Il était tard, je m'appretais à sortir lorsque le téléphone sonna. Je râlais un peu, répondais, tout en enfilant ma deuxième chaussure, histoire de ne pas perdre de temps.

-Allô?

Est-ce que c’est Eileen qui est à l’appareil ?

J'entendis comme une respiration, j'attendis patiemment malgré la soirée que j'avais prévu, car j'avais le sentiment que cet appel était important.

-Eileen Jenkins oui, puis-je savoir qui m'appel?

Je ne pus m’empêcher de rire malgré qu’elle n’ait rien dit de drôle.

Un rire sadique raisonna dans le téléphone, je me stoppais net. Alors que quelques seconde avant je sautais un peu partout dans l'appartement pour trouver mes derniers accessoirs pour ma soirée, autant là je m'assis sur mon canapé, ne bougeais plus.

-Pardon? Sérieusement, ce n'est pas drôle. Qui êtes vous? Que voulez vous?

Je me glaçais. La fin? C'était une menace? En y réfléchissant bien, la seule personne qui m'ait déjà menacé fut... Je me mordis la lèvre inférieure.

-Tes menaces sont inutiles, après tout ce temps, je pensais que tu aurais compris. Depuis mes 8ans tu répètes la même chose, et ça n'avance toujours pas...

Soit j'avais eu juste, et il confirmerait, soit je m'étais trompée de personne et il ne comprendrait pas. Je retins ma respiration sous l'effet du stress.

Incappable de bouger, je ne me concentrais plus que sur la conversation et sur ma respiration, car finalement, je n'étais plus sûr de rien, et doutais encore de l'identité de celui qui me parlait à cet instant précis, mais je tentais tout de même.

-J'ai la mal-chance de savoir qui tu es, oui... Tu n'es autre que celui qui me pourrit l'existence depuis ma naissance, celui qui m'a toujours mit des batons dans les roues, qui s'est toujours éloigné de moi. Je dois bien avouer que tu es aussi têtu que moi, tu ne laches pas l'affaire... Mais dans ton cas, ça serait plutôt un défaut.

Chieuse, moi? Nooooooon.

Il restait méprisant jusque dans sa voix, j'en eu des frissons.

-Pas d'ennemis en date, non. Juste un psychopate de frère harceleur. Tu ne me fais plus peur Zackary, tu ne m'as jamais fais peur. Je ne me suis même pas planquée, j'ai juste déménagé, mais promis la prochaine fois je t'envois ma nouvelle adresse histoire de te faciliter les choses!

Bon, d'accord, j'avais toujours ce caractère bien trempé, et si un jour Zack m'expliquait qu'il ne me supportait plus à cause de CE caractère, je pourrais PRESQUE comprendre...

Ma respiration devint saccadée, je restais effrontée à tout moment, ce qui ne m'empéchait pas d'être impressionnée. Avoir peur, non, jamais. Etre impressionnée, par contre... Après une bonne inspiration, je retrouvais ma détermination sans faille.

-Je suis tout de même contente de voir que j'occupe tes pensées, peut-être même tes jours car à mon avis tu as du passer du temps à chercher mon numéro, et mon adresse. Car si j'ai bien compris, tu vas me rendre une petite visite surprise, c'est ça?

-Tu ne me connais pas, tu ne t'en rends même pas compte... Mais oui, j'écoute les gens et je suis assez intelligente pour comprendre les sous-entendus. T'es pathétique. De toute façon, je ne pensais pas à une réunion de famille, pour cela il faudrait qu'Alizee soit là... Au lieux de me chercher, t'aurais dû la chercher elle!

Ma soeur me manquait atrocement, j'avais vraiment du mal à croire qu'elle ne nous ait toujours pas donné de nouvelles, comment avait-elle pu m'abandonner comme ça?

Le rire sadique de Zachary était à glacer le sang.

-Je n'ai rien fais... Alizee ne me défendrait pas parce que je serais 'une enfant' comme tu dis, mais tout simplement parce qu'elle saurait que je suis innocente. Que me repproches-tu, au juste?

J'en eu le souffle coupé. L'entendre parler ainsi de moi, de mon existence me glaçait le sang. Malgré cela, je restais trop fière pour lui montrer qu'il avait réussit à m'atteindre.

-En attendant, quoi que tu dises, quoi que tu fasses, rien ne changera ce qui a été fait. As-tu seulement rendu visite, rien qu'une fois, à notre mère? Elle était sous l'emprise de la drogue, de l'alcool, ce qu'elle a fait n'est que le résultat de l'accumulation de ce genre de produits qui lui ont détruit la vie et celle de notre père. Arrête de ne penser qu'à toi, tu n'es pas le centre du monde, et ne remets pas tout sur mon dos.

Il me terrorisait. Ses lettres, lorsque j'étais petite, ne m'atteindaient pas car j'étais entourée sans l'être, même si personne ne savait pour mon frère qui me menaçait, je savais qu'il ne pouvait rien pour moi. A présent, j'étais seule. Mais je n'allais pas lui faciliter la tâche.

-Et bien viens. Je t'attends, depuis mes 8ans, tu sais. Tu m'as presque manqué, toi et tes menaces, tes injures, tes lamentations. Quel homme es-tu devenu? J'ia hâte de voir ça!

J'eu un rire nerveux, j'étais paniquée mais en même temps, la situation m'amusait. Je fini par raccrocher, après avoir dit:

-Très bien, j'te donne pas mon adresse alors, je pense que tu l'as déjà. A bientôt!