✱ NOM/PSEUDO : Jude
✱ ÂGE : 18 ans
✱ J'HABITE : Quelque part (a)
✱ PERSONNAGE : Inventé
✱ CODE : OK par Romy
✱ UN PTIT MOT?

CHAPTER ONE. Le six juin 1989, ma mère, qui s'était reconvertie en femme au foyer, était en train de préparer une tarte aux pommes. La pomme était son fruit préféré. Elle voulait accueillir nos nouveaux voisins de façon admirable et amicale. Alors elle préparait une tarte. Mon frère, qui avait un à ce moment-là, faisait sa sieste comme un bien heureux. Mes parents s'étaient rencontrés à Paris, dans la ville des amoureux, la ville magique, l'année de 1985. Le coup de foudre fut réciproque. Le jeu n'avait pas duré longtemps avant qu'ils se mettent officiellement en couple. Leur relation à distance dura un an avant que ma mère se décide à surprendre mon père et le rejoindre à San Francisco. Ma mère ne portait pas spécialement les États-Unis dans son cœur, mais l'amour qu'elle portait pour son homme était plus fort que tout. C'est romantique. Son intégration fut laborieuse, surtout que son anglais était pauvre. Elle connaissait le vocabulaire basique, la grammaire et la syntaxe basique. C'était une épreuve difficile, qu'elle a su affronter avec brio. L'année suivante, mon père demanda la main de ma mère, qui accepta bien évidemment. La cérémonie fut courte et simple. Une vingtaine d'invités, une robe blanche simple mais belle, une réception simple mais avec une bonne ambiance. Le mariage dont ils rêvaient tous les deux. L'année d'après, ma mère mis au monde mon grand-frère, Julian. Et l'année suivante, c'était mon tour. J'ai été nommée après ma grand-mère maternelle, décédée avant qu'elle eut la chance de me voir naître. Anne. Pour rajouter un côté, soit disant, américain, mon père a décidé que je m'appellerais Lou-Ann. J'ai eu la chance d'être bilingue, de parler Anglais et Français. A onze ans, mes parents décidèrent qu'il était temps pour nous de changer d'air. Nous déménagions pour Paris. C'était beau, et magique. Je trouvais ça même plus magique que San Francisco. J'étais contente, même si j'étais déçue de devoir quitter mes amis. M'enfin, on s'habitue à tout quand on a onze ans. J'ai grandi avec cette culture française. La vie à Paris, c'était chouette.



CHAPTER TWO. Deux jours. Plus que deux jours et je serais mariée. Ce serait le jour le plus beau, et le plus heureux de ma vie. J'avais rencontré l'homme de ma vie, l'homme avec qui je voulais partager ma vie, jusqu'au bout. J'étais sûre. J'étais certaine. Tout était programmé, prêt et nous attendait : ma robe, l'église, les invités, la réception, la lune de miel. J'étais toute excitée. Deux plats à emporter à la main, je marchais pour rejoindre mon homme au travail. Il m'avait dit qu'il avait une réunion ce soir, et qu'il serait obligé de dîner au bureau. J'avais décidé de le surprendre et de venir dîner avec lui. Dans l'ascenseur, je regardais les chiffres défilés avec impatience. J'étais curieuse de voir sa réaction quand il me verrait. En franchissant la porte de son bureau, je constatais qu'il n'était pas seul. Non, ce n'était pas ces collègues, ce n'était pas les gens avec qui il avait une réunion. C'était pire. C'était ma meilleure amie. Sur ses genoux. A moitié nue. Les plats me tombèrent des mains. Tout ce que j'avais construit depuis presque deux ans était juste un mensonge. Je ne trouvais même pas les mots pour m'exprimer. Des mots corrects du moins. Ma soit disant meilleure amie était sous le choc et mon soit disant fiancé ne savait plus où se mettre. C'est comme si le temps était figé. La colère montait en moi. Je lâchais mon sac qui tomba directement sur le sol, pour aller attraper les cheveux de d'Agathe. La force que j'exerçais sur ses cheveux la fit se lever direct. « Espèce de traîner! » Lâchais-je avant de gifler Hugo. Je quittais la pièce, en jetant ma bague de fiançailles sur le sol. C'était décidé, je rentrais aux États-Unis.



CHAPTER THREE. Après l'annulation de mon mariage, j'avais décidé de quitter la France pour regarder dans mon pays natal. Je continuerais mes études de droit là bas, je me reconstruirais et retrouverais mes amis d'enfance. Cela me ferait du bien. J'en avais bien besoin. De plus, je pourrais rejoindre mon frère qui était partie bien avant moi. Il n'a jamais aimé la France. Il pense que la vie est mieux à San Francisco, et je voulais le vérifier par moi-même. J'arrivais dans cette grande ville avec une valise en main, le nécessaire. J'avais trouvé un loft magnifique que j'avais redécoré à mon goût. Et j'avais repris mes études. Je voulais devenir avocate. Une grande avocate. Depuis que le mythe du mariage avait été brisé pour moi, je m'étais concentrée sur mes études. C'était le plus important. Je voulais devenir une grande avocate de renom, que tout le monde s'arrache, que les médias connaissent, que les gens adorent ou critiquent. C'était mon but. Je ne croyais plus à l'amour. Plus du tout. J'avais eu un moment de flottement où j'avais enchaîné les coups d'un soir. Cela n'avait pas duré. J'ai encore quelques histoires d'un soir, mais rien de trop gênant ni choquant. C'est cool San Francisco, en fait.