Réserve ta soirée, tu es à moi. ps: sois belle. M'avait envoyé Julie par sms, ce matin alors que je faisais un tour dans une maison de la presse pour trouver une petite carte mignonne à envoyer au papa Desrosiers, qui se trouvait à ce jour en prison à Bâton-Rouge depuis plus de sept mois... Je me sentais coupable en quelque sorte. Je me sentais toujours responsable de la mort de mon frère, et vu que mon père avait tué son assassin, ça en revenait au même: que j'étais responsable de l'emprisonnement de mon père. Je m'arrêtais à un pub irlandais pour écrire ma petite carte en buvant une bière fraîche. L'établissement était encore décoré de la Saint-Patrick avec des guirlandes de trèfles et compagnie. Je rêvais d'aller en Irlande. Je suis sûre que je serais bien intégrée à cause de mes cheveux et de ma peau, haha. Une fois ma carte finit et ma boisson terminée, je partis poster ma petite lettre dans la boîte aux lettres. J'avais toute ma journée pour moi, c'était bon de ne plus devoir sentir la frite tous les jours !
Je passais le restant de ma journée à mater la TV, à sauter sur mon lit en écoutant de la musique, à chanter sous la douche, à m'épiler les gambettes, à danser le gangnam style en portant ma serviette de bain pour ensuite m'écrouler sur le sol à cause du chat et me retrouver nue sur le sol gelé... Bref, rien d'intéressant.
J'évitais de penser à Stymest sinon je sens que j'allais déprimer dans mon coin comme une grosse adolescente pseudo emo-gothique à écrire des paroles stupides sans sens de chansons déprimantes à faire chier un mort. Finalement... Je me mis quand même à penser à lui, allongée sur mon lit, les bras écartés comme Jésus, le regard dans le vide. Je me faisais peur. Je sentais que j'étais proche de perdre mon défi vis-à-vis de Julie d'ailleurs et c'était chiant. Je n'avais pas envie de cuisiner pendant une semaine. Je soupirais. J'avais l'impression de me sentir comme Megara dans le dessin animé Disney, Hercule. J'étais désespérée et en même temps je pétais la forme. Je me levais subitement, voyant l'heure arriver pour notre dîner entre filles. Je sortis le bout de mon nez de ma chambre, étant en sous-vêtement. « JULIE. EST-CE VRAIMENT NÉCESSAIRE QUE JE M'HABILLE BIEN ? » Je l'entendis crier un 'OUI'. Bon après tout si ça lui faisait plaisir, on pouvait bien rigoler. Je fouillais dans mon armoire. Je devais bien avoir une robe que je ne mettais jamais. Eureka. J'optais pour une robe noire moulante à manche simple avec seulement le haut en dentelle, que j'avais retrouvé tout au fond, du fond de l'armoire. En me regardant dans la glace, je vis qu'elle m'arrivait à mi-cuisses, laissant apparaître un bout de mon tatouage. Heureusement que je portais ça que chez moi et devant Julie, parce que la honte. Je laissais mes cheveux détachés et me maquillai un peu.
Sortant enfin de mon antre, pieds nus, je tombai sur Julie. « Tadam ! Je te conviens comme ça ? » Je souris. J'étais pas à 100% à l'aise dans cette robe légèrement sexy qui mettait en valeur mes jambes et ma poitrine. Il fallait que je me dise que j'allais la garder que pour une soirée hallelujah. Puis d'ailleurs, j'étais moi-même étonnée qu'une tenue pareil traîne dans mes affaires.
Alors que j'étais tranquillement en train de penser à mon plan diabolique dans ma chambre, je repensais à ce que Sierra m'avait confié il y a quelques jours. Elle avait enfin avoué à Stymest qu'il lui plaisait et qu'elle ne voulait que lui. Je trouvais ça mignon bien entendu mais au vu de la réponse du jeune homme, j'ai finalement trouvé ça, moche. En effet, Stym lui avait répondu qu'elle était folle puis avait suggéré que chacun rentre chez soi. Mais il était sérieux le tatoué ? Personne ne renvoie paître ma super copine Sierra de cette manière ! Ok il l'avait quand même embrassée, toutefois, ce n'était pas suffisant. D'ailleurs, ils ne s'étaient plus vraiment revus depuis et j'ignorais s'ils s'étaient échangés quelques paroles. J'avais alors décidé de passer à l'action. Ca m'énervait de voir qu'il ne se passait plus rien entre les deux. Il fallait que cette situation bouge ! Et heureusement, oui oui oui, j'étais là. Moi, Julie, la colocataire de Sierra, j'avais manigancé un plan pour que les deux amants puissent se rencontrer et surtout, pour qu'ils puissent converser. Ils avaient besoin de se retrouver pour communiquer, je savais très bien qu'ils en brûlaient d'envie, sauf que Stymest paraissait trop fier pour le faire et Sierra était déjà bien trop déçue du vent qu'elle s'était prise la dernière fois. Mon intervention s'avérait alors essentielle. J'avais demandé à Sierra de se faire toute jolie, encore plus que d'habitude, pour qu'on puisse passer la soirée entre filles. Bien entendu, ce n'était qu'une ruse, je n'avais pas prévu de passer la soirée avec elle, c'était au contraire Stymest qui serait ce soir son compagnon. C'était un peu plus compliqué de convaincre Stymest, pourtant, j'ai eu beaucoup de chance, le garçon a accepté sans trop rechigner. Je lui avais prétexté que je désirais le rencontrer, en solo, pour apprendre à le connaitre, une connerie du genre. J'avais mentionné l'absence de Sierra, pour qu'il ne m'envoie pas paitre moi aussi. Bref, j'avais convoqué Stymest pour 19h30, actuellement, il était 19h15. Mon invité surprise allait bientôt arriver. Je stressais intérieurement car j'appréhendais leurs réactions. Pour sûr, Sierra aura envie de me baffer et Stymest, ne voudra plus jamais m'adresser la parole. M'enfin, un mal pour un bien, disait-on ?
J'entendis soudain Sierra lever la voix depuis sa chambre, tandis que je songeais à la tête que les deux jeunes gens tireraient en découvrant la supercherie. Sierra me questionna au sujet de la tenue, s'il était nécessaire de porter de beaux vêtements ou non. Evidemment que ça l'était ! Et j'espérais vraiment qu'elle allait jouer le jeu, il fallait absolument que Stymest succombe et qu'il ne reparte pas à peine arrivé. Je lui criais donc un "oui" tout en souriant. Je sortis de ma chambre une dizaine de minutes plus tard, après avoir vêtu une robe beige simple, mais chique quand même pour donner l'impression à Sierra que moi aussi, je jouais le jeu. Dans le couloir, je la croisais, toute prête. Elle était à tomber ! J'étais épatée par ses efforts, parce qu'il fallait préciser que Sierra n'était pas le genre de fille à se mettre tous les jours sur son 31. Je lui fis un grand sourire en la contemplant de haut en bas. « Wow ! C'est parfait ! Cette robe te va à ravir. Dommage que tu ne sois pas habillée de la sorte plus souvent. » C'était comme je l'avais prévu, maintenant, il ne restait plus qu'à patienter jusqu'à l'arrivée du monsieur qui ne devait plus tarder. « Viens, on va dans le salon, mets de la musique ou un truc du genre le temps que je prépare deux/trois choses à grignoter. » Je me dirigeais vers la cuisine, qui se situait tout près de la porte d'entrée. C'était une position stratégique. Ainsi, dès que la sonnette retentirait, je serai la première à ouvrir la porte et donc, la première à accueillir Stymest. « On prendra des photos hein, c'est pourquoi je t'ai demandé d'être encore plus belle que d'ordinaire. Haha. » Je préférais lui donner une raison bidon dès maintenant avant qu'elle ne commença à se douter de quelque chose au cas où Stymest prendrait du temps à venir, voire même, s'il ne venait jamais. Ce que je n'espérais pas. Cinq minutes après, j'entendis le bruit de la sonnette. J'étais complètement soulagée ! Je me dirigeais vers la porte, gênée, tentant néanmoins de ne pas le montrer. « Ah, ça doit être les petits gâteaux que j'avais commandés tout à l'heure. » Encore une excuse pourrie, mais bon, peu importait vu qu'en ouvrant la porte, je fis face au beau Stymest, encore un peu étonné d'avoir été invité, semblait-il. Ca y est, on y était. La deuxième phase de mon plan était lancée. « Entre donc, Stymest. Je suis ravie de te voir ! » Bien sûr, Sierra venait de voir tout la scène et avait donc remarqué la présence de Stymest, héhé.
Julie Evans ou la fille qui avait le don de trouver tous les bons arguments pour vous faire changer d'avis. Me demander de venir manger chez elle, signifiait voir Sierra. Et depuis samedi soir, nous ne nous étions pas revus. Nous ne nous étions même pas parler. Elle m'avait fait un avoeux qui je devais l'avouer m'avait un peu mit mal à l'aise. Pour seule réponse, je l'avais embrassé, car je ne savais tout simplement pas quoi lui répondre. Je n'étais pas du genre à parler ouvertement de ce que je pouvais penser ou ressentir. J'étais plutôt comme ma soeur, je fuyais la discussion, c'est pourquoi, lorsque Julie me proposait de venir manger chez elle, je sentis tout de suite le coup foiré, ce qui expliquer ma réticence, qu'elle comprit rapidement. Elle m'assurait que Sierra ne serait pas là, et qu'elle m'invitait uniquement pour en apprendre plus sur moi. Agrandir mon cercle d'ami ne me dérangeais pas, mais étant plutôt quelqu'un d'apparence froide, distante, je me demandais comment Julie pouvait vouloir en savoir plus sur moi. Je n'avais pas grande discussion. J'étais plutôt solitaire dans mon genre. Même lorsque j'étais plus jeune, et cela ne changeait pas en vieillissant. Disons que quelques amis me suffisait, je n'avais pas besoin d'en avoir une trentaine, sachant que sur les trentes, seul deux ou trois seraient présent si besoin était, c'est pourquoi, je ne ressentais pas le besoin d'en avir trente-six milles. Après qu'elle ait bataillé pendant quelques minutes, j'avais fini par accepter, sinon, elle allait me prendre la tête jusqu'à temps que je dise oui. Les filles, je vous jure, de vrais têtes de mules, quand elles ont une idée dans la tête, elles ne l'ont pas ailleurs. Mon dernier tatouage de la journée terminée, j'appuyais sur le bouton qui baissait le rideau métallique afin d'annoncer la fermeture du studio pour aujourd'hui. Avant de me rendre chez Julie, je passais chez moi afin de me prendre une petite douche et de m'habiller un peu plus convenablement, même si au final... J'enfilais un jean troué au niveau du genoux, et un tee-shirt de montréal, que j'avais acheté lors d'une convention de tatouage dans ce comté, ainsi qu'une veste en cuire. Maintenant prêt, direction la maison de Julie. Musique à fond, cigarette en bouche, je roulais relativement vite pour arriver à destination. Dix-neuf heures trente était affichée lorsque je coupais le contact de ma voiture. Pile à l'heure. Je me surprenais moi-même. Je marchais tranquillement sur le petit chemin de pierre qui me menais juste à l'entrée de la maison, mais terminais ma cigarette avant de sonner. Comme prévu, mademoiselle Evans m'accueillit. A première vue, personne à l'horizon.
Julie « Entres donc Stymest. Je suis ravie de te voir » Stymest « Julie »
Je la saluais, m'avancant poliment l'embrasser sur la joue afin de lui dire bonjour, et m'avançais dans l'entrée, attendant le feu vert de Julie. Porte fermée, elle passait devant moi, m'entraînant dans le salon où était dressée une jolie table. Je tournais légèrement la tête et croisais le regard de Sierra. Au moment même où mon regard croisait celui de Sierra, je ressentis une drôle de sensation dans le creux de mon estomac, et sentis comme mon sang ne faire qu'un tour dans tout mon organisme. Coup monté. J'aurai du m'en douter. Sierra semblait tout aussi surprise que moi. Comme si elle n'avait pas été au courant. Vêtue d'une jolie robe qui lui allait à ravir, j'en venais à la conclusion qu'elle devait surement être de sortie, d'où l'invitation de Julie. Jake peut être, puisqu'elle semblait s'entendre avec lui. Je passais ma main derrière ma tête, essayant de paraître le plus naturel possible.
Stymest « Sierra » saluais-je également la jeune fille, m'avançant pour lui faire également la bise. « Que nous as-tu préparé Julie ? Sa donne faim »
Un léger sourire fit son apparition sur mon visage. Je plongeais ensuite mes mains dans mes poches, attendant une réponse de la part de la jeune fille, car je devais avouer que l'odeur qui se dégageait de la cuisine me donnait relativement faim.
« Wow ! C'est parfait ! Cette robe te va à ravir. Dommage que tu ne sois pas habillée de la sorte plus souvent. » Un rire jaune s'échappa de mes lèvres. Ouais, non je me voyais pas porter ce genre de tenue tous les jours. Certes, j'étais peut-être plus féminine qu'il y a quelque années mais je ne pouvais me passer d'un bon vieux jean, d'un tee-shirt trop large et de converses bousillés ou docs martens. Suite à ses paroles, je partis dans le salon sautillant sur mes deux pieds nus. J'allumais la chaîne hifi sur laquelle se trouvait ma clé usb qui comportait quelques chansons. Je lançais une chanson au hasard avant de me retourner pour voir mon chat qui me chatouillait les jambes. Je me baissais pour la caresser, avant de partir m'affaler sur le canapé. En plus de me remonter les seins, je m'apercevais qu'on pouvait voir ma culotte si je ne me tenais pas correctement. Ça va que je n'étais qu'avec Julie. « Ah, ça doit être les petits gâteaux que j'avais commandés tout à l'heure. »
On sonna à la porte. Derechef, je tournai ma tête en direction de celle-ci alors que je venais de prendre mon chat sur le ventre. Je ne répondis pas, j'avais juste faim et j'avais hâte qu'on commence à manger, même des cochonneries. « Entre donc, Stymest. Je suis ravie de te voir ! » Bug. Avais-je vraiment entendu ce que je pensais avoir entendu ? Je poussai le chat à côté de moi et me levai et... Oh non. Ce n'était pas possible ! Le jeune homme était effectivement présent là, devant moi à quelques mètres. Julie se trouvait à côté. Je ravalais ma salive et baissai bien ma robe sur mes fesses. Je le vis s'avancer de moi tandis que je me contentais de rester calme. Il me fit la bise avant de se tourner vers Julie. La bise quoi... Bref, ce n'était pas le moment. Je me rendais d'ailleurs compte que je ne l'avais même pas salué. Je me demandais bien ce qu'il foutait là, nous étions censées passer une soirée entre femelles. « Que nous as-tu préparé Julie ? Sa donne faim » Nous ? Comment ça, nous ? Je regardais un instant la table qui était dressée pour deux personnes. A tour de rôle, mes yeux verts se posèrent sur Julie et Stymest. Stymest et Julie... Qui venait de me regarder avec un petit sourire. Tilt dans ma tête. Non, elle n'avait pas fait ça ?! Je passais ma main sur mon visage et en la laissant sur ma bouche. Je toisais mademoiselle Evans, du regard. Si, elle l'avait fait. Je savais qu'elle en était capable. J'étais partagée entre l'envie de me réfugier dans ma chambre ou de lui sauter dessus. Je commençais à sentir mes mains moites.
« Julie, viens. » Lâchais-je d'un ton sec. Je passais à côté d'elle et la tirai par le bras. C'était mal polie de l'emmener devant un invité mais là c'était le dernier de mes soucis. Je la poussai doucement vers la cuisine pour s'isoler un peu. Je savais qu'elle avait compris que j'avais compris son petit plan. « Tu ne peux pas me faire ça ? » Mon visage sévère s'était changé en mine abattue. Pitié, ne me laisse pas seule avec lui.
Au vu des regards que me lançait Sierra, j'avais comme l'impression que celle-ci allait me crever les yeux, m'arracher les cheveux jusqu'à faire une hémorragie externe, me faire une prise de judo... Etrangement, c'était Stymest qui paraissait le plus calme des deux, voire même le plus serein. Mais ça se justifiait par le fait qu'il pensait que Sierra allait s'en aller, ne laissant que le tatoué et moi-même dîner en tête à tête. Déjà, de un, jamais je n'aurais fait ça, par respect pour Sierra et de deux, ça aurait été tellement dommage d'envoyer Sierra dehors alors qu'elle serait plus utile avec nous, dans la maison. Je souris donc au jeune homme qui venait de faire la bise à la rouquine. La tension entre les deux était palpable. Sierra avait l'air tellement gênée. Ma pauvre bichette, j'étais désolée de lui faire un coup tordu comme ça mais il fallait qu'elle comprenne que c'était pour son bien ! Stym m'interrogea sur le menu de ce soir. Le pauvre, il croyait que je lui avais concocté un repas pour lui et moi. Mais non, c'était plutôt pour Sierra et lui haha. « Ce soir, c'est steak et pommes rissolés. Tu m'excuseras, je n'ai pas pu cuisiné davantage, faute de temps. » Non, à vrai dire, j'avais juste la flemme de cuisiner un repas digne d'un restaurant cinq étoiles alors que je n'allais même pas le manger. Vous comprenez, j'aurais été quelque peu frustrée. Cependant, ce que je leur avait préparé était absolument délicieux et heureusement d'ailleurs, ça les aiderait peut-être à briser la glace. En parlant de glace, Sierra presque paralysée, s'approcha de moi pour me tirer vers la cuisine pour être loin du jeune homme. Elle avait compris mon super plan. Normal, je m'y attendais. Je souris donc, mi-nerveuse mi-fière par mon plan. Si les deux pouvaient enfin conclure, je serai satisfaite et donc très fière de les avoir rabibochés, par contre, si les choses empireraient entre les deux, tout retomberait sur moi et je me sentirais bien mal. Sierra semblait elle aussi bien nerveuse, presque peinée de se retrouver dans cette situation. « Désolée ma belle, mais c'est pour ton bien, je t'assure ! » Je lui fis un clin d'oeil, lui sourit et l'attira vers le salon pour retrouver son amant. Sauf qu'elle était réticente et ne voulait pas avancer. « S'il te plait Sisi, coopère. Il va se barrer sinon, encore une fois ! Profite de l'occasion, fais en sorte d'en savoir plus et sois forte. Tu peux le faire. » Cette fois-ci, j'employai un ton sérieux. Je comprenais que ça l'effrayait de faire face à Stymest depuis la fameuse nuit au bar, mais il était temps pour eux de régler leur compte, si je puis dire. De retour au salon, où Stymest s'était posé sur le canapé, je souris à nouveau et faisant mine que je reçus un sms. Bien sûr, je feignais simplement, histoire d'avoir une raison pour bouger de là et les laisser à leur propre sort. « Oh mince... Je, j'ai eu un message d'Elyes, faut que j'aille le rejoindre, vous m'excuserez donc, mais je dois vous laisser. » Ils allaient me tuer, c'était certain maintenant.
Julie, Sierra ; Sierra Julie. Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait. D'après Julie, nous devions être seuls. Elle m'avait bien mentionné que Sierra ne serait pas de la partie, ce qui expliquait mes questionnements. J'interrogeais Julie du regard mais sans succès. Etant aussi joliment vêtue, j'en déduisais tout simplement qu'elle devait être de sortie. J'étais peut être arrivé un peu en avance, si j'avais eu du retard, je n'aurais peut être pas eu à lui faire face. No man's land, c'est ainsi que nous aurions pu qualifier le fosset qui nous séparait. De bons mètres. Je m'étais montré poli et courtois en lui faisant la bise pour la saluer, mais entre nous, le dialogue était restreint. Elle n'avait même pas prit la peine de m'adresser un simple bonjour. Peut être m'en voulait-elle de ne lui avoir rien répondu de plus quelques jours auparavant ? C'était fort possible, vu sa réaction. Mais elle ne pouvait pas m'en vouloir. Je ne savais pas quoi lui dire, à partir du moment où je ne savais pas moi-même ce que je voulais, je ne pouvais pas m'avancer. Une chose était sûre, j'appréciais Sierra. Mais j'avais bien trop de fierté pour l'avouer. Jusque là, je ne m'attachais pas à grand monde, mais j'avais l'impression que c'est ce qu'il m'arrivait avec elle, et cela m'effrayait plus qu'autre chose. C'est drôle de se dire que quelque chose pouvait m'effrayer. A moi. Histoire de me changer les idées, car je n'aimais pas me torturer l'esprit, ce n'était pas mon genre, sentant la bonne odeur qui se dégageait de la cuisine, je demandais à Julie ce qu'elle avait bien pu nous préparer. Steack, pomme de terre rissolé, tout ce que j'aimais. Simple, mais bon. Surtout quand les pommes de terre sont notre faible. J'adorais ça, elle avait tapé dans le mille. D'autant plus que j'étais hyper difficile, je n'aimais pas le poisson, ni même les légumes, hormis certains, les plus communs, mais je préférais largement les féculents.
Stymest « Par... bon »
Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase, que Sierra embarquée sa colocataire avec elle je ne sais où. Je me retrouvais alors au beau milieu du salon, humant l'odeur du repas qui m'entendais. Sentant mon ventre se manifester, je plaquais ma main sur ce dernier comme pour le faire taire. Je me sentais con pour le coup, les filles étaient parties, et moi je me retrouverais là, seul. Quelque chose me disait que j'étais l'objet de leur discussion, d'où leur changement de pièce. Je ne savais pas vraiment comment je devais prendre ça. Je décidais de faire comme chez moi, et prendre place sur l'une des chaises installées autour de la table. Au lieu de rester là à ne rien faire, j'attrapais mon iPhone afin de regarder les publications postées par d'autres amis sur facebook, avant de jouer à un jeu. Le claquement de leur chaussure sur le sol me prévinrent de leur retour. Je stoppais mon activité, et glissais mon portable dans ma poche droite, avant de me relever, leur faisant face. Là, Julie attrapait son téléphone, et nous annonçait qu'elle venait de recevoir un message de son petit ami Elyes, et qu'elle devait absolument aller le rejoindre. Ni Sierra, ni moi n'avions le temps de dire quoi que ce soit, que la jeune fille avait passé le pas de la porte, claquant cette dernière derrière elle. Bon... Alors là pour le coup, je me retrouvais vraiment comme un con, la fille avec qui je devais passer la soirée chez elle s'était éclipsée, sans me dire quoi que ce soit. Je jetais un coup d'oeil en direction de Sierra.
Stymest « Elle est mignonne ta copine, elle m'invite pour manger, et après elle se casse normal. En plus elle me prépare des pommes de terre rissolé que je pourrais même pas manger »
Pour le coup, la petite Julie n'avait pas été sympa, me prendre par les sentiments avec des pommes de terre rissolées pour qu'au final je ne puisse même pas en profiter, c'était tout... sauf sympa ça. Sierra quant à elle, ne semblait vraiment pas quoi dire, ayant surement un rendez-vous, je ne souhaitais pas la déranger plus longtemps. Je plongeais mes mains dans mes poches, et me tâtais. Je ne savais pas trop quoi dire à la jeune fille qui se trouvait non loin de moi.
Stymest « Bon... Je ne voudrais pas te retarder, alors je vais te laisser »
Pour dire vrai, je ne savais pas vraiment quoi lui dire, après ce qu'il s'était passé le week-end dernier, je devais avouer que je ne savais pas exactement comment me comporter avec elle. Je me voyais mal faire comme si de rien était. Ce qu'elle m'avait dit, je l'avais tout sauf oublié. Je me souvenais mot pour mot de ce qu'elle avait pu me dire. J'ignorais si ce qu'elle avait dit valait pour la soirée, ou si c'était pour plus, mais cela m'avait légèrement retourné. Ainsi, même hier soir, lors des répétitions, nous nous étions montrés plutôt distant l'un envers l'autre, chose inhabituelle. Nous étions plutôt du genre à rigoler ensembles, mais là, depuis la fameuse soirée au bar, tout avait changé entre nous, à mon plus grand regret. Seulement, elle devait surement pas s'en doutait, et devait plutôt penser que je m'en fichais royalement étant donné que je ne laissais rien paraître. Sans vous mentir, à ce moment même, je maudissais mademoiselle Evans de s'être enfuie telle une voleuse nous laissant ainsi. Quelque chose me disait qu'elle était au courant de ce qui se tramait entre Sierra et moi. J'osais espérer que tout ceci ne soit pas un coup monté de cette dernière, pour sa survie...
Julie était gentille, douce, belle, mignonne mais... Très chiante quand elle se mettait à jouer à Cupidon. J'avais l'impression d'être un cas désespéré, une nana qui allait finir vieille fille avec quinze chats dans une vieille maison à rénover. « S'il te plait Sisi, coopère. Il va se barrer sinon, encore une fois ! Profite de l'occasion, fais en sorte d'en savoir plus et sois forte. Tu peux le faire. » Disait-elle en me traînant comme une gamine qui ne voulait pas manger ses choux de Bruxelles. J'avais tellement envie de me cramponner à un meuble pour pas repartir au niveau du salon, mais je n'avais rien à ma portée. Je lâchai un grognement sur Julie, montrant mon mécontentement et qu'il m'était impossible de porter une robe classe et d'être raffinée dans mes attitudes. Je remarquai que Stymest s'était posé sur une chaise et grattouillait son portable. « Oh mince... » Derechef, je me tournai vers Julie. Qu'est-ce qu'elle allait dire encore ? Un sms d'Elyes ? Elle devait partir le voir ? Maintenant ? Elle se foutait de ma gueule, là. « ... Mais je dois vous laisser. » Mes yeux s'agrandirent et je la vis disparaître en moins de deux derrière la porte d'entrée.
Stymest m'adressa la parole pour me dire avec déception qu'il ne pourra pas manger le bon repas de Julie. Je mettais ma main à couper, qu'elle n'avait jamais reçu un message de son petit ami et que depuis le début, elle voulait que je me retrouve seule avec le jeune homme. Quelle uahznbsqdjfc ! « Bon... Je ne voudrais pas te retarder, alors je vais te laisser » Non, ne pars pas. Même si, ça m'embêtait de me retrouver seule, j'aimais bien... Oui, j'étais totalement contradictoire avec moi-même. Pour la première, je le regardais pour lui parler: « Je n'ai rien de prévu ce soir. » Mon regard se reposa sur la porte d'entrée et... Je remarquai qu'il n'y avait plus la clef dans la serrure. J'eus un affreux pressentiment. Rapidement, je marchai à toutes jambes jusqu'à l'entrée et tentai d'ouvrir la porte. Résultat: elle était belle et bien fermée à clef. Oh non, c'était une blague ! Je me précipitais vers la petite commande où j'avais l'habitude de laisser mes clés et il n'y avait plus rien. Juste un petit papier avec l'écriture de Julie Dommaaaaage ! J'eus un petit rire nerveux, agacée par la situation. J'avais le droit de pleurer ? Je me retournais vers Ainsworth, me passant une main dans les cheveux, je lui dis me pinçant la lèvre « Nous sommes bloqués ici. Ensemble. Je comprendrais que tu veuilles t'enfuir, mais la seule issue est la fenêtre et... Nous sommes au 5ème étage. Ça serait moche. » Pause.« Je vais la tuer. » Disais-je dans un murmure. Je parlais bien évidemment d'Evans.
Bon, bon, il fallait que je reprenne le contrôle de la situation. Julie nous avait fait un coup de pute, qui nous embêtait plus alors que ça devait nous aider -d'après elle-, mais il fallait penser à autre chose. Comme à la bouffe par exemple qui était prête à être servie. « Tu peux aller t'asseoir Stymest, j'apporte le repas. » Tout ça m'avait coupé l'appétit, ce qui n'était pas le cas du garçon. Je ramenai alors les plats des pommes et des steak et le servis comme une bonne petite femme. Malheureusement, mes deux mains étaient prises, je ne pouvais donc pas contrôler l'amplitude ou que sais-je de mon décolleté. J'étais obligée de me pencher en avant pour le servir et je priais pour ne pas voir ses yeux en train de me relooker, ce serait hyper gênant. Après l'avoir servi, je repartis à la cuisine pour récupérer une bière et une canette de monster dans le réfrigérateur. Je connaissais plus ou moins ses habitudes, j'étais persuadée qu'une bière lui ferait plaisir. Je la décapsulai et la posai devant son assiette. Quant à moi, j'ouvris ma cannette et la déposai sur la table à côté de mon assiette vide. Finalement, je trouvais place sur la chaise en face de lui. « Bon appétit. » Dis-je avec un léger sourire.
Finalement, j'en venais à me demander si Julie n'était pas à l'origine de tout ça. Il est bien connu que les filles ne peuvent rien se cacher entre elles. Tenir sa langue n'est visiblement pas possible, et selon moi, et j'en serai prêt à en mettre ma main à couper que Sierra lui avait parlé de ce qu'il s'était passé une semaine auparavant et la demoiselle aurait voulu jouer les Cupidon en nous montant un énorme bobard. Pour au final nous laissait tous les deux, afin que nous ayons une discussion. Je la maudissais oui, car la conversation et moi, ça ne faisait pas bon ménage. Si sa n'avait été que de moi, j'aurais pris la fuite, d'ailleurs c'est ce que je comptais faire. Comme pour me retenir, Sierra me répondit qu'elle n'avait rien à faire, très rapidement, je compris alors que c'était bel et bien un coupé monté de Julie, d'où l'excuse de s'éclipser. S'il faut elle n'avait finalement reçu aucun message, tout ceci n'était qu'une vieille excuse pour que nous nous retrouvions seuls Sierra et moi. Alors que je me stoppais dans mon élan, Sierra se précipitait vers la porte d'entrée. Je me demandais bien qu'est-ce qu'elle pouvait faire. Comptait-elle entrer dans le jeu de Julie et m'enfermer chez elle afin que je ne puisse pas m'échapper ? Après qu'elle ait vérifié la porte d'entrée, elle s'éclipsait je ne sais où pour redescendre par la suite. Mais qu'est-ce qu'elles avaient bien pu manigancer, je devais avouer que là j'en perdais mon latin. Les filles étaient un véritable mystère pour moi. J'avais parfois du mal à les comprendre. Elle semblait gênée, je le voyais quand au fait qu'elle passait nerveusement sa main dans ses cheveux, qu'allait-elle m'annoncer ?
Sierra « Nous sommes bloqués ici. Ensemble. Je comprendrais que tu veuilles t'enfuir, mais la seule issue est la fenêtre et... Nous sommes au 5ème étage. Ça serait moche » - « Je vais la tuer »
C'est alors que je compris que Julie était à l'origine de tout ça, et en plus de cela, elle avait trouvé le moyen de nous enfermer, Sierra et moi, chez elle. Ayant visiblement ses propres clés, ainsi que les clés de mon interlocutrice. Je passais ma main sur mon visage, avant de la glisser dans ma crête. Si j'en croyais ses dires, elle voulait la tuer, et je pense qu'à cet instant même nous étions deux. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi Julie avait fait ça. Sierra et moi étions assez grands pour nous gérer tout seul, c'est pourquoi je ne voyais pas l'intérêt de nous avoir mené en bateau car au final, tout allait lui retomber dessus. Car si elle croyait s'en sortir aussi facilement, elle pouvait se mettre le doigt dans l'oeil, je comptais bien, à l'issus de cette soirée, la revoir afin que nous ayons une discussion, parce que je pense qu'elle me devait quelques explications.
Stymest « Nous sommes deux » lâchais-je tout naturellement.
Sierra était assez intelligente pour comprendre que j'avais entendu ses murmures, et que moi-même, j'avais envie de faire la peau à Julie. Je ne savais même pas quoi dire, ni quoi faire, mais rapidement, Sierra prit les devant, comme à chaque fois, et me priais de m'installer, ajoutant qu'elle apportait le repas. Nous allions donc manger en... tête à tête ? Avec Julie, je n'aurais pas employé ce terme, car ce n'était qu'une simple connaissance, tandis qu'avec Sierra, s'en était tout autre. Julie, dans quelle pagaille m'as-tu foutu ? Allez, vois le bon côté des choses, t'es avec Sierra !Toi, tu vas pas recommencer ! Pourquoi fallait-il qu'à chaque fois que je me retrouve en la présence de Sierra, ma fichue conscience ne s'éveille en moi. Je n'arrivais pas à comprendre. Moi je sais, pour te faire comprendre que Sierra, bah c'est la bonne quoi. Comment tu sais ça toi ? Arrêtes de poser des questions et écoutes moi un peu. Pfff. Je secouais négativement la tête pour faire taire cette petite voix qui vivait en moi, et prenais place à la table, comme me l'avait dit Sierra. Plats en main, elle se rapprochait de moi, et se mit à me servir, une assiette de pomme de terre dans une main, et une cuillère de l'autre, légèrement penchée, mon regard se posait dans un premier temps sur son doux visage, avant de descendre jusque dans son decolleté. Wo.. Wahou. J'avais beau essayé d'ôter mon regard de là, impossible. Je me mordais légèrement la lèvre inférieur, je ne sais pour quelle raison, cette fille me rendait dingue. A cet instant même, j'avais envie de l'attraper et de l'embrasser, laissant mes mains se baladaient sur son corps parfaitement sculpté, caressant sa douce peau. Elle finit par se redresser, je forçais mes yeux à regarder mon assiette. Elle repartie ensuite dans la cuisine sans prendre la peine de se servir. Toute cette histoire lui avait-elle coupé la faim ? Possible, il ne suffisait d'un rien pour couper la faim à une fille. Rapidement, elle revint bière et monster en main, me donnant la cannette de bière, décapsulée. Finalement, Sierra me connaissait bien plus que ce que j'aurais pu penser. J'en étais d'ailleurs plutôt surpris.
Sierra « Bon appétit » Stymest « Tu ne manges pas ? »
Même si je connaissais la réponse, cela ne m'empêchais pas de lui demander. Quant à moi, je commençais à manger, et même si je maudissais Julie, je devais avouer que ce qu'elle m'avait préparé était délicieux, c'était peut être simple, mais ses pommes de terres étaient parfaitement cuites, parfois certaines étaient plus grillées que d'autre, tout ce que j'aimais. Tandis que j'avalais ma bouchée, j'attrapais ma cannette de bière, afin de boire quelques petites gorgées de cette dernière. Quand je la reposais sur la table, je regardais Sierra.
Stymest « Joli dessous au fait » dis-je d'un ton plutôt malicieux.
Je souriais du coin des lèvres, avant de reprendre une bouchée de pommes de terre, ainsi qu'un morceau de steack. C'était histoire de lui faire comprendre que j'avais jeté un oeil lorsqu'elle était légèrement penchée au dessus de moi afin de me servir
« Nous sommes deux. » Je lançais un petit coup d'oeil. Je déduisais qu'il m'avait entendu murmurer et qu'il voulait lui aussi tuer Julie. Ca va, c'était toujours plus facile ce genre de choses quand on est plusieurs. Néanmoins, je n'avais pas envie de penser tout de suite à une petite vengeance. La vengeance est un plat qui se mange froid, et là pour le moment j'avais un invité chez moi et je devais m'en occuper. Ouh, ça sonne coquin ça... T'es là, toi ? Toujours ! Passons. Je me devais d'abord de nourrir ce jeune homme. Comme une femme soumise -ou pas puisque je l'avais décidé- j'apportais le repas à l'homme macho. Oui, vu comme ça cela faisait très stéréotype. Je m'étais penchée pour le servir, laissant malencontreusement ma poitrine s'offrir à lui... Hey, je l'avais grillé ! Les mecs étaient tous les mêmes, ils ne pouvaient pas s'empêcher de regarder des seins. C'est vrai que si une fille s'était penchée avec un décolleté plongeant devant moi, je n'aurais vu que ça. Cependant, c'était hyper gênant. Bon, faisons comme si je n'avais rien vu.
Repas servi, fesses posées sur une chaise, je le regardais manger. J'étais un peu jalouse des pommes de terre, je devais l'avouer. Tu deviens flippante comme nana. C'est vrai que ma pensée sonnait un peu étrange. « Tu ne manges pas ? » Mon regard se décrocha de ses lèvres pour le regarder, lui. « Je n'ai pas très faim. » Dis-je en souriant. Je pris ma boisson énergétique et en bus une longue gorgée. Cette chose puait le médicament mais c'était bon. J'étais déjà assez énergique et dynamique de base, que le soit-disant effet excitant de cette boisson ne me faisait rien, hahaha. Je pense que le monster te rend plus stupide que d'habitude surtout. Ah, merci t'es sympa toi. « Joli dessous au fait » Me lâcha-t-il comme ça, normal. Je reposais ma canette, morte de honte. Je savais qu'il avait regardé, mais il n'était pas obligé d'en faire un commentaire. Je sentis une bouffée de chaleur, je devinais que je rougissais. Je maudissais ma peau couleur porcelaine. Ça devait le faire rire de me voir dans cet état. Je lançai un regard à mon décolleté pour voir de quel dessous il parlait. Un rouge. Je passais ma main sur mon visage et souris. « Si tu es sage, je te le montrerais plus tard. » Finalement, je me servis d'un steak car mon ventre commençait à s'agiter. Il avait faim. Rapidement, je me mis à le manger en repensant au week-end dernier. Je n'aurais pas dû lui dire que j'avais envie de lui. Finalement, je nous avais mis mal à l'aise tous les deux et des fois il fallait mieux garder ça pour soi que d'ouvrir sa gueule. Pas de remords ! Si, j'aurais du me taire. En ouvrant la bouche, j'avais un peu pourri notre relation et nous avions passé une semaine loin de l'autre sans se parler, et sans baiser. Je m'étais habituée à lui et ne plus lui adresser la parole pendant une semaine avait été dur. Finalement, peut-être que Julie avait bien fait de nous piéger... Mais je me vengerais quand même.
J'avais englouti mon steak et posai mes couverts à côté de l'assiette. J'essuyais mes lèvres avec ma serviette et lui dis: « Au fait, oublie ce que je t'ai dit samedi dernier. C'était idiot de ma part. » Je disais ça un peu à contre cœur. « J'avais un verre de trop dans le nez. » Petit rire. Ça, tu aurais pu éviter de le dire... Oui, surtout que je ne buvais pas vraiment...
Tout comme Sierra, je mourrais moi aussi d'envie de tuer Julie, à cet instant même. Je la maudissais surtout de nous avoir fait un coup foireux, et je suis sûr, la connaissant, qu'elle était fière d'elle. Comme si elle n'en n'avait pas fait assez, de trouver l'excuse bidon comme quoi son petit ami avait besoin d'elle, mademoiselle avait eu la brillante idée, non seulement de nous enfermer à clé, très malin, mais en plus, de piquer les clés de Sierra, comme ça, nous n'avions aucune issue de secours. Je ne pouvais rien dire là, car elle n'était pas là, mais une chose est sûre, elle entendrait parler de moi, plus rapidement qu'elle ne pouvait le penser. Si elle pensait s'en sortir aussi facilement, c'était rappé avec un mec comme moi. Afin de ne pas laisser périr le repas que mlle Evans nous avait préparé, Sierra me proposait de m'asseoir, ayant faim, et ne pouvant pas quitter l'appartement, je m'exécutais et prenais place devant une assiette, attendant l'arrivée de Sierra, avec les plats afin de manger. Gentiment, elle me servait un peu de pommes de terre, ainsi qu'un steack haché. Elle repartie dans la cuisine, sans pour autant se servir, j'arquais un sourcil interrogateur et me permettais de lui demander pourquoi elle ne mangeait pas. Elle m'expliquait qu'elle n'avait pas très faim. Rapidement, je compris que c'était surement dû à la contrariété, le fait que Julie nous ai fait un coup pareil lui avait surement coupé l'appétit. J'acquiesçais d'un signe de la tête avant d'attraper ma bouteille de bière, portant le goulot à la bouche pour y boire quelques gorgées. Je me permis, histoire de détendre l'atmosphère, de lui faire remarquer qu'elle portait de jolis dessous, j'avais pu voir quelques minutes auparavant son soutient-gorge, mais connaissant les filles, elles aimaient assortir leur dessous, donc j'en déduisais que son bas devait être assorti à son haut. Un petit sourire malicieux arborait le coin de mes lèvres. Et oui, j'ai tout vu. Je remarquais que les joues de la jeune fille devenait légèrement rosée, surement dû au compliment que je venais de lui faire. Quoi qu'à mon avis, elle ne s'attendait surement pas à une remarque pareil, et se sentait par la même occasion quelque peu gênée. Discrètement, je laissais échapper un petit rire amusé.
Sierra « Si tu es sage, je te le montrerais plus tard» Stymest « En plus tu ne portes pas n'importe quelle couleur, du rouge, hum »
Je lui lançais un petit sourire malicieux. Je pense qu'elle ne devait surement pas s'en douter, mais le rouge était ma couleur préférée. Alors savoir qu'elle portait du rouge était quelque chose qui me plaisais beaucoup, et comment dire... j'avais hâte qu'elle me montre ça. Peut être que finalement Julie avait eu raison de nous laisser seul, enfin je ne sais pas trop, car Sierra me parlait de la dernière fois. Elle m'expliquait que ce qu'elle m'avait dit était idiot, qu'elle n'aurait pas du et qu'elle avait surement un verre de trop dans le nez. Tout en mangeant, je ne laissais rien paraître, faisant comme le type qui s'en fichait. Avoues sa te fais chier. Pas du tout. Menteur. J'attrapais ma bière dans le silence, buvant quelques gorgées, avant de reposer ma bouteille sur la table, et de reporter mon regard sur la jeune fille.
Stymest « C'est déjà oublié »
Bien, mais alors très très bien. Qu'est-ce que t'as encore toi ? Stymest le roi du mensonge. Tu n'aurais pas pu mieux mentir. C'est la vérité, je me souviens plus de ce qu'elle m'a dit. Pathétique, tu es tout bonnement pathétique ! Ta gueule. Peut être que dans le fond ça me faisait chier, peut être que j'aurais aimé que ce soit vrai, disons que c'est flatteur de plaire à une fille. Mais bon, elle avait surement bu plusieurs shoot avec l'autre, ce qui expliquait ce qu'elle avait pu me dire. Je repris alors à manger, terminant mon assiette, ainsi que ma bière. Je posais mes couverts dans l'assiette, ainsi que mon verre, et débarrassais le tout, pour mettre mes affaires dans l'évier. Je revins dans la salle principale de la maison, là où nous avions mangé. N'étant pas un grand bavard, je restais silencieux ne sachant trop que dire. Tout ce que je savais c'est que je ne savais pas quand est-ce que je pourrais rentrer chez moi sachant que j'étais enfermé chez elle. Je pense que finalement, Sierra n'aurait jamais dû évoquer ce qu'il s'était passé une semaine auparavant, jour pour jour.
Vous connaissez les regrets et les remords ? C'était chiant, très chiant. A la minute où j'avais dit à Stymest qu'il fallait qu'il oublie ce que j'avais dit samedi dernier, j'avais des remords. Pourquoi n'avais-je pas fermé ma gueule ? Je confirme, pourquoi ? J'étais tellement perdue ces derniers temps dans ma tête, mes pensées. Tout ça à cause de lui ! Du zozo qui se trouvait face à moi et qui sirotait sa bière. Il me... Perturbait. Évidemment qu'il me plaisait énormément, mais en même temps je ne voulait pas qu'une situation froide s'installe entre nous. C'était peut-être pour ça que je lui avais dit que j'avais menti la dernière fois. Je ne voulais pas que cette révélation abîme notre relation. Relation qui était basée sur de l'amitié et du cul. Comme dirait Julie, les relations comme celles-ci se transforment toujours en amour... HAHA, nous y voilà. Oh vas-t-en toi, tu me sers à rien ! Bref, que Stymest reste de marbre quand lui dis ça, me gênait un peu, voir beaucoup. BORDEL il ne pouvait pas être moins... Momifié que ça ? Je n'aimais pas ne pas pouvoir cerner les personnes et avec lui c'était le cas. Il était tellement 'froid'. Je ne pouvais pas savoir si ce que je lui avais dit le touchait ou pas. Et ça m'agaçait. Au final, il avait l'air de s'en foutre royalement et ça me blessait.
« C'est déjà oublié » Et merde... Sourire forcée et gêné, ma gorge se noua. Je ne voulais pas entendre ça. Tu l'as cherché, cocotte. Certes mais c'était cruel de sa part. C'était pas juste. Oh fais pas ta gamine capricieuse. Je fais bien ce que je veux, merde ! C'est pas comme si je faisais la gamine capricieuse tous les jours.
Calmement mais sûrement nous terminions notre repas, dans un silence de morts. Voilà, j'avais plombé l'ambiance. Je m'en voulais tellement, j'avais tout gâché. Tremblante, je terminai ma canette tandis qu'il débarrassait ses affaires. Bientôt, je l'imitai avec la vaisselle et les casseroles et autres plats. Et, maintenant ? Il était hors de question que je serve le gâteau dans cette ambiance de fous. Je maudissais Julie à cet instant là. A cause d'elle... J'avais dit des conneries à Stymest. Bien sûr, à cause d'elle ! Au lieu de te plaindre, va te frotter à lui, ça détendra l'atmosphère. Ouais, j'vais faire ça. Ah mais je disais ça pour rire ! T'es folle ma fille ! Folle de lui peut-être.
Je m'avançais près de lui alors qu'il venait tout juste de s'asseoir sur le canapé. Je lâchais un petit soupir et passai ma main dans mes cheveux pour les secouer un peu. J'ai dit que j'oubliais, et il a dit que c'était déjà oublié. Parfait. Hop, on jette la page et on en tourne une nouvelle. Hop, j'arrive devant lui avant de grimper sur ses genoux, passant une jambe de chaque côté sa taille. C'est tellement pas classe cette position quand on porte une robe comme la mienne parce que ça offre une vue sur mon sous-vêtement du bas. Je prends une main de Stymest et la pose sur ma cuisse, où il m'a tatoué. Mon visage se rapproche dangereusement du sien. Tu es sûre de vouloir oublier ? Ouais... Ça va le faire. Mes lèvres entrent en contact avec les siennes. Cela faisait trop longtemps.
FLASHBACK UNE SEMAINE AUPARAVANT : Alors que Stymest venait à l'Elbo Room dans l'unique but de décompresser de sa semaine au boulot, très rapidement, il fut à l'origine d'une bagarre. Pas une simple bagarre ordinaire, disons qu'il n'avait pas apprécié qu'un type tourne autour de Sierra, et ce dernier l'ayant cherché, n'avait récolté que ce qu'il avait semé. Résultat, ils s'étaient tout trois, lui, l'autre, et Sierra, fait virer de l'Elbo Room, suite à cet incident. Tandis que Stymest avait prit ses distances, pour se retrouver seul, très vite, Sierra le rejoint. Plongé dans son portable, elle finit par lui poser une question, question qui déplu pas mal au jeune homme en question.
Sierra « Ne t'énerves pas mais... Là le type m'a dit que c'est toi qui avais cherché la merde en premier et que tu étais jaloux... » Stymest « Attends t'es entrain de me dire que c'est avec lui que tu communiques par message ? Le mec il te fou une claque monumental, et tu trouves le moyen de lui répondre, t'es sérieuse là Sierra ? » demandait-il de façon rhétorique. Stymest« Tu sais quoi, vas le rejoindre. Moi je me casse chez moi. On se voit dans la semaine pour les répétitions »
A ces mots, il tournait les talons pour s'en aller, quand tout à coup, la jeune fille saisi le bras de ce dernier, le forçant à se retourner. Alors qu'il lui faisait face, Sierra prit la parole.
Sierra « Je t'interdis de penser que ce type m'intéresse ou que je ne lui en veux pas pour ce qu'il a fait ou que... » Je m'embrouillais, merde. Bref, tu m'énerves mais... C'est toi que je veux et uniquement toi »
Ne sachant quoi répondre, Stymest l'embrassait simplement, avant de lui suggérer de rentrer, selon lui, c'était préférable. FIN DU FLASHBACK.
Si je n'étais pas du genre à ressasser le passé, il n'en n'était visiblement pas de même de Sierra. La rouquine remettait alors sur le tapis son avoeux d'il y avait une semaine, jour pour jour. Immédiatement, je me sentais quelque peu mal à l'aise, je n'aimais pas vraiment parler de ce genre de chose, d'autant plus que j'avais justement fuis ce soir là, espérant qu'elle oublierait rapidement cela. Mais, manque de chance, elle n'avait rien oublié de tout ce qu'il s'était passé. Elle me conseillait d'ailleurs d'oublier ses paroles, se justifiant qu'elle devait surement avoir un coup de trop dans le nez. Ceci explique donc cela. Cependant, était-ce simplement une excuse, ou souhaitait-elle vraiment que j'oublie ses paroles. Je l'entendais encore me dire qu'elle me voulait moi, et uniquement moi. Ce que je ne savais pas, c'était si elle parlait de moi, dans son lit, ou si cela voulait dire plus. Rien que de penser à cela, je sentis un noeud se nouer dans ma gorge. Discrètement, je passais ma main sur ma gorge, et débarrassais ensuite mes couverts, allant après prendre place sur le canapé, dans le plus grand des silences étant donné que je ne savais pas quoi lui répondre. Je tachais de jouer les mecs qui se fichaient royalement de tout, c'était pour moi un moyen d'échapper à toutes explications voir même discussions. Mais parfois, il fallait savoir dialoguer, chose que je ne savais pas du tout faire. Je ne parlais jamais de ce que je pouvais ressentir, ni rien. Je n'en voyais pas l'utilité. Je crois qu'il n'y avait qu'avec une seule et unique personne à qui je disais ce que je pouvais ressentir, et encore, c'était dur à sortir, mais c'était avec ma soeur, Frankie. Assis tranquillement sur le canapé, mon regard était posé sur la télévision éteinte, j'étais désormais perdu dans mes pensées. Mon regard ne tarda cependant pas à se poser sur une jolie rousse qui se trouvait là, devant moi, vêtue de sa petite robe noire qui lui allait à merveille. Je la regardais droit dans les yeux, avant de légèrement descendre mes yeux sur son décolleté, pour ensuite descendre sur sa poitrine, son ventre, ses hanches, ainsi que ses jambes, qui elles étaient dévêtues. La belle finit par prendre place sur mes jambes, passant chacune des siennes de chaque côté des miennes. Mes mains quant à elles, vinrent se poser tout naturellement sur ses hanches, tandis que je replongeais mon regard perçant dans le sien. Je faisais doucement glisser mes mains le long de ses cuisses, sur le bout de tissu qui lui servait de robe, avant de faire passer discrètement mes mains sous cette dernière pour sentir la douceur de sa peau sous mes mains. Je caressais ainsi ses cuisses, tandis que je sentais le visage de Sierra s'approchait du mien. Son souffle chaud venait s'échouer sur mes lèvres qui ne demandaient qu'à rencontrer les siennes. Chose qui ne tarda pas à arriver. Une nouvelle fois je pouvais sentir la douceur de ses lèvres contre les mienne. Je fis glisser ma langue entre se lèvres afin que la mienne vienne s'amuser un petit peu avec la sienne. J'en ignorais encore la raison, mais tout ce que je savais, c'est que dès que je me retrouvais prêt d'elle, je ressentais comme le besoin d'être proche d'elle, de l'embrasser, encore et encore, de poser mes mains sur son corps, sur sa peau de bébé à la fois douce et chaude. Elle m'attirait, c'était indéniable, mais n'était-ce que physique, ou était-ce plus que ça ? Plus que ça, évidemment ! T'es encore là toi ? Toujours, et j'aime apparaître lorsque tu t'y attends le moins. Si tu pouvais aussi disparaître sa m'arrangerais. Jamais ! Afin d'éviter de débattre une nouvelle fois sur le sujet Sierra/Moi avec ma conscience, je me concentrais sur le baiser que mon amie et moi échangions. Ami ? Tu te moques de moi j'espère. Tu crois qu'on se tape ses amis ? Moi je crois pas hein. Avoues que tu l'aimes bien cette petite ! Qu'est-ce que sa peut te faire ? Elle est folle de toi, et toi, tout ce que tu sais faire, c'est t'amuser avec elle, profiter de son corps, t'es un petit salaud en fait. Ta gueule, je t'interdis de dire ça. Ah... Je savais que sa te ferais réagir. Commences par assumer ce que tu ressens après on verra. Ce que je ressentais... J'étais totalement perdu, et ça me frustrais d'avantage. A tel point que je cessais notre baiser, avant de la faire délicatement s'asseoir sur le canapé, à mes côtés.
Stymest « On devrait arrêter » avouais-je difficilement.
Je me relevais ensuite m'éloignant légèrement d'elle. Ma conscience avait peut être raison. Sierra commençait à prendre un peu trop de place dans ma vie, dans mes pensées surtout. Elle parvenait à me faire ressentir des choses indéterminables. Choses qu'aucunes autres filles n'étaient encore parvenues à me faire ressentir. C'est peut être ce qui expliquait pourquoi je tâchais de m'éloigner d'elle. Le problème ici, c'est que je ne pouvais pas fuir, pour la simple et bonne raison que sa superbe colocataire nous avait enfermé à clé ici, et que j'étais condamné à y rester jusqu'à ce que mademoiselle Evans ne daigne nous ouvrir.
J’espérais que je ne passais pas pour une allumeuse en étant venue m'installer sur ses genoux, surtout dans cette tenue. J'étais vraiment comme ça qu'avec lui et personne d'autre. Ce n'était plus de mon style de papillonner à droite et à gauche sans cesse. Stymest m'attirait, me plaisait énormément. Je rêvais secrètement de plus avec lui. Je ne voulais pas que du cul avec lui... ENFIN TU AVOUES. Oh ça va toi.
Trouvant que j'avais plombé l’ambiance précédemment, j'avais pris l'initiative de m'approcher de lui et d'user de mes charmes. Ouais, je pense qu'au final je devais en avoir quelques uns. Le jeune homme était déjà en train de caresser ma cuisses et j'en eus quelques frissons. Il me fixa de ses beaux yeux bleus. Il était tellement... Craquant. Je lui souris doucement, avant de rapprocher mon visage du sien. J'adorais l'embrasser, et ce contact m'avait manqué. En fait, j'adorais aussi quand il passait ses mains sur mon corps. J'adorais beaucoup de choses chez lui. Glissant une main derrière sa nuque, il approfondit directement le baiser pour que nos langues puissent se rencontrer. Une bouffée de chaleur m'envahit et je sentais les battements de mon cœur qui s'accéléraient. Je savais ce qu'il se passait malheureusement. Je commençais à tomber les pièges du désir et de l'amour. Mes anciennes relations amoureuses avaient toujours fini de façon chaotique. J'avais dû sortir vraiment trois fois avec un garçon. Ma plus récente remontait à plus de 4 mois. Était-ce trop tôt pour ressentir à nouveau des choses pour quelqu'un ? Non, je ne pensais pas. Et qu'on me traite de fille facile ou que sais-je, je m'en fiche !
Notre baiser s'arrêta trop tôt à mon goût. C'était Stymest qui avait pris l'initiative. D'ailleurs, il me fit comprendre de descendre de ses genoux. J'avais fait quelque chose de mal ? Je posai alors mes fesses sur le canapé à ses côtés. « On devrait arrêter » Lâcha-t-il. Je ressentis un petit pincement au cœur. NON, POURQUOI ? Il s'éloigna de moi comme s'il craignait que j'étais une succube et j'allais le dévorer. « Pourquoi ? » Demandai-je timidement. Je me sentis un peu idiote sur ce coup-là. C'est surtout ta question qui est idiote. Mais, je veux savoir pourquoi il m'a repoussé. Soit 1. tu le colles trop, il en a marre. Soit 2. tu lui plais et il ne s'est plus où il en est. Soit 3... Tu le dégoutes. Super, merci de ton diagnostic. Peut-être était-ce le moment pour lui dire la vérité une bonne fois pour toute ? Euh... « Stymest... » Je me tournai vers lui et pris mon courage à deux mains, sachant que je ne pourrais pas fuir. « Je t'ai menti tout à l'heure sur le fait que j'avais dit des conneries samedi dernier. J'étais sincère la dernière fois. Tu me plais vraiment... » Et maintenant ? J'avais envie de disparaître dans un trou de souris. Je ravalai ma salive et me tournai face à l'écran noir de la télévision. Magnifique.
Très vite, l'ambiance fut plombée dès lors où Sierra remit sur le tapis ce qu'il s'était passé le week-end dernier. Je me sentais quelque peu mal à l'aise, si j'avais pu fuir hors de cette maison, je l'aurais fais à vitesse grand V, mais je ne le pouvais malheureusement pas. J'étais donc condamné à rester ici jusqu'à nouvel ordre. Dans le but de fuir cette discussion, je ne voyais qu'une seule chose, débarrasser mes couverts, et prendre place sur le canapé, j'espérais qu'une seule chose, que Sierra oublie ce qu'elle venait de me dire. Très rapidement, elle me rejoint dans le salon, et prit place sur moi. J'avais comme l'impression que nous étions deux aimants, qui dès lors où ils se trouvaient tout prêt l'un de l'autre, ne pouvait s'empêcher de se coller à l'autre. C'est comme si nous avions ce besoin incessant d'être en contact. J'adorais poser mes mains sur son corps, caresser sa peau douce, et lisse, mais ce que j'aimais le plus, c'était lorsqu'elle prenait l'initiative de m'embrasser. La sensation que me provoquait ses baisers, était une toute nouvelle sensation encore jamais ressenti. Cela m'étonnais moi-même. Toutefois, j'avais comme l'impression que depuis un certain moment ma conscience essayait de me faire passer un message. Message que je me tuais à nier. Et si finalement ma conscience avait raison. Jouer les mecs je m'en foutiste me permettait de ne pas m'attacher, de ressentir quoi que ce soit. C'était la première fois que ma conscience se montrait aussi déterminée à me faire comprendre quelque chose. Elle n'avait pas pour habitude de surgir de la sorte. Mais là, c'est comme si Sierra et moi s'était une évidence. Evidence dont seule ma conscience en était consciente. Peut être essayais-je de refouler ce que je pouvais ressentir pour elle, pour ne pas me sentir au moins une fois dans ma vie vulnérable. Je savais pertinemment que j'étais la personne la moins expressive qui soit. Je ne trouvais jamais les mots, je ne savais pas comment m'y prendre en réalité. Je ne décidais pas de suivre ma conscience en poursuivant ce baiser, mais plutôt de le rompant, à contre coeur. Je me détachais ensuite d'elle, lui expliquant que l'on ne pouvait pas continuer, puis me levais du canapé, prenant mes distances avec cette dernière. Seulement, je savais qu'elle ne s'arrêterait pas là. Les filles sont toutes curieuses, c'est bien connu. C'est ce qui expliquait donc pourquoi elle se levait à son tour pour me rejoindre, me demandant dans un premier temps pourquoi il fallait que l'on arrête. Je jouais les sourd d'oreille, afin de ne pas avoir à répondre à sa question. Elle prononçait par la suite mon prénom. J'avalais alors difficilement ma salive, serrant légèrement les poings, histoire de caché ma nervosité. Pourquoi Julie nous avait-elle enfermé, pourquoi. Je n'avais vraiment qu'une seule envie, me tirer de cet appartement une bonne foi pour toute. Mais la seule façon de pouvoir le faire à l'heure actuelle était de sauter du haut du cinquième étage. C'était un peu du suicide tout ça. Je me contentais alors de l'écouter, tandis qu'elle prenait la parole.
Sierra « Je t'ai menti tout à l'heure sur le fait que j'avais dit des conneries samedi dernier. J'étais sincère la dernière fois. Tu me plais vraiment... »
Tadam. Nous y voilà. Tu vois je le savais qu'elle te mentait, c'était impossible qu'elle ne ressente rien pour toi. N'en rajoutes pas toi. Et toi, réponds lui quelque chose de positif, fais un effort au moins une fois dans ta vie. Je secouais négativement la tête. Cette fille m'énervait. Elle était la seule à pouvoir me rendre aussi nerveux en sa compagnie. Ses mots n'avaient fait qu'accentuer la cadence de mon rythme cardiaque. Mon coeur était à deux doigts d'exploser ma cage thoracique, et de bondir de ma poitrine. J'essayais de respirer calmement afin que ce dernier ne se calme, mais rien à faire. Tout ceci était surement nerveux. T'es vraiment con ou alors tu le fais exprès ? Qu'est-ce que t'as toi ? Non mais tu te demandes vraiment pourquoi t'es comme ça ? Arrêtes un peu. Je ne tâchais pas de répondre à cette dernière. Je cherchais ce que je pouvais bien répondre à Sierra. Bien que je sois dans le flou total. Je ne trouvais pas les mots tout simplement.
Stymest « Tu m'énerves»
Je n'avais pas pu contrôler ces mots qui s'étaient échappés d'eux même d'entre mes lèvres. Sans même contrôler mes gestes, j'attrapais délicatement la jeune fille, l'attirant vers moi, afin de plaquer ma main derrière sa nuque, et d'approcher son visage tout prêt du mien afin de l'embrasser comme j'en avais envie. Je n'avais pu contrôler cet acte. C'était comme si je n'étais plus maître de moi-même, mais que mon corps me guidait. C'était assez frustrant, mais j'en avais tellement envie que je ne me cachais pas pour l'embrasser avec envie. Intensifiant ce dernier, caressant sa nuque à l'aide de mon pouce. Après tu vas me faire croire que tu ne ressens rien pour elle et que tu te fiches d'elle ? Je n'ai rien à te dire à toi. Tu es vraiment de mauvaise fois, j'oubliais combien c'était trop dur pour toi d'admettre la vérité. Je la plains la pauvre. Si sa ne lui plaisais pas elle se serait déjà tirée y'a un bon moment, et pourtant, elle est toujours là. Justement, tu ferais bien de la retenir ne serait-ce qu'un peu, avant qu'elle en ait assez de ton caractère de merde et qu'elle se tire. Et si sa t'arrives, ne viens pas te plaindre, tu l'auras mérité. Touché. Pour l'une des rares fois, ma conscience venait de me toucher. Je n'en revenais pas moi-même. Je suis schizo ou quoi ? Peut être qu'elle n'avait pas totalement tord. Je réagissais ainsi parce que je savais qu'elle revenait toujours, mais si elle finissait par en avoir assez et ne revenait plus, comment réagirais-je ? A cette pensée, je mettais encore plus d'intensité à notre baiser, la serrant contre moi, de ma main libre.
J'étais dingue. Après les regrets, voilà les remords. J'en avais marre de cette situation, putain ! J'étais indécise. Un coup, je voulais garder la vérité pour moi, une autre fois je voulais tout avouer à Stymest. Pire qu'une nana enceinte avec ses changements d'humeur ! Après lui avoir dit de tout oublier que j'avais dit des sottises, me voilà à lui dire le contraire en lui avouant qu'il me plaisait vraiment. C'était assez gênant et je me demandais si j'avais bien fait. Au final, je n'étais pas une grande courageuse. Déjà, si Julie ne nous avait pas piégé JAMAIS tout ça ne serait arrivé et JAMAIS je lui aurais dit ça. Nous serions sans doute toujours et encore en froid sans se dire un mot. Et voilà que maintenant, je pensais déjà que je n'aurais pas dû lui dire ça.Qu'est-ce que t'es chiante comme fille, à te poser 36000 questions ! Ouais bah... Camembert, toi. T'es pas à ma place dans une situation tendue. Je suis un peu à ta place banane, puisque je suis toi. Même, t'es qu'une fichue conscience. Va pas me dire que je ne t'aide pas des fois ? Je ne dirais rien.
J'avais rejoint Stymest debout, près de la fenêtre en me dévoilant à lui. Il faisait nuit dehors, et nous avions une plus ou moins jolie vue sur les rues et les immeubles éclairés. Je l'observais face à la bombe que je venais de lui dire. Il avait l'air... Agacé. Au final, j'étais peut-être définitivement en train de perdre un ami et un partenaire pour le sexe. Je baissais mes yeux sur mes petits pieds nus portant du vernis bleu clair. Au final, c'était peut-être moi qui allait sauter par la fenêtre, haha. Ça donnerait quelque chose de croustillant à raconter pour Gossip Girl. Très de plaisanterie. Je trouvais ça tellement nul le suicide, c'était lâche.
Soudain, le tatoué ouvrit enfin la bouche.« Tu m'énerves. » Je levai derechef ma tête pour l'observer. Comment ça, je l'énervais ? Je plissai mon front et en deux trois mouvements, il se retrouva contre moi à m'embrasser. Je le laissais naturellement faire. Je n'allais pas le repousser alors que j'aimais ça. Toutefois, j'avais deux trois mots à lui dire mais d'abord je préférais profiter de sa prise d'initiative. Je reculai contre un mur pour avoir un appui tandis que nos langues s’entremêlaient. Il me serra contre lui alors que mon bras droit entoura sa taille sous son tee-shirt. Est-ce que je lui plaisais ? Comment devais-je comprendre ce baiser fougueux qu'il était en train de m'offrir ? C'est réciproque, voyons ! On n'est jamais trop sûr. Au bout de quelques secondes, ce fut à moi de rompre ce baiser malgré moi. Je posai mes deux mains sur son torse pour le pousser et le faire reculer jusqu'au canapé. Je le fis asseoir. Je posai mes deux mains sur ses cuisses en me penchant face à lui. Les fesses en arrière comme un chat. Il va mater tes boobs ! Tant pis, ça m'importe peu pour l'instant. Je voulais mettre les choses aux clairs. Vas-y rebelle-toi, fais ta femelle dominatrice ! Mais n'importe quoi, toi. « Tu pourrais me dire franchement à quoi tu penses ? Je ne suis pas comme le mec de Lie to me à décoder et comprendre tous tes faits et gestes, alors pour l'amour du ciel parle-moi ! Dis moi quelque chose. Mais ne joue pas au muet après ce que je t'ai dit, je t'en supplie. » Je lui avais parlé comme une fille qui était à deux doigts de crever mais d'une façon sèche et ferme. C'est bien de voir que t'as des couilles des fois. Oh la ferme toi ! Je soufflai péniblement et me redressai. Je le regardais longuement avant de lui tourner le dos pour partir dans ma chambre. Pourquoi tu fuis ? Je ne fuis pas, je veux savoir ce qu'il va faire, si je lui plais aussi ou s'il me prend juste pour un trou à baiser et une bouche à embrasser. Je le teste.
Une fois arrivée dans ma chambre, je décidai de retirer ma robe. Oh liberté ! Je ne me sentais plus compressée et n'avais plus l'impression que mes seins allaient sortir. Seulement vêtue de mes sous-vêtements rouge, j'ouvris mon placard à la recherche de fringues décontractés à mettre pour finir la soirée. Toutes les secondes, je lançai un regard vers la porte de ma chambre ouverte. Pitié Stymest, viens me dire que c'est réciproque.
J'en venais à me poser certaines questions. Et si ma conscience avait raison. Elle n'intervenait pas par hasard. Peut être que quelque part, je ... Non, non, non ce n'était tout bonnement pas possible. Pas moi. C'est pour cette raison que je repoussais cette dernière. Je ne pouvais pas continuer ce petit jeu plus longtemps avec elle. Pourtant, avec une autre, t'aurais continué. Avec Sierra c'est différent. Expliques moi en quoi ça l'est. Je ne sais pas. Imbécile, elle te plaît tout simplement, et vu que t'as pas les couilles pour te l'avouer à toi même, tu préfères une nouvelle fois fuir, c'est un don chez toi. Fuir. Je t'ai rien demandé à toi. Peut être, mais je me permets de te dire la stricte vérité, que cela te plaise ou non. Je passais nerveusement ma main sur mon visage. J'étais planté là, devant la fenêtre, contemplant l'extérieur, main dans les poches. Le regard vide, pensif, j'étais totalement perdu. Notre rapprochement c'était fait si naturellement que je commençais à en perdre les pédales, chose qui ne m'étais encore jamais arrivé. Je ne voulais pas croire à toutes ces choses, l'amour, les sentiments. Moi ? Balivernes. Sa n'existe pas. Pourquoi essais-tu de te mentir à toi même ? Et toi, pourquoi passes-tu ton temps à me faire chier ? Parce que je sais combien sa te fais rager. Mon regard était quant à lui, toujours perdu au travers la fenêtre, contemplant la rue, éclairée grâce à de grands lampadaires qui semblaient neuf, de part la brillance que dégageait la peinture bleue foncée sur ces derniers. J'entendais un léger bruit qui m'informais que la jeune fille se levait du canapé, j'en déduisais rapidement qu'elle s'apprêtait à s'approcher de moi. Pas manquer, je me retournais curieusement, et lui fis face. Je ne pus me retenir de lui dire qu'elle m'énervait, pour la simple et bonne raison que je n'arrivais pas à lui résister, c'était bien ça le problème, si encore j'y arrivais, tout ceci serait nettement plus simple, mais là, le problème était que je n'y parvenais pas. D'une envie incontrôlable, je vins poser mes lèvres contre les siennes, l'embrassant une nouvelle fois, ressentant par la même occasion un bien fou. Mes propos étaient en total contradiction avec mon geste. Quelques minutes auparavant, je la repoussais, et maintenant, je me retrouvais là à l'embrasser, la jeune fille devait être totalement perdue. Elle ne tardait d'ailleurs pas à son tour à me repousser. C'était comme si nous étions deux aimants qu'une personne se tuait à essayer de séparer, en vain, puisque à chaque fois, l'un revenait vers l'autre. Ses deux mains sur mon torse, elle donnait un léger coup, de façon à se que je recule. Ensuite, elle avançait vers moi, toujours en laissant ses deux petites mains sur mon torse, afin de me faire m'asseoir une nouvelle fois sur le canapé, canapé que je m'étais efforcé de fuir quelques minutes auparavant. Elle fit glisser ses deux mains de mon torse jusque sur mes cuisses, se penchant légèrement vers moi. Mon regard se plongeait immédiatement dans son décolleté. C'était inévitable. Je tâchais de me remettre, et de plonger mon regard dans le sien, même si je ne doute pas que ce qu'elle ait à me dire ne soit pas très positif.
Sierra « Tu pourrais me dire franchement à quoi tu penses ? Je ne suis pas comme le mec de Lie to me à décoder et comprendre tous tes faits et gestes, alors pour l'amour du ciel parle-moi ! Dis moi quelque chose. Mais ne joue pas au muet après ce que je t'ai dit, je t'en supplie »
Je m'étais peut être trompé, toutefois, ce qu'elle me demandait était au dessus de mes forces. Je n'avais jamais été un très grand bavard, et parler de ce genre de chose me bloquer totalement, c'est comme si aucuns mots ne parvenaient à s'échapper de ma bouche. Je la regardais fixement, essayant de dire quoi que ce soit, mais... Que dire ? C'était bien ça le problème, je ne savais pas quoi lui répondre. Si j'avais pu, j'aurais fuis à la vitesse grand V. Ô diable Julie. Quelle brillante idée avais-tu eu de nous enfermer ici tous les deux. Ironie quand tu nous tient. Sierra devait surement penser que je n'étais qu'un sale con, comme tous les autres mecs. Sur ce coup là, elle n'aurait pas totalement tord. Face à un Stymest de marbre, la jene fille n'attendait pas plus longtemps et quittait le salon, sans doute pour retrouver sa chambre. C'était surement son refuge. Le seul moyen selon elle de me fuir. Quant à moi, je restais planté là, comme un con. Je me redressais légèrement posant mes coudes sur mes genoux, et venant loger ma tête entre mes mains. Je restais quelques minutes là, à penser à tout ce qu'il se passait en ce moment entre nous. Depuis qu'elle avait prit son courage à deux mains pour s'ouvrir à moi, j'avais l'impression de sans cesse la repousser. Peut être faisais-je ça dans l'unique but de me protéger. Sierra ne revenant pas dans le salon, je daignais enfin me lever du canapé, ne pouvant toujours pas quitter les lieux, je me rendais dans la chambre de Sierra. Je ne sais pas si s'était une bonne idée, peut être avait-elle envie d'être seule. Ou peut être m'en voulait-elle tout simplement de rester de marbre face à ce qu'elle me disait. J'entrais toutefois dans sa chambre, donnant un petit coup sur sa porte, marquant ma présence. Elle était cachée derrière la porte de son placard. Je restais calé dans l'encadrement de la porte, regardant en direction du placard.
Stymest « Pourquoi moi ? »
C'est une question qui me trottait dans la tête depuis la semaine dernière. Bon nombre de mec aurait aimé être à ma place, intéresser la belle et sexy rouquine du groupe, la grande classe. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien trouver à un type comme moi, qui involontairement ne cessait de la blesser, et de la repousser, parce qu'il était bien trop imbu de lui même pour avouer la vérité. Ma conscience avait finalement peut être raison. Enfin tu l'avoues. Façon de parler. Tu l'as dis mot pour mot. La canadienne te plaît c'est tout. J'attendais impatiemment une réponse de sa part, même si à son tour, elle pouvait être en droit de ne pas me répondre, étant donné que j'avais le don pour esquiver ses questions ou mieux ne rien répondre à ses demandes. C'était surement ce qui me pendais le plus au nez, qu'elle ne me réponde rien, ou bien qu'elle réponde à ma question, par une autre question.
Pourquoi ? Pourquoi ça ne pouvait pas être plus simple entre nous ? Je maudissais toutes ces histoires d'amour et tout ça, ça apportait plus d'emmerdes que de bien. Je ne pouvais pas dire que j'étais amoureuse de Stymest. T'inquiètes ça ne devrait plus tarder. Oh je t'ai pas sonné toi ! Mais dans tous les cas la situation présente était déjà bien compliquée et gênante. On s'embrassait, il me repoussait, il disait que je l'énervais pour ensuite m'embrasser à nouveau, je le repoussais... C'était du grand n'importe quoi et je n'aimais pas quand les choses n'étaient pas clairs. C'est pour cela, que j'avais stoppé notre baiser à contre cœur - car j'adorais l'embrasser. Je voulais mettre les choses aux clairs avec lui. Je lui avais avoué qu'il me plaisait, qu'en était-il de son côté ? Si jamais il me disait que ce n'était pas réciproque, au moins je serais fixée... Bien que j'espérais que ce soit le contraire. Quoiqu'il en soit, je voulais qu'il me réponde, qu'il prononce quelques mots, qu'importe si ce qu'il allait me dire me rendrait... Déçue.
Après mes quelques paroles, j'étais partie dans ma chambre le laissant le choix de me rejoindre et me parler. Bon, au final il n'avait pas trop le choix. Soit il venait me voir, soit il restait seul comme un con dans le salon sachant qu'il ne pouvait pas partir de chez moi. Pendant les quelques minutes qui passèrent, j'attrapai un tee-shirt de groupe assez grand et l'enfilai. Il m'arrivait pile poil, sous les fesses c'était parfait. J'entendis alors frapper, je sursautai légèrement. J'ai cru que Stymest s'était dégonflé et qu'il n'allait pas venir. Toutefois, j'attendis la tête dans mon placard qu'il parle.
« Pourquoi moi ? »
... Bon.
Je ne m'attendais pas à ça mais surtout je me demandais ce que j'allais lui répondre. Je sortis de ma cachette et fermai mon placard. Je ramassai alors ma robe par terre pour la poser sur mon lit. Trainer vêtue d'une seul tee-shirt devant le jeune homme ne me gênait pas. Il m'avait bien vu et un bon nombre de fois en tenue d’Ève. Je grimpai ensuite sur mon lit et m'installai en tailleur lui faisant signe d'approcher et de ne pas rester au niveau de la porte. Et maintenant ? Je passai une main dans mes cheveux pour me gratter la tête. Hum. « Pourquoi toi ? T'avais pas une question encore plus dure à répondre ? » Dis-je taquine. J'en savais rien pourquoi lui. Il était totalement différent de mon ex Hadryin et niveau caractère il ne me ressemblait pas du tout. Ouais, pourquoi il me plaisait en fait ? Je me tâchais tout de même à lui répondre, car contrairement à lui je n'aimais pas rester silencieuse pour que l'autre d'en face se torture le cerveau en attendant une réponse. « Je pense que ça ne s'explique pas vraiment ce genre de choses. Peut-être toi, parce que tu es différent de moi au niveau du caractère, ça change, et ça m'a peut-être tapé dans l’œil... Je ne sais pas. » J'haussai les épaules. Je n'arrivais pas à exprimer pourquoi l'avoir choisi lui plutôt qu'un autre. Je me sentais drôlement bien à ses côtés, et désormais mon cœur s'emballait quand nous nous embrassions. Mais ça je n'allais pas lui dire. « Tu me plais, toi et c'est tout. Ne cherche pas à comprendre. » Je lui lançai un petit sourire.
L'attachement est une absurdité, une incitation à la douleur. Voilà ce que je faisais. Je me protégeais. Je ne voulais pas m'attacher parce qu'en réalité, pour moi, tout est éphémère. Et amour rime avec éphémère. C'est pourquoi, jusque là, je ne m'étais jamais pris la tête. Chaque fille qui s'attachait à moi finissait avec le coeur brisé. Je ne mâchais pas mes mots, quitte à ce qu'elles en souffrent. Cela ne m'importais peu finalement. Mais avec Sierra s'était différent. Dans mon fond intérieur, j'avais beau la repousser, j'espérais toujours qu'elle revienne. Ouais, jusqu'au jour où elle va se tirer avec un autre, tu vas rien comprendre. Je lui pèterais les dents. A qui ? Au mec. Possessif. Réaliste. Crétin. Je sais. J'avais l'impression que mon inconscient me poussait à la tester, pour savoir si elle baisserait les bras ou si au contraire elle persisterait. Visiblement, elle semblait s'accrocher, plus que je n'aurais pu le penser, et peut être que c'est ce qui au final me bloquer. Qu'elle s'accroche autant. En fait t'es vraiment con comme mec. Tu la repousses, tu veux qu'elle revienne, qu'elle persiste, mais en voyant qu'elle persiste t'es pas content. Je t'en pose des questions. Non mais je me permets quand même de te rappeler combien tu es con. Peut être qu'en réalité, je me posais trop de question. Mais m'engageais était quelque chose de nouveau pour moi. C'est sans doute ce qui expliquait le fait que je ne lui réponde jamais rien. De plus, je n'étais pas quelqu'un de très expressif. Actuellement, j'avais l'impression d'être une énigme pour Sierra, et je voulais qu'elle découvre la solution d'elle même à cette énigme, et non que je lui donne la réponse. Finalement, m'être battu à deux reprises me faisait tout juste prendre conscience que... Sierra n'était pas comme toutes ces autres filles. Elle avait quelque chose en plus. Quelque chose qui faisait que je me sentais bien à ses côtés. Et c'est ce quelque chose qui me faisait... Peur. Parce que. Je m'attachais à elle. Oui. Cessons de se mentir à soi-même. C'était la première fois. C'était pour cette raison que j'agissais ainsi, que je souhaitais à chaque fois fuir la discussion. Parce que finalement, je ressentais la même chose que Sierra. Cependant, je me posais une question depuis la fois d'avant "pourquoi moi". Question que je ne tardais pas à lui poser. Question qui semblait la surprendre, et lui poser à elle aussi question, puisqu'elle mettait de bonnes minutes avant de prendre à son tour la parole.
Sierra « Pourquoi toi ? T'avais pas une question encore plus dure à répondre ? Je pense que ça ne s'explique pas vraiment ce genre de choses. Peut-être toi, parce que tu es différent de moi au niveau du caractère, ça change, et ça m'a peut-être tapé dans l’œil... Je ne sais pas. Tu me plais, toi et c'est tout. Ne cherche pas à comprendre »
Lorsqu'elle prit la parole, je l'écoutais attentivement, elle avait ce quelque chose que moi je n'avais pas. L'honnêteté. Elle contrairement à moi, répondait aux questions que je lui posais, alors que moi, je fuyais toujours la discussion. Je trouvais toujours une excuse pour ne pas lui répondre. Elle n'avait pas tord lorsqu'elle disait que cela ne s'expliquait pas. Puisque je n'arrivais pas moi même à trouver le pourquoi du comment c'était elle et pas une autre. J'aurais pu avoir l'occasion à plusieurs reprises, mais il n'y avait jamais eu ce petit truc qui rendait la fille aussi unique à mes yeux. Sierra et moi étions sur la même longueur d'onde, nous avions les mêmes centres d'intérêts. Nous nous entendions bien. Je m'approchais d'elle, afin de rompre les quelques mètres qui nous éloignaient.
Stymest « Je me doute que ça ne doit pas être facile pour toi de faire face à un type comme moi. Ecoutes. C'est nouveau pour moi tout ça Sierra. Alors ne m'en veux pas de réagir de la sorte. » avouais-je sincèrement.
Subtilement et indirectement, je venais de lui faire comprendre que ce qu'elle ressentait était réciproque. Que ses sentiments étaient partagés. J'avais du mal à parler ouvertement et clairement de ce sujet. Je ne comprenais pas moi-même ce qu'il m'arrivait. C'était tout nouveau. Vraiment. Mais... A un moment donné on se retrouve parfois face à un dilemme. Laisser la fille qui nous plaît partir, ou alors la retenir. Et je crois qu'arriver à ce stade, elle avait besoin d'avoir des réponses à ses questions. Et j'avais besoin de la retenir, ne serait-ce qu'un peu avant qu'elle ne m'échappe complètement.
L'affection pour quelqu'un ne s'expliquait pas d'après moi. C'était le mystère du cerveau. Ou de l'inconscient. Ou du subconscient. Enfin d'une connerie du style. Et dire que j'avais suivi des études littéraires... J'avais bouffé énormément de philosophie et incapable de me souvenir d'où venait ça. Cela ne devait pas être important, alors. J'observais alors Stymest qui se trouvait encore près de ma porte de chambre. Je sais que j'allais radoter mais il était tellement, tellement, tellement sexuel. Enfin, il dégageait un truc qui me donnait des bouffées de chaleur. Tu ne serais pas un peu nyphomane sur les bords toi ? Du tout, mais voilà il a énormément de charme. Après, c'était normal que toutes les groupies du groupe bavent sur lui ou sur Ewan, d'ailleurs. C'était assez agaçant de voir ça, en fait.
Bref, revenons à nos moutons. Après, avoir joué franc jeu avec lui sur le pourquoi du comment je l'avais choisi lui -bien qu'au final je ne lui avais rien expliqué. Il vint s'asseoir près de moi. Enfin. J’espérais qu'il allait enfin parler pour dire plus de deux mots. Au final, lui aussi m'énervait à être aussi... Mystérieux avec moi. Hallelujah ! Je le vis ouvrir les lèvres « Je me doute que ça ne doit pas être facile pour toi de faire face à un type comme moi. Écoutes. C'est nouveau pour moi tout ça Sierra. Alors ne m'en veux pas de réagir de la sorte. »
Mes yeux verts s'élargirent. Oh mon Dieu ! Il avait vraiment dit ça ? Oh mon Dieu ! Il l'avait vraiment insinué ? Oh mon Dieu ! Arrête toi, laisse-moi me concentrer et me repasser sa phrase ! Alors, je lui plaisais aussi au final... J'avais envie de lui sauter dessus et le couvrir de baisers mais cela ne se faisait pas et il fallait que je me tienne un minimum civilisé. Je passais ma main dans mes mèches, cherchant quoi dire. Veux-tu sortir avec moi ? Ah non, ça ce sont les gosses de 12 ans qui demandent ça. Tu veux sortir avec lui ou pas ? Oui, j'ai envie... Mais comme il a dit, c'est nouveau pour lui. Je ne veux pas le traumatiser. Oh il a 25 ans, c'est pas un bébé non plus ! J'avais chaud à cet instant, j'étais sûre que mes joues avaient commencé à rougir. C'était assez pénible d'être blanche comme la neige pour ça ! « Ça me fait plaisir de t'entendre dire ça. Et t'inquiètes pas hein... » C'était nul. Bon c'est vrai, je l'avoue. Je lui fis un sourire franc et chaleureux. Je bougeais mes fesses sur le matelas de mon lit pour me rapprocher subtilement de lui. « Tu crois que cette fois-ci, j'ai le droit de t'embrasser sans me faire repousser ? » Dis-je alors timidement. Pouvais-je l'embrasser quand une éventuelle petite amie ? Pensai-je, cette fois-ci.
Il fallait que j'arrête de faire ma forte tête. De jouer l'homme insensible, qui ne ressent absolument rien pour personne. Si j'agissais de la sorte, c'est parce qu'en réalité, Sierra n'était pas une fille comme les autres pour moi. Elle n'était pas de passage. Et je ne voulais pas qu'elle le soit. Seulement, j'avais bien trop de fierté pour commencer par me l'avouer à moi-même. Mais aujourd'hui, deux choix s'offraient à moi, soit je continuais de jouer les mecs insensibles, qui se fichent pas mal de ce que peut lui dire la fille en face de lui, soit je lui faisais comprendre indirectement que ce qu'elle ressentait été réciproque. Je ne savais pas comment m'y prendre pour le lui faire comprendre. Mais une chose est sûre, je ne pouvais pas la laisser filer. Ainsi, je pris à mon tour la parole, m'excusant dans un premier temps pour mon côté froid, et distant. J'avais énormément de mal à parler de mes sentiments, de ce que je pouvais éprouver, ainsi je cherchais ce que je pouvais lui dire pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas simplement une fille avec qui je couchais. En y repensant, il fallait être stupide de croire qu'elle n'était qu'une fille de passage, alors que je passais mon temps à sauter sur le paletot du moindre mec qui avait le malheur de toucher une seule parcelle de son corps. Quel petit ami possessif tu fais. Et allez, c'est r'parti, tu peux pas aller voir ailleurs ? Pas tant que tu n'admettras pas que j'avais raison sur toute la ligne. Jamais. T'es vraiment con. Je sais. Ca pour être con, je l'étais. Je l'assumais parfaitement. Mais je suis comme ça, et je n'ai jamais réussi à changer, alors ce n'est pas maintenant que j'allais y parvenir. Toutefois, aujourd'hui, et pour l'une des rares fois de ma vie, j'avais manqué d'être con en avouant indirectement à Sierra qu'elle me plaisait. Quand j'ai vu ses beaux yeux vert s'ouvrir grandement, je pus comprendre que la jeune fille semblait surprise par ce que je venais de lui dire. En même temps, je n'étais pas du genre à dire ce que je pensais donc, je pouvais comprendre qu'elle soit surprise par cet avoeux. Dans le fond, je pense qu'elle s'attendait à tout, sauf à ce que je lui dise une telle chose étant donné que j'avais toujours eu tendance à fuir la discussion depuis qu'elle m'avait avoué avoir un faible pour moi. Il s'avérait aujourd'hui que j'assume enfin la véritable identité de mes sentiments. C'était pour moi un grand pas en avant, car ça ne m'étais encore jamais arrivé. En même temps, c'était un peu normal étant donné que je n'avais encore jamais éprouvé ce genre de chose pour une fille. Elle pouvait se sentir fière d'être la première fille à me faire éprouve toute sorte de sentiment.
Sierra « Ça me fait plaisir de t'entendre dire ça. Et t'inquiètes pas hein... [...] Tu crois que cette fois-ci, j'ai le droit de t'embrasser sans me faire repousser ? »
Ces mots me firent légèrement sourire. Alors que quelques minutes auparavant, lorsque nous nous trouvions sur le canapé, cette dernière semblait très entreprenante, il se trouve que maintenant, mademoiselle jouait les timide. C'est qu'elle était plutôt mignonne, lorsqu'elle faisait la timide. Sans même m'en rendre compte, comme si j'étais aimanté à cette dernière, pas à pas, je me rapprochais d'elle, jusqu'à ce qu'un petit mètre ne nous sépare. A ce moment même, j'en vins à me rendre compte qu'elle était drôlement plus petite que moi, mais ce n'était pas si mal. Je n'avais jamais aimé qu'une fille soit plus grande que moi.
Stymest « Sauf si c'est moi qui le fait avant » lâchais-je avec malice.
Mes lèvre vinrent alors se poser contre les siennes, lui offrant un tendre baiser, cela changeait de toutes ces autres fois où nos baisers étaient plutôt fougueux. Je posais ma main derrière sa nuque, la caressant avec l'aide de mon pouce. L'embrasser me procurais toutes sortes de sensations, aussi agréables et nouvelles les unes des autres. Des sensations encore jamais ressenties. C'est comme si tant que je ne l'admettais, je ne pouvais pas les ressentir, et maintenant que j'avais accepté d'avouer la véritable identité de mes sentiments, je pouvais ressentir ces sensations. J'avais l'impression d'être un gamin qui découvrait de nouvelles choses, et qui en était heureux. Aussi étrange soit-il, à cet instant même je l'était. Je ne sais pas où nous allions, je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, mais tout ce que je sais là, c'est que je me sens bien à ses côtés. Elle m'acceptais tel que j'étais, et c'était là pour moi la chose la plus importante. Car je n'étais pas quelqu'un de facile, j'étais quelqu'un de froid, de distant, qui avait du mal à parler de ce qu'il ressentait, je n'étais pas des plus grands bavards qui soit, je l'ai repoussé à plusieurs reprises, et pourtant, elle a insisté. C'est comme si elle savait au plus profond d'elle qu'il pouvait y avoir quelque chose entre nous, comme si elle savait que ce que je ressentais était réciproque.
Stymest « Tu ne m'en veux pas si je reste finalement ? » murmurais-je tout contre ses lèvres.
Mes yeux pétillaient de joie. Je regardais Stymest ou plutôt l'admirais. Au fond, j'avais l'impression d'être une des groupies qui avait le béguin pour le sexy guitariste Ainsworth. Sauf que moi, j'avais de la chance. Contrairement aux groupies qui pour qui Stymest était inatteignable ou presque -j'étais persuadée qu'il avait déjà eu des aventures avec- j'avais pu faire partie de ses draps et maintenant encore mieux, je lui plaisais. Si je n'avais pas un minimum de tenue j'aurais hurlé de joie. C'est ce qui pouvait m'arriver de mieux après ma relation foireuse avec Hadryin, et sans me vanter je pense être relativement une bonne petite amie pour sa toute première fois.
Le tatoué s'était avancé à son tour près de moi après que je lui ai demandé si je pouvais l'embrasser cette fois-ci. Tout à l'heure, il est vrai que je lui avais un peu sauté dessus comme une mante religieuse mais il m'avait repoussé. Je préférais faire attention maintenant. Je n'aimais pas spécialement qu'on me repousse. « Sauf si c'est moi qui le fait avant. » Me dit-il malicieusement. Je souris amusée et le laissai rompre le contact entre nos deux corps, et nos lèvres. Un baiser doux, délicat mais honnête et frais. Je m'étais hissée sur mes pieds à cause de mon 1m60 et mes bras passèrent autour de son dos. J'étais bien avec lui et j'avais envie de créer quelque chose de nouveau. D'ouvrir un nouveau roman, que nous écrirons à deux. Qu'est-ce que je pouvais être niaise en y pensant ! Mais pas assez pour lui balancer des cœurs à la longueur de journée sur son mur facebook.
« Tu ne m'en veux pas si je reste finalement ? » Me dit-il après avoir quitté mes lèvres. « Bien sûr que non ! Reste autant que tu veux. » Du mieux que je pus, et du plus fort que je pus, je vins le serrer dans mes bras. C'était peut-être une des rares fois où je le prenais comme ça dans mes bras, une des rares fois où je lui faisais un câlin. Finalement, peut-être que Julie avait eu raison de nous avoir enfermé dans l'appartement. Bien sûr à son retour je ne lui dirais pas, j'ai trop de fierté pour reconnaître que depuis le début elle avait raison haha. Je pris la main de mon petit-copain pour retourner dans la pièce principale.
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