Cela faisait maintenant plus d'une semaine que je m'étais exilée à Los Angeles. Je voulais me tenir loin de tous mes soucis causés à San Francisco. Plusieurs problèmes étaient présents depuis bien trop longtemps, et il était temps de les résoudre. C'est pourquoi je me rendis à Los Angeles, afin de m'occuper du problème de mon activité professionnelle. J'étais véritablement motivée à trouver de nouveaux projets. J'en avais besoin. Je devais me distraire, m'occuper. Particulièrement à cause d'un souci que je ne parvenais pas à régler, étant donné que l'issue du problème n'était pas de mon ressort. Je fais bien évidemment allusion à Elyes. Il était amnésique durant un certain temps et ne se souvenait donc plus de moi. D'ailleurs, j'eus même une querelle avec son ex fausse fiancée. C'était une des raisons pour lesquelles j'avais eu envie de m'éloigner de SF. Ca paraissait lâche, mais peu importait, je sentais qu'il m'était nécessaire de m'en aller, pour me ressourcer, me relancer.
Bref, ce jeudi soir, j'étais rentrée chez moi aux alentours de 19H. Je venais de rentrer d'un casting pour un film hollywoodien qui m'avait épuisée. Je me dirigeai directement vers la salle de bain pour prendre un bon bain chaud. Par la suite, je me préparai un petit plat simple et rapide à faire, des conserves en fait. (spéciale dédicace pour nous Maya hahaha ) Ce qui ne fut absolument pas appétissant. Toutefois, je n'avais pas la force de cuisiner. Alors, je me rendis dans ma chambre, prête à m'étaler sur mon lit lorsqu'on sonna à ma porte. Il était 20h30. Bizarre, je n'attendais aucune visite. Qui donc cela pouvait-il bien être ? Étonnée, et en tenue de pyjama, soit un short et un débardeur, je me dirigeais vers la porte, méfiante. Cela pouvait être n'importe qui, dans cette immense ville. Je regardai par le judas mais je ne parvins pas à reconnaitre la personne... Alors, j'ouvris légèrement la porte et eus un choc en découvrant l'homme qui se tenait debout, dans le couloir. Il s'agissait d'Elyes. Comment... ? Pourquoi... ? Je souhaitais ni le voir, ni lui parler. Je fermai alors la porte, sauf qu'il bloqua la porte avec son pied. « Non, Elyes, n'essaye même pas, je ne veux pas. » Je semblais méchante à le repousser ainsi, alors qu'il avait fait des kilomètres juste pour me retrouver, cependant, je restais encore déçue par sa réaction d'il y a quelques semaines, en plus du fait qu'il m'avait lui-même repoussée quatre mois plus tôt.
Je restai un moment hébété à la fixer. Sa beauté n’avait de cesse de me surprendre. Cela semblait nul doute niais de s’exprimer de la sorte mais c’était pourtant la vérité, je ne pouvais m’empêcher de sa beauté et de ce je-ne-savais-quoi qui la rendait particulière à mon regard. Rose. Elle portait très bien son second prénom. Je radotai une nouvelle fois. Sa tentative pour me refermer la porte au nez me sortit me sortit de mes rêveries et ce fut par automatisme que j’y glissai mon pied, afin de bloquer sa tentative. Il ne fallut pas user de beaucoup de force pour me frayer un chemin et je craignais tout de même que les fleurs que j’avais en main soient les seules à subir le contrecoup du refus de Rose.
« Il faut que nous parlions. »
Je pénétrais dans sa chambre d’hôtel sans plus de cérémonie. Il me fallut user de bon nombre de stratagèmes pour la trouver…réflexion faite, pas exactement. Le réseau des Lucchese était sacrément étendu, notamment à Los Angeles mais le tout était de mener des recherches discrètes afin que mes ennemis ne sachent rien des inclinations de mon cœur et éviter ainsi à la jolie brune un énième kidnapping, chose qui avait tendance à me terrifier. J’avais peur que si nous formions un jour un couple, cela ne joue grandement à sa défaveur vu le milieu dans lequel je baignais et puisque je n’étais pas prêt d’abandonner ce dernier, cela rendait les choses plus compliquées. Toutefois, nous n’y étions pas encore. Bon nombre de sujets devaient être abordés auparavant.
Je déposais mon bouquet de rose rouge dans un coin, avant d’en retirer une et me retourner vers, la fleur en main. Pour être honnête, je ne savais comment procéder, je n’avais jamais eu à accomplir une telle chose et j’ignorais tout de la marche à suivre. Un Elyes décontenancé, peu assuré, manquant de confiance en lui…une première.
« Je sais que je t’ai blessée… »
Je marquai une pause, à la recherche de mots adéquats.
« Et j’en suis profondément, désolé. Crois-moi s’il m’était possible de faire les choses autrement, il est certain que je modifierais certains faits mais malheureusement, je ne le peux… »
Elyes insistait pour que nous ayons une conversation. Sérieusement, je n'étais pas d'humeur à entamer une conversation avec lui, j'étais épuisée et puis même, je n'avais rien à lui dire. Ou à l'inverse, il y avait tellement de choses à dire que je ne savais même pas par où il fallait commencer. Résignée, je le regardais entrer dans ma chambre. Je me mis alors à l'écart, et je pus constater qu'il tenait un bouquin de roses rouges à la main. Soudain, je me rappelai que nous étions le soir de la Saint Valentin, la fameuse fête des amoureux. Intérieurement, je riais en pensant à cette fête. Je ne savais pas si Elyes l'avait fait exprès ou pas, je m'en fichais sur le coup, cependant, lorsqu'il s'avança vers moi, tenant une rose à la main, je ne pus m'empêcher de trouver ça beau, touchant. Je me retenais pour ne pas sourire mais plutôt paraitre la plus froide possible. Il me demandait de l'excuser. Qu'il regrettait ses actes. Cependant, je ne paraissais pas convaincue. Je ne pris même pas la peine de prendre la rose. « Eh bien, tant pis, c'est trop tard. » Je le fixais, ne sachant quoi faire. Je lui en voulais tellement, mais en même temps, il me manquait tant. J'étais heureuse qu'il soit là. « Autrement, c'est cool que ta mémoire soit revenue, je suis contente pour toi. » Etrangement, je prononçai cette phrase avec tellement de neutralité qu'elle semblait presque ironique.
Le ton assassin de sa voix, ses paroles, son attitude et tout ce qu’elle dégageait en ce moment précis provoquèrent en moi des relations que je ne connaissais. Plutôt une douleur aigue que je n’avais jamais ressenti et je reconnais volontiers que cela m’avait décontenancé plus encore. J’avais la sensation de perdre tout contrôle sur ce qui se passait présentement et je me sentais perdu, sans défense comme je l’avais jadis été lorsque je fus sans mémoire. Je ne savais quoi lui dire, sincèrement pour dissiper ce doute qui s’était immiscé en elle. Il y avait de quoi, quelques temps avant mon accident de parcours, je l’avais une nouvelle fois demandé de couper tout pont puis j’avais pris la défense de Narcissa –chose qui me laissait un arrière goût amer. Je me devais donc maintenant d’essayer de rattraper toutes mes erreurs passées. Lui faire comprendre que c’était d’elle dont j’avais besoin. Comment faire ? Cela pourrait sembler futile comme préoccupation, aisé pour certains mais pour une personne qui ne l’avait jamais fait de sa vie, c’était la tâche la plus ardue qu’il fût.
« Ne me repousse pas, Rose, j’ai besoin de toi… »
Ma voix était basse et quelque peu hésitante. Il n’était pas difficile de capter l’était dans lequel cette éventualité me mettait.
Au bout de quelques secondes d'attente pendant lesquels je m'attendais à ce qu'il me remballe ou qu'il approuve tout simplement ma dernière phrase, je fus totalement ébahie, surprise par ce qu'il venait de me confier. Ce que j'attendais depuis un certain temps avait enfin été prononcé. Je savais que de sa part, ça signifiait beaucoup. Cela ne devait pas être une tâche facile pour lui que de révéler ses sentiments. A nouveau, j'appréciais cet effort, gros effort même, et une léger sourire se dessina sur mon visage. C'était un sourire de satisfaction mais aussi un sourire de soulagement, de joie. Finalement, il tenait toujours à moi et m'aimait. M'aimait-il vraiment ? Auparavant, j'étais persuadée que oui. Dorénavant, cela pouvait être différent. Je sentais pourtant que non, que ses sentiments à mon égard étaient toujours présents. Je me devais quand même en premier lieu d'exprimer ma colère et ma déception. Qu'il comprenne ma douleur. « C'est pourtant d'abord toi qui m'as repoussée. Alors que j'avais aussi besoin de toi je te signale. » Je regrettai de m'adresser à lui sur un ton de mépris et très froid, ça me faisait mal d'agir ainsi.
Une mise à nu, c’était littéralement ce dont il s’agissait bien que je n’allais peut-être pas assez loin, en lui faisant part de mes sentiments de manière claire mais Diable que cela était plus compliqué que l’on avait coutume de les voir dans les films. Cela semblait pourtant si simple lorsque les protagonistes après s’être longuement cherchés, disputés ou que savais-je encore, suffisait que quelques larmes soient versées pour que les mots fatidiques s’échappent. Nettement plus ardue lorsqu’il s’agissait de notre propre situation et je m’en voulais quelque peu de me montrer si injuste avec Rose en ne lui disant cette phrase, pourtant courte, qu’elle attendait depuis un long moment et qu’elle m’avait elle-même déjà confiée. Je fis un nouveau pas dans sa direction, me rapprochant lentement mais sûrement.
« Je sais…j’étais vraiment convaincu que c’était la bonne chose à faire et ça l’est toujours mais je n’ai pas envie de me montrer raisonnable, si cela signifie être loin de toi… »
Nous étions désormais très proches l’un de l’autre, nos corps se frôlant, réagissant à l’autre d’une manière si puissante que c’en était déconcertant. Mon regard était ancré dans le sien, franc et…tendre. Elyes Daniels Shawn Sullivan amoureux. Eh bien.
Mon côté ingrat ressortait peut-être ce soir-là, mais il devait savoir, devait savoir ce que j'endurais depuis des mois. Que ce soit au moment où il me rejeta, le moment où il se retrouva dans le coma pour une mystérieuse raison, le moment où il devint amnésique, prenant la défense de Narcissa... Dans tous ces moments, je souffrais, pensant l'avoir perdu. Et aujourd'hui, en revenant vers moi, me confiant qu'il ne pouvait se résoudre à m'ignorer, me rassura d'une certaine manière. Ca n'effaçait pas tout le mal déjà fait mais pour certaines choses, je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. S'il avait défendu Narcissa, c'était parce qu'il ne savait pas, il ne savait pas à propos de lui et moi. Pareil pour son amnésie, il ne l'avait pas désirée. Il s'était rapproché de moi. Et tremblante, je le regardais droit dans les yeux, sentant tout l'amour qu'il ressentait sans réussir à le dire. « Je... Ne sais pas. Ca veut dire quoi ? Est-ce que tu m'aimes ? » Hésitante, je le contemplais attendant la réponse fatidique qui changerait enfin tout. Je voulais me jeter dans ses bras, immédiatement, c'était tout ce que je voulais depuis des mois. Je n'arrivais plus à résister. Alors, je m'avançai vers lui pour me serrer contre lui. Peu importait sa réponse.
Nos lèvres étaient désormais si proches qu’elles se frôlaient presque. Il n’y avait nul besoin d’être un observateur hors pairs pour remarquer ce magnétisme qui m’unissait à Julie. Mon corps semblait irrémédiablement attiré par le sien et mes bras avaient un besoin primaire de l’entourer tendrement et l’attirer à moi, après tout c’était là où se trouvait sa place à mes yeux. Mon regard se fit plus intense. Mon souffle se mêlait au lien et l’envie de goûter à ses lèvres se fit plus pressant. Fruit défendu qui me narguait à chacun des mots qu’il formait. Je devais pourtant réprimer ce désir qui m’avait assailli dès que nos regards s’étaient croisés à mon arrivée. Elle attendait une réponse et ce depuis le début de notre relation. En outre, il me fallait tranquilliser ses insécurités et nombreux doutes. Je brandis la rose que je tenais dans ma main, l’observant un instant songeur puis reportai mon attention sur Rose.
« Dans le langage des fleurs… »
Débutai-je, désireux d’attirer son attention sur la fleur. Cela pouvait sembler incongru comme manière de faire, je le concevais.
« La rose rouge porte la signification de l’amour absolu, l’amour passionné. Les sentiments de la personne qui l’offre sont forts et profonds. »
Petit sourire aux lèvres, mes yeux allèrent chercher les siens.
« La seule chose à retenir dans tout ça, c'est que je suis amoureux de toi Rose. »
Ton franc et clair. Aucune hésitation. Je lui tendis la fleur.
C'était dit. Enfin dit. Je savais désormais avec conviction qu'il m'aimait. J'attendais cette déclaration depuis des mois. Ca valait le coup d'attendre au final. On avait traversé bien des épreuves lui et moi, et désormais, nous étions prêts à nous livrer l'un à l'autre. Je n'avais plus peur à présent, et au contraire, je me sentais si bien, si heureuse. Comblée. J'eus un grand sourire jusqu'aux oreilles, lorsqu'il me montra la rose. J'aimais beaucoup cette fleur, elle était si belle et si symbolique. Et justement, Elyes soulignait les valeurs que dégageait celle-ci. C'était de l'amour, du vrai, sincère. Je le regardais avec un sourire, pensant à l'embrasser. Je me retins à sauter sur lui, j'avais déjà pu me serrer contre lui, une chose en son temps donc. Il m'avait alors tendu la fleur et j'étais si heureuse que je ne savais quoi répondre. Il venait de dire qu'il était amoureux de moi et m'avait proposé d'être sa Valentine. Une première pour le jeune homme, j'étais touchée. La réponse était simple à donner, cependant, sous l'émotion, je bégayais bêtement. « Euh.. Ou.. Je... Oui, bien sûr ! » Je pris donc la fleur pour la sentir puis pris Elyes dans mes bras, en guise de remerciements. « Je suis contente et rassurée, parce que... Je... Je t'aime aussi Elyes, et ce depuis bien assez longtemps déjà. » Et cette fois-ci, je n'hésitai plus à poser mes lèvres sur les siennes. Nous étions enfin à nouveau réunis. Je ne pensais absolument pas que son incruste dans ma chambre, ce soir-là se terminerait comme ça. Elyes était toujours surprenant, en fait.
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) Ce qui ne fut absolument pas appétissant. Toutefois, je n'avais pas la force de cuisiner. Alors, je me rendis dans ma chambre, prête à m'étaler sur mon lit lorsqu'on sonna à ma porte. Il était 20h30. Bizarre, je n'attendais aucune visite. Qui donc cela pouvait-il bien être ? Étonnée, et en tenue de pyjama, soit un short et un débardeur, je me dirigeais vers la porte, méfiante. Cela pouvait être n'importe qui, dans cette immense ville. Je regardai par le judas mais je ne parvins pas à reconnaitre la personne... Alors, j'ouvris légèrement la porte et eus un choc en découvrant l'homme qui se tenait debout, dans le couloir. Il s'agissait d'Elyes. Comment... ? Pourquoi... ? Je souhaitais ni le voir, ni lui parler. Je fermai alors la porte, sauf qu'il bloqua la porte avec son pied. « Non, Elyes, n'essaye même pas, je ne veux pas. » Je semblais méchante à le repousser ainsi, alors qu'il avait fait des kilomètres juste pour me retrouver, cependant, je restais encore déçue par sa réaction d'il y a quelques semaines, en plus du fait qu'il m'avait lui-même repoussée quatre mois plus tôt. 
