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« Alors ta fête ? » « Nickel ! » « Tu t’es pas faite trop accostée ? » envoya Esther sous le ton de l’ironie. « Non mais j’ai joué %) » La jeune femme aux cheveux multicolores se raidit. Elle ne voyait pas souvent Alice, donc les seuls contacts qu’ils avaient été une fois tous les trois mois pendant les vacances scolaires, où elles disaient à leurs parents qu’elles allaient chez une « amie ». « C'est-à-dire ? » « J’ai dansé avec quelques mecs, dont un slow. » Elle se mordit la lèvre, sentant son côté possessif prendre le dessus. « Sérieux quand un mec arrive pour danser un slow, et qu’il te prend par les hanches sur Nothing Else Matters … Ca fait tout bizarre %) » Elle fondit en larmes. « OK… » « C’est bon fais pas ta jalouse hein … » « Mais j’ai rien dis je suis contente pour toi XD. » Elle se recroquevilla sur elle-même, les yeux rouges.
C’était une certitude, Esther n’était pas faite pour aimer. Ce genre de petite amie obsessive, jalouse, vengeresse. Elle était une sorte d’harpie, qui s’accrochait à vous jusqu’à puiser tout amour de votre âme. Elle s’empoisonnait elle-même dans son manque d’estime et de confiance, griffant ses draps en espérant évacuer la rage. Elle n’était pas faite pour aimer non. Elle était horrible.

« I couldn't be your friend, my world was too unstable »
Au fur et à mesure du temps, Alice enchaînait les manques de tact. Elle et Esther n’étaient pas aussi proches qu’avant, sauf que désormais, elle avait cet engagement qui peut détruire toute amitié : l’amour. D’abord elle n’osait plus parler sans se sentir stupide, se sentant insignifiante, puis rapidement Esther se sentit difforme. Chimène s’inquiétait pour sa fille mais cette dernière ne pipa pas mot. Elle se surprenait en train de parler à son miroir, regardant son corps sous toutes les coutures en enfonçant rageusement ses ongles là où la graisse s’installait. « Tu es immonde ma chère. » Elle se considéra d’un œil dur. « Mais elle t’aime pour le moment. Tu dois avoir une ou deux ressources alors. »
Quelques jours plus tard elles firent un concert ensemble, où elles se retrouvèrent dans une petite bourgade. De toute leur relation, ce fut le meilleur souvenir qu’Esther garda.
La jeune femme était partie pour ces 15 ans dans sa ville d’origine, une ville où les gens mangeaient « bien » selon ses parents. Elle souriait et disait d’un ton amusé qu’ils mangeaient juste beaucoup. Le dernier soir de son voyage elle mangea à sa faim, voire plus.
« J’ai envoyé une photo de Emily à un pote, il me fait « Oh comment elle est trop bonne on dirait une actrice de film porno ! » Il m’a tué putain XD » Esther leva un sourcil. « Emily … ? » « Ma meilleure amie. » « Tu m’en as jamais parlé tiens. » « Je t’en parle jamais tu risquerais d’être jalouse. » « Dis toujours. » « Elle est bonne. Genre vraiment bonne. Mais je te préfère toi. »
Il n’en fallut pas plus pour Esther. « Mon cul ouais. » Elle venait de perdre le peu de dignité qui restait en elle. Elle n’était pas une de ses bombasses aux seins énormes et naturels, avec des formes à inspirer un peintre ou un corps à en ravir plus d’un. Elle pleura, beaucoup. La nuit, elle ne dormait pas, prise de crises de culpabilité. Elle n’avait plus faim, elle avait trop mangé. Elle transpirait, le visage trempé de larmes et sueur. Elle descendit rapidement les escaliers et sentit son cœur lui remonter dans la gorge. Elle vomit son estime d’elle-même pendant tout le soir.

« You know the games I play and the words I say when I want my own way ! »
La chaleur de l’été, la plage, la joie de montrer son corps pour certains et cette hantise de se dévoiler pour d’autres. « Tu viens pas te baigner Esther ? Elle est super bonne ! » « J’ai jamais aimé la mer Aloïs. Après t’as le sable qui te colle c’est une horreur ! » « Comme tu veux. » « T’as pas soif ? T’as rien mangé ce matin ! » « Non non. »
Alice ne lui avait pas retiré seulement son estime d’elle, Esther n’avait plus faim. Elle n’arrivait plus à avaler quoique ce soit sans avoir la gorge nouée et l’envie de se vider. Elle n’avait plus d’appétit, du jour au lendemain. La sensation de la faim ne lui faisait rien, puisqu’elle ne la sentait pas, moins elle mangeait mieux elle se sentait. Elle souriait car elle ne s’estimait pas anorexique : Les anorexiques c’était ces connasses de meufs qui ne mangeaient rien du jour au lendemain pour plaire à leur petit copain. Elle n’avait juste plus d’appétit.
Et là était son problème. Esther pensait connaître la science infuse, elle avait bien tort. « T’as toujours pas faim ? Il est 14h t’as rien mangé depuis ce matin ! » « Papa j’ai pas faim. Ni soif. Je vis d’amour et d’eau fraiche. » Elle fit un sourire forcé pour rassurer Zéphir qui hocha la tête et retourna à l’eau.
Deux heures plus tard elle fut emmenée à l’infirmerie, prise de violentes douleurs au ventre, de mal de tête. Elle ne parvenait plus à marcher, menaçait à chaque fois de faire un malaise, elle tremblait, crachait par terre. Aloïs, lui, regardait sa sœur lui gâcher sa sortie à la mer. « Toute façon c’est sa faute, je vais jamais à la plage et quand on y va elle fait son cinéma parce qu’elle déteste ça ! » « Tu auras du manger Esther … » déclara Zéphir « Ca nous aurait évité toutes ses conneries. » La jeune femme chercha du regard sa tante qui la fuyait des yeux, mais la petite comprit qu’elle pensait qu’elle avait joué la carte de la comédie. Elle pesta, sa famille était devenue détestable.

« You know how hard it can be to keep believing in me, when everything and everyone becomes my enemy. »
Elle fit dix heures de voiture pour rentrer chez elle. Dix heures sans boire ni manger, sous l’œil inquiet de son père. « Laisse je fais le ramadan pour voir comment ça fait. » dit – elle amusée. Son maître mot était de n’inquiéter personne. Faire de l’humour était sa seule façon pour éviter l’inquiétude de ses parents.
« Sinon … J’ai une question … Ca va ? Parce que tu postes des trucs sur Tumblr … » Esther se mordit les lèvres. Elle s’inquiétait que maintenant elle ? « J’ai juste gerbé mes tripes toute la soirée mais tout va bien. » Alice apprit que sa petite amie vomissait ses repas parce qu’elle n’avait plus d’appétit et qu’elle éprouvait une volonté d’être parfaite à ses yeux. Esther se fit engueulée purement et simplement. Elles se voyaient le sur-lendemain, puisqu’Alice venait passer une semaine chez Esther. Cette dernière, éprise d’une certaine niaiserie, s’imaginait déjà une semaine plein d’amour et de joie, avec des sorties dans des parcs …
Grave erreur.

« Whether I swim or sink that's no concern of yours now. »
« Elle en a rien à foutre de toi. » C’était la conclusion qu’en avait tiré Esther. Elle se mit à haïr l’informatique et ses « connards de geek » qui négligeaient leur copine. Elle restait formelle : Alice se disait geek, Alice ne savait pas vivre une vie de couple, les geeks étaient de sombres bouffons. Elle passait sa semaine dans les toilettes à vomir sa vie, à pleurer et user son crayon pour camoufler ses yeux rouges et gonflés. Aloïs s’inquiétait plus pour elle que sa propre copine et elle se sentait mourir un peu plus à chaque fois. Quelques baisers échangés de temps en temps, elle regrettait le temps où elles étaient amies, où elles étaient si proches. Elle se mit à tout haïr, devenir cynique et sarcastique.
La semaine se passa dans l’ignorance l’une de l’autre. Alice partait en colonie de vacances la semaine qui suivait, et Esther continuait de sombrer.

Spoiler:

Elle s’accouda au dessus de la cuvette, une brosse à dents à la main. Elle adorait Zéphir, elle adorait sa manière de faire le papa, tenter de faire plaisir à sa fille en faisait des soirées pizza. Elle pleurait sa déception d’avoir l’impression d’être un poids pour ses parents. Alice avait fait part de son « anorexie » à son père, mais il ne la croyait pas, et c’était mieux ainsi. Parlons d’Alice tiens, elle, elle qui ne répondait pas aux SMS d’Esther, c’est bien, tu sais que ta copine va mal mais tu réponds pas hein ? La jeune fille se teignait les cheveux en couleur plus flashies, cachant ses racines blanches qui poussaient à cause de ses carences alimentaires. Elle cachait ses poignets squelettiques, ses dents esquintées, sa gorge déchirée et sa voix aggravée. Elle était devenue ignoble, et elle en avait bien conscience. Elle attrapa un crayon à papier bien taillé et s’écrit « Hässlich » sur la cheville. Elle pesta et appuya un peu plus, repassant plusieurs fois, voyant sa peau enfler sous la mine aiguisée du crayon.
Elle était de nouveau sous l’emprise de sa folie. Elle n’était pas faite pour aimer. L’amour la rendait folle. « Tu es ignoble. Tu es laide. Et tu vomis. Personne n’aime les filles qui vomissent, ça fait pitié, ça pue de la gueule et ça craint. Ca fait emo, et personne n’aime les emos. » Elle appuya d’un coup sur son crayon et crut voir du sang perler, mais peut  importait. Esther s’appuya contre le mur, attrapant le briquet de son beau père. Elle ne savait pas comment on ouvrait ce genre de choses, ayant une peur bleue du feu, mais maintenant elle s’en foutait d’avoir mal ou d’être brûlée. Elle sentit sa gorge se nouer et des nausées lui tourmenter la tête. Elle pencha sa tête au dessus des toilettes et ferma les yeux. Deux doigts au fond de la gorge et tout en était fini, sauf que contrairement aux actrices de film, Esther n’arrivait pas à vomir malgré tout. Elle attrapa sa brosse à dents et se la mit au fond de sa gorge, toussant.

Elle se haïssait. Elle haïssait sa voix, elle haïssait son corps, elle haïssait ses cuisses qui la déformait et la rendait inintéressante aux yeux d’Alice. Alice, elle aimait que les bombasses au corps de rêve. Esther vint à en dire qu’elle faisait fuir les gens. Alex l’avait fuit pour Amandine qui était plus belle. Alice l’a fuyait pour sa meilleure amie plus « bonne ». Elle tomba à côté de la cuvette, en pleurs. La seule solution serait d’éliminer radicalement cette graisse, se féminiser, se rendre attirante. Dans un instant de folie elle attrapa le briquet de son beau père et tenta de fondre ses cuisses.

Depuis elle utilisait du fond teint pour ses cuisses et ses chevilles. Et elle se haïssait d’avantage pour reproduire ce genre de scène quotidiennement.


« Oh faudrait qu’on se fasse une colo un jour avec Alice et toi ! » Clara était une amie aux deux jeunes femmes. Le soucis, c’est que Clara ne savait rien de leur relation. « Il date quand ton dernier SMS d’Alice ? » « 53 » « 23h53, aujourd’hui ? » « Ouais. » Esther serra les dents, sentant son regard s’obscurcir. « Le tien date de plus longtemps c’est ça ? » « Trop longtemps. » Elle lui expliqua leur relation, le peu de haut qu’il y avait et la masse de bas que ça provoquait. « Ca me tue de te voir comme ça. » « Pourquoi ? C’est normal. » « Pour moi t’étais celle qui perdait jamais la face. Mon modèle. Ca me tue de voir mon modèle triste à ce point. »

« Écoute pauvre conne, j'suis pas quelqu'un d'bien, j'suis pas une belle personne,  j'suis une sale bête »
On lui conseilla de la « plaquer ». Au fond, Esther n’avait pas envie. Elle aimait Alice, même si elle avait l’impression que  ces sentiments étaient à sens unique. « Ca sera mieux comme ça. Elle te mérite pas. » Certes. Mais les sentiments ça ne se mérite pas, connasse. Esther fulminait, contre les autres et Alice. Personne ne comprenait, sauf une poignée d’amis. Au final c’était l’amitié la chose la plus importante au monde. L’amour, ça pue. La famille t’abandonne. Le sexe ça sert à faire des gosses, et les gosses c’est nul. L’argent pourrit le monde. L’amitié, c’était cool.

« Ma sexualité en vrac et mes fantasmes tordus »
Elle débarqua à la répétition, guitare sur l’épaule. Ca faisait près d’un mois qu’elle n’avait pas vu Marie, Adèle et Sibylle. Elle sourit et s’assit dans le canapé d’Adèle, puisque la répétition était chez elle, comme à chaque fois. Esther se raidit, sentant le regard de Sibylle sur elle. Elles jouèrent, des reprises et essayèrent de composer. A la fin, elles s’assirent toutes dans le canapé, s’admirant. « Ca fait du bien de se revoir quand même. » C’est sûr.
Sibylle et Esther n’habitaient pas loin l’une de l’autre. Du coup elles rentraient ensemble de répétition en général. « T’as maigris non ? » Allez savoir pourquoi, la jeune femme aux cheveux multicolores fondit en larmes. « T’es une des seules qui l’a remarqué … » « D’un côté déjà que t’étais pas très grosse, quand je commence à voir les os de tes joues c’est normal que je m’inquiète. » « Sauf que … » Elle renifla et tremblota sous ses pleurs. Sibylle la prit dans ses bras et Esther enfouit son nez dans son cou. « Tend pas ta main au malheur, il risquerait de t’arracher un bras. » Aussi anodine soit – elle, cette phrase resta ancrée dans la mémoire de la jeune femme. « T’es géniale … »

« T'as rien écouté, t'as rien compris ! »
« Alors Alice… Ca allait faire un petit bail qu’on était ensemble. Mais je crains de ne pas pouvoir continuer. Je pense que vaut mieux, pour ma santé, pour toi, pour moi. Je pense que t’es pas assez posée pour ça, et je pense que je suis trop instable pour ce genre de relations aussi. Ma santé en pâtit, et j’ai pas envie de me retrouver à l’hôpital. L’amour, ça fait mal, l’amour c’est sensé être cool quand même. L’amour on est sensées s’inquiéter l’une de l’autre, répondre aux SMS de l’autre, en plus on habite à 800km l’une de l’autre, la communication c’est important. J’ai pas envie d’être méchante, je te souhaite juste une bonne continuation.
Je t’aime mais je te quitte. »

Elle l’envoya. Sec, net, précis. Son « ère Alice » était finie.

« Comment est-ce que tu peux penser qu'tu tiens à moi, si moi même j'y tiens pas ? Pourquoi tu dis qu'tu m'aimes alors que moi-même j'me déteste ? Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu restes ? »
Elle recommençait à remanger. Elle avait retrouvé son appétit et le soutien de la batteuse l’aidait. Elle entra dans un nouvel établissement scolaire, où elle était avec Adèle et Sibylle. Elle était sous cachets, prenait des antis stress au planning familial pour calmer ses crises de boulimie, des compléments alimentaires pour compenser ses carences. Elle n’en eut bientôt plus besoin, s’estimant guérie. Elle sourit, elle allait mieux.

Au fur et à mesure, Esther ne put nier la vérité. Ses câlins, ses bisous, ses mots réconfortants. A peine sortie d’un chagrin amoureux, elle était retombée en plein dedans. Elle aimait Sibylle. Elle se haïssait pour ça, se disant que son orientation sexuelle n’était donc pas qu’une passade ou juste pour Alice. Sibylle l’avait aidé, réconforté. C’était peut – être ça. Son affection et son attention l’avait séduite. C’était donc ça, l’amour en réalité. Elle y pensait souvent, elle l’obsédait. Même avec Alice, sa relation n’avait jamais été aussi fusionnelle : Passer des soirées à regarder la pleine lune avec l’autre, se rouler dans l’herbe en riant, jouer sur des verres d’eau. Visiblement, tout avait changé au final. Mais elle retourna dans ses complexes : Elle haïssait son corps, cherchant éternellement la perfection. Elle multiplia sa dose de cachets, même si elle était heureuse, elle ne pouvait s’empêcher d’haïr son physique, encore et encore, malgré les dires de Sibylle qui ne supportait pas ça.


Vous savez ce que c’est que le sentiment de la supériorité ? Cette envie de grimper sur une montagne et gueuler du Nirvana une fois en haut ? Cette envie de sauter d’un immeuble accroché à un élastique, sans se soucier du reste ? C'est le sentiment de la vingtaine.
Esther avait désormais une vingtaine d’années. Toujours éprise de Sibylle, son groupe de musique était désormais dans son bled paumé, mais elle fut contrainte de partir de France pour ses études. Elle devait aller aux Etats Unis. « Les Etats Unis ? C’est à chier comme pays. » « Je sais Sibylle. » « Je dois y aller l’année prochaine normalement. » « Putain mais tout le monde y va en fait ! » « Pas Adèle ni Marie, mais elles peuvent pas se séparer de nous, elles vont bien squatter aussi. » Elles rirent. Malgré tout, Esther regarda la jeune femme d’un air triste. « Fais pas cette tête on se reverra. » « J’espère Sibylle. J’espère. » « T’avais qu’à pas vouloir faire journaliste musicale ! » « Mais je t’emmerde ! » fit Esther en riant.

Depuis elle travaille en tant que critique musicale dans un petit journal. Elle a fait des études moyennes, comme toute personne normale. Elle a démarré le roller derby, sport qu’elle affectionne particulièrement depuis son adolescence mais profite d’avoir l’âge requis désormais. Le truc bien aux USA, c’est que c’est un sport connu, donc les équipes y sont nombreuses. « Et c’est quoi ton nom ? » « Arsenic Riot. Au début je voulais m’appeler Snakebite, comme la chanson d’Alice Coo… » « Mais c’est nul ? Ouais t’as raison. » « C’est surtout pas original. » La joueuse sourit. « Arsenic Riot … Ca va, ça passe. Ca change des Barbie quelque chose ou des Bitch machin. »

« Tu viens me chercher à la gare tout à l’heure ? » « A ton avis ? » Elle retrouva Sibylle, Marie et Adèle et elles continuèrent à faire de la musique ensemble, vivant leur passion à deux cents pourcents. Après tout, pourquoi changer une équipe qui gagne ?

Elle habitait avec une colocataire, Lana qu’elle s’appelait. Elles s’étaient rencontrées via une annonce pour une colocataire et le courant était vite passé. L’idée de devoir habiter seule terrifiait Esther, donc l’idée de partager un appartement avec une fille la ravissait.

Rien de bien étonnant au final.