Allongée sur le sol elle regarde le plafond. Elle cherche un mot. C’est énervant, quand on se souvient du sens mais qu’il ne veut pas arriver. Arf. Alors elle continue de regarder le plafond. En un sens, elle espère le trouver ce fichu mot ! Mais elle sait qu’il faut se distraire pour le trouver. Comme quand on cherche un objet, si on le cherche longtemps et que l’ont ne le trouve toujours pas il est préférable de s’arrêter. Une fois l’esprit tourné vers une autre activité l’objet réapparaitra à votre vue. Une fois elle avait perdue un crayon qu’elle aimait beaucoup, elle a enlevé tout ce qui recouvrait son bureau – un sacré boulot – mais toujours rien. Puis elle a renoncé pour trouver l’objet qui écrit un quart d’heure plus tard, simplement tomber au sol. Elle fulmina, insulta l’air. Voilà c’est comme ça. Alors en attendant l’arriver de son mot elle réfléchit à une histoire, l’histoire des petits moutons, une blague dont elle n’avait toujours pas compris le sens… une… deux… quatre minutes. Bam ! Elle la comprit elle se met alors à rire. Son rire joyeux et libre enlace toute la pièce avant de s’évaporer. C’est étrange de rire tout seul, mais c’est toujours mieux qu’être seule et ne pas rire ! «
PAROXISME ! » voilà ! elle la trouvait son mot. Un large sourire vient apparaître sur son visage. Et bien, c’est un bon début de journée : une blague élucidée et un mot retrouvé.
[…]
Elle regardait devant elle, rien de très intéressant : des gens qui passent. Néamoins elle ne peut s’empêcher d’être contente, enfin contente est un bien grand mot disons plutôt qu’elle est satisfaite. Satisfaite de ne pas avoir pris les transports et privilégiez la marche à pied. Cela lui aurait pris bien plus de temps en bus dans ce bazarre infernal qu’était la route ce matin là.
Alors c’est plutôt joyeusement qu’elle arriva à la bibliothèque. Un lieu qui était devenu l’un de ses lieux de vie, y passant des heures. Pénétrant de ce lieu de connaissance et de silence. Ah le silence, on en a plus vraiment l’habitude avec la télévision, les téléphones, les voitures, les avions. Et même quand ils sont tous inactifs il subsiste ce bourdonnement incessant.
Heureuse de pouvoir goûter à un peu de tranquillité après avoir du subir les cries des automobilistes. Un sourire s’accrocha à son visage. Elle sourit à toutes les personnes qu’elle vit : c'est-à-dire pas grand monde. La bibliothèque ne devait pas être ouverte depuis très longtemps, tant mieux qu’il n’y aurait pas beaucoup de monde. Et meilleur était le jour puisque ce n’était ni un mercredi après-midi ( jour où les rares ados encore accroché à la bibliothèque viennent papoter tout en, soit disant travailler ) quant au samedi c’est le jour des enfants. La tranquillité serait donc maîtresse.
Elle eut donc un choix large de table préférant celle éclairée directement par un néon au plafond et se trouvant non loin d’une fenêtre. Elle aimait bien regarder dehors quand elle n’arrivait pas à trouver des idées ou bien quand elle en avait marre. Elle déballa ses affaires sur la table dont la paroi fut bientôt quasi invisible : envahit par des feuilles et des livres. C’était devenu une habitude : elle trainer son thermos avec elle. Originalité : c’était pour faire du thé, elle avait bien essayé le café mais cela ne lui plaisait pas pourtant l’odeur lui paraissait exquise.
Quelques secondes de réflexion puis elle se lança dans son travail. Mais cela ne dura pas très longtemps, elle remarqua l’un des membres de la bibliothèque : un des quels elle adresse toujours un petit sourire et un hachement de tête par courtoisie. Attrapant son thermos elle le suivit dans le rayon littérature française. Le laissant finir son rangement il la remarqua, alors elle leva les yeux qu’elle avait laissé trainer sur une œuvre complète. Un sourire gagna son visage et d’une voix douce et mélodieuse elle lui répondit : «
bonjour, en fait ce n’est de n’est d’ordre littéraire que j’aurais besoin de votre aide. Savez-vous où je pourrais trouver de l’eau chaude ? dans un café par exemple ? » elle tendit légèrement sa main tenant le thermos sans doute pour qu’il comprenne mieux.