She's in the Class A Team Stuck in her daydream
Been this way since eighteen

Assise dans ce qu'elle pouvait maintenant appeler sa chambre, Appoline n'arrivait toujours pas à croire qu'elle a quitté le cocon familiale. Qu'elle était maintenant assez mature pour vivre avec des inconnus sans appeler maman au beau milieu de la nuit, tétanisée par la peur d'être avec des cinglés. Par le trou apparaissant soudainement dans sa poitrine à tout moment, ce manque trop dur à supporter pour elle. Le manque de repère, d'attachement à une pièce, un objet spécifique. Appoline avait déjà passé plusieurs jours dans cette nouvelle habitation, se promettant de ne pas fuir. Elle avait réussit, elle n'avait appelé personne à l'aide, s'était quelque peu socialisé avec ses colocataires. Appoline était fière, fière d'être devenu une grande personne, fière de devenir indépendante. Elle mit en suspens le croquis qu'elle était en train de faire, le ventre creusé par la faim, pour rejoindre la cuisine. Elle se prépara alors un plateau avec tout ce qu'elle pouvait bien trouver dans les armoires. Complètement perdu dans sa préparation, elle ne remarqua même pas la présence soudaine de Sidoine. Ce n'est seulement que quand elle se tourna pour prendre une boisson qu'elle lui fit face. Surprise, elle sursauta légèrement tout en le regardant. Le regard d'Appoline se baissa alors rapidement sur le torse nu de son colocataire, gêné par la situation, elle posa à nouveau son regard sur son visage, essayant tant bien que mal d'articuler quelques mots : « Je... Je dois prendre quelque chose dans le frigo.. »

Cela faisait bien quelques minutes que Sidoine observait sa colocataire, essayant de la percer à jour. Non, parce qu’il n’arrivait pas à se faire à sa…bizarrerie, on va dire ça comme ça. Elle n’avait rien en commun avec les filles qu’il avait l’habitude de côtoyer. Il vivait avec Carmen depuis pas mal de temps, assez pour croire que toutes les nanas de cette planète lui ressemblaient. Enfin, comprenez, l’idée qu’il existât des classées comme innocentes lui paraissait impossible. Et pourtant…il y avait cette Apolline, timide comme pas deux et rougissant au moindre truc, du moins, quand elle voulait bien sortir de sa chambre. Sûr qu’elle n’avait pas l’habitude de se trouver loin de chez ses parents, avec des inconnus. Sur que la sociabilité n’était pas sa tasse de thé. Curieux, bien curieux, le brun n’aurait pas mis sa main au feu pour que ce type rareté ait encore sa place dans une jeunesse aussi débauchée que celle dont il faisait parti, il fallait bien le reconnaître. D’ailleurs, à force de ne côtoyer que ça, c’était devenu pour lui le seul mode de vie. Comme il s’y était attendu, elle piqua un fard lorsque son regard se posa sur son torse nu…oui, il faisait quelques expériences avec elle, où Carmen aurait fait preuve d’une indifférence sans borne, elle, avait toujours une réaction, de quoi rendre le tout drôle. Il s’écarta simplement sur un « désolé » qui sortit machinalement et qu’il ne pensait bien sûr pas du tout. Loin de s’arrêter là, il se glissa néanmoins derrière elle, se collant à elle plus que de raison à son dos pour pouvoir attraper quelque chose dans le placard du dessus. « Sinon tu te plais ici ? » Bien sûr, son souffle s’était perdu dans le cou de la jeune femme, ses lèvres beaucoup trop proches à nouveau avant qu’il n’attrape ce qu’il cherchait et fait mine de retourner à ses occupations.

Pouvant maintenant fouiller dans le frigo, n'ayant plus personne pour lui barrer chemin, Appoline ouvra celui-ci avant de prendre une bouteille d'eau et de le refermer aussitôt. Alors qu'elle s'apprêtait à faire demi tour, elle sentit alors le corps du jeune homme se coller contre son dos, alors qu'il lui pose une question, tout naturellement. Elle se trouva paralysée. Appoline essaya de garde son calme, respirant et expirant doucement. « oui. », c'est une réponse brève de sa part, elle ne pouvait pas faire plus explicite par peur de se mettre à bégayer. C'est alors qu'elle sentit le souffle de Sidoine sur son cou, ses lèvres qui effleuraient presque sa peau pâle. Appoline pouvait sentir son sang se glacer, son corps entier frissonner comme s'il venait de recevoir une décharge électrique, son cœur rater un battement à cause de ces sensations qu'elle n'avait pas l'habitude de ressentir. Son regard resta bloqué sur le frigo qui lui faisait face pendant un moment, jusqu'à ce qu'elle se sente enfin délivré, elle regarda du coin de l’œil Sidoine s’éloignait d'elle. Appoline récupéra alors un rythme cardiaque dans la normale, alors qu'elle resta bloqué quelques instants dans la même position. Elle prit finalement son plateau repas en mains, s'apprêtant à sortir de la cuisine pour regagner sa chambre.

S’occupant distraitement, il regarda la jeune fille de biais, avide se surveiller chacune de ses réactions. Oui, il s’amusait, même très bien. C’était une bonne idée que de l’avoir prise comme colocataire et oui, c’est sans surprise qu’il avait décidé de jouer avec elle. Alors, lorsqu’elle voulut s’éclipser dans sa chambre, il agrippa doucement son bras pour la retenir « Tu es sûre ? » poursuivit-il d’une voix toute aussi douce, emprunte d’une certaine inquiétude minutieusement étudiée. Il en avait donc profité pour faire glisser sa main sur son bras, continuant de se rapprocher d’elle, plus que de raison pour finalement la pousser à lui faire face. « Tu restes pas souvent dans les pièces communes, toujours dans ta chambre… » Il remit en place une mèche de cheveux, accentuant plus encore sa gène, il en était certain. « S’il y a un truc qui te convient pas, hésites pas le dire, t’es notre coloc » il avait fini par murmurer, mettant plus d’intensité dans sa voix, s’étant trouvé un nouveau but avec la demoiselle, à savoir la mettre dans son lit. Et puis, il devait reconnaître qu’elle était plutôt pas mal physiquement, autant en profiter puisqu’il l’avait d’une certaine manière sous la main.

Au moment où Appoline allait enfin pouvoir s’éclipser, rejoindre à nouveau sa chambre, son lieu de sécurité, Sidoine l'arrête, sa main posé sur son avant bras. Appoline s'arrête simplement, elle ne lève pas le regard, elle se contente simplement de l'écouter. Il lui parle doucement, comme s'il se préoccupait d'elle, de sa vie, de ce qu'elle pouvait bien ressentir, alors qu'il ne la connaît pas, qu'elle est encore une inconnue pour lui. Une inconnue qui vit sous son toit. Appoline ne répond pourtant pas à sa question, suivant simplement du regard la main de son colocataire glisser sur son bras. Et alors qu'il continue de parler, Sidoine replace une mèche de ses cheveux. Appoline pouvait se sentir rougir jusqu'aux oreilles. Elle se sentait plus bête que jamais, tel une enfant qui ne connaissait rien de la vie, des hommes, des caresses. Et c'était le cas, tout ça, c'était encore des terrains où elle n'avait jamais eu le courage de s'aventurer. « Je suis pas très bavarde.. », elle reste maintenant silencieuse, le regard perdu dans les yeux du jeune homme, bien plus grand qu'elle. Elle se sentait si petite, si insignifiante face à lui. « Je peux retourner dans ma chambre..? », Appoline venait de lui poser la question comme si elle avait besoin de son autorisation, comme si elle n'était plus maître de ses choix.

Bon dieu, elle rougissait…vraiment. C’était surprenant…disons qu’il n’en avait pas l’habitude. La plupart des filles qu’il côtoyait était nettement plus expérimentées et savaient de ce fait ce qu’elles voulaient et n’avaient aucun scrupule à aller le chercher. C’était bizarre et…très drôle, reconnaissons-le. La taquiner afin de voir comment elle allait réagir. « j’ai pu constater ça » dit-il simplement sans pour autant s’éloigner de la jeune femme, prenant plaisir à la rendre un peu plus confuse qu’elle ne l’était déjà. « Tu me plais beaucoup, tu sais… » Ajouta-t-il près de son oreille, faisant mine de n’avoir pas entendu sa requête de pouvoir se tirer dans sa chambre. Il n’avait pas encore tout à fait terminé son jeu. « Et je dois reconnaître que j’ai bien envie de t’embrasser…là…maintenant… » Ses lèvres courraient déjà dans son cou, lentement, presque tendrement. « Je peux ? »

Il se fichait de sa demande, il restait toujours aussi collé à elle, à lui dire dans l'oreille qu'elle lui plaisait. Elle rougissait, encore plus qu'avant. Elle avait perdu tout ses moyens et pour le coup, elle était vraiment incapable de bouger. Elle n'arrivait même plus à bouger d'un centimètre et ça n'allait pas s'arranger. Les lèvres de son colocataire glisser  avec une lenteur bien étudié sur son cou alors qu'il venait de lui faire savoir son envie de l'embrasser. Il voulait l'embrasser, elle. Sa bouche s’entrouvre, elle aurait aimé lui dire que non, que ce n'est pas une fille qu'on embrasse. Elle aurait aimé lui dire qu'il devait arrêter, qu'elle ne connaissait rien à tout ça. Mais aucun sons ne sortit de sa bouche alors que la moindre parcelle de sa peau frissonnait à nouveau. Ce garçon, qu'elle connaissait à peine, venait de lui faire ressentir des choses qu'elle n'avait jamais ressentie en vingt ans d'existence. La décharge électrique, la boule dans le ventre. Elle avait l'impression que son corps le réclamer, mais elle n'y connaissait rien, rien du tout. Elle n'avait pas l'habitude d'écouter les envies de son corps. Elle voulait tout simplement prendre ses jambes à son coup et s'enfermer à double tour dans sa chambre. Pourquoi avait-elle sentit le besoin de liberté ? Que lui était-il passé par la tête ? C'était donc ça, le monde des grands ? Des garçons qui essayent de t'embrasser alors que toi tu n'y connais rien ? « Je.. », mais non, rien ne sortait, encore une fois. Elle n'arriverait pas à le repousser, parce qu'elle n'en est pas capable.

Il la regarde agir, se retenant de rire. Il hésite entre qualifier ce comportement de mignon ou de bizarre. Peut-être un mélange des deux, genres, bizarrement mignon, tu vois ? Ne pouvant retenir plus longtemps son sourire, il transforme celui-ci en quelque chose de séducteur, enfin un truc dans le genre, rapprochant son visage du sien. Bah quoi elle n’avait pas dit non donc dans le langage masculin ça voulait bien dire oui non ? Et sans lui laisser le temps de s’échapper, il passe une main dans nuque pour amenuiser la distance entre leurs deux visages avant de remonter ses lèvres jusqu’aux siennes, fermant les yeux en même temps. Bientôt il voulut aller taquiner sa langue de la sienne, tant qu’à faire autant profiter.