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 Death waits for us ☠ Ruslana
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Anonymous
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Lun 18 Juin - 16:19



Ruslana & Calixte

« Observe attentivement comment tourne le monde... »


Le sang. Le sang coule partout. Il envahit le sol peu à peu. Est-ce moi qui ait tiré ? Est-ce bien moi qui ait appuyé sur cette gâchette ? C'est moi. Je l'ai tué. Ai-je des regrets ? Ma vie sera-t-elle la même après ? Je l'ai tué. Le sang continue de glisser sur le sol comme un ruban. Je regarde cet homme, mort, les yeux encore ouverts, l'air surpris que j'eusse appuyé sur la gâchette du pistolet. Mes genoux me lâchent. Je l'ai tué... Je l'ai tué...

Calixte se réveilla en sursaut ainsi qu'en sueur. Il s'assit sur le lit précipitamment et prit de longues respirations. Ce n'était qu'un cauchemar. Rien de plus. Il se leva afin d'ouvrir la fenêtre quelques secondes. De légères gouttes de sueur perlaient sur son front. Cela faisaient plusieurs années désormais qu'il avait tué son propre père. Même si la culpabilité ne l'étouffait pas de son poids tous les jours, la nuit, elle le rattrapait assez fréquemment. Toujours ces visions où le sang abondait et où il ne savait pas quoi faire pour l'arrêter. Et finalement, il ne faisait rien. Il avait réussit à échapper à la police tout ce temps et il comptait le faire encore longtemps. Jamais il n'avait été suspecté, quelqu'un d'autre avait été arrêté. Il n'avait donc, techniquement, rien à craindre. Il avait beau se rasséréner, rien n'y faisait. Ce cauchemar revenait toujours. A la fenêtre, il regarda le ciel de la nuit, quelques étoiles trônant aux quatre coins. Il se tourna quelques instants pour voir l'horloge analogique indiquer seulement vingt-heures dix; pour une fois qu'il s'était couché tôt, fatigué par sa journée, il n'arrivait pas à dormir. Il avait la désagréable impression qu'il avait dormi bien plus que cela et que cette vision l'avait torturé pendant de longues heures. Il se remit dans son lit et tâcha de se rendormir. Mais il se rendit bien vite compte que cette tentative serait vouée à l'échec. Il se releva et regarda le plafond comme si cela lui donnerait une quelconque réponse. Le Norvégien regarda son téléphone, dans l'attente d'un éventuel message mais la boîte de réception était vide. Il lâcha un soupir et se dit qu'il ferait bien de se lever totalement. Il ressortit du lit une nouvelle fois et se dirigea lentement, sans bruit, vers la cuisine. Il attrapa la bouteille de lait et avala quelques gorgées avant de s'asseoir sur la table. Que pouvait-il bien faire à cette heure ? Visiblement pas grand chose. Il aperçut alors une carte de visite qui attira son attention et il sut tout de suite ce qu'il allait faire pour penser à autre chose.

Il retourna à sa chambre, le plus calmement possible. Dans l'appartement, tout était calme, personne ne faisait la fête, la deuxième habitante dormait paisiblement -ce qui était rare. Aussi ne voulait-il pas la réveiller, sachant qu'il se ferait passer un savon. Une fois dans sa pièce, il alluma la lumière et s'habilla le plus promptement qu'il put. Comme d'habitude, il prit ses affaires et ressortit. Par précaution , et pour éviter de se faire tuer à son retour, il laissa un mot à Jude qui disait simplement "Je suis sorti quelques heures, je ne sais pas exactement quand je reviens mais ne t'inquiète pas. Au pire, tu sais que je suis joignable. Pour me faire pardonner, je t'achèterai à manger si tu veux. Bye ma belle.'. Il sortit ensuite discrètement, encore une fois, par la porte et se retrouva enfin dehors. Malgré la chaleur qui régnait durant la journée, les nuits californiennes étaient beaucoup plus douces et agréables au jeune homme. Les rues étaient complètement désertes, ou presque, et il y régnait une impression de tranquillité rarement présente à San Francisco. Il se balada de longues minutes, errant sur le trottoir. Il avait oublié son paquet de cigarettes chez lui. Il fut tenté de rebrousser chemin mais il devait vraiment arrêter le tabac; cela faisait maintes fois qu'il essayait de s'en convaincre mais chaque nouvelle tentative était un échec. Quand il fut sur la route principale, il patienta quelques minutes avant de trouver un taxi; malgré que la nuit soit agréable et qu'il aime se promener, les rues étaient souvent mal famées par ici. Et puis, pour être honnête, il n'avait franchement pas le courage de marcher jusqu'où il comptait aller. Plusieurs voitures jaunes l'ignorèrent, déjà prises par d'autres personnes tandis que d'autres l'ignorèrent car ils rentraient simplement chez eux. Finalement, et après que quelques voitures soient déjà passées, un des véhicules s'arrêta. Il monta dedans, s'installa, attache sa ceinture comme un gentil gamin sage et indiqua la destination à son chauffeur qui attendait.

- 21 Fun Casino de Chinatown s'il vous plaît.

Une fois la destination indiquée, Calixte décida de se poser cinq minutes dans la voiture et d'observer le monde depuis sa fenêtre. Le chauffeur appuya sur les boutons de sa radio et finit par tomber sur une vieille musique de Massive Attack qui calma un peu le mal de tête du garçon, encore légèrement tourmenté de par le rêve qu'il avait fait. Puis son regard se posa sur ces mains. Ces mains qui avaient appuyé sur la gâchette et qui avait tué quelqu'un. Nouveau soupir. Pourquoi devait-il penser à ça ? Par la vitre, il aperçut les quelques voitures qui osaient s'avancer dans l'obscurité, les quelques personnes qui osaient braver les rues quelque peu désertées, les lumières qui éclairaient vainement les trottoirs. La nuit, la ville semblait différente, elle semblait se reposer. Elle qui, le jour, accueillait tant de gens, vivait, respirait au rythme de toutes ces personnes semblait prendre du temps pour elle lorsque la lune prenait le relais. Et, bien qu'il n'apprécie pas plus la Californie que cela, Cal se prit presque d'affection pour ce paysage de nuit qui lui permettait de se rassurer un peu et de rétablir ses pensées. Parfois, il se demandait s'il se ferait un jour attraper pour ce qu'il avait fait, si un jour, il subirait les conséquences d'un tel acte. Parfois, il n'y pensait pas. Parfois, il vivait juste sa vie comme n'importe quel américain, comme n'importe quel être humain sur terre. Il n'y pensait parfois plus. Cela venait, cela repartait. C'étaient cela, des souvenirs. Ils venaient lui rendre visite quand il était mal, la plupart du temps, et repartaient quand il se sentait bien, quand il était avec ses amis, quand il était au travail, quand il avait d'autres choses à faire, tout simplement. Après de longues minutes réservées à la réflexion, le taxi s'arrêta avec lenteur près du casino. Le scandinave détacha sa ceinture avec précaution et attendit que le chauffeur lui dise combien il lui devait.

- 45$ s'il vous plaît.

Calixte sortit son portefeuille et regarda attentivement ce qui se trouvait dedans. Il tendit avec amabilité et avec un sourire en prime, un billet de 50$.

- Gardez la monnaie.

Il eut à peine le temps d'entendre un merci qu'il était déjà sorti de la voiture qu'il regarda prendre un autre passager avant de s'éloigner. Se doutant qu'il y avait sûrement des distributeurs dans le coin, il s'y arrêta pour pouvoir aller jouer. Cela faisait un moment qu'il n'était pas venu dans un casino mais il savait que cela le détendrait. De devoir mentir, de devoir tricher et de devoir réfléchir; il n'aurait techniquement pas le temps de penser à son passé ou à quoi que ce soit d'autre qui puisse le distraire. Il entra dans le casino et tout de suite, il s'y sentit bien. Le bâtiment dégageait un aspect familial qui n'était pas pour le répugner. Un léger sourire s'esquissa sur son visage à l'habituel calme, sans réelle émotion. Il savait où il devait aller; la table de poker, c'était là où il se sentait le mieux. Malgré qu'il n'en ait pas l'air, Calixe était un très bon voire un excellent menteur, il était capable de déceler assez aisément ceux qui se contredisaient. Et par conséquent, il savait comment duper les autres. C'était une tâche beaucoup plus facile avec les gens qu'on ne connaissait pas, ils ne cachaient pas leurs tics et pensaient qu'on ne pourrait les découvrir, le fait de risquer de l'argent les stressaient et n'importe quel geste pouvait alors les trahir. Le Norvégien s'installa à une table où était déjà assis une jeune femme et un homme, lui, plus vieux. Ils attendirent deux autres personnes qui s'installèrent à leurs côtés. La partie commença. Son jeu n'était pas très bon mais il réussit à passer entre les mailles du filet et à ne pas perdre trop d'argent durant cette première manche. L'homme plus vieux semblait assez doué et semblait très bien connaître les règles du jeu; il se couchait lorsqu'il le fallait et parvenait à déceler le mensonge. La partie continuait jusqu'à ce qu'un des joueurs fasse un all-in que le jeune homme envoya au tapis. Il récupéra la somme et atteignit la deuxième place après l'homme plus vieux.

Après cette partie qui dura quelques temps, il quitta la table et alla donner ses jetons pour gagner son argent. Il se demandait s'il devait partir ou s'il pouvait rester. Il regarda sa montre avec appréhension. Il était déjà plus de minuit et demi, une heure ne tarderait pas à sonner. Il aperçut alors le vieil homme qui s'approcha de lui pour le féliciter de son jeu. Ils parlèrent quelques minutes et Calixte comprit que c'était le genre d'homme très riche qui ne venait ici que pour se divertir alors que sa magnifique femme devait s'amuser avec son amant. Cet homme lui proposa de tester sa chance à la roulette ce qu'ils firent, gagnant tous deux de l'argent. Ils restèrent ensemble un moment, testant différents jeux où, généralement, ils gagnaient. Soit cet homme était très chanceux, soit il trichait mais peu importait. Une chanson se fit alors entendre, se rendant compte que c'était son téléphone, le jeune homme s'excusa un instant pour décrocher. Il ne savait même pas quelle heure il était à force de jouer et à force de discuter. Quand il vit "Ruslana" s'afficher sur son écran, il fronça les sourcils. Bien qu'il ne connaissait pas l'heure, il était bizarre qu'elle l'appelle à cette heure-là. Quelque peu anxieux que quelque chose soit arrivé, il trouva un coin de calme, loin du bruit et appuya sur la touche qui permit de déclencher la conversation. Ruslana, visiblement paniquée, voulait lui parler de quelque chose en privé. Il tenta de la calmer mais cela semblait compliqué. Il lui indiqua qu'il se trouvait au casino et que, si elle le désirait, il pouvait l'attendre devant le bâtiment. Il raccrocha, désormais persuadé que quelque chose était arrivé. Il ne savait pas à quoi s'attendre aussi s'imaginait-il les pires scénarios possibles. Il décida qu'avant de se rendre dehors, il s'excuserait auprès de l'homme qui lui avait tenu compagnie mais il avait disparu. Il sortit donc, prenant son argent, attendant.

La nuit se faisait lentement remplacer par le jour. Il regarda son téléphone et se rendit compte qu'il avait loupé plusieurs messages de son amie qui lui disait que c'était urgent. Il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur pour elle. Il devait se calmer et reprendre le contrôle de lui-même. Cela ne pouvait être si affreux ... Enfin, il espérait.

fiche par century sex.


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Anonymous
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Mar 19 Juin - 17:18

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CALIXTE & RUSLANA

Je tirais nerveusement sur mon joint. Des cernes charbons entourent mes yeux. Des flashbacks dès que je ferme les paupières.
Je vivais dans un cauchemar éveillé. Je voulais juste que ça s’arrête. Je voulais redevenir la mignonne petite dealeuse à qui personne ne demandait rien. Je voulais redevenir Ruslana la défoncée sans ambition. Je ne voulais plus être la fille qui avec un cœur dans une boite pour sauver une de ces amies. Je ne voulais plus être la fille qui avait aidé son petit-ami serial killer. Je ne voulais plus voir ce corps inerte qui me tournait le dos à chaque nouveau flash de cette soirée. Je voulais dormir plus de dix minutes sans me réveiller en sursaut parce que j’avais encore eu l’impression que quelqu’un essayait de m’étrangler.
J’avais aidé William et je pensais que j’en avais assez vu dans ma vie pour pouvoir endurer ça et reprendre ma petite vie tranquille après ça, je pensais que j’en avais la force. Je m’étais trompée, complètement. Je n’étais plus la même. Je n’arrivais même plus à savoir si j’en voulais à William ou pas. Et si je lui en voulais, je n’arrivais même plus à savoir pourquoi.
La nuit commençait à s’enfoncer dans San Francisco, pas de coloc dans l’appartement. Pas un bruit, pas une odeur. Je me levais du canapé dans lequel j’étais prostrée depuis hier. J’allumais un nouveau joint, c’était au moins le 10ème depuis hier, enfin, depuis que j’avais arrêté de compter. J’étais dans un état de défonce permanent, en espérant que ça allait me soigner. Placebo. Je n’avais plus aucun espoir d’oublier. J’allumais mon joint et sans prévenir des larmes commençaient à couler sur mes joues. Je n’avais même plus la force de les empêcher de couler, ni même de les faire disparaitre de mes joues. J’étais une larve.
Que quelqu’un me sorte de ce calvaire. Je m’approchais de la fenêtre et collais mon front brulant sur la vitre froide, en regardant dehors. Je n’étais pas sortie depuis que j’avais laissé William, après… Après. Je respirais profondément et attrapa mon portable. Je faisais défiler les noms dans mon répertoire. Je m’arrêtais à la lettre « C » Calixte. Inspiration, appuyer sur la touche verte et… tomber sur la messagerie. Je me laissais glisser le long du mur. Sans savoir pourquoi, je m’acharnais sur mon téléphone et rappela plusieurs fois. Jusqu’à ce qu’il décroche et rien à foutre qu’il soit peut-être plus de deux heures du matin. « J’ai besoin de toi, il faut qu’on se voit. Maintenant. » Attendre qu’il indique un lieu de rendez vous, sauter dans des fringues et partir. Je me regardais une dernière fois dans la glace de la salle de bains avant de partir, j’ai attaché mes cheveux, ce qui fait que les traits de mon visage ont l’air encore plus tirés. Mes yeux bleus défoncés à cause de l’abus de drogues ressortent à cause des cernes noires qui les entourent. J’ai la peau pale, je pense que je peux même me permettre de dire qu’elle est blanche…
Je sortis et remontais la capuche du sweat immense que j’ai enfilé, sur ma tête. Il cache entièrement mon visage, au moins personne ne me voit. Je n’ai pas peur de me balader seul à cette heure là, parce que c’est mon univers, la nuit, les rues de San Francisco… Comme je n’étais pas sortie depuis plus de vingt-quatre heures, l’air frais m’arrachait un sursaut. Ça me coupait même le souffle quelques instants, avant de reprendre une respiration normale…
J’allais à pied jusqu’au casino. J’avais besoin de marcher et d’évacuer. Quand j’arrivais devant, Calixte était là. Devant. Sans même m’avoir vu, il avait réussi à m’arracher un sourire, le premier depuis un moment. Je me laissais glisser vers lui, une cigarette fraichement allumée coincée entre les lèvres. « Désolée de t’avoir dérangée en pleine partie. » je lançais, en donnant un coup de menton en direction du casino.
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