09 Février 2013Salon de tatouages de San Fransisco
✱Jane K. Williams & r. Delta Teixeira Delta est venu se faire faire sons second tatouage. Elle se rend donc au salon où elle va rencontrer Jane. Elles vont discuter et Jane va lui avouer sa peur de se faire tatouer.
Les tatouages servent à dessiner la carte des émotions. Jane & Delta
Enfin le moment était venu. J'allais enfin pouvoir me faire graver sur la peau le tatouage dont j'ai envie depuis si longtemps. Une phrase "Just Live." Sous le sein gauche. Une signification ? Oui. Juste qu'il faut désormais avancer et aller de l'avant même si mon passé est encore très flou.
Je m'avance prudemment et entre dans le salon. Le sourire scotché au coin des lèvres, je ne peux m'empêcher de regarder mon modèle, avec la typographie exacte de ce que je veux. J'imagine déjà l'aiguille traverser ma peau, m'injectant l'encre qui restera éternellement en moi. Impatiente ? Oui très.
Je partis alors m'asseoir sur une des chaises de la salle d'attente, en profitant pour observer un peu les personnes avec moi. Je vis ma voisine, visiblement stressée, qui écrivait un message sur son portable. Sa façon de taper sur son écran montrait un signe de stress ou d'énervement. Vu sa tête, ça devait être du stress. Je grimaçai légèrement puis la regardai. - Tu es la prochaine à te faire tatouer ?
Je me réveillais après une courte nuit, j’avais passé ma nuit à me retourner, partagée entre excitation et appréhension. Je m’étais levé, préparée, complètement absorbé par l’épreuve qui m’attendait. Aujourd’hui malgré mon côté froussarde, j’avais décidé de faire le tatouage que je murissais dans mon esprit depuis des ainés, pour célébrer la mémoire de mon ami perdu. Je voulais me faire une hirondelle derrière l’oreille droite. Comme pour me rappeler qu’il s’était envolé vers d’autres cieux.
Je me dirigeais vers le salon de tatouages chez qui j’avais pris rendez-vous. On m’introduisait en salle d’attente et là le stress était multiplié, j’envisageais de partir en courant. Finalement une jeune fille arriva et je recevais un message de Kylian dans un même temps : Je ne peux pas venir, un mort sur les bras, je suis avec toi. Super j’allais devoir serrer les dents plutôt que broyer les phalanges de mon ami. Je tapais vivement sur mon portable un message de colère et d’anxiété. Soudain une voix troubla mon moment de panique, « - Tu es la prochaine à te faire tatouer ? »
Je tournais la tête et dévisageais la jeune fille à côté de moi, elle semblait sereine elle. Je devais avoir l’air d’une enfant à me dandiner sur ma chaise avec un air contrit. J’essayais d’avoir l’air sérieuse et sereine et lui répondait : « - Oui et pour la première fois, j’avoue que je ne suis pas très rassurée. »
Bon je lui avais avoué avoir peur mais il fallait que je me confie, parler me calmait, me relaxait alors tant pis. Elle pouvait me trouver ridicule, c’était la simple vérité. Je n’avais pas encore vu l’aiguille mais alors je préférais ne pas y penser, j’avais tendance à avoir une peur bleue des aiguilles. Une prise de sang était une épreuve de courage chez moi. Une vraie enfant… Cela faisait toujours sourire ma mère, si bien qu’en lui annonçant que je voulais me faire tatouer, elle avait rigolé et m’avait dit que je n’en serais pas capable, trouillarde comme j’étais. Par défi et par souhait je me tenais dans la salle d’attente, tremblante mais j’étais là.
Les tatouages servent à dessiner la carte des émotions. • Jane & Delta