histoire

Je suis Autrichienne d'origines juives, née il y a maintenant 20 ans. Quand j'y repense, j'ai vécu une bonne partie de ma vie dans mon pays natale, mais j'en passerais plus ici, à San Francisco. Vous vous demandez alors surement pourquoi je suis passé de l'Autriche à cette belle petite ville californienne? J'y arrive, j'y arrive...

-Blaaaaaanche !

8 ans. Ma sœur, Friday, avait le chic d'insister aux mauvais moments. Plus généralement quand je m'entrainais pour un concert ayant lieu le lendemain. Je fait du piano depuis mes 3 ans, et très vite, j'ai commencé à jouer chez les amis de mes parents, aux petites auditions entres élèves, ou pour des amis. Nous en avions un grand en bois sombre dans le salon des glaces. Je ne faisait que l'observer, au début. Je fixais ses touches blanches et noires pendant des heures. C'était quelque chose qui m'intriguait, qui m'impressionnait. Quand ma mère jouait une mélodie, je m'asseyais en tailleur à côté, et ne bougeais plus jusqu'à ce qu'elle ai finis. Mais un jour, je m'y suis assise, sur ce tabouret au coussin rouge. J'ai passé un doigt, puis deux, sur une touche. Le son qui résonna dans l'immense pièce m'émus tellement que j'éclatais en sanglots. Depuis, je n'ai jamais arrêté d'en jouer. A 5 ans déjà, je connaissais la plupart du répertoire pour piano; Brahms, Mozart, Schubert, Vivaldi...
Mes parents étaient si fières. Dans la haute société, cela faisait tellement bonne impression quand son enfant jouait d'un instrument, mais si en plus il en jouait bien et s'avérait être plus doué que la moyenne de son âge, ça faisait encore mieux.
A 7 ans, j'entrais au conservatoire en même temps qu'à l'école bilingue allemande-française. Je lisais déjà beaucoup pour une enfant de mon âge: en effet, la littérature allemande et autrichienne était déjà presque entièrement passée sur ma table de chevet.
-Blaaaaaanche!
Ma sœur entra dans la pièce. A 8 ans nous étions déjà bien différentes, mais une chose nous rapprochait plus que tout
-Grand-maman est là. Elle nous emmène au centre commercial.
La mode

Une chose encore nous rapproche, ma soeur et moi, c'est le ski. C'est à 8 ans que nous avons reçus nos premiers cours particuliers. Bien sûr, en temps que toutes bonnes autrichiennes qui se respectent, nous étions déjà montées sur ces petites planches parallèles, dévalant les pentes sans peur. C'est bien là l'un des seuls points de notre caractère que nous avons en commun: le courage.
A 10 ans, je pris mes premiers cours d'anglais. J'avais commencé l'équitation l'année précédente, et l'un des professeurs était d'origines anglo-saxonnes. C'est lui qui me donna envie d'apprendre cette langue. Deux ans plus tard, je commençais le Russe, en étant déjà parfaitement bilingue, allemand-français. Bien sûr, loin de moi la pensé d'abandonner mon instrument au profit de ces langues; je maniais parfaitement mon emploi du temps entre le piano, l'école, les cours particuliers de ski et d'équitation, etc.
A 13 ans, ce fut mon premier concert retransmit à la télévision. J'étais très fière, je l'avoue. Et ma famille, encore plus. J'aimais de plus en plus cet instrument, et j'y arrivais de mieux en mieux. Je me fit même une petite réputation, grandissante au fil des années. Mon nom était cité dans la bouche de plusieurs grands musiciens. Cette même année, je me lançais dans l'ébauche d'un roman, après m'être attaquée à la littérature anglaise. De tous les livres que j'ai lu, ce sont les livres anglais qui m'ont le plus touchés.
Malheureusement, une belle histoire finit toujours mal, ou du moins, a toujours une facette négative. Le ski, ce sport qui me faisait me sentir si légère, si libre, me causa mon plus gros regret. A 16 ans, je fis une chute terrible, m'enlevant l'usage de ma main droite pendant bien 6 mois. Bien que complétement guéris aujourd'hui, j'ai énormément de mal à jouer aussi bien et habilement qu'avant, et beaucoup de mes pièces préférées me sont maintenant inaccessibles. Cette malheureuse fracture m'éloigna donc du piano, avec un an sans pratiquer, mais aussi et surtout du ski: personne, je dis bien personne, ne me fera remonter sur des skis.
Sans perdre la face devant ma famille et mon entourage, je me suis rabattu sur l'équitation. Il n'y a que ma soeur qui su à quel point cette chute m'avait attristée. En équitation, je gagnais de nombreux concours, autant en dressage qu'en saut, et je passais beaucoup de temps avec les chevaux. Ce sont des animaux étrangement intelligents, et vraiment surprenants. Pour me changer un peu les idées, ma soeur décida de nous mettre au chant; avec sa batterie, moi au piano, et nos deux voies mêlées, nous nous amusions à inventer des chansons et les chanter, pour nous décontracter. Et aussi bizarre que cela puisse paraitre, cela me détendait à un point, que j'arrivais beaucoup mieux à travailler, à apprendre, après l'une de ces séances.

-Tu veux faire quoi?!
A 18 ans, un choix décisif s'est offert à mes yeux; partir étudier à Oxford dans l'optique de devenir professeur en littérature anglaise, ou rester ici, pour reprendre l'usine de mes parents. Je ne pouvais pas rester ici. Le piano, le ski, l'oppression de ma famille, tous ces souvenirs et cette ambiance, je ne pouvais plus supporter ça. Mon choix s'est avéré facile,
et j'ai eu mon diplôme sans grands efforts.
Vient maintenant le temps de choisir un métier. Une place s'offre à moi; San Francisco m'ouvre ses portes. Du premier coup, j'ai évidement accepté, mais une question s'est bien vite posée: Friday. De l'Angleterre, je pouvais lui rendre visite, nous pouvions toujours nous arranger. Mais les USA, c'était bien plus loin. Je lui ai bien sûr proposé de venir. Elle n'attendait que ça.

Je suis maintenant le plus jeune professeur d'université, en littérature anglaise, à l'université de San Francisco. Merci qui? Merci QI ♥

caractère

Moi? Je suis du genre super anxieuse. Que ce soit pour un concert devant 1 000 personnes ou bien un simple entretient d'embauche, je ne peux pas m'empêcher de stresser un maximum. C'est un truc que j'ai toujours essayé de contrôlé, mais je n'ai jamais réussi. Malgré cette anxiété, je suis quelqu'un de doux, qui n'élève rarement la voix, et qui essaie de prendre les choses difficiles par la plus tranquille des manières. C'est pour ça que l'on m'a souvent dit que je serais une très bonne négociatrice, d'autan plus que je suis une jeune femme relativement sociable, facile à engager la conversation.
Si je suis polie, c'est surtout grâce à l'éducation que j'ai reçu. Depuis toute petite, je suis traitée comme une petite princesse, comme une jeune fille des plus intelligente, qui se doit d'être la plus parfaite devant la haute société à laquelle ma famille appartient. J'ai toujours vu ça non comme une sorte de jeu, comme ma sœur, mais plutôt comme du respect, une obligation vis-à-vis de ce que mes parents m'ont toujours apporté. Mais ne vous en faite, pas, j'ai aussi mes caprices: je râle souvent, surtout lorsque je suis dans une période propice aux caprices. Et si je demande quelque chose, et que ça n'arrive pas dans les plus bref délais, je suis bien capable de m'énerver à un plus haut point! Eh oui, il ne faut pas trop se fier aux apparences.
Impulsive et persévérante, on dit de moi que rien ne m'échappe, et que rien ne me résiste. Si j'ai une idée en tête, aussi irréalisable qu'elle puisse l'être, je vais sauter sur l'occasion, et ne rien lâcher jusqu'à ce qu'elle soit réussite. Mon ambition est également un trait principal de mon caractère; quoi qu'il arrive dans la vie, quelque obstacle qui viendra s'interposer, je passerais outre ma sensibilité débordante, et avancerais vers mon but le plus important. Je suis comme ça: sous mes apparences de petite fille sensible et intelligente, je suis une vraie battante.