Tu t'étonnes à l'écoute de ses mots, n'arrivant qu'après un long silence qui te glace un bref instant. Tu sais pertinemment que ça n'arrivera jamais. Tu es perturbée par ce qu'elle venait de te dire. Eve n'était pas le genre de personne à se livrer autant. Je ne t'abandonnerais pas, fais-moi confiance.

Tu te sentais triste de ne pas pouvoir être à ses côtés pour l'aider un peu plus qu'à travers un foutu téléphone. Mais tu savais que si elle s'était éloignée, c'est qu'elle en avait besoin. Je ne te mens pas. Tu dis avec sincérité. Je suis sincère avec toi depuis le début Eve alors ça ne changera pas. Tu dis, un demi-sourire aux lèvres lorsque tu te rends compte de son importance. Tu n'en parlais pas souvent certes mais c'est justement car elle était bien trop précieuse à tes yeux.

Tu te dis que malgré tout, tu l'as au téléphone. Elle t'a répondu et ça vaut beaucoup pour toi. Cependant lorsqu'elle te dit qu'elle doit te parler, ton attention se fait plus acérée et silencieuse, tu attends jusqu'à ce qu'elle t'informe que son mari a eu un accident. Tes sourcils se froncent alors que les questions fusent déjà dans tous les sens. Un accident ? Quel genre d'accident ? Tu étais avec lui ? Peut-être que tu en posais trop d'un coup.

Des pilules ? Tu as du mal à faire passer l'information dans ton cerveau et tu mets un certain temps à oser répondre. Elle te dit qu'elle restera à NY quelques temps et tu ne peux qu'accepter ça. Il est... C'est dur, l'air de rien mais tu nageais trop dans la confusion pour ne pas lui demander. Est-ce qu'il est mort ?

Tu ne la crois pas. Même si cela t'insupporte, tu sais que Yaël était cher à ses yeux et tu t'en voulais d'avoir de telles pensées. Pourtant, tu ne les arrêtais pas. Je sais que non. Sans doute trop sincère pour lui dire que tu étais d'accord. Tu ne supportais pas que les gens se voilent la face alors tu n'allais pas le faire à ton tour. Quand tu reviendras, je serais là. Autant de temps que tu le souhaites.

Elle te remercie. Tu ne sais pas trop pourquoi. Tu aurais aimé faire plus mais ce n'était pas possible. À vrai dire, tu ne sais pas comment tu aurais pu l'apaiser. Ne me remercie pas. La suite de ses mots te laisse un peu dans l'attente mais ça ne te dérange pas, tu comprends. Merci. Prends du temps pour toi en attendant. Et n'hésite pas à me contacter si tu en as besoin, d'accord ?