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Denver Hopkins
Denver Hopkins
all i care about is friendship
AVATAR : Jana
✱ ÂGE : 34
✱ QUARTIER : Sunset
✱ COLOCATAIRES : Mickey et Snow
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Lun 18 Mar - 19:18

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    Ca fait longtemps que je n’étais pas allée faire un tour à la plage. En fait, depuis mon arrivée à San Francisco, je n’avais pas trop eu le temps d’aller enfouir mes pieds dans le sable. Bien que j’aimais aller me baigner dans les eaux salées, ce n’était pas ma préoccupation première. Le travail avant tout, je ne pensais pas à aller me rafraîchir le corps. Surtout dans cette période de l’année. Quelle idée d’aller faire un tour à la plage, si ce n’était juste pour y tremper les pieds au bord de l’eau pour ensuite marcher dans le sable qui vous colle de partout. Je détestais cette sensation. Mais bon, Domenico avait choisi cet endroit pour notre rendez-vous. J’avais envie de le voir. Enfin, de le revoir. J’avais eu du mal à digérer ce qu’il m’avait dit. Certes, il n’avait rien à voir là dedans, ce n’était pas lui le fautif mais… J’avais tout pris nativement ce que m’avait dit Kahina. Quelle idiote. Moi qui me méfie de tout le monde d’habitude, j’étais tombée dans le panneau. J’aurais pu le voir venir, qu’elle était encore amoureuse de lui. Mais non, je m’étais gentiment laissée embobiner. Je devrais aller lui parler un jour, je ne pouvais pas laisser ce truc passer comme ça. Elle avait peut être eu raison de me cacher une telle chose, mais là ça revenait au même puisque Domenico m’avait mise au courant. Même si elle était en dépression, il ne fallait pas qu’il soit constamment à ses côtés, ça ne ferait qu’empirer. Sauf, s’il voulait être avec elle. Je ne savais pas, je ne savais plus… J’étais un peu larguée en fait par rapport à cette situation. Comme si j’étais à côté, présente, mais inutile. Qu’on ne me voyait pas…

    Je tapotais mes index sur le volant, fixant la route d’un air distrait. J’étais dans mes pensées, comme toujours. J’avais laissé le travail plus tôt pour aller dans cette plage, rejoindre Domenico. Cela ne m’avait posé aucun problème vu que je n’étais pas en retard niveau paperasse et clients à joindre pour diverses choses. J’avais tout organisé pour que demain, je puisse me remettre convenablement dans le droit chemin du travail. Pendant ce temps là, j’avais l’après midi de libre. Ce n’était pas plus mal, cela faisait longtemps que je n’avais pris une demi-journée pour moi, pour respirer, alors voir du paysage. Ce n’était pas une mauvaise idée après tout. Je devais avoir des jours à poser en rab d’ailleurs, vu que je ne prenais que très rarement des vacances. Certains disaient que j’allais me tuer au travail. Ca ne me dérangeait pas plus que ça, vu que j’aimais ce que je faisais. Ma main droite divagua sur la radio qui passait une musique. J’augmentais le son en laissant glisser le cercle entre mes doigts. Angel de Robbie Williams passait juste à ce moment là. Coïncidence ou pas ? Le premier slow que j’avais fait avec Dom. Ca m’évoquait pas mal de souvenirs là. Mes lèvres s’étirèrent doucement alors que j’arrivais au parking de la plage. Je garais ma voiture dans une place libre, puis je coupais le contact, sans pour autant éteindre la radio. Je fermais les yeux jusqu’à la fin de la chanson.

    Quand la voix du mec de la radio remplaça celle de Robbie Williams, je rouvris les yeux, découvrant la plage juste en face de moi. Une silhouette que je reconnaissais bien se dessinait près de la rive. Je n’hésitais pas une seconde, j’enlevais les clés du contact, les rangeais dans ma poche arrière de mon jean, j’enlevais mes Vans, que je rangeais soigneusement dans le coffre arrière de ma petite voiture, puis je me dirigeais vers le sable. Mes pieds rentrèrent immédiatement en contact avec le sable. Il était doux et frais, ça faisait du bien. Je resserrais mon long cardigan autour de moi, une petite brise légèrement effleurait mon visage, mais je n’avais pas froid non plus. C’était plutôt agréable. J’avançais rapidement sur cette silhouette qui ressemblait de plus en plus à Domenico. J’avais envie de faire un truc différent pour une fois. Je me sentais tellement légère avec ce petit vent… J’avais une idée. Toujours silencieuse, en espérant qu’il ne m’ait pas remarquée, je me mis à marcher vite puis à courir légèrement, pour finalement me jeter et grimper sur son dos avec un léger rire. J’accrochais mes mains à son t-shirt un instant, puis terminais finalement par le lâcher et retomber sur mes pieds, alors que Domenico me faisait face.

    « J’avais envie… » dis-je avec encore un petit sourire amusé au coin des lèvres. « Ca fait longtemps que tu es arrivé ? »


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Anonymous
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Mar 19 Mar - 4:47

drunk on love







"And I'm like a dog on head knock one out and then fall asleep. It's sad but true: I'd rather be with you. Don't you forget about me when you're a celebrity. It will be only you and me before too long. So little time so much to do, I'd rather spend my days with you. So little time so much to do, I'd like to spend one day with you. And if that day is not enough. Maybe we can stay in touch. - Arkana

    Quelle histoire. Les derniers jours avaient défilé à vive allure. Il y avait d'abord eu les complications de Kahina. Ses émotions pour moi la détruisaient beaucoup plus que je ne l'avais imaginé. Avais-je cherché à me fermer à cette dure réalité pour avoir réalisé ceci trop tard? Je n'en sais trop rien. La conversation que nous avions eu en février dernier m'avait bouleversé. Je lui avais enfin dit ce que je pensais depuis le début, ce que je lui avais toujours caché. Évidemment, cela ne provoqua pas une réaction enthousiaste de sa part. J'avais lu dans ses yeux le regret de ne pas avoir agi à temps, d'avoir saisi l'occasion que nous revenions ensemble. Il m'arrivait moi aussi d'y penser. J'aimais Kahina, mais c'était différent maintenant. Mon amour avait évolué. Je savais que ma place n'était pas avec elle. Il était maintenant inconcevable que nos routes puissent un jour se recroiser sur le chemin de l'amour. Quoiqu'elle en dise, son goût de l'aventure, des voyages, ses ambitions carriéristes internationales ne concordaient pas avec mes besoins. J'aimais voyager, mais avec mes plans pour le futur, il m'apparaissait impossible de vivre avec quelqu'un qui est souvent à l'étranger. S'ouvrir un propre restaurant et un garage exigerait beaucoup de temps. J'ai toujours voulu avoir une famille. Je ne peux pas imposer à quelqu'un de renoncer à ses rêves pour les miens. Je m'en voudrais toute ma vie de devoir infliger à une personne que j'aime ce fardeau. Une partie de moi sait que j'aimerais toujours Kahina. Je ne pourrai jamais renoncer à cette partie de moi-même. Aussi étrange que cela puisse paraître, j'arrivais à passer par-dessus. D'autres horizons m'attendaient.

    Bien entendu, mon voyage précipité à Hawaï éveilla la curiosité de Denver: c'était inévitable vu sa nature curieuse. Elle tenta de me tirer les vers du nez, mais je ne voulais rien faire à distance - surtout après que j'aie réalisé le bateau que ma meilleure amie lui avait monté. Je ne voulais pas qu'on se froisse à nouveau. Il fallait que je le fasse devant elle. Ainsi, à mon retour, nous nous sommes retrouvés au Golden State Park, lieu tournant de notre relation. J'ai fini par tout lui dire: la conversation que Kahina et moi avions eu dans le salon, le bride de sentiments qu'il me resterait toujours pour elle, mais aussi le pourquoi j'étais encore accrochée à cette têtue d'Hopkins. Comme je me l'imaginais, elle ne réagit pas de façon clémente et préféra écourter la rencontre. Je ne bronchai pas: j'imaginais qu'elle avait besoin de temps pour digérer tout ça. J'aurai fait pareil. De mon côté, j'ai été occupé comme jamais. J'ai passé mes soirées à étudier, rattraper le temps que j'avais pris à Hawaï pour préparer Kahina à intégrer un centre spécialisé à Hawaï. J'avais eu plusieurs entraînements de football qui se terminaient très tard en vue du tournoi entre les universités de la côte ouest. Ces occupations m'éviteraient de penser trop longtemps. Néanmoins, je devais avouer que je souhaitais vraiment qu'on est une conversation à têtes reposées, Denver et moi, pour ensuite mettre tout cela derrière nous. Je considérais que ce serait probablement le meilleur moment pour avancer: nous faisons déjà depuis le mois de décembre des efforts considérables pour rattraper tranquillement le fossé qui s'était creusé entre nous en 2012.

    Ainsi, je lui avais envoyé un sms - sachant qu'elle n'aurait probablement pas envie d'entendre ma vie immédiatement- pour prendre de ses nouvelles. Nous avons convenu de nous rencontrer à Ocean Beach lundi après-midi, au retour de mon weekend à Albuquerque. Je n'appréhendais pas cette rencontre: je souhaitais tout simplement la voir. Ayant l'assurance que j'allais la voir, je m'étais concentré et bien préparé mentalement au match du dimanche. Heureusement, ma préparation a payée puisque j'ai participé à la passe gagnante qui nous procura six points supplémentaires pour prendre la tête. Honnêtement, j'étais heureux d'avoir passé ce temps-là avec mon équipe, loin de San Francisco et ses tourmentes. Bien que c'était pour des motifs sportifs, je m'étais relaxé. Cela ne m'arrivait pas souvent. Je suis un hard worker comme il dise. Bref. Le chemin du retour à San Francisco avait été long. Dormir dans un autocar n'est jamais très agréable et confortable (même s'il est écrit «de luxe» sur la devanture, il n'en est rien). Les mecs n'avaient pas été trop bruyants, mais c'était seulement que j'ai toujours eu des problèmes d'insomnie. Comme quoi je n'étais pas encore totalement remis de cette pauvre tragédie de mon enfance. Bref, à 7h30, nous étions sur le campus de l'Université de SF. J'en profitai pour aller dormir quelques heures, histoire d'être sur pied pour ma rencontre avec la belle brune. À 1h30, j'étais déjà debout, prêt à la rencontrer.

    Même si j'avais déménagé dans le Sud de la vie, la plage demeurait tout de même proche. J'ai décidé d'y aller en joggant, question de me réveiller amplement. Vêtu d'un pantalon jogging et d'un sweat shirt, j'atteins ma destination avant Denver. Je conservais mon capuchon sur ma tête pendant que je contemplais l'horizon. Il ne faisait pas trop frais pour un hiver à San Francisco. Le temps s'était adouci. Quelle chance. Je songeais paisiblement à mon père biologique qui un jour m'avait donné l'océan Pacifique en cadeau. Que des souvenirs...On vint interrompre mes pensées en me sautant sur le dos quelques instants. Je devinais immédiatement l'identité de cette personne. Son éclat de rire me confirma que Denver s'amusait à me surprendre. Rapidement, elle se laissa tomber sur le sol et me fit face. Honnêtement, sa réaction me surprenait beaucoup. Positivement, il va de soi. Elle me déclara ensuite, telle une gamine, qu'elle en avait tout simplement envie. Je me demandais où était la Denver sérieuse, je-prends-mes-distances. Peu importe, j'aimais mieux celle-là. Automatiquement, cette entrée, cette prise de contact me décrocha un petit sourire sur le coin des lèvres accompagnés d'un rire étouffé muet. Bon sang! Elle me rend toujours aussi dingue. Je hochai la tête légèrement comme pour appuyer mes pensées. Je m'approchai d'elle, sans répondre à sa question, me penchai à sa hauteur et saisis sur les lèvres. Pendant l'ombre d'un moment, il n'y avait que le son de la mer et le contact que nos lèvres qui m'importait.

    Après un bref instant, je me retirai. J'avais oublié de me raser vu la dure nuit que j'avais passée. Je savais que ça piquait quand je m'approchais un peu trop, mais je savais aussi que ça faisait craquer. Je la pris dans mes bras et la collai sur moi.

    - Putain Denver, soufflai-je dans un soupir, tu m'as manqué.
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Denver Hopkins
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Jeu 4 Avr - 22:04

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    Le vent frais, l’odeur de la mer, de l’iode, le sable frais sous mes pieds. C’était plutôt agréable toutes ses sensations. J’allais revenir à la plage, ça m’avait donné envie. En plus, il n’y avait pas encore grand monde à cette époque de l’année, encore mieux. Ca serait un endroit où je pourrais me retrouver, pour laisser vaquer mes pensées, pour faire un point… Me calmer en quelques sortes. Je vivais tellement à cent à l’heure avec mon boulot que j’avais l’impression que je ne m’arrêtais jamais. Les jours passaient à une vitesse folle et quand j’arrivais enfin à mes jours de repos, je me demandais ce que j’avais fait à part bosser. Il fallait que je me trouve quelques activités, je n’allais pas faire uniquement ça jusqu’à la mort quand même. C’est pour cela que, me faisant la réflexion il y deux ou trois jours, j’avais décidé de m’inscrire dans une salle de sport. Rien de très extraordinaire, mais ça m’aiderait, pour commencer, à me recentrer sur ma vie. Je n’étais pas du genre à prendre des kilos, mais rien que d’y avoir fait un tour hier, je me sentais mieux. Plus de vitalité, rien à voir avec le boulot. Et puis je pourrais faire quelques rencontres amicales, ça me ferait pas de mal. Bref oui, il fallait que je me reprenne en main. Après avoir rompu et fait cette énorme bêtise avec Domenico, je m’étais enfouie dans tous mes dossiers et tous ces jugements, que j’en avais perdu les priorités. Rien que pour exemple, je n’avais même pas rendu visite à Elyes quand il eut son accident. Je m’en voulais énormément, je crois que je pensais trop à moi à ce moment là. Il m’en voulait d’ailleurs, et je ne pouvais qu’être d’accord avec lui. J’espérais juste qu’il m’excuserait un jour, j’avais besoin de mon ami.

    En fait, en voyant tout ce parcours, j’avais l’impression d’être retombée comme avant. La Denver insociable, celle qui s’en fout de tout, qui ne pense qu’à elle et à son boulot. J’étais déçue. Et je m’étais aperçue que c’était Domenico qui avait réussi à changer tout ça. C’était limite magique la façon dont ça s’était produit. Ca me manquait. Tout me manquait. Mes amis… Et Domenico. Je savais qu’il voulait qu’on y aille doucement tous les deux, et j’étais plutôt en accord avec lui. Mais il fallait qu’on se voit un peu plus. C’était de ma faute si je mettais trop mon boulot en avant, et lui à la deuxième place. Je ne voulais plus faire cette erreur. Je voulais revivre en quelques sortes. Car oui, Domenico m’avait appris à vivre. Chose que j’aurai du faire au cours de ma jeunesse, mais que je n’avais malheureusement pas faite.

    J’étais donc là, à sauter sur le dos de Domenico. J’agissais de façon un peu enfantine, certes, mais c’était amusant. Et puis, vu la réaction du jeune brun, ça lui plaisait aussi. Il ne répondit même pas à ma question et m’arracha un baiser à la place. Rien que de sentir ses lèvres contre les miennes, je sentis mon ventre papillonner. C’était agréable, ça faisait tellement du bien ! J’aurai bien continué à répondre à son baiser, mais il me prit dans ses bras, me serrant doucement contre lui. Mon oreille de son côté gauche, j’entendais son cœur battre tranquillement. Je fermais les yeux alors qu’il me disait que je lui avais manqué. Moi aussi. Tellement. Je posais mes mains sur son torse, m’écartant un peu de lui, et resserrant mes doigts doucement sur son t-shirt. Je levais mes yeux vers lui en souriant :

    « Je sais. » déclarai-je, toujours souriante. « Tu m’as manqué aussi. Ca fait du bien de te retrouver. »

    Je laissais un petit instant de silence planer, alors que les vagues se défoulaient sur la rive en claquant sur le sable. Pendant cet instant, je plongeai mes yeux dans les siens, laissant encore mon sourire planer sur mes lèvres. Mes doigts se serraient lentement sur son t-shirt.

    « Tu veux qu’on se promène tout le long de la plage et tu me raconteras tout ce que tu dois me raconter. »

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Sam 6 Avr - 18:49

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"And I'm like a dog on head knock one out and then fall asleep. It's sad but true: I'd rather be with you. Don't you forget about me when you're a celebrity. It will be only you and me before too long. So little time so much to do, I'd rather spend my days with you. So little time so much to do, I'd like to spend one day with you. And if that day is not enough. Maybe we can stay in touch. - Arkana

    Pour m'avoir manqué, elle m'avait manqué! Ce n'était pas seulement cette semaine, mais cette Denver que je n'avais pas revu depuis un long moment s'était enfin présenté à moi. Pour la première fois, je la sentais à son aise malgré ce que je lui avais annoncé précédemment. J'avais l'impression d'enfin la retrouver et cela me comblait. Je ne sais pas combien de temps j'avais attendu ce moment. Peu importe, l'attente valait la peine. Ainsi, cette surprise de cette spontanéité avait entraîné une réaction tout aussi inattendue de ma part. L'embrasser m'enleva d'ailleurs toutes les craintes qui planaient au-dessus de ma tête. J'avais l'impression qu'elle avait ce pouvoir immense de me retirer mon stress. Bien que nous avions passé pratiquement un an à se déchirer, se crier des injures, s'ignorer et se rendre malade l'un et l'autre, tout ce qui nous avait animé depuis le début était toujours là, plus fort. Nous avions gagné en maturité avec cette relation ironiquement. Après tout ce qui s'était produit dans nos vies respectives, ces expériences nous avaient permis de grandir et de devenir plus fort. D'ailleurs, je considérais de plus en plus à concrétiser les choses prochainement. Cela faisait un moment que nous étions là à réapprendre à se côtoyer, s'aimer de manière saine et se parler. Certains trouvaient que nous mettions du temps à conclure. Cela m'arrachait toujours un sourire. La mentalité américaine: après un an de fréquentation, vous deviez songer au mariage. Je ne pensais pas exactement de cette manière. J'étais jeune aussi. C'était une forme d'engagement durable et bien que je ne la craignais pas, je n'aimais pas précipiter les choses. Savourer, c'est toujours mieux.

    De plus, il faut quand même mentionner que nos vies respectives nous prenaient beaucoup de temps. Denver n'avait pas été recrutée par une agence de San Francisco à sa cérémonie de diplômés à l'Université de Philadelphie pour rien! Elle avait beaucoup de talent, mais elle était aussi un bureau de travail. Elle avait vraiment trouvé sa branche. Je ne pouvais lui reprocher de se donner corps et âme à son travail surtout quand elle aimait bien ça. Toutefois, j'aimais bien quand elle ne m'oubliait ce qui lui arrivait quelque fois. Je n'étais pas mieux de toute façon. L'université prenait tout mon temps. Entre mes pratiques et matchs de football, mon boulot de jardinier à temps partiel et mes exams finaux du mois d'avril, je ne savais plus où donner de la tête. Tout ça, c'était sans parler des voyages imprévus comme celui à Hawaï ou de mes pensées occupées à me préoccuper des problèmes des autres. Il y avait aussi mon anniversaire qui arrivait à grand pas. C'est fou comme je n'avais pas vu le temps passé. Bientôt, je serais âgé de 23 ans. Déjà 2 ans et quelques mois à San Francisco. Si on m'aurait dit à 20 ans que ma vie serait de telle manière, je ne les aurais pas crû. Et pourtant! J'étais content que le cours des évènements s'était produit de cette manière. J'ai appris à mon centre à éviter d'empiler les regrets. J'avais fait le deuil de mes expériences plus négatives et je me disais que je n'en serais pas là si rien de tout cela ne s'était produit. Je m'en consolais.

    Bref, serrer Denver dans mes bras me faisait un tel bien. Je me sentais bien dans ce contact. J'imaginais qu'elle aussi. Elle se laissa un moment bercer dans mes bras par le son des vagues s'échouant sur la rive. Elle rompit ensuite tranquillement le contact, gardant une proximité, mais en mettant ses mains sur mon torse. Elle me sortit un petit «Je sais» moqueur. Elle avait toujours aimé faire comme si elle était dotée d'une overdose de confiance. C'était son humour à elle. Je l'aimais bien. Dans un même souffle, elle m'avait aussi avoué que je lui manquais et qu'elle était contact de me revoir. Étrangement, elle avait exactement dit ce que je pensais. Moi qui avais toujours dit que nous étions similaires, connectés d'une certaine manière réalisais que le destin continuait de prouver mes dires. J'avais souvent raison. J'étais particulièrement content que cela soit encore le cas aujourd'hui. Je ne répondis rien à tout ça. Je lui fis un demi-sourire, mon orgueil m'empêchant de sourire à pleines dents. Elle me regarda en souriant à son tour devinant probablement ma retenue. Je la sentais sereine. À sa place. Confiance. J'avoue que cela me déstabilisait un peu. Je ne m'attendais pas à une telle réaction, mais cela faisait tellement de bien. J'étais définitivement heureux que les choses ne prennent pas de nouveau une tournure dramatique. C'était peut-être l'air salin qui nous aspirait autant de calme et de paix.

    Finalement, ce fut elle qui brisa le silence me proposant de longer le long de la rive pour discuter. J'acquiesçais.

    -Si, répondis-je en Espagnol spontanément. Je ne sus pourquoi ce fut mon premier réflexe. Probablement cet élan de spontanéité m'avait inspiré moi aussi.

    Mon bras gauche glissa sur mon flan et s'empara de sa main droite. Je la dirigeai vers l'Ouest de la plage, la partie la moins développée et touristique. Il n'y avait pas beaucoup de personne sur la plage de toute façon, mais j'étais mieux cela ainsi. Je me mis du côté de l'eau comme pour la protéger de vagues un peu trop brutales. Mon côté galant n'était jamais très loin derrière moi. Honnêtement, je ne savais pas trop quoi dire. L'annonce avait déjà été faite la semaine dernière. Pour moi, le but de cette rencontre était qu'on en discute ensemble, voir ce qu'elle en pensait, si elle voulait que j'éclaire certains aspects.

    - Je crois que je n'ai rien de plus à ajouter depuis qu'on s'en est parlé la semaine dernière, commençai-je. Je voulais plutôt savoir comment tu te sentais, si tu voulais qu'on éclaire certains trucs.
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Sam 20 Avr - 15:59

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    Revenir aux sources. Revenir dans ce passé proche qui m’allait si bien. Revenir près de Domenico. C’était tout ce que je demandais. J’avais passé des mois à me tuer à petit feu, je ne voulais plus de ça, ne plus me séparer de lui. J’avais beau le répéter, mais je n’étais pas faite pour vivre sans lui. Je m’en étais rendue compte pendant le laps de temps où nous fumes séparer. J’avais tellement honte car c’était de ma faute, et que ça serait toujours la mienne. Il avait beau me dire qu’on était allé trop vite, j’approuvais pour lui faire plaisir. Ce n’était pas sa faute. C’était la mienne et entièrement la mienne, et je m’en voudrais. En réalité, je m’étais détruis moi-même. J’avais voulu pousser mes limites, les repousser encore… Et cela paya. Je n’aurais pas dû. Le monde sans Domenico m’apportait plus de mal que de bien. Ce fut plutôt à me l’avouer à moi-même qui fus compliqué. J’avais tellement été dans l’optique qu’il fallait mieux être seule, que j’étais une louve solitaire… Que j’avais peut être eu un peu peur dans le fait de m’engager avec quelqu’un. Mais ce quelqu’un était différent, et je n’aurais pas dû avoir cette peur, parce que ce quelqu’un est ce qui me manquait dans ma vie.

    J’avais envie de rattraper ce temps perdu. De me rapprocher de lui. De se voir un peu plus quotidiennement. Je sais que ça allait être compliqué avec nos emplois du temps respectifs. On avait des agendas de ministres quand on voulait se voir, c’était la croix et la bannière pour trouver un petit trou de libre. Mais si nous étions convaincus qu’on allait dans le bon sens de notre relation, j’essayerai à tout prix d’alléger mes séquences de travail. Quand j’étais toute seule, cela ne me dérangeait pas de travailler douze heures par jour, puisque je savais que personne ne m’attendait en dehors de l’entreprise. Et si Domenico et moi, cela se concrétisait de nouveau, je pourrais terminer mes journées de travail plus tôt et me consacrer à lui ou même à d’autres activités. Revivre de nouveau. Profiter de la vie. Je ne connaissais pas. Et tout cela commençait aujourd’hui. Cette plage, ce rendez-vous, ce baiser, ce câlin. Puis cette promenade et cette discussion qui allait débuter. Une bouffée d’air frais qui réveillait tous mes sens. Je me demandais comment j’avais pu faire ces derniers mois pour ne pas profiter de chaque jour qui s’offrait à moi.

    La main de Domenico se glissa dans la mienne. J’en profitais pour entrouvrir les doigts pour qu’il passe les siens autour. Je fermais ma paume pour serrer doucement sa main. Une vague de chaleur m’envahit, même si je me mis à frissonner de plaisir. Il avait toujours la même température. Ca me fit sourire, amusée. Nos pas nous menèrent vers la rive, où Domenico se mit du côté de la mer. La magnifique baie de San Francisco s’offrait devant nous. C’était paradisiaque. Un vrai endroit plein de charme et de nature. Quoi de mieux pour une petite balade entre amoureux. Car c’était ce que nous étions non? Domenico me répondit en me demandait comment je m’en sentais par rapport à l’annonce de la semaine dernière. Je fis un peu la moue, fixant loin devant moi.

    « Je ne suis super heureuse que Kahina m’ait menti. Je m’en doutais qu’elle t’aimait encore… » Je marquais une courte pause, je fixais à un présent mes pieds dans le sable, tout en continuant à marcher, avant de rajouter sur le même ton, « Ce que je me doutais moins, c’était que toi tu l’aimes en retour également. »

    Je n’étais pas bête. Puis les déclarations de Gossip Girl, même si elles sont agaçantes, sont pour la plupart du temps vraies. Je n’avais rien dit, même si j’avais eu du mal à avaler cette nouvelle. Donc oui, Domenico devait m’éclairer sur ça.

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Anonymous
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Ven 3 Mai - 6:09

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"And I'm like a dog on head knock one out and then fall asleep. It's sad but true: I'd rather be with you. Don't you forget about me when you're a celebrity. It will be only you and me before too long. So little time so much to do, I'd rather spend my days with you. So little time so much to do, I'd like to spend one day with you. And if that day is not enough. Maybe we can stay in touch. - Arkana

    On dira ce qu'on voudra, mais Denver et moi étions probablement conscient de notre malheur respectif l'an dernier, mais refusions de faire quoique ce soit pour changer la situation. De mon côté, j'avais vécu dans le déni en développant des problèmes d'alcool pour camoufler mes sentiments. Julie m'avait malheureusement servi d'excuses pour échapper à mes pensées. Du sien, elle s'était accroché à son orgueil pendant longtemps même si elle savait ce qu'elle éprouvait pour moi. Denver a probablement été la plus courageuse de nous deux en essayant d'engager la conversation à quelques reprises (malgré mon manque de coopération). Toutefois, j'avais une bonne excuse: j'étais encore frustré et blessé de la tromperie qu'elle m'avait fait subir. C'est sûrement pourquoi cela m'a chaviré autant: j'éprouvais une immense rancune et colère envers elle, mais j'étais incapable de ne pas l'aimer. Bref, je ne sais pas si nos têtes de mule ont aggravé la situation, mais chose certaine, je crois qu'elles ont bel et bien appris leur leçon. Après l'année difficile, nous savions qu'il fallait maintenant apprendre à mettre notre égo de côté et affronter ce qui nous effraie. Avec cette rencontre à Ocean Beach, j'avais l'impression que c'était la réelle preuve concrète de cet apprentissage. Sans se bouder, se crêper le chignon, on allait prendre le temps de départager les moindres détails pour éviter de faire des remous. On voulait que ça fonctionne. J'étais heureux que nous étions deux à désirer que ce couple soit fonctionnel.

    Je me souvenais encore de la réaction de Denver. Elle semblait complètement abasourdie la semaine dernière quand j'ai commencé à lui faire le long récit de ce périple que j'avais vécu avec ma meilleure amie ce dernier mois. Je crois que ce qui l'a d'abord choqué, c'est de n'avoir rien vu venir avant. Curieuse de nature, elle aime bien être au courant de ce qui se passe. Avoir été tenue à l'écart ne lui plaisait pas du tout, spécialement en ce qui concernait les sentiments de Kahina. Elle m'avait lancé un regard évocateur que j'avais lu son état d'âme à la seconde que j'ai croisé ses yeux marrons. Notre rencontre avait duré peu de temps. Denver avait été économe dans ses mots et s'était éclipsée rapidement. Je savais que ça l'a dérangeait. Qui voudrait entendre de la bouche de l'une des personnes les plus importantes pour elle qu'elle aime quelqu'un d'autre (même si ce n'est pas tout à fait ma situation)? Je l'ai compris d'être aussi bouleversée et c'est pourquoi je n'ai pas voulu me perdre en excuse et justification à ce moment-là. De toute manière, ce n'était pas mon intention ici non plus. Je suis et je vis ce que je ressens. Je ne voulais pas renier mes émotions à présent. Je voulais être vrai - ce que j'ai toujours été en grande partie de ma vie. Je savais comment l'honnêteté aux yeux de Denver comptait aussi beaucoup (ce qui est paradoxale si on passe à cette histoire de tromperie) et c'est pourquoi j'ai fait le pari de lui dire. Je n'aimais pas lui cacher des choses - surtout aussi grosses. Au moins, en ce moment, elle semblait détendue. Probablement avait-elle eu l'occasion de méditer mes propos.

    Elle m'évoqua Kahina et je revis la scène dans mon salon. La blondinette hawaïenne incrédule de m'entendre entretenir un tel discours essayait de se rattacher en vain à un passé qui nous avait conduit ailleurs. Bien que je me serais passé de cette émotion, j'ai ressenti de la pitié en la voyant s'apitoyer sur son sort et s'auto-flageler parce qu'elle n'avait pas agi au bon moment. J'étais triste de la voir encore attaché à moi à ce point-là. Attention! Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: Kahina est vraiment importante pour moi, mais je ne me rend pas malade en son absence. Malheureusement, c'est ce qui s'est produit chez elle. Je me suis demandé si sa solitude chronique n'avait pas à voir avec cette situation. Néanmoins, je me souviens avoir été chamboulé de la rencontrer surtout que nous nous étions pas parlés depuis un très long moment. Aujourd'hui, elle était en centre pour se traiter d'une dépendance aux médicaments. Je m'inquiétais pour elle. J'ai toujours voulu qu'elle ait accès au meilleur possible. Je voyais tout le potentiel en elle et ça me crevait le coeur de la voir s'éteindre à petits feux. Elle n'en était quand même pas à son premier séjour en centre ce qui avait de quoi rehausser mes craintes. Au moins, je savais qu'elle était en sécurité là-bas. J'espérais que lorsqu'elle sortira de son centre d'Hawaï, elle pourra enfin retrouver une vie normale. En attendant, je pensais à elle chaque jour, espérant qu'elle ait mieux.

    Je sentais encore une certaine crainte ou frustration de la part de Denver bien qu'elle se voulait dissimulé. Je ne voulais pas lui adoucir les faits, mais je ne tenais pas non plus à la remonter contre moi. Je réfléchis à une formulation appropriée pour exprimer vraiment le fond de ma pensée.

    - Comme je te l'ai dit, commençai-je, j'aimerai toujours Kahina. Elle a eu tellement d'importance pour moi et en a encore. Je ne pourrai jamais faire abstraction de ce fond de sentiments, car cela a été tellement fort. Je crois que ça fera toujours parti de moi. Vois-tu, je me soucie encore d'elle, j'aime passer du temps entre amis avec elle, mais ça ne va pas plus loin.

    J'observai l'horizon un moment et baissai ma tête pour pouvoir regarder le visage de Denver tout en continuant de marcher (de toute façon, on ne risquait pas de croiser d'arbres!)

    - Je sais qu'elle et moi, ça ne pourra jamais fonctionner dans le long terme. On a tellement des objectifs de vie différents et on se serait rendu malheureux à deux.

    Je vis ses sourcils se froncer légèrement.

    - Rassure-toi, tu es loin d'être un bouche-trou. J'ai pris cette décision avant de te connaître plus en profondeur. Pour être honnête, je suis... vraiment heureux de t'avoir rencontré. Je sais qu'on est fait pour être ensemble. Ce que je ressens quand je suis avec Kahina est fort, mais ce que je ressens avec toi est loin d'être descriptible. Y a une connection tellement agréable et étrange qui s'installe. Tu me rends captif et prisonnier - un sentiment totalement flippant pour un mec sois dis en passant. Tu me rends fou et tu me changes. Toutes ces belles choses que je te dis et que je fais, ça ne me vient pas naturellement. C'est toi qui inspires cela. Je passe beaucoup plus de temps à me féliciter sur la chance que j'ai de t'avoir que de me demander ce qui serait arrivé si j'avais décidé de continuer avec Kahina.

    Je portais sa main nouée dans la mienne à ma bouche pour lui donner un baiser sur le revers de la main.

    - Kahina a sa place, mais toi aussi et jamais elle ne prendra la tienne. Je te le promets.

    Denver savait que je gardais toujours mes promesses.
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Denver Hopkins
Denver Hopkins
all i care about is friendship
AVATAR : Jana
✱ ÂGE : 34
✱ QUARTIER : Sunset
✱ COLOCATAIRES : Mickey et Snow
all i care about is friendship
Dim 23 Juin - 14:56

drunk on love ✖ DOM. Tumblr_mh7e4wc1cU1raejtro1_250

    La vie était pleine d’embûches. Et je crois que Domenico et moi-même en avions bien fait les frais. De côté du couple je voulais dire. On avait tout vécu. La séparation, la dispute, les bons, les mauvais moments, les doutes, les craintes, la peur, le laisser aller… Absolument tout. Et j’avais été la meilleure des deux en ce qui concerne tout ça, car j’avais provoqué tout cela. Même si aujourd’hui j’essayais d’y faire abstraction, c’était malheureusement toujours ancré dans une partie de moi. Enfouie tout au fond de mon âme. Car je n’avais seulement pas fait du mal à Domenico, mais à moi-même aussi. Je m’étais détestée comme jamais je n’avais pu me détester. En fait, je crois, que jamais je ne me serais crue capable de faire une chose pareille. Comme quoi, la vie nous joue parfois des tours, et des beaux. Mais bon, il ne fallait pas ressasser le passé. Nous étions là maintenant, à essayer de nous reconstruire. Même si une autre embûche traversait ce chemin encore à ce moment même. Cette embûche avait pour nom Kahina. Et ce n’était pas ma faute cette fois-ci. Ni vraiment celle de Domenico en fait, mais j’avais besoin qu’il m’éclaire sur certains points qui restaient plutôt flous selon moi. J’avais toujours vu cette approche qu’avait Domenico avec la jeune hawaïenne. Mais comme j’avais une confiance presque aveugle en Domenico (chose qu’il fallait réparer de son côté envers le mien), je n’avais jamais rien soupçonné. Jusqu’aux mensonges de ma collègue avocate. Elle avait essayé de tout me cacher, jusqu’à me mentir pour ne pas m’avouer ses sentiments qui restaient intacts envers Domenico, et ceci, depuis des années maintenant. A croire qu’elle s’accrochait vraiment et qu’elle ne voulait pas passer à autre chose. Et chose que Gossip Girl avait cru bon ajouter, c’était que Domenico n’était pas insensible aux sentiments de la blonde, et qu’il en éprouvait donc encore à son égard. C’était ça, qui me semblait flou. J’avais donc cru bon, de demander tout ça à l’intéressé, mais face à face. J’en avais marre de parler par des barrières informatiques à Kahina. D’ailleurs, j’aimerai bien la confronter un jour ou un autre. Et vu ce que me répondait Domenico, c’était presque à se demander s’il s’était préparé à cette question. Il avait, je crois, vu la même chose que j’avais vu sur le site de cette tarée qui espionne de partout. Et je pense que ma question était légitime. Tout ce qu’il me répondit, en gros, était qu’il éprouvait des sentiments extrêmement plus forts vis-à-vis de moi, que vis-à-vis de Kahina. Pendant qu’il parlait, je sentais son regard sur moi. Je ne croisais pas son regard, je tentais de regarder où je marchais, ou devant moi. Il aimerait toujours la blondinette. Même si je concevais qu’il pouvait m’aimer encore plus. Encore mieux si je n’étais pas un bouche trou. Je soupirais doucement, attendant qu’il termine son petit discours. Ce fut juste quand il porta ma main à ses lèvres que je finis par tourner mon regard sur lui, m’arrêtant en même temps. Une promesse, rien qu’une promesse. Je plongeai mon regard dans le sien, la tête légèrement sur le côté :

    « Très bien, si tu le dis. »

    Je lui fis un léger sourire puis je me mis à observer l’océan à côté de nous. Un sentiment de nostalgie m’empara, d’un coup. Je revoyais ses vagues. Je revoyais notre premier voyage rien que tous les deux. Quand il avait essayé de m’apprendre à faire du surf. J’étais tellement dans mes pensées que je ne m’étais même pas rendue compte que mes yeux s’étaient mis à briller, même si les larmes ne tombaient pas.

    « Tu te rappelles de notre première escapade ? Je me sentais revivre avec toi… » dis-je, toujours les yeux rivés sur les vagues qui se déchaînaient. Je déglutis doucement avant de retourner mon regard sur lui. « J’ai beaucoup de chance de t’avoir… et je ne veux plus avoir à te reperdre. »


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