J'avais un rendez-vous avec Bliss Jenkins, ce soir. Dans mes souvenirs, j'avais connu Bliss via facebook. Elle avait été une personne normale et en publiant son livre sur sa vie, la célébrité lui avait souri. Je ne cherchais pas la célébrité. Je ne savais pas comment la blonde faisait pour vivre avec tous ces paparazzis d'ailleurs, et avec des fans, des idoles, des fous amoureux ! Ce que je souhaitais, c'était de réaliser mon rêve: écrire des fictions. On m'avait donné ce talent d'écriture - que mon père avait lui aussi d'ailleurs - et je ne comptais pas le gaspiller pour servir des frites à de gros américains toute ma vie.
Noël était passé, et à part qu'Hadryin m'avait quitté, je n'avais pas réellement été gâtée... J'espérais au fond de moi que Bliss m’annoncerait une bonne nouvelle, m'offrant un cadeau de Noël deux mois après.
Je venais de sortir de mon entrainement de roller derby et fus surpris par une bourrasque assez fraîche. J’ajustai mon bonnet sur ma tête et regardai l’heure sur mon portable. Parfait, notre rendez-vous au Manchester était dans une demi-heure, j’avais le temps d’y arriver tranquille. Après quelques minutes de marche, j’entrais dans ce bar où j’avais bossé il y a maintenant plus d’un an. En somme, j’avais fait plusieurs jobs à San Francisco, serveuse au bar, adjointe de l’ancien patron Kyler, à moitié bibliothécaire, chroniqueuse pour un magazine de Rock et maintenant je m’occupais des hamburgers à McDonald’s, quelle belle destinée.
J'adorais l'ambiance du Manchester, ça me faisait du bien d'y retourner. J'avais donné ce lieu de rendez-vous à Bliss sans savoir si c'était un endroit adapté pour elle. Je ne crache pas sur elle, mais elle devait être habituée à plus classe comme endroit... Enfin bon, voir des punks, des tatoués et des... Jenesaispasquoi de temps en temps ne fait pas de mal. Je demandais un nectar de poire, une boisson saine, pour une fille saine comme moi haha. J'avais posé mon sac de sport au sol et je sortis un petit calepin. Ce dernier était toujours présent dans mes moments d'attente.
Je suis d'or et déjà en retard. Je ne sais pas comment je fais pour avoir une vie, parfois il m'en faudrait tout simplement trois, voir quatre pour faire tout ce que l'on me demande. Il y a une semaine nous sommes rentrés dans notre maison, on a enchaîné avec une première émission le soir, heureusement pré-enregistrer parce que la fatigue nous faisait dire à Peter et moi un tas de débilité. Le décalage horaire avec la Nouvelle Zélande est tout de même important. Pour le coup je suis épuisée, je n'arrive pas à reprendre un rythme avec les petit qui eux n'ont pas changé d'heure.. ils sont toujours à celle de Wellington. Il m'a déjà fallu un moment pour reprendre le dessus après l'agression et le voyage pour le tournage de Peter, voilà qu'il faut tout reprendre. Ils sont un peu épuisants ! Pourtant j'arrive à boucler tout ce que je veux, mais j'avoue n'avoir que trop peu de temps à moi, cette fois je ne veux plus vraiment les laisser une journée entière avec une nourrice, je stresse et je n'ai toujours pas confiance. Mais même si celle qu'une amie m'a conseillé semble parfaite déjà avec les jumeaux. C'est tout un art pour s'organiser. Finalement elle viendra ce soir, je n'en peux plus et j'ai un rendez important que j'ai déjà repoussé une fois. Je ne veux pas faire faux bons une seconde fois à Sierra. Elle compte sur moi je suppose.
Sierra est une jeune écrivain et j'ai lu des choses d'elle, elle se débrouille très bien. Du coup pendant un petit moment j'ai fait sa promo pour que ma maison d'édition accepte de la rencontrer et même d'accepter qu'elle puisse publier un premier roman. Mon éditeur a accepté de lire son texte et il l'a trouvé très prometteur, il a accepté si je me portais garante de le publier. Ce que je n'ai pas hésité à faire. J'ai eu la réponse ce week end, il confirmait l'engagement, il m'a envoyé les documents à lui passer si bien entendu elle est d'accord. Elle a du talent et je veux que les gens découvrent ce qu'elle fait. Alors je l'aide, comme j'ai fait avec Julie. Julie je me souviens lorsque je l'ai vu c'était dans un situation peu normal, on a été victime d'un vol en même temps.. et du coup en même temps on était au commissariat et on a de suite sympathisé, on m'a parlé d'un possible film de mon livre et elle avait des habitudes qui me plaisaient, il est clair que physiquement elle ne me ressemblent en rien mais elle avait quand même sa place pour le rôle. Et elle a été éblouissante, une étoile montante maintenant. Je ne regrette pas mon choix et je suis sûre qu'il en sera de même pour Sierra.
Lorsque la nounou arrive, j'embrasse mes deux petits et je file. J'ai rendez vous dans un bar animé de la ville. Je n'y ai jamais mit les pieds. Mais après tout moi là ou l'ambiance est cool et décontractée c'est parfait pour moi. Dans mon sac les documents rangés dans une enveloppe. Je prend ma voiture, j'avoue qu'il y a quelques mois je n'aurais jamais pensé pouvoir obtenir mon permis, mais je soupçonne mon instructeur de me l'avoir donné pour la notoriété.. Mais après je n'ai jamais fait de mort sur la route, Peter m'a plutôt bien apprit. J'arrive une vingtaine de minutes plus tard, finalement je ne suis pas si à la bourre que ça dis minutes un peu moins. Je trouve une place de parking non loin, j'ai de la chance les paparazzis n'ont pas encore rappliqué. J'espère qu'ils ne le feront d'ailleurs pas. Ce n'est pas pour dire mais pendant les deux mois de tournage en NZ pour le film que Peter fait, j'ai largement eu ma dose de flash.
J'entre dans le bar, l'ambiance est terrible. Je cherche ma petite rouquine, elle est magnifique cette fille, un petit amour. Je regarde les gens avec des tatouages et les punks, les motards.. Je ris, cela me rappelle ma vie avant mon accident. Et puis j'ai moi même deux tatouages alors je n'ai rien à dire, c'est un très bon endroit, cela me change des trucs prouproutes ! La barde de ça ! Je trouve enfin Sierra, je me presse d'aller la retrouver.
- Hey Sierra, désolée je suis un peu à la bourre, mais deux petits à la maison qui ne s'adaptent pas à leur nouveaux horaires.. enfin bref, désolée ! Tu vas bien ?
Je m'assoie en face d'elle, on vient nous demander si on veut boire quelque chose. Je réfléchis à une boisson que je n'ai pas bu depuis un baye. Puis je pense à la bière.. je me souviens que j'en buvais toujours en soirée.. Je suppose qu'ils en font ici. En tout cas j'ai bien fait de venir décontractée, un jean et une pull large avec des bottines à talons larges, les cheveux mal attachés.. j'ai juste caché mes cernes pour les médias.; si jamais ils sont à la sortie tout à l'heure.
- Je prendrais une bière pour moi s'il vous plait.
J'étais à moitié en train de m'endormir sur mon calepin. Le sport m'avait bien fatigué en plus de mon retour de New York la veille. J'avais passé toute la semaine dans la Grosse Pomme pour trois concerts avec mon demi-groupe avec Ewan et Aleksei. Je dis demi-groupe parce que je n'étais pas aussi dévouée que son fondateur le ténébreux Ewan. Bien que j'adorais le monde de la musique et que j'avais toujours rêvé d'avoir un groupe, j'étais plutôt consacrée sur l'écriture ces derniers temps. The Hotdarks -hahaha le nom- ne me permettait pas de me défouler comme je le rêvais dans la musique. J'aurais voulu composer, jouer, chanter mais dans le groupe du jeune homme j'avais la place du synthé. Cela ne me suffisait pas.
Enfin bref, ce soir je n'étais pas au Manchester pour discuter de mes projets littéraire avec Bliss. Je me ressaisis et sortis de mes pensées lorsque je vis la blonde s'approcher de moi. J'étais toujours très ponctuelle, Bliss était en retard mais je n'avais même pas fait attention à l'heure pendant mon moment "tête dans les nuages" ! « Hey salut ! Ne t'en fais pas pour le retard. » J'avais cru comprendre sur les réseaux sociaux qu'elle était rentrée de Nouvelle-Zélande du coup je comprenais mieux de quoi elle me parlait en citant ses jumeaux. Je souris. Nous commandâmes rapidement des boissons, puis je répondis à sa question. « Je vais bien et toi ? Alors la Nouvelle-Zélande ? C'était bien ? »
Je ne suis pas une star. Du moins je ne me suis jamais considérée comme telle. Disons que je vis de ma passion. Enfin à la base ce livre n'était pas la plus belle des passion que j'avais. Je l'ai écrit pour me sentir moins coupable... et au final.. non. J'ai eu beaucoup de mal au début avec la célébrité qu'il a entraîné. Pour moi les gens n'ont jamais compris l'histoire, ils n'ont pas comprit pourquoi je l'ai écrit et moi ça m'a beaucoup posé problème parce que j'ai eu l'impression de me faire un nom sur la mort de ma soeur, sur les ruines de ma famille. Je peux même dire que lorsque j'ai rencontré Peter sur une émission, lui non plus n'avait rien comprit, c'est bien pour ça que je ne voulais pas de lui. Je le voyais comme une personne superficielle. Je n'étais même pas sûre qu'il ait lu mon bouquin sur le moment. On s'y fait à ça, la mauvaise interprétation. Je ne m'attendais surement pas à être sur populaire, si aimé. J'ai dépassé les meilleures ventes de livres, on me voulait partout, c'est comme si mon visage devenait une marque de fabrique. Je suis la tête à avoir partout et c'est éreintant. J'ai fait un film, le seul, j'ai adorais partagé cela avec Peter, mais je ne peux pas dire que je me sois éclatée, je ne suis pas faite pour le cinéma. L'écriture c'est pour moi et j'envisage même un nouveau livre.. Je vais voir ce que l'on me propose, je me remet de notre retour, je ne veux pas non plus tout précipité, je suis épuisée et je veux avoir la tête au repos pour étudier toutes les propositions que je peux avoir.
Je rejoins donc Sierra pour parler justement d'une bonne nouvelle pour elle. Elle écrit des textes que j'ai eu la chance de lire. Elle m'a donné rendez vous dans un bar de la ville. Pas très loin de là ou j'habite, pourtant je m'y rend en voiture, y aller à pieds serait un véritable calvaire. Je me ferais arrêter par je ne sais combien de personne. Je suis en plus plutôt fière de ne plus avoir à prendre le taxi pour me déplacer. J'arrive dans le bar, plutôt familier dans l'ambiance. Pas que je fréquente beaucoup ses bars là, mais ils me vont très bien, au moins je suis presque sûre de ne pas voir arriver de photographes lorsque je profiterais d'un moment avec mon amie. Je m'installe à sa table en la saluant. Le serveur arrive et je prend une bière, j'ai toujours aimé ça en plus. " Et bien écoute, je vais bien ! Un peu fatiguée avec les petits et tout mais ça va ! " Elle me demande pour la Nouvelle-Zélande, j’enchaîne donc sur ce sujet. " C'est magnifique ! Avec le tournage de Peter, on a put découvrir des paysage, tu sais comme dans le Seigneur de Anneaux ! Je suis restée bluffée ! Mais bon sinon c'était coool, un peu long mais bien. " Je souris, le serveur arrive avec les boissons. Je bois une gorgée de la mienne puis je continue sur un sujet qui devrait beaucoup plus l'intéresser à mon avis. Je sors de mon sac une enveloppe avec un contrat pour un livre avec ma maison d'édition pour elle. Elle va pouvoir acheter son propre livre dans les grandes librairies. " Tiens lis ça, et dis moi ce que tu en penses. " Je lui tiens celle ci et j'attends sa réaction.
A peine, la jeune blonde avait débarqué que je lui avais demandé comment c'était passé son séjour en Nouvelle-Zélande. Pour ma part, je n'y étais jamais allée et ce n'est pas le premier pays que je rêvais de visiter. Je rêvais d'abord de faire un tour en Europe, France, Italie, puis la Scandinavie ou l'Europe de l'Est. L'Australie aussi, peut-être le Pérou aussi pour voir les temples Incas, l'Ile de Pâques ça serait stylé aussi. Bon, de toute façon ce n'était que des rêves, je n'aurais jamais autant d'argent pour voyager tout autour de la Terre.
Bliss partit alors sur le sujet du pays des chevelus à tatouages tribaux. « C'est magnifique ! Avec le tournage de Peter, on a put découvrir des paysage, tu sais comme dans le Seigneur de Anneaux ! Je suis restée bluffée ! Mais bon sinon c'était coool, un peu long mais bien. » J'imaginais alors le décor des Seigneur des Anneaux, ah ouais ça devait être très jolie. Je répondis: « Cela devait être super ! Tu as pu voir des moutons ? » Je rigolais à ma question. La Nouvelle-Zélande était un pays réputé pour son grand élevage de moutons. Peu de temps après nos commandes arrivèrent. Une bière pour la jeune maman et un sprite pour moi. Je faisais tournoyer la paille avec mes doigts avant d'amener mes lèvres à l'extrémité pour aspirer la boisson pétillante.
Je vis ensuite Bliss se pencher pour prendre quelque chose de son sac. On allait peut-être en venir au pourquoi du comment nous étions dans ce bar ? Elle me tendis une grand enveloppe marron. Le genre d'enveloppe trop chiant à ranger dans un sac sans la plier. « Tiens lis ça, et dis moi ce que tu en penses. » Je pris l'enveloppe avec un telle grâce qu'on aurait dit qu'elle était en verre et qu'elle pouvait se briser à tout moment. Je l'ouvris et sortis la lettre blanche. Je la lis. Oh putain. Au fur et à mesure de ma lecture, mon sourire s'agrandissait. Je plaquais vivement la lettre contre ma poitrine et criai de joie. « Oh c'est pas vrai ! » Je levai le bras au ciel puis tapais des pieds comme une adolescente qui décrochait son baccalauréat, ou plutôt comme une enfant qui recevait sa poupée barbie. J'arrivais pas à réaliser. Je regardais la jeune femme. « C'est trop bien... Merci beaucoup ! » Je me levai et la pris dans mes bras tandis qu'elle restait assise.
Je ris lorsqu'elle me parle des moutons. Je n'ai spécialement fait attention je dois dire, et puis les animaux et moi cela fait vraiment deux, ou trois, peut-être même quatre. Je n'ai jamais été à l'aise avec. Je n'aime que les chats, mais il paraît que c'est de famille, je me souviens que ma mère adorait les chats mais surtout pas la présence de d'autres animaux. Aujourd'hui je ne sais pas ce qu'elle supporte, et je crois que je n'ai pas envie de savoir, si elle voulait me le faire partager elle reprendrait contact avec moi, j'attends toujours. Après mon coma j'ai dû apprendre à grandir rapidement, parfois je me laisse penser que je suis plus mature que 22 ans seulement. J'ai construit ma vie en un an.. ce qui reste pour moi un mystère, d'avoir réussi à faire confiance à un homme et même d'arriver à être mère. Je me surpasse, j'ai bien reçu de l'aide et je suis sûre que sans, je n'aurais jamais réussi à me construire de cette manière. " Je dois t'avouer que j'ai pas spécialement fait attention aux moutons.. J'aime pas tellement les bêtes tu sais, j'ai une peur bleu de tout ce qui à deux ou quatre pattes et ne parlent pas notre langue " Je ris légèrement. " Mais ce n'est pas en Irlande qu'on trouve surtout des moutons ? Je dis ça, mais je n'ai jamais mis les pieds dans ce pays. " Je souris. Maintenant nous passons aux choses sérieuses. Je sors de mon sac une grande enveloppe craft. Je souris et je la lui tend, c'est évidemment les contrat pour son boulot. Boulot qui consiste à publier un livre, j’ai réussi à avoir ce qu'elle rêvait. Je pense qu'elle va cartonner. Moi j'aime beaucoup sa fantaisie, elle a du talent. Et ma maison d'édition semble plutôt d'accord, sinon, j'aurais eu beau négocier.. elle n'aurait surement jamais accepté. Je la vois lire, je souris en même temps qu'elle, c'est à dire qu'à chaque ligne lu, mon sourire comme le sien s'élargissait. J'ai toujours aimé voir les genre heureux. Et là elle semble folle de joie, elle me fait littéralement éclater de rire lorsque je vois sa réaction, je suis des plus ravie, Sierra est une fille naturelle et dans ce monde on manque de personnes comme elle. Elle se lève pour m’enlacer, je lui frotte amicalement le dos ravie qu'elle soit si heureuse. On sent qu'elle aime ce qu'elle fait. " De rien, je ne l'aurais surement pas fait, si je n'étais pas convaincue que tu as un super potentiel ! Bienvenue dans la cour des grands ma belle ! " Je souris, puis je lève mon verre de bière " a toi alors ! Tu vas nous faire une super carrière, tu as intérêt ! "
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