Ma journée avait était épuisante. Je n'avais pas eu une seule seconde pour moi ni même le temps de me poser cinq minutes. J'avais enchainé cinq heures de cours d'affilé à l'université et immédiatement après j'avais dû me rendre chez Ms. Parker, la jeune femme pour qui je gardais ses enfants. Cela faisait deux heures que je les gardais et j'avais vraiment besoin de faire une pause. Ses derniers étaient de vrais amours, ils étaient tellement innocents à cet âge, ils ne se doutaient pas que dehors un monde rude les attendait. Ils semblaient ne ce soucier de rien. Si seulement je pouvais moi aussi retourner à cet âge là, tout serait plus facile. Ses deux enfants étaient des amours bien que les garder pouvaient être fatiguant parfois. J'avais d'excellents rapports avec eux, chose qui n'était pas le cas avec leur mère. Non pas que je lui manquais de respect ou quoi que ce soit, mais elle me faisait penser à toutes ses filles plus jolies les unes que les autres qui me rendaient la vie infernale au lycée. Elle ne semblait pas être méchante mais j'étais toujours sur mes gardes et lui répondais sèchement. Je me demandais comment je faisais pour garder mon boulot de baby-sitter aussi longtemps auprès d'elle vu nos rapports moyens.

"Lenaaaaaaaa" Amélia se précipita vers moi une feuille à la main me coupant dans mes pensées. "Regarde le dessin que j'ai fait" Dit-elle fièrement. Je regardai les diverses couleurs sur sa feuille et me creusai l'esprit pour tenter de trouver ce qu'elle avait voulu dessiner. Les enfants et leur art. "Qu'est-ce que c'est ?" Lui demandai-je gentiment d'un sourire protecteur. "Ben c'est une princesse !" Je regardai de nouveau le dessin et me mis à rire "On dirait plutôt un lézard à six pattes" ris-je. "Mais non regarde, elle a une robe rose" Me dit la petite fille en riant, comme si cela était évident que c'était une princesse. "Autant pour moi" Je je lui dis amusée. "Tu peux me faire la même coiffure que toi ?". Je regardai mes cheveux et me rendis compte qu'ils étaient simplement attachés en tresse, elle me regarda avec des yeux rêveurs toute souriante. "Bien sûr mais avant je vais faire manger Lenny".

Je me dirigeai vers la cuisine et m'assis à côté du petit garçon que j'avais installé un peu plus tôt dans sa chaise haute. "On mange quoi ?" Me demanda-t-il avec sa tête d'ange. "De la purée" répondis-je. Il fit la moue et semblait déçu de ma réponse. "J'aime pas la purée, c'est caca". Je ris face à sa réaction. "Pourtant il faut que tu en manges pour devenir fort et grand, regarde je vais te faire l'avion". Je fis l'avion avec la cuillère, ne voulant pas utiliser une fourchette pour le blesser et en faisant des bruits bizarres, puis il ouvrit la bouche en riant et en prenant une bouchée. Il n'aimait visiblement pas le goût mais je l'incitais à prendre encore quelque bouchée ne voulant pas qu'il se couche le ventre vide. Une fois qu'il eut fini, Amélia s'installa sur une de mes cuisses alors que Lenny tenta de grimper avec difficulté sur l'autre. Une fois tous les deux assis sur chacune de mes jambes, je commençai à coiffer Amélia en faisant des bisous rigolos sur chacun de leurs fronts à tour de rôle. J'avais l'air ridicule mais les voir rire à tord et à travers dans tout la pièce me rendait heureuse. Je ne m'étais pas rendue compte que la porte s'était ouverte jusqu'à ce que je vois Ms. Parker devant moi.

Après une bonne journée de travail assez fatigante malgré tout avec pas mal de personnes à masser et une collègue absente en prime, je décida de rentrer à la maison pour retrouver mes enfants et leur baby-sitter ainsi qu'également me détendre un peu aussi. J'ai engagé il y a pas si longtemps que ça une étudiante qui avait sûrement besoin d'argent pour me garder les petits de temps en temps quand je suis débordée on va dire. Je pensais assumer mon rôle de mère célibataire et mon travail mais ce n'est pas si simple défois après tout, je n'ai que 23 ans. C'est vrai que j'ai eu mes enfants jeunes, j'aurais voulu attendre un peu avant de les avoir mais j'assume mon choix malgré tout, qui aurais pu penser que je serais devenue mère si jeune. Pendant que je repense à la baby-sitter, je ne comprend pas tellement pourquoi nos rapports sont comme dire pas facile entre nous sûrement à tel souffert dans le passé pour être comme ça avec moi... Même si elle a peut être souffert dans le passé, c'est pas une raison pour être à moitié agressive avec moi alors que je n'ai rien fait pour l'a contrarier enfin il me semble pas. J'ai également souffert dans mon passé en raison de l'enfance pas si simple que j'ai eu entre autre mais c'est pas pour ça que je dois rester celle que j'étais avant on va dire. Il faut absolument que je pense à quelque chose d'autre pour le moment donc je mis donc de la musique pour essayer de me changer les idées le temps que je fasse le trajet direction la maison dans laquelle je vis toute seule avec mes deux enfants. Après avoir pris quelques petites courses et m'être garer, je décida enfin de rentrer afin de me débarrasser de mon sac puis de ma veste afin de se sentir un peu plus à l'aise. Je m'avança tout doucement sans faire de bruit vers la cuisine en entendant les enfants entrain de rigoler. Soudain, ce que je pouvais voir devant mes yeux me fit faire couler des petites larmes au coin des yeux, le fait de voir Lena et les enfants heureux. Non, je ne suis pas triste mais ça me fait chaud au cœur de les voir comme ça depuis le départ de leur père, si j'avais été là à ce moment précis, leur père serait encore en vie sûrement à cette heure. Je me doute qu'ils doivent en souffrir quelque part de son absence vu que je suis toute seule à les élever comme je peux mais depuis que Lena est dans leur vie, on dirais qu'elle a le don de leur faire effacer leur peine. Cela fait 2 ans que Lucas n'est plus de ce monde, il me manque ça s'est sûr ainsi qu'aux enfants j'en suis certaine mais il restera à jamais dans leur cœur ainsi que dans le mien. Je tâcha d'effacer mes petites larmes rapidement afin que Lena ne se rende compte de rien ainsi que les enfants, je ne veux pas qu'ils me voient dans cet état. « Bonsoir Mlle Callaghan, comment allez vous ? » Je pouvais entendre d'un seul coup mes enfants m'appelaient « Maman » ce qui avait le don de me faire chaud au cœur une fois de plus. Il faut absolument que je me contrôle pour ne pas pleurer une nouvelle fois, j'embrassais tout doucement mes enfants sur le dessus de leur tête et pris Lenny dans mes bras tout doucement. "Tout s'est bien passé ? "