Le jeune Anson fronce les sourcils lorsque sa coéquipière lui ordonne de monter dans la voiture avec ce ton qui ne laissait place à aucune discussion. Il ne se fit pas attendre et grimpa directement du côté passager dans la voiture de Lohéliya et d’attacher sa ceinture, elle ne lui dit rien de ce qu’ils doivent faire se contentant d’allumer le gyrophare histoire d’avoir la voie libre pour rouler plus vite sans trop de danger. C’est quand ils arrivent vers la pâtisserie et que l’agent Almerinda s’arrête juste en face et que Charlie la voit s’engouffrer à l’intérieure pour en ressortir avec sa tarte qu’il comprend ce qu’était l’urgence en question. Il secoue la tête exaspérer par sa coéquipière, décidément il apprenait de plus en plus de chose venant d’elle. Chaque jour était une nouvelle découverte. Il la regarde monter dans la voiture. Elle lui en demande si il en veut et pour simple réponse, il secoue la tête tout en soupirant et regardant devant lui.

Elle lui pose sa question et Charlie hausse un sourcil.

« Pourquoi elle serait jalouse ? »

C’est vrai après tout, Zénon n’avait aucune raison d’être jalouse de Lohéliya ou de quoique ce soit en fait. Bon ok, Zénon n’était plus sa copine, elle le lui avait bien fait comprendre même si lui la considérait toujours comme telle seulement elle l’avait trompé avec cet ex. Enfin c’était très compliqué. Il regarde sa montre puis se tourne vers sa coéquipière.

« Bon, sérieusement, on a du boulot ? Parce que j’ai des paperasse à faire a bureau et elles ne se feront pas toutes seules. »

Haussant un sourcil face à cette énumération qu’elle lui faisait tout en dégustant sa délicieuse tarte, il en revenait pas du culot qu’elle avait. A croire qu’elle s’en fichait complètement de tout. Il ne savait pas quoi dire sur le coup surtout lorsqu’elle rajouta qu’elle était canon par-dessus tout. Charlie ne comprenait pas à quoi elle jouait exactement en disant tout ça. Si c’était un sorte de jeu pour elle ou non mais quoique se soit, il n’aimait pas tellement ça !

« Non, je ne vois vraiment pas pourquoi elle le serait. »

Que lui dit-il pour toute réponse. Pas très constructif puisqu’elle ressemble à ce qu’il avait répondu quelques secondes plus tôt.

« C’est n’est pas que je veux mais je dois faire ces rapports. Enfin « nos » rapports. »

En insistant bien sur le « nos » puisque c’était les rapports qu’ils devaient faire après chaque intervention sur un lieu quelconque. Une nouvelle fois, on peut l’entendre soupirer par rapport à la remarque de sa coéquipière. Il ne sait pas si elle est vraiment sérieuse ou c’est seulement du bluff pour ne pas qu’il retourne remplir les rapports et qu’ils aillent se prendre un café urgent cette fois au lieu de la tarte. Il la regarde pour essayer de déchiffrer si elle disait vrai mais il avait toujours eu du mal avec elle et ce depuis le début, soit c’est une pro soit elle lui dit toujours la vérité.

« Ok je reste, dis moi. »

Charlie fronce les sourcils en écoutant sa coéquipière qui sans qu’il ait pu répondre passé à autre chose. C’était dingue comment elle changeait de conversation d’une seconde à l’autre, parfois, il avait même du mal à la suivre. Et puis il était à longueur de journée avec elle depuis un mois environ, il avait de quoi s’habituer mais rien à faire. Elle le surprenait toujours avec une réaction différente de la précédente. Du coup, il ne savait jamais à quoi s’attendre avec elle ce qui parfois l’agaçait car il a toujours eu l’habitude de connaitre les gens qu’ils côtoyaient et de prévoir leur coup un tour d’avance. Ce qu’il n’avait jamais réussit à faire avec Zénon, il n’arrivait pas à le faire avec Lohéliya non plus. Il secoue la tête en l’écoutant parler au conducteur de derrière puis regarde par la vitre de son côté. Tout avait l’air plutôt tranquille dans le coin, en même temps pour une fois qu’ils n’étaient pas à Bayview, à croire que sa coéquipière raffolait de ce quartier ce qui n’était pas tellement le cas de Charlie qui préférait plus travailler sur District.

Il se retourne quand il comprend qu’elle s’adresse à lui à nouveau.

« Non enfin oui. Je ne tire pas une gueule, je suis impatient de connaître le boulot que tu as pour nous. Ca ne se voit pas ? »

Il lui fait un sourire forcé. En vrai, il ne savait pas quoi penser de sa coéquipière, elle était spéciale et n’avait rien avoir avec les agents qu’il avait côtoyé jusque là. Elle était totalement différente et il avait entendu du bien comme du moins bien sur elle. Seulement il avait toujours aspiré à se faire sa propre opinion des personnes qu’il fréquente.

« Mais laisse moi deviner, on doit se rendre à Bayview pour arrêter deux malfrats qui ont encore cassé la boulangerie du coin et au lieu de ça on va faire une petite ronde pour voir tes… « amis » ? »

Le jeune homme lève les yeux au ciel lorsque toute excitée sa coéquipière venait d’exprimer sa joie sur l’idée que Charlie venait d’avoir. Enfin ce n’était pas vraiment une idée mais plus une habitude de plus. Ce n’est pas que le jeune Anson avait besoin d’adrénaline et de surpassement qu’il n’aimait pas avoir cette habitude qu’ils avaient de faire la ronde à Bayview. Il prenait son rôle de flic très à cœur, que ce soit remplir la paperasse, arrêter un véhicule pour excès de vitesse, ou encore surveiller la maison de quelque de jour comme de nuit. Le plus barbant dans le boulot de flic, mais il aimait tout aussi le vraie boulot celui où il y a les courses poursuites, ou y a une attaque à main armée et une prise d’otage ou encore des meurtres en série bien qu’il s’était toujours pas encore fait à l’idée de voir des cadavres.

« J’ferais de mon mieux. »

Lohéliya était sa coéquipière mais également sa supérieure. Après tout il n’était qu’un bleu dans son tout début et que la jeune femme avait sa réputation bien méritée et travaillée. Elle a faim, il avait l’impression qu’elle avait toujours faim, comme si elle mangeait bien plus que lui, il se demandait où elle mettait tout ce qu’elle avalait, mais à ce qu’on lui a dit, la jeune policière prenait très au sérieux l’entrainement qu’elle pratiquait, ce qui avait le don d’impressionner Charlie.

« Euh non ça va aller merci j’n’ai pas faim. »

Il lui sourit alors qu’elle démarre enfin, il n’avait même pas besoin de demander pour savoir où ils allaient se rendre surtout vu la conversation d’il y a trente secondes à peine. Il écoute ce qu’elle lui dit, à nouveau sérieuse, pour ne pas dire enfin.

« Tu veux qu’on se fasse passer pour ce couple de danseur ? Je ne sais pas danser, faut que tu trouves quelqu’un d’autre Almerinda. »

Oui enfin bon c’était pas totalement vrai.

Charlie haussa les épaules, non il n’avait pas très faim enfin pour l’instant peut-être qu’en la voyant se manger une pizza ou un hamburger, il finirait par lui aussi avoir faim mais pour le moment il voulait juste trouver quelque chose à faire. Il aimait travailler et faire son boulot c’était ce qui l’importait le plus. Surtout le bien faire et ce que lui dit la jeune femme l’énerva quelque peu. Ok il avait une chance de prouver de quoi il était capable, mais ce n’était pas en dansant qu’il voulait le faire mais résoudre un crime, arrêter le meurtrier même si un réseau de prostitution de mineure était tout aussi important. Il ne savait pas exactement quoi répondre à ce qu’elle lui disait et il n’aimait pas vraiment la vitesse qu’elle venait de prendre. Elle conduisait bien trop vite et ce n’était pas les flics qui devaient montrer l’exemple ? Oui toujours à cheval sur les lois, Charlie ne faisait jamais exception sauf en ce qui concerne sa coéquipière mais ça c’était parce que il y avait d’autres règles ou plutôt « codes » au sein de la police qui apparemment surpassait les lois de l’Etat de la Californie. Le jeune homme posa son bras juste sur le bord de la vitre qu’il venait d’ouvrir, il faisait une de ces chaleurs aujourd’hui. Il tenait sa tête et réfléchissait à ce qu’il pourrait dire pour se défendre tout en espérant que la jeune femme ralentisse. Il savait que le lui dire ne servirait à rien car elle ne l’écouterait pas et puis il était impressionner par sa parfaite conduite et maitrise. Quand soudain elle freine et qu’il se fait pencher en avant manquerait plus qu’il n’ait pas mis sa ceinture comme ne le font pas parfois les flics et qu’il se soit fait projeté sur le pare brise. Il se retourne vers elle.

« Non mais ça va pas ? Tu voulais me tuer ou … »

Seulement il s’arrête car elle lui dit quelque chose et il en reste bouche bée. Elle stoppe net la voiture ainsi pour ça ? Décidément, il ne la comprenait vraiment pas, et pas même un peu.

« J’serais pas là si j’voudrais pas bosser avec toi. Tu sais combien de flic débutant voulait t’avoir comme coéquipière ? Voulaient être celui ou celle qui pourrait t’assister ? Ouais peut-être que certains c’est parce que tu es « canon » ou que tu es « folle » j’en sais rien. Mais me concernant c’est parce que tu as des instincts de flics, une intuition de dingue et que je sais que j’ai beaucoup à apprendre de toi… »

Il s’arrête quelques secondes avant de reprendre.

« … comme tu as a apprendre de moi également. »

Oui parce que niveau lois, elle avait pas mal de boulot à faire non pas qu’elle les connaissait pas bien au contraire mais qu’elle avait plus du mal à les respecter, elle faisait sa propre lois. Et parfois il se demandait même si elle n’était pas un de ces policiers ripoux qui venaient polluer la police et l’image que les personnes avaient d’elle. Et d’un autre, c’est l’agent Almerinda et rien que ce nom, voulait dire beaucoup dans ce métier. Il savait qu’il avait de la chance que de travailler avec elle surtout pour un débutant.