dit souvent que pendant un rêve, on a l’impression que c’est réel et que c’est une fois en se réveillant qu’on se rend compte de la stupidité ou de l’incohérence de celui-ci. Je pouvais dire le contraire, dès que cette folle m’avait dit qu’on avait enlevé le cœur du bébé j’avais trouvé ça con. C’était la première fois que je faisais un rêve concernant les jumeaux, j’espérais que ça soit le dernier s’ils tournaient tous comme ça.

Je me tournais vers Jude en respirant doucement pour essayer de me calmer, je n’arrêtais pas de me répéter dans ma tête que ce n’était qu’un rêve. Et en voyant le ventre de Jude, cela me le confirma. Ce n’était qu’un rêve, merde. Je m’allongeais à nouveau en regardant le plafond, Jude avait passée un bras sur moi. Je me mis sur le côté face à elle, elle n’avait plus l’air très endormie, j’espérais ne pas l’avoir réveillée. « Hey… », murmurais-je en esquivant un sourire. « J’espère que j’t’ai pas réveillée… »

Maël & Mary Jude

Plus ça allait, plus j’arrivais à sentir de la douleur. Je me suis mise sur le dos en essayant de me calmer, mais ça ne voulait pas. Je regardais Maël dormir lorsqu’il sursauta, se redressant directement sur le lit. Je le regardais un instant avec de gros yeux en lui caressant le dos… Il avait fait un mauvais rêve.

Il se retourna afin de me regarder, particulièrement mon ventre. Je me pinçais les lèvres et lui dit que tout va bien, que c’n’était qu’un mauvais rêve. Il se rallongea et je l’entourai à nouveau de mon bras, en lui caressant le visage avec ma main libre. Étrangement, les maux de ventre s’étaient atténué, voir même complètement cessé. Maël se retourna pour se mettre face à moi, je lui souris en continuant de caresser son visage… Je n’aimais pas le voir faire des mauvais rêves.

Hey…

Murmura-t-il, en esquivant un sourire.

Hey ღ

Répondais-je, le sourire toujours collés aux lèvres. Je me pinçais les lèvres et descendis mes caresses à sa mâchoire et puis son cou, pour terminer à ses épaules.

J’espère que je ne t’ai pas réveillée…

Je continuai mes caresses encore un moment avant de complètement arrêter. Il ne m’avait pas réveillée, j’étais debout depuis très longtemps, j’étais même déjà habillée, coiffée et préparer pour le boulot… J’avais fait un mauvais rêve aussi, pour m’être réveillée aussi tôt et pour ne pas être arrivée à me rendormir… Résultat, j’étais fatiguée pour deux, enfin… pour trois, comme nous étions trois maintenant qu’on avait appris que l’on allait avoir des jumeaux.

Oh non, mais non ! J'suis déjà debout depuis une heure environ... J'ai même pris ma douche et tout l'reste...

Il devait être rassuré. Enfin, façon de parler ! Un sourire se dessina sur mon visage alors que je lui pris la main pour la caresser avec mon pouce. Le mal de ventre avait duré que seulement quelques secondes, s’était étrange et ça ne m’était encore jamais arrivé. C’est fou, les symptômes qu’on a durant la grossesse !

T'as fait un cauchemar mon cœur...?

Prononçai-je, à voix basse avant de m’asseoir correctement sur le lit, adossé au mur. Je soupirai et me suis mise à caresser ses cheveux… Je n’arrêtais pas de penser à cette douleur courte que j’ai eue, bien que je ne devais pas m’inquiéter, comme ça n’avait pas duré.

Maël & Mary Jude

Je fermais les yeux en profitant de ses caresses. C’était le meilleur moment de la journée, quand je pouvais me réveiller à côté d’elle. J’essayais de me calmer, c’était fou de voir à quel point un rêve peut nous chambouler autant. Je trouvais ça bizarre dès le départ que je n’avais pas encore fait de rêve là-dessus. Depuis que je savais qu’un des deux bébés sera malade comme moi, j’étais peut-être un peu plus distant avec elle et elle me l’avait fait remarquer. Ce n’était pas vraiment contre elle, mais j’étais un peu en colère. Je trouvais ça injuste, j’avais assez subit cette malade pendant ma vie, je ne voulais pas que mon bébé aie à la subir aussi. Et ça, même si je ne l’avais pas choisi, c’était de ma faute. C’était moi qui avait le gêne malade, et il avait fallut que je le transmette au bébé…Enfin, ça me travaillait quand même pas mal et je savais qu’il ne fallait pas que je m’en veuille de trop.

« Oh non, mais non ! J'suis déjà debout depuis une heure environ... J'ai même pris ma douche et tout l'reste...». Je lui souris alors qu’elle attrapa ma main dans la sienne pour me la caresser avec son pouce. Je gardais les yeux fermés quelques secondes pour penser à autre chose et me calmer. Jude sentait bien que cette histoire de maladie me dérangeait, et c’était normal, ça devait lui faire peur à elle aussi…elle qui avait peur pour moi à cause de cette merde, le fait que notre petit garçon puisse être malade incluait que nous serions encore inquiets à ce propos pendant plusieurs années…et le pire scénario était que je n’ai pas de cœur ou encore que l’opération ne marche pas, cela effraierait encore plus.

« T'as fait un cauchemar mon cœur... ? ». J’esquivais un sourire en m’asseyant de la même manière qu’elle histoire d’être à la même hauteur. Jude mêlait ses doigts dans mes cheveux, je fermais à nouveau les yeux, j’adorais vraiment sentir ses caresses le matin, c’était la meilleure façon de se réveiller. Je me demandais même comment j’avais pu vivre toutes ses années sans me réveiller de cette manière. Je posais ma main libre sur son ventre, « Ouais…j’ai rêvé d’un truc trop con mais c’était assez…flippant sur le moment…enfin, c’était qu’un cauchemar, c’est pas grave… ». Je lui souris puis je m’approchais d’elle pour déposer un baiser sur sa joue. Elle avait l’air plutôt préoccupée, je me demandais bien ce qu’elle avait.

« Ça va mon cœur ? T’a mal dormis pour être déjà réveillée ? », demandais-je en continuant mes caresses à son ventre avant de retirer ma main pour caresser sa joue.

Maël & Mary Jude

Parfois, il est mieux de ne plus se rappeler de nos rêves lorsque l’on se réveille le matin. Je me demandais si Maël se rappelait de son cauchemar en ce moment… Il semblait si déboussolé. Mon amoureux s’est mis à ma hauteur, en s’adossant également au mur. Je passais ma main dans ses cheveux, pour ma part j’adorais le faire parce que ses cheveux étaient doux et puis après tout ce qu’il fait pour moi, lui faire des caresses s’avérait être un véritable plaisir. Ma mère me caressait de cette façon le soir pour m’endormir et parfois, le samedi matin elle me le faisait encore au réveil… Ça débutait toujours très bien une journée.

Maël posait sa main sur mon ventre, je frissonnais légèrement. J’adorais sentir sa main sur mon ventre, bien que je n’étais pas habituée. C’est marrant, car quand je n’étais pas enceinte, j’étais la seule à me toucher le ventre et encore, c’était très rare. Maintenant, il y met les mains en permanence, ça me chatouille parfois mais ce n’est absolument rien de déplaisant, au contraire.

Ouais… j’ai rêvé d’un truc trop con mais c’était assez… flippant sur le moment… enfin, c’était qu’un cauchemar, ce n’est pas grave…

Me dit-il en souriant. Je répondis à son sourire puis il s’approcha de moi pour me déposer un baiser tout léger sur la joue. J’avais déjà oubliée mes péripéties de quelques minutes avant, au fond tant mieux comme c’était plutôt bizarre. Enfin après tout, peut-être était-ce seulement le fruit de mon imagination ?

Ça va mon cœur ? T’as mal dormi pour être déjà réveillée ?

Me demanda-t-il, en remontant ses caresses de mon ventre à ma joue. Je tournais la tête pour le regarder avec un sourire, j’avais mal dormis effectivement, j’ai dû faire un mauvais rêve.

Je n’en sais rien, j'ai dû faire de mauvais rêves... Ce n'est rien, là tout de suite j'ai l'impression d'avoir bu 4 cafés tellement je suis réveillée !

Lui ai-je répondu en riant. Puis soudainement, j’ai senti un coup au bas du ventre, suffisant pour que je distingue cela à un mal de ventre. Je grimaçai légèrement et mis ma main à l’endroit où j’estimais avoir eu mal.
Chéri…

Je restais là à ne rien dire ou faire. J’attendais qu’une deuxième fois ait lieux. Je ne voulais pas lui faire de faux espoirs, tout de même.

Tu peux continuer à caresser mon ventre s’il-te-plais ?

Lui demandai-je en faisant un petit sourire gênée. C’était le meilleur moyen qu’il puisse le ressentir à même temps que moi, sans qu’il le loupe… Enfin, ça c’était seulement si le ou les bébés décidaient à s’y remettre. Apparemment, à 31 jours et plus de grossesse ils peuvent bouger, mais ils commencent vraiment plus à s’agiter au bout de 42 jours et plus.

Maël & Mary Jude

Jude avait vraiment une petite mine, je me demandais si elle avait beaucoup dormis cette nuit. En tout cas, je n’avais pas tout de suite fait attention en me réveillant qu’elle était déjà coiffée et habillée. Elle avait probablement fait un cauchemar comme moi. Enfin, je ne voulais pas trop l’ennuyer avec ce rêve, après tout, un rêve n’est qu’un rêve. On dit que cela reflète ce qui nous préoccupe et oui, cette histoire de maladie me préoccupait plus que l’idée d’avoir des jumeaux. Financièrement, cela risquait d’être juste, mais si nous faisions attention à nos dépenses, nous pouvions nous en sortir. Nous avions tous les deux quelques économies et si je travaillais un peu plus en donnant des cours particuliers après les cours et pendant les vacances scolaires, c’était déjà ça de gagné. Beaucoup de personnes recherchent des professeurs de guitare ou de chant pas trop cher, alors si je ne demandais pas un prix exorbitant, je pourrais me trouver quelques clients et ça sera un salaire de plus.

« Je n’en sais rien, j'ai dû faire de mauvais rêves... Ce n'est rien, là tout de suite j'ai l'impression d'avoir bu 4 cafés tellement je suis réveillée !». Je lui souris, c’est vrai qu’elle avait l’air bien réveillée alors que moi j’étais encore dans les vapes. C’était comme ça tous les matins, il me fallait un peu de temps pour bien me réveiller, j’avais l’impression de planer et d’être crevé alors que j’avais dormi comme un bébé. Tout à coup elle amenait ses mains sur son ventre en grimaçant, comme si il lui faisait mal. Merde…y’avait un problème, c’était normal ou pas ? « Chéri… ». Je la regardais sans savoir quoi dire ou quoi faire, je ne pouvais pas lui demander si tout allait bien, j’avais bien vu qu’elle avait tout à coup eu mal vu la grimace qu’elle avait fait. C’était peut-être pour ça qu’elle s’était réveillée tôt ?

« Tu peux continuer à caresser mon ventre s’il-te-plais ? ». Je la regardais sans rien dire en me demandant pourquoi elle voulait que je fasse ça. Enfin...depuis qu’elle avait son petit ventre, c’était presque devenu un automatisme de lui caresser le ventre, je ne pouvais pas passer une journée sans le faire. Elle ne s’en était jamais plaint, mais elle ne l’avait jamais non plus réclamé, c’était la première fois. Elle me demandait souvent de leur parler. C’est vrai qu’au début je me sentais vraiment con de parler à un ventre sans avoir aucune réponse, surtout que Jude était là à me regarder faire, mais aujourd’hui j’étais un peu plus à l’aise avec ça. Je m’allongeais à nouveau dans le lit sur le côté en posant une main sur son ventre que je caressais doucement en fermant les yeux, je ne préférais pas poser de questions, juste faire ce qu’elle m’avait demandée. Son ventre était déjà bien arrondis, peut-être plus que la normal ce qui était logique étant donné qu’il y avait deux bébés là dedans. Ca me faisait penser que je devais toujours l’annoncer à Emily, nous avions convenus tous les deux que nous allions lui demander d’être la marraine d’un des deux bébés. J’avais hâte de voir sa réaction et j’étais vraiment content que les jumeaux puissent avoir une vraie tante. Une vraie famille, pas juste que Jude et moi. J’espérais que ça s’arrangerait avec Andrew et son père, c’était quand même important…

Je continuais mes caresses en gardant mes yeux fermés, si ça ne tenait qu’à moi je me serais endormi une nouvelle fois, mais bon ça aurait fait légèrement con que j’m’endorme là, surtout que tout à coup…je ne savais pas si j’avais imaginé cette sensation ou pas. J’ouvrais directement les yeux en relevant le regard vers Jude pour voir si elle l’avait sentie elle aussi ou pas. Je me redressais immédiatement dans le lit sans enlever ma main de son ventre, j’ajoutais même une deuxième. J’avais l’impression de sourire bêtement, moi qui avait attendu ça depuis le début. C’est drôle pour un père de se dire qu’il va bientôt avoir un bébé – ici deux – mais qu’il n’a aucun contact avec. Comment voulez-vous réaliser alors que la seule preuve que l’on a est le ventre arrondis de votre compagne et une photo sur une échographie ? De sentir réellement un coup, c’était comme si je venais tout juste de réaliser, comme si tout à coup, cela devenait officiel. « Tu…tu l’as senti ? J’ai pas rêvé ? »

Maël & Mary Jude

J’avais pratiquement oublié mon mal de ventre soudain, alors qu’il était revenu, mais cette fois c’était beaucoup moins douloureux. J’ai pu comprendre que c’était peut-être le ou les bébés qui me donnaient des petits coups de pieds et j’y étais déjà quasiment habitué ! Je demandais à Maël de mettre ses mains sur mon ventre, d’habitude je n’avais pas à le lui demander pour qu’il le fasse : il s’y prenait déjà de lui-même. Enfin, cette fois c’était plutôt spéciale, je ne voulais pas qu’il manque les premiers coups de pieds, bien que j’ai eu l’air un peu folle de lui demander un truc de ce genre !

Cela avait pris un petit moment avant que nos jumeaux se décident à en redonner un autre. Cette fois, je n’étais pas folle ; c’était effectivement les bébés qui donnaient des coups de pieds. Je le savais à cause de la réaction de Maël… Si ç’aurais été un mal de ventre normal, il ne l’aurait pas sentie et n’aurait pas sursauté. Mon fiancé se redressa, gardant ses deux mains plaquées sur mon ventre. Il souriait bêtement alors je fis pareil, en riant à voix basse.

Tu… tu l’as senti ? Je n’ai pas rêvé ?

J’hochai négativement la tête en riant à voix basse, il me faisait rire avec la tête qu’il faisait. Mais à même temps, j’étais heureuse qu’il soit si content d’avoir ressenti autant que moi ces coups de pieds. Je passai ma main sur la sienne pour la caresser un peu et je pris la parole :

Bah oui Tu n'as pas rêvé !

Je lui souris puis enlevai ma main de la sienne pour caresser mon ventre un moment. Je savais que Maël réagirait aussi bien, mais c’est bizarre, je n’avais jamais réussi à imaginer avant de ce que ça pouvait ressembler. J’étais contente qu’il soit heureux comme ça, en fait, je ne sais pas comment dire, c’était si beau de le voir aller et sourire de cette façon. J’avais l’impression d’avoir vraiment très bien accomplis mon but, celui de le rendre heureux.

Félicitations, mon chéri :heart2: tu vas être papa…

Je me suis mise à rire puis je me suis mise à genoux, à sa hauteur et m’approchai de ses lèvres pour l’embrasser tendrement. Je ramenai à nouveau ses mains sur mon ventre tout en prolongeant le baiser que je venais d’engager.

Tu t'sent comment ?

Maël & Mary Jude

C’était vraiment bizarre, de les avoir sentis tout à coup. Jamais je n’aurais pu imaginer que cela m’aurait fait autant plaisir, et pourtant, je l’étais, vraiment. C’était plus concret, comme si c’était une réelle preuve que j’allais devenir père. C’est drôle, plus jeune, je n’avais pas vraiment voulu avoir d’enfants, surtout lorsque j’étais bien plus jeune. A cette époque, j’en voulais tellement à mes parents de m’avoir mis au monde avec cette maladie, je criais sur tous les toits que jamais je ne voudrais essayer d’avoir des enfants si c’était pour qu’ils soient obligés de vivre le même enfer que moi. Bien sur, en grandissant j’avais complètement changé d’avis sur l’idée de fonder une famille, enfin, même si la possibilité que le bébé soit malade était toujours présente. Mais l’idée d’avoir une famille, rien qu’à moi…c’était peut-être tout con, mais je n’avais jamais connus ça réellement. Le soir, lorsque je rentrais de l’école, je me retrouvais dans ma chambre à l’orphelinat tout seul, jusqu’à l’heure du diner où nous mangions à dix par table dans une grande salle pleine de garçons comme qui, qui n’avaient plus de parents. C’était une atmosphère différente, et même si les gens pensaient que la psy de l’orphelinat me servirait de mère, ils s’étaient trompés, je détestais aller lui parler de mes problèmes et aller me plaindre à son chevet. Chose que je ne faisais jamais d’ailleurs.

Je devais vraiment avoir l’air d’un gogol avec la tête que je devais tirer, mais en même temps, je venais de sentir le pied d’un des jumeaux à travers le ventre de MJ. Depuis le temps que j’attendais ce moment, surtout que lorsqu’elle m’avait demandée de continuer à caresser son ventre, je ne m’y attendais vraiment, mais vraiment pas. C’était ce qui me permettait de bien commencer ma journée, sans penser au fait que Micah serait malade comme un chien comme moi. MJ posa sa main sur la mienne qui était toujours plaquée contre son ventre. Déjà qu’avant, je mettais toujours ma main dessus, maintenant qu’ils bougeaient, ça risquait d’être encore pire ! « Bah oui :heart : Tu n'as pas rêvé ! ». Je souris en baissant mon regard vers son ventre. Même si celui-ci était bien arrondis, j’arrivais souvent à me demander comment un bébé pouvait se trouver là dedans et dans le cas de MJ, comment deux bébés pouvaient se trouver là dedans. Maintenant que je pouvais les sentir, j’avais vraiment hâte de voir leur petite bouille. Est-ce qu’ils allaient plus lui ressembler à elle, ou à moi ? Certainement un mélange des deux, même si j’espérais qu’ils aient son sourire. Après niveau caractère, j’espérais juste qu’ils n’allaient pas être aussi insociables que moi. «Félicitations, mon chéri :heart : tu vas être papa… ».

Je levais mon regard vers elle pour lui sourire alors qu’elle se mettait à genoux pour pouvoir m’embrasser. Je la laissais faire en remontant mes deux mains sur ses joues. J’aurais bien aimé la prendre dans mes bras, mais avec son ventre, c’était assez difficile maintenant de se faire des câlins. «Tu t'sent comment ?». J’haussais les épaules en lui souriant alors que je replaçais une mèche de cheveux derrière son oreille. « J’me sens…horriblement bien », lançais-je avant de déposer un bref baisé sur ses lèvres. Je posais à nouveau mes deux mains sur son ventre alors que je sentis des coups à travers celui-ci. Je souris immédiatement, c’était sûrement le plus beau réveil de toute ma vie. Beaucoup de personnes pensent qu’un bébé, c’est l’horreur car celui-ci nous lève plusieurs fois la nuit, pleure souvent etc…mais moi, je n’arrivais pas à avoir les mauvais côtés de cette grossesse. Et à sentir les bébés, j’arrivais même à ne plus penser que Micah serait probablement malade… « C’est vraiment super…depuis le temps que je voulais les sentir… », murmurais-je en souriant alors que je continuais à caresser son ventre.