Il faisait assez beau pour un mois de Février. Emily était venue manger à l’appartement à midi, j’avais même fait l’effort de faire la cuisine avec Jude ce qui était très loin d’être normal chez moi. A l’orphelinat, nous n’avions cas s’asseoir à table et tout était déjà fait, je n’avais jamais eu l’occasion d’apprendre à faire la cuisine. Mais bon, pour ma sœur, je voulais faire un effort, elle n’était pas n’importe qui après tout. J’avais encore beaucoup de mal à y croire. Non seulement parce que je parlais avec Emily comme ça de temps en temps, sans jamais me poser la question comme quoi elle pourrait être ma sœur. En même temps, il y avait pas mal de Petterson en Amérique et il me semblait qu’elle avait des frères et sœurs, jamais je n’aurais été pensé qu’elle pouvait bien être adoptée. Enfin, je ne remercierais jamais assez Jude d’avoir fait le rapprochement, sans elle, Emily et mois serions encore un peu « orphelins ». J’en avais tellement rêvé, de ce moment. Je l’avais imaginé de tellement de manière différente en 20 ans. J’avais eu peur de ne pas lui plaire, de ne pas être assez bien pour elle, qu’elle m’en veuille aussi de l’avoir oubliée. Je m’en étais toujours voulu pour ça et même si ma psychologue à l’orphelinat n’avait cessée de me répéter que c’était normal que j’ai oublié son prénom ou quelque chose comme ça. Après tout, je n’avais que quatre ans lorsque nous avions été séparés. Une chose était sûre, maintenant que je l’avais retrouvé, je ne comptais pas la lâcher d’aussitôt ! Je voulais tout savoir sur elle, ce qu’elle aimait, l’enfance qu’elle avait vécue. Le plus magnifique pour moi, c’était qu’elle au moins n’avait pas hérité de ce foutu problème cardiaque. Je ne lui en avais pas encore parlé, mais je savais qu’il allait bien falloir que je le fasse un jour, c’était important, après tout j’étais en attente d’une greffe du cœur.

Le déjeuner était délicieux, mais ça c’était grâce à Jude qui avait presque tout préparé. Elle avait insistée pour qu’on la laisse débarrasser et faire la vaisselle. Je n’étais pas trop pour surtout qu’elle n’était pas en super forme en ce moment mais bon, elle voulait absolument que Emily et moi allions faire un tour à SF. Nous nous sommes alors dirigés vers le parc Lincoln pas très loin de notre appartement. Le trajet c’était fait dans un silence complet et comme Emily l’avait promis, elle avait apportée son appareil photo. Elle n’arrêtait pas de prendre des photos de tout et de rien. C’était drôle, nous étions tous les deux des passionnés apparemment : elle de la photo, moi de la musique. Une fois au parc, nous nous sommes assis sur un banc, la miss continuait à prendre des photos, je la regardais en souriant. Je me demandais si elle ressemblait à notre mère, je n’avais aucun souvenir d’elle, juste une vieille photo de mes parents mais cela n’aiderait pas grand-chose et ça ne comblerait pas le manque. « Alors…tu veux devenir photographe ? », demandais-je sans la quitter du regard. « Tu as l’air plutôt douée ! ».

Emily-"Alors grand frère raconte moi un peu ta vie. Je veux tout savoir ! Tu est resté longtemps à l'orphelinat ? Tu te rappelais de moi ? Tu as rencontrée Jude comment ? Tu fais quoi dans la vie ? T'es content de m'avoir retrouvé ?"

Ca me faisait bizarre, qu’elle pointe toujours son appareil photo sur moi mais je n’étais pas contre pour autant, moi aussi j’avais envie de rattraper le temps perdu et nous n’avions aucune photo tous les deux, même pas quand nous étions petits. Mais maintenant que je la voyais, je me rappelais qu’elle était blonde. Elle n’avait que deux ans à l’époque mais elle avait déjà pas mal de cheveux clairs. Je me rappelais même que mes parents ne cessaient de répéter en riant que c’était vraiment bizarre que la belle soit blonde alors que nous étions tous bruns dans la famille, ma mère était brune et mon père aussi. Elle n’arrêtait pas de sourire, comme moi en fait, nous devions vraiment avoir l’air de deux idiots amoureux de la vie pour les gens qui nous croisaient. Elle posa son appareil photo sur le banc, je me demandais comment lui était venue cette passion. En fait, j’aurais des milliards de questions à lui poser. Lors de notre première contre, nous avions plus appris à nous connaître par ce que nous aimions ou des détails dans ce genre-là. Surtout que nous étions vachement gênés. Il était temps de parler un peu de ce que nous avions vécus chacun de notre côté. D’ailleurs, elle ne savait toujours pas pour ma maladie de cœur. Je me demandais même si elle savait comment nos parents étaient morts. «Alors grand frère raconte-moi un peu ta vie. Je veux tout savoir ! Tu es resté longtemps à l'orphelinat ? Tu te rappelais de moi ? Tu as rencontrée Jude comment ? Tu fais quoi dans la vie ? T'es content de m'avoir retrouvé ?», demanda-t-elle toute enthousiaste.

Ma vie n’était pas si intéressante que ça en fait. Je voulais tout savoir d’elle, je n’aimais pas trop parler de moi. Petit, j’étais carrément insociable et je n’avais pour ami qu’Eliàs, Bambi-Jane et Jude. La mort de nos parents et le fait que je fus séparé de ma petite sœur m’était resté en travers de la gorge, ça n’était pas si facile et depuis petit, j’avais peur qu’on « m’abandonne » comme j’avais été abandonné par mes parents et involontairement de notre part, par ma sœur. J’avais toujours eu peur de m’attacher aux gens. Je pris une grande inspiration en regardant droit devant moi. « En fait, je suis resté à l’orphelinat jusqu’à mes 18 ans… -commençais-je en lui souriant. – En fait…au départ, bien sur que je me souvenais de toi, mais à chaque fois que je te réclamais, on me disait que c’était compliqué et qu’on se reverrait bientôt…au final, ils n’ont jamais rien fait et petit à petit….je t’ai pas oubliée bien sûr, je savais que j’avais une sœur mais j’ai commencé à oublier ton prénom et j’ai abandonné à demander à te voir… J’ai rencontré Jude quand j’étais à l’école, des garçons l’embêtaient et je suis intervenu. Elle est devenu ma meilleure amie et une de mes seules amie d’ailleurs…A 18 ans, avec l’argent que papa et maman nous ont laissés, plus une bourse, j’ai pu aller étudier à l’université des arts de la scène de New-York, j’y suis resté 3 ans et en revenant, je suis sorti avec Jude…aujourd’hui j’ai un diplôme de musique et un master pour pouvoir l’enseigner à la fac. J’ai jamais « voulu » me faire adopté, à chaque fois qu’un couple venait à l’orphelinat, je faisais tout pour ne pas être pris, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, j’aurais p’t’être du me laisser avoir une famille…à l’époque je ne voulais pas d’autres parents… Après mes études à New York je suis revenu à SF pour Jude et aussi pour essayer de te retrouver…j’avoue que je commençais à désespéré depuis quelques semaines..». Je m’arrêtais en lui souriant alors que je me redressais sur le banc. J’attrapais son appareil photo et je commençais à prendre quelques photos d’elle, je n’étais pas très doué mais bon. « Et toi alors, t’a grandie où ? Tu t’es fait adoptée c’est ça ? Tu fais quoi en ce moment ? Je veux tout savoir moi aussi ! »

J'écoutais attentivement Maël. Sa vie était tellement différente de la mienne. Il ne m'avais jamais oublié alors que moi je ne me souvenais de lui que depuis un an. Par moment je me sentais honteuse d'avoir oublié mon propre frère, d'accord j'étais petite quand on a été séparé, mais quand même c'était mon frère ! Comment on peut oublier son frère ?! Une fois son récit terminé il commença à prendre des photos de moi, il me faisait rire, il n'était pas très doué par rapport à moi. J'aurais bien aimé l'entendre jouer de la musique, il devait être vraiment doué pour ça par contre. Ce fut ensuite à lui de me poser tout un tas de questions. Je souriais avant de commencer moi aussi le récit de ma vie.


Emily-"En fait je ne suis pas resté longtemps à l'orphelinat. j'ai été adoptée par les Stevens un couple très gentil qui n'arrivaient pas à avoir d'enfants. Deux ans après mes parents on eu Emma et Tyler. Au début j'avais peur qu'ils me rejette puisque je n'étais pas vraiment leurs fille, mais ça ne c'est pas passé comme ça. Je ne me suis jamais entendu avec Tyler, je ne sais pas vraiment pourquoi. Par contre j'étais très proche d'Emma. Un peu plus tard mes parents on eu Ben, avec lui aussi je me suis toujours bien entendu. Lorsque j'avais dix ans mon père nous a appris qu'il avait un problème de coeur, depuis il est donc obligé de faire des examens à l'hôpital toutes les semaines. C'est moi qui l'accompagne à chaque fois. J'étudie la photographie depuis longtemps, j'adore les photos comme tu l'as sans doute compris. Je fais du piano depuis que j'ai 8 ans et de la danse depuis que j'ai 5 ans. Je te montrerais un jour si tu veux. J'ai su l'année dernière que j'avais un frère...en fait comme j'étais petite quand on a été séparé je ne me souvenais plus de toi. Maintenant je trouve ça horrible, comment j'ai peu t'oublier ? T'es quand même mon frère !"


Je levais la tête vers lui et le pris dans mes bras, j'avais rêvé de ça depuis un an. Cela faisait bizarre de se dire que je serrais mon frère dans mes bras.

Je l’écoutais parler, c’était bizarre de se dire que nous avions une histoire différente alors que nous étions de la même famille, ça n’avait vraiment pas de sens. Mais nous étions loin d’avoir une histoire très banale tous les deux, puisque nous avions été séparés très tôt. « En fait je ne suis pas resté longtemps à l'orphelinat. j'ai été adoptée par les Stevens un couple très gentil qui n'arrivaient pas à avoir d'enfants. Deux ans après mes parents on eu Emma et Tyler. Au début j'avais peur qu'ils me rejette puisque je n'étais pas vraiment leurs fille, mais ça ne c'est pas passé comme ça. Je ne me suis jamais entendu avec Tyler, je ne sais pas vraiment pourquoi. Par contre j'étais très proche d'Emma. Un peu plus tard mes parents on eu Ben, avec lui aussi je me suis toujours bien entendu. Lorsque j'avais dix ans mon père nous a appris qu'il avait un problème de coeur, depuis il est donc obligé de faire des examens à l'hôpital toutes les semaines. C'est moi qui l'accompagne à chaque fois. J'étudie la photographie depuis longtemps, j'adore les photos comme tu l'as sans doute compris. Je fais du piano depuis que j'ai 8 ans et de la danse depuis que j'ai 5 ans. Je te montrerais un jour si tu veux. J'ai su l'année dernière que j'avais un frère...en fait comme j'étais petite quand on a été séparé je ne me souvenais plus de toi. Maintenant je trouve ça horrible, comment j'ai peu t'oublier ? T'es quand même mon frère ! », dit-elle en faisant enfin une pause. Je baissais mon regard, je m’étais sentis pareil, vraiment con d’avoir pu rien qu’oublier son prénom. Mais c’était normal, elle n’avait que deux ans à l’époque, elle ne devait pas comprendre ce qui se passait.

Je relevais le regard vers elle en souriant alors qu’elle se glissa dans mes bras. Je la laissais faire même si ça faisait vachement bizarre. Non seulement parce que c’était ma sœur, mais aussi parce que je n’avais pas l’habitude qu’on me montre de l’affection – en dehors de Jude bien sur –. Je la serrais un peu plus contre moi en caressant son dos, maintenant je flippais à l’idée de lui parler de mon problème de cœur..mais c’était important. Malgré tout, je ne voulais pas qu’elle se mette à pleurer comme Jude le faisait à chaque fois qu’on évoquait ce problème. Mais bon, je ne pouvais pas lui cacher éternellement, cette maladie faisait partie de mon quotidien de puis ma naissance : manger équilibrer, faire du sport…j’avais toujours fait tout ce que les médecins m’avaient dit de faire mais cela n’avait pas forcément arrangé les choses, sans greffe, j’étais piégé. Je me reculais un peu pour lui sourire et je pris une grande inspiration, « Dis…tu sais comment nos parents sont morts ? – commençais-je en baissant mon regard vers le sol. Même si elle savait, je devais lui expliquer pour en venir à mon problème – Maman…elle avait une déformation cardiaque et…d’avoir deux enfants, ça l’a beaucoup fatigué..un jour elle devait aller à l’hôpital, c’est papa qui l’a conduit et…ils ont été percutés par une autre voiture.. ». Je m’arrêtais, je ne me souvenais pas de tout ça, on me l’avait raconté. Enfin, je me souvenais de ma mère qui était toujours essoufflée, aujourd’hui je vivais la même chose. Je tentais de lui sourire, « Tu sais, nos parents étaient tellement content de savoir que tu n’avais pas la maladie de maman… - je relevais le regard pour la regarder dans les yeux – je suis malade Emily…j’ai la même déformation cardiaque et…j’ai besoin d’une greffe de cœur assez vite sinon…les médecins me donnent cinq ans à vivre.. ». Je ne savais pas comment elle réagirait, j’espérais juste qu’elle ne pleurerait pas, elle aussi.

Bien sur que je savais comment nos parents étaient morts, enfin pas dans les détails, parce qu'on ne me l'avait jamais dit et que je n'avais jamais demandé plus de détails, mais je savais en gros comment ils étaient morts. Par contre je ne savais pas que maman souffrait de problèmes de coeur. Une lueur de tristesse passa dans mon regard, si maman avait été affaiblis c'était de ma faute, c'était moi la deuxième enfant de la famille, si je n'étais pas née elle n'aurait pas été aussi malade et elle serait peut-être encore vivante. Je ne pus m'empêcher de laisser un désolé sortir de mes lèvres. Je n'y étais pour rien bien sur, mais je me sentais coupable quand même. Sa dernière phrase me fit l'effet d'une bombe, il...il avait des problèmes de coeur lui aussi ?? Seulement, ils semblaient plus grave que celui de mon père adoptif, Maël avait besoin d'une greffe sinon il pouvait mourir. Au mon dieu ! Je venais de retrouver mon frère et il venait de m'annoncer qu'il n'avait peut-être que cinq ans à vivre. Je sentis mes larmes monter aux yeux, mais je ne devais pas pleurer, je n'avais pas pleuré pour mon père, je ne pleurerais pas maintenant. J'étais peut-être sa petite soeur, mais pendant 18 ans j'avais été la grande soeur, alors je savais me comporter en grande soeur. Je me rapprochais de lui et le pris dans mes bras, je ne le serrais pas trop fort, comme si le fait de le serrer trop fort pouvait l'abîmer. Je restas un moment comme ça sans rien dire, juste à écouter les battements de son coeur. Puis je me reculais un peu et le regardais droit dans les yeux.


Emily-"Maël, je suis désolé. C'est pas juste que tu sois malade, mais sache que quoi qu'il arrive, quelque soit l'épreuve que tu es à traverser, je serais avec toi pour le faire. J'ai attendu un an avant de te retrouver, maintenant que je t'ai retrouvé je ne te lâcherais plus. Je serais toujours avec toi, toujours Maël, quoi qu'il arrive, parce que je t'aime et je suis ta soeur..."

Ca me faisait bizarre, de l’annoncer à quelqu’un après tout ce temps. Maintenant, tout mon entourage était au courant. Mais Emily, c’était différent. Elle, c’était ma sœur. Nous venions à peine de nous retrouver que je lui annonçais que si dans cinq ans, je n’avais pas une greffe, je risquais de mourir. J’appréhendais sa réaction, je détestais voir les gens pleurer et je n’osais pas imaginer de voir ma sœur pleurer, pour moi en plus Enfin, à cause de moi, même si bien évidemment, ça n’était pas du tout de ma faute. La belle blonde s’avança vers moi en me prenant dans ses bras à nouveau. Elle ne disait rien, elle se contenter de me serrer contre elle. Je fermais les yeux en caressant son dos, je me demandais si ce silence était bon signe ou pas, je ne connaissais pas encore bien la miss, je ne pouvais pas trop anticiper ses réactions. Cela viendrait très certainement avec le temps. Au bout d’un moment, elle se reculait un peu pour me regarder dans les yeux. J’eue des frissons, je me demandais bien ce qu’elle allait me dire. En même temps…qu’est-ce qu’elle pouvait bien répondre à ça ?

« Maël, je suis désolée. C'est pas juste que tu sois malade, mais sache que quoi qu'il arrive, quelque soit l'épreuve que tu es à traverser, je serais avec toi pour le faire. J'ai attendu un an avant de te retrouver, maintenant que je t'ai retrouvé je ne te lâcherais plus. Je serais toujours avec toi, toujours Maël, quoi qu'il arrive, parce que je t'aime et je suis ta soeur... ». Un sourire se dessina sur mon visage, ça faisait du bien d’entendre ça. Elle avait les larmes aux yeux, ça me touchait, on se connaissait à peine et elle avait l’air de s’être déjà fort attachée à moi. Tant mieux, moi il me fallait plus de temps, j’avais pris l’habitude de ne pas m’attacher aux gens. Mais de savoir qu’elle serait là…rien que pour le bébé, ça risquait d’être dur, financièrement et moralement. Un bébé, ça coute chers mais ça prend beaucoup de temps aussi. Je la pris à mon tour dans mes bras, en la serrant du plus fort que je le pouvais. « Merci Em’…vraiment… ». Je la gardais contre moi en fermant les yeux, mon cœur battait vite. « Mais…tout devrait s’arrager ! – lançais-je en souriant. Je me reculais un peu pour lui sourire. – Je suis inscrit sur la liste des gens à greffer et je suis deuxième sur la liste ! Mon médecin m’a dit que c’était sûrement une question de semaines avant que j’ai un nouveau cœur… ». Je baissais mon regard. C’était super comme nouvelle, mais aussi un peu effrayant : et si l’opération ne tournait pas comme prévue ? Et si…et si mon cœur rejetait la greffe ? J’avais vraiment peur de mourir, c’était trop tôt, je commençais à peine à vivre, avec MJ mais aussi, je venais à peine de retrouver ma sœur que j’avais tant cherchée. « J’ai surtout peur…que le bébé ait ma maladie…je souhaite ça à personne… »

Ce qu'il me dit ensuite me redonna un peu le sourire. Il allait bientôt ce faire opérer, il allait bientôt avoir un nouveau coeur, donc j'allais pouvoir en profiter encore un peu. Cependant je vis très vite que son regard s'assombrissait. Il avait peur. C'était normal en même temps. Mon père adoptif avait eu peur aussi quand il avait été opéré. Je crois que le pire c'est la peur que le coeur rejette la greffe, parce qu'à ce moment là c'était un peu comme si la dernière chance était passée. Je déposais ma main sur la sienne pour lui montrer que j'étais là. Mais en fait la chose qui lui faisait le plus peur c'était le bébé. Bien sur, mais il pouvait aussi très bien ne pas avoir sa maladie, après tout moi je n'avais pas eu la maladie de maman donc son fils ou sa fille n'aurait pas forcement sa maladie. Je relevais son menton du bout des doigts avant de lui murmurer :


Emily-"Hey Maël tu sais que ton enfant n'est pas obligé d'avoir la même maladie que toi. Regarde moi je n'es pas eu la maladie de maman. Et puis même si cet enfant à ta maladie on sera là pour lui : toi, moi, Jude et tous tes amis. Si jamais tu as besoin d'aide je serais là pour t'aider d'accord ??"


Je lui fis un sourire pour lui remonter le moral. J'avais l'impression de servir à rien, d'être inutile. Je veux dire quand mon père était tombé malade j'étais jeune, c'est normal que je ne puisse rien faire. Mais aujourd'hui j'avais 20 ans et je me sentais toujours aussi inutile face à ça. Je m'approchais de Maël et me blottis dans ses bras, je sentais les larmes monter aux yeux, sans même savoir pourquoi.


Emily-" Je suis désolé de ne pas avoir été la plus tôt pour toi Maël...Tu avais besoin de soutient et moi je n'étais pas là. Je sais que tu avais Jude et tout, mais j'aurais du être là aussi, j'aurais pas du t'oublier...Je suis désolé."

Si seulement j’avais eu la présence d’une sœur toutes ses années, cette maladie aurait certainement était plus facile à gérer. Les amis, c’est bien, mais la famille c’est encore mieux, non ? Même si je ne me rappelais pas beaucoup de ma mère, j’avais l’impression qu’Emily lui ressemblait, qu’elle avait sa voix qui arrivait à l’apaiser facilement, ça me faisait un bien fou d’être avec elle et j’avais vraiment hâte de rattraper le temps perdu. J’aurais peut-être du éviter de lui parler de ma maladie maintenant, j’avais juste l’impression d’avoir tout gâché. Je voyais bien maintenant qu’elle était mal pour moi et maintenant c’était moi qui faisais mon dépressif de peur que le bébé ait aussi ma maladie. Emily releva mon menton en me lançant un de ses sourires rassurant comme ma mère faisait quand j’étais plus jeune ce qui me fit sourire. « Hey Maël tu sais que ton enfant n'est pas obligé d'avoir la même maladie que toi. Regarde moi je n'es pas eu la maladie de maman. Et puis même si cet enfant à ta maladie on sera là pour lui : toi, moi, Jude et tous tes amis. Si jamais tu as besoin d'aide je serais là pour t'aider d'accord ?? » J’hochais la tête, je savais qu’elle avait totalement raison mais ça restait quelque chose d’assez délicat. La belle blonde s’avança vers moi pour me prendre dans ses bras, je la laissais faire, c’était vraiment ce dont j’avais besoin en ce moment, et ça faisait vraiment du bien de me dire que j’étais en train de discuter avec ma sœur. Celle que j’avais tant recherchée, j’avais tellement désespéré en pensant que je ne la retrouverais jamais. Elle était vraiment quelqu’un de bien et j’étais fier de pouvoir dire que j’étais son frère.

« Je suis désolé de ne pas avoir été la plus tôt pour toi Maël...Tu avais besoin de soutient et moi je n'étais pas là. Je sais que tu avais Jude et tout, mais j'aurais du être là aussi, j'aurais pas du t'oublier...Je suis désolée. ». Je sentais sa voix assez tremblante, j’espérais qu’elle ne pleurait pas encore, je détestais la voir pleurer. Surtout que ça n’était pas du tout de sa faute, elle n’avait que deux ans à l’époque, qui se souvient réellement de ses deux premières années de sa vie ? Moi-même à quatre ans j’avais oublié son prénom et sa petite bouille… Je la serrais contre moi en caressant son dos, « Hey Emily…j’t’interdis de dire ça ! ». Je me reculais pour lui sourire, elle avait les larmes aux yeux, c’était bien ce que je pensais. « Tu n’as absolument pas à t’excuser…t’avais deux ans quand ont nous a séparés, tu pouvais pas te souvenir, même moi j’avais oublié ton prénom… - je pris une grande inspiration – si on a pas pu être là l’un pour l’autre, c’est à cause de cet accident de voiture, mais pas de ta faute, ok ? ». Je souris à nouveau, « Aujourd'hui t'es là et c'est le principal...tu feras une superbe soeur et une super tante, j'en suis sûr !».