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 no church in the wild (isiah)
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Anonymous
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Jeu 13 Mar - 16:01

Il était tard mais l'effusion qui m'avait accompagné tout au long de la journée ne semblait pas vouloir se dissiper. Je ressentais ce besoin immoral d'impudicités excessives, de saccage moral et d'entraves à la bienséance qui m'étouffait toujours un peu plus. Mon sang était devenu magma et mes pensées n'avaient cessé de me balancer des images troubles et confuses d'actes passés, rendus flous par l'illicite de quelques substances et d'alcools violents. Une heure, peut-être plus, s'était envolée avant que je sois finalement prête et que je prenne la direction du lieu où les festivités se déroulaient. Ce début de nuit allait m'ouvrir les portes d'un autre monde ; celui d'un interdit discret, où le danger coulait avec la vivacité des torrents les plus sauvages. Je possédais des connaissances qui me donnaient accès à cette part obscure de l'Humanité, à ce morceau de société calcinée ; dissimulé derrière les surfaces impeccables de l'argent et du luxe. Le temps de quelques heures, je devenais brebis au cœur d'une meute de loups affamés, bien consciente de l'agressivité qui pouvait m'entourer, bien consciente du risque constant qui régnait et c'était ce qui m'attirait le plus dans cet univers, ce qui me poussait à le frôler. Je passais de l'autre côté du tableau, jouais sur les contrastes quitte à m'en brûler les ailes.

Arrivée sur les lieux, les rires gras et satisfaits effleuraient mes tympans inattentifs. Mon esprit était plutôt concentré sur les vibrations musicales qui agissaient en fond sonore. Le claquement distinct de mes talons résonnait dans la pièce immense sans pour autant que quelqu'un n'y prête la moindre attention. Bien trop pris par des conversations d'argent, de trafics aussi bien humains qu'illicites, d'affaires louches et autres choses dans le même style. J'attrapais une coupe de champagne finissant par m'asseoir dans l'un des canapés en cuir dont disposait le coin salon. Laissant les minutes s'évader, je m'imprégnais de l'ambiance intime et pourtant honteusement huppée que dégageait l'endroit. Ce n'est qu'après une bonne demi-heure que la personne qui m'avait invité décidait de me rejoindre. C'était un homme, dans la fin de quarantaine, plutôt bien foutu pour son âge, traînant dans des affaires de proxénétisme et de drogues dans un des secteurs de San Francisco. Il était assez reconnu dans le milieu des malfrats. Du moins, c'est ce que les apparences me laissaient croire. On couchait ensemble de temps à autre. Mon statut social me donnant une certaine protection, il n'était pas en position de m'utiliser autrement que pour ses besoins physiques et je crois que mon côté psychologue en crime l'intéressait grandement. Il était pourtant marié et père de famille mais jouer le rôle de la maîtresse avait toujours sa part d'amusement et j'étais plutôt du genre à en profiter.  

Après avoir discuté durant quelques minutes, il devait s'en aller pour discuter de choses importantes avec l'un de ses partenaires comme il le disait si bien. Je ne lui avais répondu qu'avec un léger sourire pour terminer ensuite ma coupe de champagne d'une traite. C'est à cet instant-là que mon regard s'est posé malencontreusement sur le sien. Son regard si sombre et si imposant. Isiah. Sa présence ici ne m'étonnait guère. J'aurais du m'y attendre. Entre nous, les tensions étaient palpables et frénétiques comme une sorte de fièvre accentuant le mal-être que la présence de l'un provoquait sur l'autre. Soudainement, j'ai senti l'air se faire plus électrique et le sang dans mes veines avait déjà commencé sa course. Mon regard ne se détachait pourtant pas du sien et mon sourire autrefois indifférent s'était métamorphosé en invitation au jeu qui était le nôtre. Reprenant une autre coupe, je la levais en sa direction pour le saluer à ma façon.
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Isiah Davis
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✱ QUARTIER : pacific heights.
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Lun 17 Mar - 21:43

T'as passé une journée normale à surveiller que tes marchandise arrive en bon état et entière. A régler des histoires de gamins entre tes « employés », des engueulades pour des filles ou leur consommation personnelle. Tu les aurais bien laissé s’entre tuer si la main d’œuvre ne se faisait pas de plus en plus rare. Les gosses d'aujourd'hui ne veulent pas devenir de membres de gang, ils préfèrent faire de longues années d'études pour devenir neurochirurgiens, pour sauver des vies. Pas en briser. T'as jamais voulu être astronaute, pompier, médecin, et encore moins policier. Là où t'as grandit t'es pas respecté pour tes bonnes actions ou ton argent. On te respecte parce que t'as de l'importance, parce que t'as pas peu de flinguer tous ceux qui se mettent en travers de ta route. Tu cesses pas de travailler, jour et nuit, sans arrêt. Tu t’arrêtes que pour manger, dormir et serrer des filles faciles comme il y en a tant en Californie. Ça t'avais étonné quand t'étais arrivé, les filles de chez toi sont largement plus méfiantes. Ici, dès que t'as une gueule pas trop dégueulasse tu peux toujours une meuf pour se mettre à quatre pattes, ça en devient limite trop facile. Tu passes ta journée au téléphone, sur un transat' au bord de la piscine de ton frère, à conclure des affaires qui font que ton business s'installe de plus en plus dans le coin. Ton bras droit de New York te prend la tête parce que les gars veulent pas l'écouter, même si t'es plus là tu restes le chef et ça fait plaisir à entendre. T'as plutôt bien réussi, t'es content. T'as atteint le but que tu t'étais fixé depuis toujours, maintenant, tu dois faire en sorte que personne ne te prenne ta place si précieuse. Et d'ailleurs, ce soir, tu vas faire une petite apparition dans un endroit bien connu du milieu. Il faut se monter pour être respecté, t'as prit rendez-vous avec un de tes fournisseurs là-bas. T'aimes pas vraiment cet endroit, t'aimes pas ce genre d'endroit en général. T'es pas une fille mais même toi ça te fait chier d’être entouré de gros porcs qui bavent devant la première paire de jambes qui passent par là. Le soir, t'y vas. T'as décidé d'y aller tout seul, t'en as marre que les gars de ton équipe te foutent la honte à toujours finir par se battre avec un gars au hasard. C'est pas pro et ça salit ton image de marque. T'as emprunté la Ferrari de ton frère, autant faire les choses bien. Arrivé là-bas tu te poses à une table et tu commandes une bouteille de whisky. Tu te sers un verre et t'attends que ton collègue arrive. C'est là que tu la vois, Svetlana. Faut toujours qu'elle vienne dans des endroits qui sont pas faits pour elle. A croire qu'elle adore attirer la merde cette fille. Alors que tu la fixes dans sa conversation avec un vieux qui, d'après son regard, l'a déjà baisée pas mal de fois. Ton mec arrive, il a pas l'air motivé à déblatérer des heures, tant mieux, on t'as déjà assez prit la tête avec le boulot aujourd'hui et maintenant que t'as vu ta petite poupée blanche, t'as qu'une seule envie. Jouer. Tu conclus l'affaire bien vite, le gars avait apparemment prévu de te dire oui quoi qu'il arrive. Et il se tire en même temps que le vieux infidèle de la jeune femme. Tu la fixes, intentionnellement, et elle fini par mêler son regard au tiens. Tu ressens cette tension, comme d'habitude entre vous deux. Ce truc inexplicable, ce mélange dans ton ventre qui te donne envie de lui décoller une baffe et de la satisfaire toute la nuit. Elle sourit, joueuse comme toujours quand t'es dans les parages. Elle lève sa coupe de champagne vers toi, tu lui fais un signe de tête pour qu'elle vienne s'asseoir à ta table. Tu lui souris pas, ton visage impassible comme d'habitude. « C'est pas un endroit sûr pour les petites filles comme toi, tu le sais. », ton petit sourire en coin se réveille de lui-même.
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Anonymous
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Ven 28 Mar - 17:23

C'est presque automatiquement que je me suis levée pour le rejoindre, ma coupe de champagne toujours en main. J'aurais très bien pu l'ignorer, tourner mon regard intéressé vers quelqu'un d'autre. Malheureusement, il y avait un instinct basique qui me poussait à effleurer Isiah. Quelque chose de viscéral, caché dans mes entrailles et enterré sous ma fierté hautaine. Face à lui, je me sentais souvent comme au bord d'un précipice. Partagée entre l'envie de céder à cet irrésistible appel du vide et la peur incandescente de me fracasser le crâne contre le béton. Il y avait aussi l'avidité ; une odeur de sang mêlée à celle de la perversité.  Son impassibilité faisait grouiller en moi des frissons dérisoires ; cultivés par une haine immuable et un besoin agressif de contact corporel. L'indistinct, le circonspect, coincés dans le sillage d'une multitudes d'incompréhensions. Je ne connaissais que de lui des reflets sombres, peut-être abîmés par la violence de l'époque. Habitué à la violence, conditionné à la violence. Des refrains étrangers que je m'appliquais à connaître sur le bout des doigts ; la psyché comateuse et la raison évadée. Après m'être assise face à lui, je le dévisage. Peut-être à la recherche d'une faille mais je ne fais que me heurter à un mur, blindé d'indifférence et de détachement tranchant. Sa voix rauque et lourde décuple des avalanches de frissons dans le bas de mon ventre.

Je me fais emportée par les vagues d'un désir frustré. Recraché comme du poison. Son visage dur s'éclaircit d'un sourire sale, satisfait de ses mots ironiques et moqueurs. Mon sourire, lui, se déteint et mes prunelles déchirent illusoirement ses organes, un à un. Je reste esclave d'une brutalité intouchable, d'une perdition dans laquelle le rouge et le noir se mêlent pour ne laisser aucune place aux lueurs éphémères. Durant quelques minutes, diluées dans les secondes envolées, je reste silencieuse. Coincée avec mes idées assassines, poupée de porcelaine entre les mains d'un homme que je ne connais que pour l'ombre qu'il laisse derrière lui. Isiah est un mystère, un adversaire adulé que le hasard dépose sur mon chemin à quelques rares occasions. La banalité n'aurait pas insisté. C'est ma différence subtile, presque imperceptible qui abreuve ce besoin de me sentir en danger. De côtoyer la haine, de la regarder droit dans les yeux comme à cet instant où je me perds à nouveau dans les méandres d'un homme qu'il ne faut pas irriter. Ce sont ses réactions, à la fois imprévisibles et chaotiques qui provoquent en moi l'envie. Le désert de sentiments et la froideur paradoxalement irradiante qui fait que je continue le jeu à la place de fuir. L'innocence est morte depuis trop longtemps à présent et elle m'ennuie.

Je bois une dernière gorgée du liquide dorée, laisse les bulles pétiller sur le bout de ma langue pour finalement poser la coupe sur le table avant de lui répondre le plus calmement du monde. Je suis surprise de voir que tu portes de l'intérêt à ce qui peut m'arriver. J'y croirais presque. L'arrogance lui colle au visage comme une sangsue. Il me regarde avec une désinvolture écœurante qui illumine pourtant ma soirée qui s'annonçait plutôt fade. Mon attention avait totalement quitté le quarantenaire pour ne s'associer qu'à cette nonchalance qu'Isiah dégageait à longueur de temps. Il restait aussi stoïque qu'un volcan. Du moins, jusqu'à l'explosion et c'était l'explosion en question que je recherchais à chacune de nos conversations. L'effervescence d'un apocalypse personnel. Je m'ennuyais, tu comprends ? Cette fois, mon sourire revenait décorer mes lèvres avec une fausse inconscience qui était devenue naturelle pour moi.
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Isiah Davis
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Mar 1 Avr - 0:25


Elle s'avance vers toi de sa démarche féline et tes yeux ne peuvent que suivre les courbes mouvantes de son corps. C'est fou ce que t'aimerais poser les mains là-dessus hein. C'est tout ce dont t'as envie quand elle apparaît dans ton champ de vision. Ça fait trop longtemps que tu te mords les lèvres en la voyant passer. Mais t'es pas un chien en manque de fesses, sinon tu lui aurais déjà sauté dessus sans aucun remord. Svetlana fini à coté de toi, là où elle doit être. D'un coté, elle est à toi. Ton petit jouet facile à manier et en même temps si distrayant de ses réactions. Elle n'est pas ton amie – déjà que tu en as très peu – et tu ne peux pas dire qu'elle est ton ennemie, inoffensive. Elle aboi beaucoup mais ne mord pas, elle ne peut rien contre toi. Malgré ça elle a une certaine emprise sur toi, ses yeux papillonnent lentement et t'oublie ce à quoi t'étais en train de penser une seconde plus tôt. Ton corps est purement attiré par elle, un instinct animal s'empare de toi dès qu'elle s'approche. T'es sur tes gardes et près à bondir toutes griffes à l'air. C'est pas quelque chose de gentil et mignon que tu ressens pour elle, c'est noir et incontrôlable. Le genre de pulsions qui vous prennent et qui ne vous lâchent que lorsqu'elles ont atteint leur but. C'est un désir violent qui se lit dans tes yeux, une envie de tout envoyer valser et de l'écraser contre un mur. Malgré tout ça t'aime pas son petit manège. Tout ce grand délire de la petite fille riche – et blanche en plus du reste – qui recherche le frisson du danger. Quelque chose pour se sortir de sa réalité monotone, un shoot d'adrénaline pour oublier qu'elle fait partie d'un monde qui ne lui correspond pas. Alors elle fini dans des endroits comme celui-ci, montrant des parcelles de sa peau pour attirer les ennuis. T'es vraiment pas le pire ennui qui peut lui arriver dans cette pièce. Tu vois un gros en face, un russe que t'as déjà croisé plusieurs fois mais tu fais pas affaire avec lui parce que c'est vraiment un mec bizarre. On t'as dit qu'il aimait le SM et qu'une fille lui pisse dessus, les hommes riches non plus ne savent plus quoi inventer pour se sortir de la routine. Ça, c'est ce qui aurait pu lui arriver de pire. Ou ce mec plus loin qui à l'air d'avoir déjà envie de se toucher rien qu'en la regardant, du genre violeur dans une ruelle sombre et humide. Ça aussi, ça aurait pu lui arriver. Alors, au final, t'es pas le pire de la meute de loups. T'es sûrement le plus agressif et dominant mais sûrement pas le plus dérangé. Si elle continue à traîner dans des trous pareil elle va finir en morceaux, dans une bâche, au fond de l'océan. Et ça te ferait chier parce que, ouais, elle te manquerait. C'est ta source de divertissement préféré, avec ses airs renfrognés et sa moue de petite fille hautaine. Mais elle l'aurait bien cherché et tu te casserais pas la tête à te demander qui a bien pu faire ça. N'importe quel type dans ce quartier en serait capable. Tu bois une gorgée de wishky, la douce chaleur coule lentement dans ta gorge comme de l'eau. « Je suis surprise de voir que tu portes de l'intérêt à ce qui peut m'arriver. J'y croirais presque. » Ton sourire s'agrandit, elle avait fini par te connaître, par te cerner. Ce qu'elle sait pas c'est qu'elle reste une énigme malgré tout, tu sens que quelque chose bouillonne en elle et que tu ne fais que l'aider à s’accroître. Elle transpire cette noirceur que toi-même tu connais parfaitement. « Je m'ennuyais, tu comprends ? » et son petit sourire innocent apparaît sur son doux visage. Elle ne trompe personne, surtout pas toi. « Tu crois que papa et maman aimeraient savoir où et avec qui tu aimes t'ennuyer ? » T'étais lancé, pour cette nuit elle serait ta proie.
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Anonymous
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Dim 20 Avr - 18:31

Le platonisme a tendance a asséché ma gorge, me rendant assoiffée d'imprévus et de bousculades. Vivre à l'envers était devenu une sorte de remède au désert qui ne cesser de prendre du terrain à l'intérieur de mes veines. Si tout le monde transperçait le masque, ils y verraient l'incandescence de mon inconscient et la voracité de cette impureté qui s'étend de plus en plus sur ma peau blanche. Nous ne sommes qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et pourtant, je ressens la lourdeur de son orgueil compresser la cage d'os qui me sert de poitrine. Des craquements inexistants lacèrent mon esprit et je ne me débats même pas aux prestiges délavés qu'il porte sur son visage au quotidien. Mes pensées me poussent à croire qu'il aurait pu avoir l'honneur des soldats dans une autre vie, c'est juste qu'il n'a pas vécu les mêmes guerres et les soldats des rues n'ont jamais eu aucun mérite officiel. Pourtant, je ne parvenais pas à fermer les paupières sur ce que mon imagination pouvait créer au sujet d'Isiah. Il pourrait être n'importe qui et lui dessiner des histoires toutes aussi différentes les unes des autres faisait partie de mes occupations préférées lorsque j'étais en sa présence. C'est un inconnu familier, un visage indéchiffrable, une âme verrouillée par la rigueur. Des secrets étouffants que je devinais derrière ses demi-mots venimeux. Il n'était personne et pourtant tellement à mes yeux que ça m'en donnait presque la nausée.

Les contradictions salissaient chacune de nos rencontres. Une rancœur damnée déborde de mes artères lorsqu'il s'ancre dans l'aridité de mes prunelles et une lascivité animale prend possession de mon ventre pour m'étouffer dans ma propre retenue. Sa peau noire ; trop noire me rappelle ces nuits féroces où la débauche coule à flot et où la démence devient dérisoire. C'est cette même peau noire que mes parents m'ont appris à juger, à haïr, à rejeter que je désire aujourd'hui. C'est un conflit satirique, une effluve paradoxale qui gangrène mon corps prisonnier d'un désir qui ne devrait pas être le mien. Je haïs Isiah de tout mon être, autant que je le veux entre mes cuisses. Je vivais nos différences comme des fractures, des erreurs de la nature, des malformations génétiques et odieuses. Et je ne me battais pas contre l'impudence qui resserrait à chaque fois un peu plus l'étau de ma frustration. Il n'y pas de frissons plus intéressants, pas de peurs plus puissantes ni d'instincts plus basiques que la relation que nous entretenions tous les deux.

Sa voix m'étranglait, comme un étau se refermant toujours un peu plus autour de ma trachée. Mes rétines ne baissaient pourtant pas la garde ; prétendant être faites de béton armé dans lequel l'acier était incrusté. Mes parents, surtout mon père possédait une emprise considérable sur le moindre de mes faits et gestes. Il me donnait cette impression vomitive d'être enfermée dans une cage dorée, verrouillée par un cadenas impossible à ouvrir. Il me tenait à sa façon, comme un maître tient sa chienne en laisse. J'étais entre la satisfaction et le besoin impossible de lui planter une fourchette dans la joue. Mon sourire n'était plus qu'un vague souvenir à présent et ça me plaisait, inconsciemment. Ce sont les méandres de mes aberrations, le mélange impalpable d'une démence qui nourrit constamment mon imagination. Il faudrait déjà que papa et maman veuillent bien t'accorder audience. Ma froideur ne faisait qu'amplifier les torrents enflammés qui courraient dans mon ventre. Tu risques de te sentir mal à l'aise... Vous savez, le nazisme...
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Isiah Davis
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Mar 29 Avr - 16:10


Tu la regardes se pavaner, elle se complait dans sa beauté évidente. Elle sait qu’elle peut plaire et elle sait y faire en plus de ça. Ces filles qui croient être au dessus de tout le monde sous prétexte que mère nature a été généreuse avec elles, t’as envie de les défigurer pour voir si elles s’en sortent toujours aussi bien dans la vie sans leur apparence. Svetlana fait partie de ces filles, tu les détestes autant que tu voudrais les faire hurler de plaisir. Parce que tu es comme tous les autres hommes, tu as beau faire de ton mieux pour leur résister, pour les repousser, tu finis toi aussi dans leurs filets un jour ou l’autre. Tu la scrute comme si tu étais en présence d’un démon, d’une créature purement démoniaque qui a pour seul but de te faire sombrer dans le mal. Un peu plus du moins. T’aimes pas les petites blanches, les filles à papa qui croient que la vie est dure parce qu’il n’y avait plus le dernier sac Chanel quand elles sont allées à la boutique en Porsche. T’aimes pas faire la victime ou le malheureux mais t’as connu bien plus de drames qu’elle. Tu connais son histoire, tu connais sa famille. Les gens influents se connaissent entre eux et ça ne t’étonnerais pas que sa famille ait déjà entendu parler de toi. S’ils laissent leur fille partir à l’autre bout du monde tu te doutes qu’ils se sont renseignés sur le coin et sur qui règne. Et pour le coup, ils ont dû tomber soit sur ton frère soit sur toi. Deux noirs, pas sûr que ça leur plaise beaucoup. « Il faudrait déjà que papa et maman veuillent bien t'accorder audience. » Ils voudraient probablement te foutre immédiatement dans une chambre pleine de gaz, ils ont leurs habitudes bien à eux de ce que tu as pu comprendre. Tu sais pas si elle essaye de te faire peur ou de te dissuader, tu t’en fous de toute façon, tout petit sourire narquois ne se cache pas pour autant. Tu la vois te regarder, froidement, comme si tu n’étais rien de plus qu’un humain parmi tant d’autres. Pourtant de ton coté, tout s’agite à l’intérieur. Tu serais presque près à lui sauter dessus sur le champs, ne plus attendre une minute de plus pour gouter à sa peau si pale et surement douce. Tu serres un poing sous la table et ton autre main porte la fin de ton verre jusqu’à ta bouche. Le liquide alcoolisé est censé te calmer, c’est tout le contraire, il te donne encore plus envie d’elle. « Tu risques de te sentir mal à l'aise... » T’exploses de rire, t’as pas pu t’en empêcher et t’avais pas envie de toute façon. T’essayes de te calmer doucement mais c’est dur. Toi, te sentir mal à l’aise ? Ça t’es jamais arrivé, ça t’arriveras jamais. T’avais treize ans que tu transportais déjà de la drogue dans ton quartier, que tu balayais les jambes des flics pour pouvoir t’enfuir. T’as regardé la mort assez de fois dans les yeux pour te sentir à l’aise dans n’importe quelle autre situation. C’est pas un couple de vieux nazis qui va te faire peur. Tu reprends ton sérieux, ton regard amusé reste toujours posé sur son corps. « Si tu crois que les Feuerbach me font peur tu te trompes, boucles d’or. Ils seraient ravis de m’accueillir s’ils savaient ce que j’ai à leur raconter. » Tu remplis ton verre une nouvelle fois, t’as la descente rapide. Tu te demandes ce que c’est sa motivation dans la vie, faire l’appât pour des psychopathes ? Ce genre de choses surement. Qu’elle aille dans un asile si elle veut se sentir aimée par des gens mentalement dérangés, ça a l’air d’être son truc. Tu soupires en posant tes avant-bras sur la table, plus penché vers elle. Tu joues à faire tourner ton whisky dans ton verre, d’un air faussement distrait. « Dis-moi, tu serais prêtes à quoi pour que tes petits secrets le restent ? » Du chantage ? C’est pas ton genre, du tout. Tu l’observe avec un petit sourire, attendant sa réaction avec impatience.
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Anonymous
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Invité
Mer 28 Mai - 11:52

Lentement, les voix autour de moi deviennent indistinctes. Tout mon intérêt est focalisé sur un seul point : Isiah. Sur son regard criminel, pratiquement carnassier qui ferait flancher le calme de n'importe qui. Sauf le mien, du moins en apparences. Heureusement, jouer la comédie est une de mes activités préférées. Face à lui, je me cale un peu plus dans le siège, croisant mes jambes d'un air lassé. Feignant du regard l'indifférence la plus totale. Plutôt mourir que de lui montrer que le désir me saccage les entrailles. Silencieuse, je reste de marbre, le détaillant sans en ressentir aucune gêne quelconque. Si nous aurions été dans une chambre, tout ce tissu superflu dont il a décidé de s'accoutrer aurait très vite disparu grâce à la gracilité de mes phalanges. À cette idée, mes pensées transpiraient de luxure et suavité. D'ici et en me concentrant suffisamment, mon odorat pouvait percevoir son odeur subtile. Les notes chyprées et boisées charmaient mes narines via l'air que j'inspirais. La discrétion de ce que je sens cache la profondeur de ce qui est vrai. Isiah avait ce côté félin et sauvage du jaguar. Il a sa patience et son calme, attend le moment propice pour vous happer la nuque sans faire de vague. On ne s'y attend jamais, on ne peut que subir. Après son rire acéré, il ne peut s'empêcher de prouver sa force en m'informant qu'il ne craignait en rien mes parents. Le contraire m'aurait surprise. La peur ne lui ressemble pas, encore moins lorsque la cible soulève sa haine un temps soit peu. Je décide de ne pas répondre. Je penche légèrement la tête sur le côté pour l'observer se resservir en alcool brun. L'aigreur se dissipe avec douceur, peut-être car je ne proteste pas. Je me contente d'assister au spectacle qu'il me propose avec attention. Jusqu'à ce qu'une suggestion sous-entendue franchisse le seuil de ses lèvres. Il sourit alors que je me crispe intérieurement. L'agacement m'assèche la trachée. Je me penche à mon tour vers lui, pour enfoncer mes rétines dans les siennes, à l'image des poignards. Tu crois sincèrement que tu vas me tenir en laisse avec du chantage, Isiah ? Mon regard se baisse sur son verre alors que le liquide tourne tendrement à l'intérieur. L'espace de quelques secondes, la résistance m'engouffre dans des ténèbres assourdissantes, tissées de dégoût et d'antipathie. Je soupire, lui prenant son verre pour le boire d'une traite en le reposant sur la table quelques secondes plus tard comme si de rien n'était. Mon corps retourne alors vers l'arrière contre le dossier du siège que j'occupe et mon sourire s'obscurcit légèrement. Mais... Après tout, pourquoi pas. Je devrais me laisser divertir, en effet. Qu'est-ce que ton génie propose ? Mon ironie bafoue l'oxygène. Au plus profond de moi-même, je devais admettre que la curiosité me poussait à m'aventurer dans les décombres d'une vie censurée. Alors, oui. Pourquoi pas.
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